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Commentaire de Jordi Grau

sur L'insincérité des comptes publics de la gestion Hollande


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Jordi Grau Jordi Grau 3 juillet 2017 13:17

@eric

Je ne suis pas économiste, mais j’ai lu quelques articles ou quelques livres d’économistes qui tiennent un autre discours que vous. Qu’il faille un contrôle des finances publiques et ne pas dépenser n’importe comment, c’est évident. A ce sujet, on peut se demander si certaines dépenses de l’Etat dans le domaine de l’armement ou du nucléaire sont justifiées. Seulement, le contrôle des finances publiques n’est pas une fin en soi.. La rigueur budgétaire devient catastrophique quand on fait un dogme intangible. L’exemple de la Grèce en témoigne. Il est contreproductif d’imposer l’austérité à un pays dont l’activité économique s’étiole.

Ensuite, il est également contreproductif de compter exclusivement sur des initiatives privées pour investir dans des projets socialement utiles. D’abord, certains de ses projets peuvent être peu rentables, du moins à court terme, si bien que les investisseurs privés s’en désintéressent. C’est notamment le cas pour ce qui concerne le renouvellement et l’entretien d’infrastructures lourdes (routes, chemins de fer, par exemple). L’Allemagne, qu’on présente comme un modèle économique, a fait le choix de diminuer les investissements publics dans ces domaines, et on voit les résultats, notamment avec la dégradation du chemin de fer. En France, il y a des choses comparables, et pas uniquement dans ces infrastructures. Le personnel hospitalier se plaint, dans bien des endroits, d’une terrible dégradation des conditions de travail, ce qui entraîne une détérioration des soins apportés aux malades. Mais le problème de l’investissement est encore plus général. Dans une économie financiarisée et mondialisée comme la nôtre, il est souvent plus juteux pour des banques ou des multinationales de spéculer à court terme plutôt que d’investir dans des projets à long terme. Ce problème structurel donne des crises comme celle des Subprimes, crises qui sont en grande partie responsables d’un ralentissement de l’activité économique et d’une flambée de l’endettement des États. Plutôt que de faire sans arrêt des cadeaux aux grosses entreprises, comme le CICE, il serait plus intelligent de relancer l’activité économique, soit directement (par le financement d’entreprises publiques) soit indirectement (par des aides ciblées, et conditionnées, telles des incitations fiscales pour les consommateurs qui investissent dans les énergies renouvelables, comme cela s’est fait en Allemagne).


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