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Commentaire de Elliot

sur Selon l'ancien gouverneur de la banque d'Angleterre « la zone euro est vouée à l'échec »


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Elliot Elliot 3 mars 2016 14:01

Je ne sais si l’Euro pourra se survivre encore longtemps : ce n’est ni nécessaire ni souhaitable mais à toutes les excellentes raisons d’implosion avancées par l’éminent banquier anglais, il faut en ajouter une, c’est l’émission délirante de liquidités par la BCE qui inonde le marché de monnaie de singe.

On sait ce qu’il advint de l’assignat avec lequel, me semble-t-il, l’Euro a beaucoup de traits en commun ...

Inévitablement, un jour ou l’autre, la valeur d’une monnaie s’adapte au niveau de la santé économique réelle de sa zone de rayonnement.
L’Euro fort ne cadre pas avec une Europe faible ( ou du moins une Europe en perte rapide d’homogénéité où les distorsions économiques ont tendance à s’accentuer et où les décimes de la croissance sont tout entiers fondés sur les atouts de spirales déflationnistes : l’Italie, l’Espagne redressent la tête – de manière toute relative – en ponctionnant qui les salaires, qui les droits sociaux au sens large ... )

Il n’est pas besoin d’être une pythie pour supposer que l’Allemagne ne va pas sacrifier éternellement son bas de laine au sauvetage des naufragés de la prospérité.

Le géant teuton est avec quelques rares satellites celui pour qui la valeur de la monnaie correspond plus ou moins à sa santé économique : c’est aussi le seul état à croire en la pérennité de sa prospérité et à anticiper la réponse à ses criants besoins de main d’œuvre dans un futur proche en ouvrant les bras aux réfugiés.

L’usage intensif de la planche à billets à Francfort poursuit l’objectif de relancer l’investissement.
Par le truchement des banques privées dès lors que, « horresco referens », les banques dites nationales ( qui sont surtout des vestiges du passé ) ne sont plus autorisées à jouer un rôle direct dans l’économie obérant de ce fait les capacités des états à s’engager massivement dans des politiques articulées sur l’investissement public ( grands travaux d’infrastructures, Éducation Nationale, politiques de santé publique) !

Faute de débouchés, c’est-à-dire d’emprunteurs, les Banques privées alimentées par la BCE à 0 % sont obligées de renvoyer la monnaie papier à l’envoyeur en perdant au passage quelques décimes d’intérêt puisqu’elles sont rémunérées à taux négatifs. On voit mal la viabilité à long terme d’un tel système sans ponctionner les avoirs des épargnants.

En réalité, l’investissement productif ne se décrète pas, il est tributaire du carnet de commande ou du moins des espérances de le voir rempli et la déprime ne se combat pas à coup de déclarations d’intention ou d’incantations pour inciter les chevaliers d’industrie à se lancer dans des projets d’avenir quand le futur est incertain.

Malgré les belles théories qui tendent à vouloir persuader du contraire, la politique de l’offre est en échec quand elle ne répond pas à une demande immédiate...

Dès lors que la nature dogmatique de l’UE lui interdit cette perspective à grande échelle, il faut bien constater que seules des politiques coordonnées au niveau des états rétablis dans leurs fonctions régaliennes peuvent amorcer la pompe du renouveau et cela passe, qu’on le veuille ou non, par une restauration des capacités d’endettement.
La transition vers une économie écologique respectueuse des ressources naturelles, appelons-la écosocialisme dès lors que la maximisation du profit n’en est plus le moteur, impose non seulement la fin de l’Euro monnaie unique ( et/ou sa transformation éventuelle en monnaie commune) mais aussi l’éclatement de l’Europe, déjà minée par les forces centrifuges où le Brexit quel qu’en soit l’issue n’est finalement qu’une péripétie. 


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