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Commentaire de Scipion

sur Les Etats-Unis s'interrogent sur la légalisation du commerce d'organes


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Scipion (---.---.105.162) 1er avril 2006 08:44

Mon cher RAGE,

Forcément que mes propos sont « vidés de toute humanité ». Ca tient au fait que je parle de ce qui est, de ce qui sera et non de ce qui devrait être... En règle générale, ce qui devrait être, je laisse ça aux démagogues, aux utopistes et aux prédicateurs...

Dans la vie de tous les jours, l’humanité, je ne vois pas bien où ça se trouve. Vers mes 12-13 ans, j’ai subitement compris que les chrétiens qui dispensent le bien tout autour d’eux, le font au moins autant pour assurer le salut éternel de leur âme que par amour d’autrui.

Plus tard, j’ai traduit cela par la formule : « L’altruisme n’est qu’une autre forme de l’égoïsme » J’en ai développé une perception de mes semblables qui ne les flatte pas... La souffrance et l’éthique n’ont rien à voir là-dedans, me semble-t-il.

« Oui, je concède, il y aura toujours un mec pour tirer une balle dans la tête de ton voisin à ta place et pour une liasse de billets. Oui, il y aura toujours des gens qui voudront »acheter« la misère des autres pour leur propre profit. »

La misère..., la misère..., pourquoi obligatoirement la misère ? J’imagine fort bien qu’un jeune - sans connotation ethnique particulière - décide de vendre un rein pour se payer une mob’... Ou pour offrir un cadeau à sa copine... J’imagine tout aussi aisément le type en fin de vie qui se vend en pièces détachées pour assurer un petit supplément de dot à sa fille... Du moment que quelqu’un a quelque chose à vendre que quelqu’un d’autre est disposé à acheter, on entre dans une logique commerciale et dans une démarche utilitariste...

« Mais est-ce que le but d’une société est de trucider son voisin en lui crachant à la gueule ou bien est-ce de vivre ensemble en prenant CONSCIENCE BORDEL DE MERDE que nous avons plus à gagnet ENSEMBLE qu’en fonctionnant comme des gros cons d’individualistes pour tout ? »

De nos jours, il n’y a plus de société. Dans le prolongement de mai 68, nous vivons sous l’égide de deux non-règles absolues : « Il est interdit d’interdire » et « J’ai envie, donc, j’ai le droit. » Certains les appliquent à l’avortement, d’autres au mariage homosexuel et à l’homoparentalité, d’autres encore au commerce d’organes transplantables. Nous sommes dans une même et unique logique...

Comme je le disais - pardonnez-moi de me citer : « du moment que certains sont légitimés à s’asseoir sur certains aspects de la morale, il est difficile de reprocher à d’autres de s’asseoir sur d’autres aspects de la morale. » De mon point de vue, un cadre moral est un tout et dès qu’on l’ébrèche, on fait péter tout l’ensemble. Nous sommes ici comme dans la fable du lion et du rat, où une maille rongée finit par emporter tout l’ouvrage.

Alors, bien sûr, vous trouverez un tas de gens qui ne seront pas d’accord avec moi. Parce que ce que je dis ne les arrange pas. Moi, je dis : « Il y a des valeurs, on n’y touche pas. » Eux, ils disent : « Il y a des valeurs, on touche à certaines, mais pas aux autres. » Mais qui décident des valeurs qu’on peut abandonner et de celles qui doivent être conservées ? Eux-mêmes ! Comme chacun a sa propre échelle de valeurs, et bien, en bout de course, toutes les valeurs sont contestables et contestées. Et il n’y a plus de société !

Dans cette optique, il n’y a plus de rôle d’Etat qui tienne. Chacun accorde à l’Etat le rôle qui lui convient Ce qui fait qu’au final, l’Etat est investi de tous les rôles, et tous lui sont contestés. Ce sont là, à mon avis, les caractéristiques d’un monde finissant, pour ne pas dire fini.


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