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Commentaire de kimbabig

sur Que dîtes-vous de cela, M. Mélenchon ? Le principal syndicat britannique des transports demande le retrait du Royaume-Uni de l'UE


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kimbabig 19 mai 2013 06:21

@Citoyen,

Lors de la campagne de l’année dernière, Mélenchon m’avait semblé être prêt à sortir la France de l’ue si jamais elle souhaitait l’empêcher d’appliquer un véritable programme socialiste, et c’est ce qui m’avait incité à lui porter mon suffrage, faute de candidat demandant explicitement et sincèrement la sortie de l’ue (ni Schivardi ni Asselineau n’ayant pu obtenir le quota de signatures nécessaires).

Or, il m’apparaît évident, surtout au vu des dernières évolutions, que toute tentative d’imposer une europe socialiste, ou même ne serait-ce que faire accepter à l’ue que la France mène une politique vraiment socialiste est vaine et ne peut qu’aboutir à une perte de temps dans la poursuite d’une telle politique.

Evidemment, la France a des moyens de pressions : elle a la seconde économie de la zone euro. La seconde... Dont les moyens de pressions sont forcément moindres que ceux de la première, dans le cadre de la zone euro et de l’ue (surtout en sachant que la façon dont est géré l’euro la place en position de force dans cette zone). Notamment par le fait que mener une politique socialiste en restant dans la zone euro nous amènera de façon inévitable à demander à la 1ère économie de la zone de la financer : chose dont elle ne veut absolument pas entendre parler.

Ce qui nous mène donc à une énième confrontation directe avec ce pays, l’Allemagne. Sachant que les instances communautaires, par instinct de survie, vont essayer de gagner du temps en donnant l’impression de tenter de ménager la chèvre et le chou, ce qui poura amener à retarder la décision de sortie en attisant les rancoeurs. Surtout si l’on tient compte du fait qu’une politique de redistribution dans une économie ouverte aux échanges et mouvements de capitaux avec des pays aussi développés mais pratiquant des politiques moins généreuses aboutit mécaniquement à la ruine de l’économie du pays généreux.

La capacité à mener une politique de redistribution efficace ne passe que par une souveraineté intégrale, qui elle seule donne une capacité à agir sur l’économie, et contrairement aux prophéties défaitistes, la France a largement les moyens d’assumer sa souveraineté dans le Monde d’aujourd’hui, que ce soit économiquement ou politiquement, on a les travailleurs les plus productifs, de bonnes écoles, de bons savoirs-faire, une langue parlée sur les 5 continents. Il suffit juste de jouer avec ses atouts.

Si Mélenchon est sincère et va jusqu’au bout de sa démarche, cela aboutira, certes et heureusement, à une sortie de l’ue, mais elle se produira dans les pires conditions, et dans une atmosphère de tensions exacerbées.

Sauf si les Allemands ont l’intelligence, comme commence à le demander l’homologue Allemand de Mélenchon, Oskar Lafontaine, de sortir les premiers : cas pas forcément plus favorable où la France de Mélenchon se retrouverait obligée d’assumer financièrement, et à grand frais, en tant que 1ère économie de la zone suite au retrait Allemand, ses promesses d’europe sociale auprès de pays à la ramasse économiquement, et là, la côte de popularité du président Mélenchon risque d’atteindre rapidement les abysses sarkollandesques Car on risque de vite comprendre pourquoi un homme de gauche comme la président de Die Linke pense que les transferts financiers permanents vers les pays moins performants sont une mauvaise idée.

Je ne suis pas sûr que l’on trouve, même parmi l’électorat du Front de Gauche, beaucoup de Français qui soient prêts à financer par leurs impôts et cotisations, ou par inflation importée, le social des Grecs ou des Portugais...

La sortie de l’ue et de la zone euro est donc la solution la plus sage si l’on veut pouvoir mener une politique socialiste en éludant toute ingérence étrangère, que ce soit de la commission européenne ou de la chancellerie Allemande. Il est temps que Mélenchon s’en rende compte.

En l’état actuel de l’opinion Française, et vu le caractère prédominant de l’élection présidentielle au scrutin majoritaire dans la vie politique, la meilleure stratégie pour y parvenir sera donc, dans le cadre de l’élection présidentielle 2017, de soutenir un candidat qui pourrait rassembler tous les opposants à la construction européenne, majoritaires en France, autour de la sortie de l’ue, de l’otan et de l’euro afin de maximiser les chances d’atteindre cet objectif mais aussi de retirer au véritable danger que représente le FN le rôle de seul opposant à l’europe que veulent lui attribuer les médias (à tort car les attitudes anti-européennes de ce parti relèvent de l’imposture, comme l’on démontré Asselineau et le M’PEP) ; puis de soutenir aux législatives qui suivront des candidats vraiment progressistes, qui auront toute latitude pour appliquer leur programme s’ils sont élus.

Or, il s’avère qu’Asselineau semble bien être ce candidat présidentiel idéal, avec son programme centré sur les 3 sorties (sorties de l’ue, de l’euro, de l’otan, qui sont un préalable à la sortie du capitalisme), et qui, s’il n’est pas spécialement de gauche, reste indéniablement profondément républicain et propose un minimum de garanties indispensables (sur les services publics, les libertés publiques...). Mais si les voix hostiles ou même, comme la vôtre, simplement critiques envers la construction européenne, continuent de se disperser dans leurs chapelles respectives, alors qu’elles sont maintenant largement majoritaires dans l’opinion, et que le FN est laissé comme plus gros parti faisant mine de s’opposer à l’europe, le scrutin majoritaire présidentiel aura pour effet d’envoyer en finale soit 2 candidats européistes, soit un européiste et Le Pen... Et là, dans tous les cas c’est la cata !


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