• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de L’immigré

sur Logiciel propriétaire : les raisons d'une dépense inutile ?


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

L’immigré 25 novembre 2012 22:37

Votre article est très critiquable à plus d’un titre.

Pour commencer, vous auriez dû définir, dans le contexte de votre article, le mot « propriétaire » : étendue, comparaison ou comparatif, domaine d’application, etc.
En effet, on a du mal à
se positionner dans une hypothétique discussion sur ce que revêt ce mot dans vos différentes assertions. Je m’explique (avis personnel très général, donc, je puis être dans l’erreur) :
1‒ Le
logiciel est dit « propriétaire » lorsque les données résultantes ne sont théoriquement exploitables que par lui seul et seulement lui (ou ses clones et affiliés, si je puis dire).
2‒
Le format de fichier qui résulte d’une exploitation logicielle est dit « propriétaire » lorsqu’il ne peut théoriquement être décrypté que par un unique logiciel et seulement par ledit logiciel. Par extension, le format de fichier est dit « propriétaire » lorsque son exploitation est soumise à autorisation, laquelle autorisation est souvent formalisée par une contribution.
3
‒ Le logiciel dont l’exploitation n’est possible que sous astreinte financière (la fameuse licence) est dit « commercial » ou, plus simplement, « payant » par opposition à « gratuit ».
4Le format de fichier est dit « ouvert » lorsque sa définition (la manière dont sont organisées les données dans le fichier) est accessible à tous, ce qui suppose que tous les logiciels dans la même catégorie que le logiciel créateur dudit format puissent aussi lire ce dit format sans restriction aucune. Le format de fichier est « fermé » lorsque sa définition n’est théoriquement connue que de son propriétaire qui, d’ailleurs, dispose quasiment exclusivement de l’unique logiciel capable de l’exploiter.
5
‒ Le logiciel est dit « Open-source » lorsque son exploitation est totalement gratuite et que la définition de son propre format de fichier est entièrement disponible. De plus, son code source ‒son secret de fabrication, si vous préférez‒ est disponible à titre gracieux et libre de droits (enfin, tout dépend de la définition du mot « libre », ici). Justement, dans votre phrase « L’Open Source, le logiciel libre nous reposent la question du travail. » il serait fort intéressant de développer ces aspects méthodologiques dans l’approche du travail et leurs éventuels impacts ou, tout au moins, leur influence sur la société tant du point de vue anthropologique (psychologie, sociologie, pédagogie), que scientifique (logique, technologie), que conceptuel (cognition, modèle, théorisation), etc.

Partant de là, un logiciel « propriétaire » n’est pas inéluctablement payant comme votre article semble (involontairement ?) le suggérer : des shareware et certains freeware sont les exemples les plus éloquents. Un shareware n’est pas gratuit : il existe des restrictions temporelles (durée, nombre d’utilisations), des restrictions spatiales (limitation du nombre de postes, du cadre) ou des restrictions techniques (des composants ne sont disponibles que dans la version commerciale) en plus du prix de son acquisition complète. Le format de fichier d’un logiciel gratuit peut être « propriétaire » (ce logiciel ou ses affiliés sont en principe les seuls sachant le lire) : par exemple, bien que je n’en sois pas sûr, il m’a semblé que certains fichiers WMV (probablement cryptés avec des DRM) ne seraient lisibles que par Windows Media Player (qui lui est gratuit), les fichiers spécifiques de Gimp ne seraient lisibles que par lui, etc.
Il est même possible ‒je ne suis pas de cet avis‒ de prétendre qu’il n’existe pas à proprement parler de format de fichier « propriétaire » parce que certaines techniques (le reverse-engineering, en particulier, pour ne pas le citer) permettent d’en déceler l’organisation : la notion de propriété revêtirait un caractère strictement privé, donc, secret.
Bref, de l’adjectif « propriétaire » appliqué à l’informatique, on peut toujours ergoter...

Ensuite, il fallait raisonner en termes de notion de brevets qui exige qu’un éventuel utilisateur doive se soumettre à des contraintes qu’on trouve difficilement dans le monde du logiciel libre, c’est-à-dire, toute exploitation, en principe, est inéluctablement soumise à autorisation qui prend la forme qu’on veuille bien lui attribuer. Cela aurait permis de mettre en évidence divers aspects de la politique d’incitation pratiquée par les grandes entreprises du secteur informatique : je ne reviendrai pas là-dessus puisque j’en avais parlé dans un de vos articles. Ainsi, le mot « propriétaire » aurait pris plus de substance et de consistance dans vos propos, selon moi, et entraînerait moins de confusion dans sa formulation, sans parler du fait que le mot « brevet » fait plus intelligent, intellectuel, scientifique et sérieux. Sans vouloir mettre en doute vos capacités, monsieur.

Puis, étant donné le domaine qui me paraîtrait surtout relever de la science, il me semble plus judicieux, pour donner à l’article une meilleure crédibilité, de citer plus de sources, bien que cela n’enlève en rien à la pertinence de vos propos. Votre article suggère particulièrement une attente en matière de statistiques factuelles qui semblent faire légèrement défaut (en parlant de formation, quelle est la part de marché du parc informatique mondial pour les systèmes d’exploitation Windows ? Plus de 80 % ! cela justifie que la formation soit plutôt orienté produits Microsoft, non ? CQFD). Cela éviterait de soulever quelque polémique.

Enfin, malgré tout, je reste ravi de lire un article qui traite de ce sujet et je souhaite en lire davantage, mais, en plus circonstancié.

J’en profite en outre pour souhaiter une plus grande implication de votre part dans la discussion des commentaires émis par les lecteurs. Il m’arrive d’avoir l’impression que vous écrivez juste pour le plaisir d’écrire.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès