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Commentaire de Onecinikiou

sur Mélenchon : je t'aime moi non plus


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Onecinikiou 3 septembre 2012 15:00

@ Fergus,


Estimer le nombre d’entrée de personne étrangère sur notre territoire à partir du seul solde migratoire pose un problème méthodologique majeur. De fait, il demeure un très mauvais indicateur pour plusieurs raisons cumulatives. 

La première est qu’il est indépendant de la nationalité, ce qui n’est pas sans poser problème en ce qui concerne le sujet qui est le nôtre. La seconde, ainsi que Michèle Tribalat le met en évidence, est qu’il se trouve être une variable d’ajustement, qui plus est « au doigt mouillé » (dixit Tribalat), au service de nos statisticiens de l’Ined/Insee, et ce dans l’optique de corroborer les données de recensements. Il n’est donc pas un indicateur fiable, voire même fictif, tant il est vrai que les variations et corrections a posteriori ont pu être massives par le passé (du simple au triple parfois). 

C’est bien la raison pour laquelle celui de l’octroi de la nationalité, dont la tenu des registres est infiniment plus rigoureuse, et déjà parce qu’elles ont force de loi, est de mon point vue bien plus performante afin de dégager des tendances qui reflètent un tant soi peu la réalité. Ce qui est bien l’objet pour qui souhaite avoir un panorama qui tende à l’objectivité. Cet indicateur est plus fiable, outre pour la raison qui vient d’être exposée, parce qu’il est aussi fonction de la nationalité d’origine. 

En effet, et chacun sera heureux de l’apprendre, pour obtenir la nationalité française, encore faut-il avoir été étranger au préalable, résidant normalement sur le territoire, et donc nécessairement y avoir mis les pied à un moment ou un autre... Il n’y a donc logiquement plus de biais, ni statistiques - ni surtout idéologiques - pour le contester. 

J’aimerai également mettre les pendules à l’heure sur la question desdits flux.

En prenant ainsi un indicateur qui est non pas le solde migratoire pour les raisons précitées, mais l’indicateur concernant l’attribution de la nationalité française, et qu’en me limitant aux 16 dernières années disponibles (depuis 95 jusqu’à 2010), la France a octroyé la nationalité à 2,16 millions d’individus (moyenne 135000/an), qui, par définition, n’étaient donc pas français préalablement. 

Une simple extrapolation sur les 35 dernières années donnerait, avec certes approximation et en le minorant d’un facteur 2 pour les 19 années précédentes (67500/an), une certaine idée des flux migratoires que la France a pu connaitre sur cette période, soit selon ce calcul 3,44 millions d’individus

Et comme il apparait qu’il y a, selon les dernières statistiques disponibles (2008), en France, EN PLUS, officiellement 3,7 millions d’étrangers (non-français donc), le total des étrangers (devenus dans l’intervalle français ou non, par naturalisation ou acquisition « automatique » du fait du droit du sol) rentrés en 35 ans sur notre territoire peut être estimé à environ (3,7+3,44) 7,14 millions d’individus


Rajoutez-y entre 200 et... 800 mille clandestins (fourchette donnée par différents organismes), vous êtes bientôt proche, voire certainement au-delà, des 7,5 millions

Nous sommes finalement pas si loin que cela des dix millions que les dirigeants du Front national sont amenés à reprendre quelque fois sur les plateaux télés. Car nous nous limitons volontairement ici aux 35 dernières années (depuis en gros 1975 et le regroupement famillial), sachant que les flux les plus importants la France les a connus à la toute fin des années 60 ! Le compte est sans doute bon in fine, et peut être même légèrement en deçà.

Qui peut croire - comme de Gaulle le pensait lui-même - que le corps national puisse intégrer (je ne parle même pas ici d’assimiler républicainement, ce qui dans ces conditions est une grotesque farce) un tel volume en un si (relatif) court laps de temps ? Mélenchon peut-être...



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