• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Alan C.

sur Mélenchon candidat anti-système… Mieux vaut en rire !


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Alan C. Alan C. 5 février 2012 00:58

Sur le web, ce genre d’article ne peut venir que de deux types de personnes : des sympathisants du FN, et des sympathisants des groupuscules d’extrême-gauche. Vu votre délire sur le manque de « patriotisme » de Bayrou, à mon avis, chère « plume à gratter » (pseudo pédant associé à une description arrogante et prétentieuse de vous-même, pour ça vous n’avez pas froid aux yeux), vous vous rapprochez plutôt de la deuxième catégorie. Bref.

Ce qui est marrant avec votre article, simple énumération de faits, c’est que vous n’associez pas la véracité de ce que vous avancez avec une réflexion construite. Vous listez donc les mandats électifs occupés par Mélenchon , et finalement, on ne comprend pas ce que vous cherchez à démontrer. Être élu, c’est donc être candidat du système ? Si vous aviez lu la bio de Mélenchon qui vient de sortir, vous sauriez certainement qu’aucun de ces mandats n’a été gracieusement offert par ce système, que Méluch a dû se battre pour les avoir, qu’il ne l’a jamais fait seul, et que beaucoup de ses charmants ex-camarades du PS ont mainte et mainte fois essayé de se débarrasser de lui. C’est effectivement un miracle d’avoir été sénateur aussi longtemps et de n’avoir jamais occupé le moindre poste à responsabilité dans le groupe parlementaire du PS au Sénat, dont les membres l’ont toujours méprisé !

La question est : être élu, peu importe la durée, implique-t-il une forme de fidélité à l’égard du système ? Et de quel système parlons-nous ? Système institutionnel ? Système politique ? Système économique et financier ? Le truc con avec votre raisonnement, c’est qu’il ne va plus loin que la basse réalité matérielle des choses. Mélenchon a beau avoir été sénateur, il a toujours dénoncé le mode de fonctionnement et d’élection de cette chambre parlementaire, et plaide maintenant pour sa suppression. Et pendant toute sa « carrière », ses convictions n’ont pas changé, et sa dénonciation du système économique et financier dans lequel nous évoluons non plus. Ne vous en déplaise, ses diatribes enflammées contre le capitalisme ne datent pas d’hier.

Vous évoquez enfin la Franc-maçonnerie. Fort bien... Savez-vous que Mélenchon y a adhéré bien après avoir été élu sénateur ? Et qu’il ne doit donc rien à cette organisation dans la construction de sa carrière politique ? Car c’est bien ça qu’on reproche à cette institution : celle de regrouper les carriéristes politiques pour conserver le pouvoir entre eux. Pas de pot, Méluche a rejoint le GOF après avoir été ministre, par conviction laïque, anticléricale et républicaine (car oui, la laïcité, on la doit en grande partie aux franc-macs). Y’a donc pas magouille ? Merde alors !

Le fait est que tout au long de sa carrière, Mélenchon n’a pas été construit par le système institutionnel, et n’a pas cherché à occuper des mandats pour conforter ce système sur ses bases ou pour le défendre. C’est justement parce qu’il refusait le consensus mou, les magouilles d’appareil et la résignation social-démocrate que Mélenchon est toujours resté en marge d’un PS qui voulait bien de lui dans un coin au Sénat mais certainement pas dans les hautes sphères du pouvoir.

Summum du manque de logique de votre réflexion : Mélenchon finit par quitter le PS, et son siège de sénateur ! Vous pouvez me dire en quoi ça l’arrange, d’un point de vue intégration au système ? Dans le genre carriérisme politique on a vu mieux.

Bref, moi ces histoires de mandats, je m’en cogne. Y’en a qui ont occupé des responsabilités on ne peut plus importantes, qui ont fait de sacrées saloperies au gouvernement, et qui maintenant s’improvisent antisystème (Bayrou au passage). Le fait est que toute sa vie, Mélenchon a été un homme de gauche, radicalement, qu’il n’a jamais renié ses convictions et que quelque soit le contexte, il a toujours défendu les mêmes idéaux. L’anti-Montebourg par excellence. Et c’est justement ça qui fait sa force : Mélenchon a une pensée construite et constante, il ne brasse pas du vent, et c’est surtout à cela qu’il doit la confiance des militants du Front de gauche et d’un nombre croissant d’électeurs. Pas à un brevet de marginalité qui ferait de lui quelqu’un de sincère pour la seule et unique raison qu’il n’aurait jamais été élu parlementaire...

C’est bien commode de causer des mandats, ça évite de parler du fond.

Plume à gratter ? Laissez moi rire !


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès