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Commentaire de François Asselineau

sur Après le « Casse-toi pauvre con ! » de M. Sarkozy, voici le « dégage ! » de M. Mélenchon


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François Asselineau 27 septembre 2011 16:34

@Paoum
Excusez-moi mais je ne comprends pas bien votre texte, ni surtout en quoi il répond au mien.

1°) Vous posez la question : « en quoi aubry n’a pas le droit de venir se faire conspuer à la fête de l’huma ? » Où avez-vous lu que je lançais semblable affirmation ??

2°) Vous me reprochez des « petites haines » ?

Où les avez-vous vues ?
Il n’y a nulle « haine » dans mon propos mais l’analyse du positionnement politique de M. Mélenchon et le rappel d’un certain nombre de ses déclarations, toutes plus explicites les unes que les autres et d’un intérêt politique décisif.

Plutôt que de m’accabler de sarcasmes et d’injures ad hominem, votre texte aurait été plus convaincant si vous aviez repris mon argumentaire pour y répondre point par point, et aussi les citations très récentes de M. Mélenchon.

3°) Si « haine » il y a, elle n’est pas de mon fait mais du vôtre puisque vous ressortez l’argument que j’ai travaillé, voici 10 ans, au Conseil Général des Hauts de Seine auprès de M. Pasqua.

Ce simple fait vaut à vos yeux condamnation éternelle, quoi que j’aie pu faire il y a 10 ans, et quoi que j’aie pu faire depuis lors. Comme « raisonnement », c’est un peu court.

Pour ceux que cela intéresse, je renvoie ici au texte que nous avons mis en ligne sur le site UPR et qui précise dans le menu détail quels ont été mes relations avec M. Pasqua :
http://www.u-p-r.fr/vos-questions-nos-reponses/questions_diverses/quels-ont-ete-les-liens-de-m-asselineau-avec-m-pasqua

Heureusement que je n’ai pas le même « raisonnement » haineux que vous. Car sinon, j’aurais pu dire bien des choses sur le passé de M. Mélenchon. Par exemple :

  • - qu’il a été membre de l’Organisation Communiste Internationale courant trotskyste d’obédience lambertiste - trotskysme dont il est un secrte de Polichinelle qu’il a toujours été vu avec bienveillance par les services d’influence américains.
  • - qu’il a été pendant de nombreuses années un très proche de François Mitterrand, lequel l’avait nommé premier secrétaire de la fédération PS de l’Essonne au congrès de Valence de 1981. A ce titre, il était un opposant farouche de la « deuxième gauche rocardienne » et du CERES de Jean-Pierre Chevènement.
  • Puisque vous me reprochez fielleusement d’avoir travaillé il y a 10 ans auprès de M. Pasqua au Conseil général des Hauts de Seine, je serais alors fondé à reprocher à M. Mélenchon d’avoir travaillé étroitement avec M. Mitterrand. Car au moment où M.  Pasqua faisait de la Résistance (à l’âge de 16 ans, ce que nul ne conteste), M. Mitterrand se faisait remettre, en 1943, la francisque n°2202 par le maréchal Pétain en prêtant obligatoirement le serment suivant : « Je fais don de ma personne au maréchal Pétain comme il a fait don de la sienne à la France. Je m’engage à servir ses disciplines et à rester fidèle à sa personne et à son oeuvre. » Cf. la photo sur : http://www.fil-info-france.com/actualites-monde/mitterrand-petain-photo.htm

    Je rappelle aussi que François Mitterrand a entretenu une amitié constante avec René Bousquet, et l’a protégé jusqu’au bout, même dans ses fonctions de président de la République. (cf. ici une photo de François Mitterrand déjeunant en famille avec René Bousquet dans les années 70 : http://mai68.org/spip/local/cache-vignettes/L367xH355/Mitterrand-Bousquet_repas-1205b.jpg)

  • Je rappelle que René Bousquet avait été nommé par Pierre Laval, en avril 1942, au poste de secrétaire général à la police avec délégation générale et permanente de signature du chef du gouvernement et que cette délégation lui donnait rang de ministre.Qu’il exerça à ce titre un rôle principal dans la collaboration policière de Vichy avec l’occupant allemand et qu’il organisa en particulier la rafle des Juifs de l’été 1942 (dite « rafle du Vel d’Hiv »). Qu’il mit en œuvre l’initiative avec Laval de faire rafler et déporter également les enfants et qu’il suggéra lui-même aux Allemands de déporter non seulement des Juifs étrangers de la « Zone occupée », mais encore de la « Zone libre ».Pour tous ces faits, René Bousquet fut inculpé de crime contre l’humanité en 1991.François Mitterrand, à l’époque à l’ Élysée, fit tout pour entraver la marche de la justice (jusqu’à l’assassinat de René Bousquet en 1993).

    Voilà de quel homme M. Mélenchon a été l’un des proches ! N’est-ce pas autrement plus compromettant que d’avoir été, comme je l’ai été, au cabinet du président du Conseil Général des Hauts-de-Seine ?

  • Or voilà : cette façon de « raisonner » est la vôtre mais n’est pas la mienne. Car, à la différence de vous, je ne suis justement pas « haineux ». Je considère qu’il y a un moment où s’arrête l’enquête légitime sur une personnalité et où commence le procès en sorcellerie, avec tous les sous-entendus, les amalgames et les raccourcis de raisonnement qui s’y rattachent dans le seul but de salir quelqu’un.

    De même qu’il serait controuvé et injuste de disqualifier M. Jospin, Mme Royal, M.  Strauss-Kahn ou M. Mélenchon au seul motif qu’ils furent les collaborateurs très proches d’un chef d’État ayant été pétainiste, ayant obtenu la francisque et usant de ses plus hautes fonctions pour protéger un homme inculpé de crimes contre l’humanité, de même il est controuvé et injuste de me reprocher d’avoir été l’un des subordonnés, pendant 2 ans et 9 mois, d’un homme auquel sont reprochés des griefs financiers pour des faits survenus de nombreuses années auparavant.

    À cette aune, du reste, il n’est sans doute pas un seul haut fonctionnaire ou responsable politique auquel, en fouillant un peu, on ne puisse chercher noise.

    À cette aune, également, il aurait aussi fallu disqualifier Charles de Gaulle lors de son Appel du 18 juin 1940. Car l’homme qui assura le début de carrière de De Gaulle fut Pétain lui-même.

    En 1925, Charles de Gaulle fut détaché à l’état-major du maréchal Pétain, vice-président du Conseil supérieur de la Guerre, dont il devint la « plume ». Et en 1927, c’est Pétain qui fit entrer de Gaulle à l’École de guerre, ce qui lui assura une promotion rapide.

    Les deux hommes restèrent d’ailleurs très liés et eurent une correspondance active jusque dans le milieu des années 30.

    Je vous le demande : le fait que le fondateur de la France Libre ait été l’un des proches collaborateurs du maréchal Pétain plusieurs années auparavant aurait-il été un motif légitime pour lui refuser son concours lorsqu’il lança son Appel du 18 juin 1940, puis pour lui refuser de mener auprès de lui le combat pour la libération de la France ?


CONCLUSION

En réalité, ce qui importe, c’est 2 éléments :

a) - de se faire une opinion sur l’ensemble d’un parcours biographique SUR LE LONG TERME, sur les décisions prises, les déclarations prononcées, les actes réalisés, les faits avérés, les inflexions et les ruptures assumées.

b)- d’écouter et de lire ce qu’un responsable politique dit, écrit et fait DE NOS JOURS.

J’invite donc tous les lecteurs à se renseigner sur moi : je n’ai jamais prononcé un discours, répondu à une interview, écrit un document, que je ne puisse contresigner à tout moment et qui ne soit empreint du sens de l’État et des plus hautes valeurs républicaines.

Je n’ai jamais fait l’objet de la moindre enquête judiciaire, ni à titre privé, ni à titre professionnel. Mon nom n’a jamais été simplement même évoqué dans des « affaires » d’une quelconque personnalité politique.

J’affirme être droit et intègre et j’estime que mon déroulement de carrière en fournit la plus éclatante des démonstrations.

Alors que mon parcours scolaire et universitaire, mon appartenance au corps de l’inspection générale des finances, et ma fréquentation des allées du pouvoir m’auraient aisément permis d’obtenir un poste de ministre ou de directeur général d’une grande banque, avec les honneurs, le prestige et les rémunérations qui s’y attachent, j’ai préféré sacrifier ce type de carrière pour défendre ce en quoi je crois et pour convier tous mes concitoyens à se mobiliser PROVISOIREMENT pour sauver la France. Il n’y a là nul calcul et nulle rouerie de ma part mais simplement la réaction de refus de quelqu’un qui a vu de près l’état de la scène politique française et qui a décidé de se battre pour arrêter l’effondrement de son pays.

Certains peuvent bien sûr me reprocher de m’être rapproché de M. Pasqua lorsque celui-ci a créé le RPF en 1999.

Mais si je l’ai fait, c’est parce que, voici 12 ans, j’ai sincèrement cru que le but de ce parti politique était de libérer la France de la construction européenne. Et si je me suis séparé définitivement de M. Pasqua voici bientôt 8 ans, c’est parce que j’ai constaté que ce n’était pas le cas.

On peut me reprocher peut-être de la naïveté à cette occasion. Mais que celui qui n’a jamais placé ses espoirs à tort dans un parti politique vienne donc me jeter la première pierre !

François Asselineau


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