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Commentaire de François Asselineau

sur Le château de cartes s'effondre : la prochaine fin de l'euro


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François Asselineau 12 août 2011 00:32

@Alchimie
A qui s’adresse votre réprimande sur ces critères de Maastricht, au juste ?
A vous lire, on dirait presque que ce serait de ma faute !

Avant de vous répondre, j’aimerais savoir en vertu de quoi vous vous permettez d’utiliser, comme quelques autres internautes, un ton constamment agressif et narquois à mon égard ?

Je comprends que vous ne soyez pas de mon avis.
Je comprends qu’il est difficile de découvrir, dans le tréfonds de sa conscience, que tout ce à quoi l’on a pu croire est en train de s’effondrer.
Mais de grâce ne vous en prenez pas au porteur de nouvelles (mauvaises nouvelles pour vous, excellentes nouvelles selon moi).

Pour répondre rapidement à votre question :

1) Le problème des critères de Maastricht n’est que l’un des problèmes multiformes posés par l’euro. Il y en a beaucoup, beaucoup d’autres : problème du taux de change externe, problème de l’absence de ZMO, problème des chocs asymétriques, problème des différences de tissu industriel et d’élasticité de la demande aux prix, problème de la diversité de la part des économie souterraines, problème de la diversité des taux de compétitivité, problème des divergences de conception de la monnaie, problème de la diversité des expériences historiques, problème de la diversité des fiscalités, problème de l’absence de solidarité européenne autre que factice, etc.

Permettez-moi de vous renvoyer à mes conférences en ligne : http://www.u-p-r.fr/conferences-en-ligne

2) Ce n’est ni à cause de moi ni de la faute de gouvernements eurosceptiques que la France a progressivement été conduite à ne plus respecter les critères de Maastricht.
Un peu de décence tout de même !
Depuis 1992, la France a été constamment dirigée par des gouvernants ultra-européistes, qu’ils soient de droite ou de gauche. L’objectif des critères de Maastricht était au centre des préoccupations. Et, loin de jouer leur rôle de contre-pouvoirs, tous les médias ont organisé une propagande constante allant dans le même sens.
C’était l’objectif structurel poursuivi :
par le président Mitterrand,
par le gouvernement Cresson,
par le gouvernement Bérégovoy,
par le président Chirac,
par le gouvernement Juppé I,
par le gouvernement Juppé 2,
par le gouvernement Jospin,
par le gouvernement Raffarin,
par le gouvernement Villepin,
par le président Sarkozy,
par le gouvernement Fillon.

Depuis 20 ans, tous ces chefs d’Etat et de gouvernement s’y sont cassés les dents.

Face à un tel constat, il y a deux attitudes possibles :

a)- la vôtre, qui consiste à critiquer et à reprocher on ne sait quoi à on ne sait qui.
C’est la théorie du « YAKA FOKON ». On la connaît par coeur : « il y a eu manque de volonté politique », « il y a eu manque de courage », « il faut prendre la taureau par les cornes », « il n’y a qu’à fixer des objectifs annuels de décrue des dépenses publiques », « il faut plus d’Europe », bla bla bla 
Mais à qui s’adressent ces reproches ??
Si ce n’est, justement, à des gouvernements européistes...
Comment se fait-il que vous ne vous demandiez jamais pourquoi ces gouvernants n’arrivent pas à obtenir ce qu’ils souhaitent ?

b)- la mienne, qui consiste à dire que si aucun gouvernement européiste, de droite comme de gauche n’y est parvenu depuis 20 ans, c’est qu’il y a un truc qui cloche quelque part, qui DEPASSE LA VOLONTE DES GOUVERNEMENTS, et que nous ne pouvons pas y parvenir.

Je signale au passage que toute réflexion économique libre est interdite dans notre pays et que Maurice Allais, seul Prix « Nobel » d’économie français a été interdit de grands médias jusqu’à sa mort survenue très récemment.

3°) Par ailleurs, la France n’est que l’un des 17 Etats de la zone euro !
Je sais que les européistes sont les premiers surpris lorsqu’on leur fait remarquer que la construction européenne ne concerne pas seulement la France.

Tous les européistes français font toujours abstraction des points de vue des autres Etats et des autres peuples. Ils considèrent les autres pays comme s’ils étaient purement transparents, sans volonté et sans défauts. Que seule la volonté française s’imposerait et que tous nos déboires viendraient donc d’une mystérieuse indolence de nos gouvernants.

Or tel n’est pas le cas.

Les critères de Maastricht ont été mal respectés par la France, mais bien plus mal encore par la Belgique, l’Italie, la Grèce, etc.

Et figurez-vous que ce n’est pas de ma faute !
Ni même de la faute de nos gouvernants européistes.

Tout cela est dû au fait que les Italiens sont des Italiens, les Grecs des Grecs, les Français des Français, etc.

Cette diversité des peuples d’Europe, et le fait qu’ils ne raisonnent pas de la même façon, qu’ils ne se comportent pas collectivement de la même façon est une découverte ahurissante pour les européistes. Elle porte néanmoins un nom : la Réalité.

C’est ce à quoi nous sommes en train d’assister : le Réel est en train de revenir en force.
Tel responsable français aura beau venir jouer du violon au 20H de TF1 sur le prétendu « moteur franco-allemand », cela n’empêchera pas Mme Merkel d’imposer ce qu’ont décidé les Allemands : ils vont arrêter les frais. Point.

François Asselineau

http://www.facebook.com/upr.francoisasselineau


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