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Commentaire de Sylvain Reboul

sur Jamais Mahomet n'a prêché la guerre contre l'Occident


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Sylvain Reboul Sylvain Reboul 10 octobre 2006 18:43

Le débat sur la question de savoir quelle religion serait par nature plus violente est parfaitement vain : la question de la paix et de la violence traverse chaque religion et, dans chacune d’elle, son histoire.

Reste qu’aucune religion n’est rationnelle quant à ses dogmes fondamentaux et cette irrationalité constitutive peut toujours générer une foi dans l’absolu qui voit dans l’altérité un viol de cet absolu : l’adverse du Bien absolu ne peut être que la mal absolu vis-à-vis duquel aucun compromis n’est par définition possible et doit donc être rigoureusement interdit saus peine de trahison (ou apostasie).. Mieux : toute tentative de connaître le sens de la loi divine et éventuellement d’en discuter la caractère absolu (inconditionnel) peut être perçu comme un péché d’orgueil qui est pour toute religion, à ce niveau, fondamentalement le seul péché mortel (la sortie de l’innocence par la connaissance)

Il y a une logique de l’irrationnel posé en absolu et cette logique est potentiellement violente, sauf à faire de cet absolu un motif de récuser comme vérité toute interprétation humaine donc relative de cet absolu.. ; Ceci n’est pas en soi impossible, mais cela le devient pour qui adhère à une religion comme à un dogmatique sacrée (indiscutable) à laquelle il faut se soumettre à la lettre et s’interdire à son égard toute interprétation personnelle et/ou toute relativisation historique sur fond de désir de connaître et de juger rationnellement.

Mais pour s’élever à une telle vision de l’Absolu il est impératif de sortir des religions instituées en dogmatiques et en machines à produire de la soumission aveugle qui, au nom d’une paix intérieure, ne peut qu’être extrèmement violente vis-à-vis de l’extérieur. Toute l’histoire de la violence la plus extrème est en ce sens peu ou prou supportée par l’altérité religieuse au point que même des guerres sans Dieu doivent se donner une forme quasi religieuse de l’absolue vérité pour perdurer et se justifier indéfiniment .


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