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Commentaire de Jean-Paul Foscarvel

sur Loi sur les conditions d'indemnisation des chômeurs, solution ou danger ?


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Jean-Paul Foscarvel Jean-Paul Foscarvel 10 mai 2008 11:47

Quelques réponses aux différentes critiques et remarques, dont je salue les auteurs.

Je pense d’abord que les citoyens commencent à se rendre compte que les réformes appliquées par le gouvernemnet ne vont pas dans le bon sens, même si le parti au pouvoir prétend l’inverse. Est-ce par aveuglement, ténacité dans la volonté d’appliquer un modèle, confusion entretenue sur le mot "réforme" ? Il faut peut-être des réformes, mais pas celles mises en place.

Par rapport à l’effet à petite échelle/échelle globale, il s’agit d’une question fondamentale. Ce qui l’échelle d’un individu, ou d’un groupe d’individu peut être souhaitable, ne l’est plus au niveau global.

Un exemple un peu formel : soit un ensemble d’agriculteurs avec des terrains constituées de haies, chacun sait que l’existence de ces haies est essentielle la préservation de la terre, mais ces haies créent un handicap au niveau rentabilité. si un seul agriculteur coupe ses haies, il gagnera concurrentiellement vis-à-vis de ses voisins, il a donc intérêt à le faire. mais si tous le font, tous y perdront à cause de l’érosion. Le problème est que le marché, justement, favorise le premier agriculteur qui coupe ses haies, car raisonne à court terme, et à long terme la disparition du groupe (même raisonnement avec la pèche).

Sur le droit du travail, voir l’Article du Monde Diplomatique de mars 2008 par Gérard Filoche, inspecteur du travail. Je n’entrerai pas dans le détail, mais de nombreux droits, par exemple, passent du côté législatif à la décision par décret (sans intervention du parlement), la durée du travail était relative aux conditions de travail, et est désormais intégrée dans la partie salaires, passant des conditions même du travail aux considérations de coût.

Les grandes institutions, suite aux problèmes notamment de famine, se détachent progressivement de l’idéologie néo-libérale. L’Europe, elle, notamment la France, continue de faire confiance à ces modèles, et prend des mesures, pond des traités, des décrets, des lois, qui à terme vont nous enfoncer tous. Dans dix ans, il sera trop tard de regretter un aveuglement non critique. Si personnellement j’essaie de répondre aux critiques, c’est justement pour essayer d’éviter cet aveuglement, car il peut s’emparer, dans la bataille des idées, chacun d’entre nous.

Le critère, c’est le réel. Le réel du monde actuel me semble constituer la meilleure réfutation des modèles néo-libéraux. Le FMI, longtemps porteur d’une vision dogmatique, frémit sous la brise du réel, commençant à considérer par exemple que les cultures vivrières locales sont un élément de sécurité, même si la concurrence libre et non faussée au niveau mondial est écornée. Chez nous, le gouvernement, et encore la CE, reste sur des positions antérieures.

L’application des conditions d’attribution des allocations est à cet égard un élément clef de cette politique, visant à faire du marché du travail un espace ouvert sans régulation. Cette modernisation est une régression pour tous au niveau sociétal, même si quelques uns en tirent profit.

J’ajouterai que le fait de penser dans le sens du système n’épargne pas de ses conséquences. par contre, le fait d’être lucide quant à ses limites, voire ses dangers, permet au moins d’anticiper et de réagir.

 


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