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Commentaire de Philippe Vassé

sur Arguments en faveur de l'historicité des évangiles


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Philippe Vassé Philippe Vassé 20 juillet 2007 05:01

Bonjour,

Puisqu’on est dans un fil sur les fabulistes, il convient de s’imprégner de l’ironie qui convient envers ces gens lorsqu’ils s’adressent à des adultes pensants en croyant les berner.

Il est exact qu’Eli -« mon dieu »- et Elohim (pluriel de divinité ou dieu) sont deux mots hébreux différents, le deuxième évoquant un concept judaïque d’être divin singulier mis grammaticalement au pluriel, comme si la divinité singularisée étant le rassemblement ou la fusion des diverses divinités antérieures.

Je vais même aller plus loin pour faire plaisir à l’auteur : Eli ou Elie en version francisé est un prénom juif commun assez porté.

On a retrouvé ce processus « étymologique » avec les divers noms attribués successivement audit « Jésus », selon les langues locales et les cultures qu’elles véhiculaient. Mais les dieux plus anciens ont aussi subi des « sorts » similaires quant à l’évolution de leurs appellations.

Mais, il faut le dire, avec un « historien » qui ne sait pas sur quelle langue il s’appuie, qui ne se préoccupe ni des dates, ni de vérifier la véracité des textes qu’il cite, ni de les recouper (en avouant son mépris pour ce « détails » à ses yeux, l’auteur se disqualifie comme « historien » ), je n’avais pas pu « apprécier » auparavant si son « Eloi » (pas le célèbre saint ministre que la chanson populaire a rendu célèbre par sa culotte) était « Eli » ou « Elohim ».

Avec un homme qui refait à lui tout seul, dans ses fantasmes solitaires, l’histoire et la géographie de la Gaule et du monde, sans oublier l’Atlantide et ses secrets, je me sentais un peu « perdu » par rapport à la vérité « historique » des faits et des mots !

J’avoue avoir pris parti pour Elohim ici parce que les gens comme Monsieur Mourez sont des gens qui aiment plus les fables, donc le pluriel singularisé me paraissait ici plus adapté au caractère quelque peu « fabuliste » de l’auteur.

Je reconnais que c’était un choix arbitraire en la matière et teinté d’un certain esprit caustique.

De plus, « Eli- mon dieu » a un petit goût de propriété privée qu’il aurait été malséant, voire inoppportun, de faire accroire ici, surtout venant du « fils présumé » dudit dieu.

Un divin fils ne s’adresse pas de cette manière à son divin père ! Il aurait été plus seyant et conforme aux traditions filiales de l’époque, en se plaçant du point de vue catholique, que l’homme crucifié dont parle notre auteur ait dit « Abi ou Avi- mon père » plutôt que « Eli », ce qui tendrait à valider une thèse hérésiste (pour l’Eglise officielle) selon laquelle le Jésus qui a dit cela n’était pas une divinité, mais un homme du peuple qui invoquait son dieu qui l’aurait abandonné sur sa croix.

Monsieur Mourey valide donc des thèses hérésistes, ce qui est ici du plus haut comique involontaire. A moins que le cri qu’il cite ait été adressé à un ami fidèle, prénommé Eli, qui aurait promis de l’aider à éviter le supplice...On le voit, Monsieur Mourey a choisi entre plusieurs hypothèses la plus hérésiste ! Ce que corroborerait son choix d’un Evangile dit « apocryphe » !!!

Mais, bien sûr, je ne voudrais pas avoir écorché au passage une phrase mise dans la bouche d’un autre par une tierce personne que l’auteur cité par Monsieur Mourey n’a pu connaître de son vivant, ni surtout avoir voulu mettre en cause aussi « l’historicité » du film de Mel Gibson, qui apparemment, aime aussi faire croire qu’une légende est....une réalité.

Entre Mel Gibson et sa « passion » et Monsieur Mourey et ses mythes inventés, il y a une différence pour un citoyen à l’esprit critique, voire pour un historien : le premier peut être vu comme un vrai crédule naïf et le second est seulement un fabuliste inventif faux historien.

Mais, je suis ici ironique : j’attends avec le souci de la vérité maintenant que Monsieur Mourey retrouve et prouve l’historicité du Graal, même rouillé, le corps du roi Arthur, même consumé, les restes de Merlin l’Enchanteur en forêt de Brocéliande, l’épée de Mars d’Attila en Hongrie, la vraie croix de Jésus ou ses derniers copeaux (à Jérusalem), voire nous indique que le suaire médiéval dit « de Turin » est en fait vraiment un drap de l’Antiquité palestinienne.

Vu que les historiens n’ont pas accompli ces prodiges, il appartient à Monsieur Mourey, qui est le seul vrai historien comme Jésus existe en un seul exemplaire unique, de (dé)montrer leurs incompétences sur ces sujets « historiques » essentiels.

Quand on a son sens du travail « historique » et ses exigences dures et inflexibles sur l’historicité, ces découvertes ne sauraient tarder...

Quant aux hérésies, Monsieur Mourey a de la chance : les hérétiques ne sont plus brûlés ou suppliciés. Il peut donc dire ce qu’il veut librement.

Bien cordialement (et ironiquement) vôtre,


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