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Commentaire de Robert Mamet

sur Pour quoi voter ?


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Robert Mamet (---.---.187.56) 18 juillet 2006 15:29

Mon cher François,

J’ai entretenu, pour vous une secrète admiration qui remonte à vos premiers commentaires scientifiques, je vous ai retrouvé avec plaisir à une réunion de l’ ADMD (Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité - pour ceux qui ne savent pas !).

Je vous avoue ma déception en vous lisant ce matin !

Les quatre premiers points sont des généralités que nul ne contestera. Mais, je lis : Le candidat « doit rendre à la question financière sa véritable signification. C’est tout simplement l’infarctus ... »

Mais quelle est donc la signification de la question financière ?

Les Etats Unis ne sont-ils pas l’un des pays les plus endettés de la planète ? Les soubresauts quotidiens de la Bourse des Valeurs ne sont-ils pas simplement les résultats de la variation de la confiance des financiers ? Pensez-vous sincèrement que EADS ait perdu 30 % de sa valeur en une journée ? Qu’ Eurotunnel soit un échec retentissant ?

Ne pensez-vous pas que la valeur de notre monnaie ne soit essentiellement liée à la confiance que leur accordent les français,... et surtout les autres. La dette est source d’inflation, les équilibres sont difficiles, mais il y a suffisamment de financiers sur la planète qui ont intérêt à ce que la France et les français restent en bonne position : nous pouvons leur faire confiance : Pas de polémique ? On s’arrangera ! OK.

Le nouveau président devra « affirmer haut et clair son attachement à l’économie de marché, à la libre entreprise, au capitalisme industriel ». Et là, je décroche : L’économie de marché a fait la preuve de son efficacité en terme de croissance de P.N.B. et de niveau de vie d’une majorité de nos populations occidentales, c’est exact.

Mais à quel prix ?

L’économie de marché ne peut se développer que dans le court ou moyen terme : ne demandez pas à des investisseurs de s’engager dans des actions qui ne produiront leur plein effet, qui ne seront rentables que dans 30 ou 50 ans...

De plus l’économie de marché vise d’abord l’enrichissement, des consommateurs, certes, mais en priorité, des « entrepreneurs » dont la survie est essentielle.

L’écologie n’est pas encore très rentable, mais si demain il est trop tard ? Et le commerce des armes reste une « valeur sûre ». .. L’économie de marché est probablement le meilleur outil que l’humanité ait trouvé à ce jour, mais elle ne sera viable que si l’entreprise accepte de se soumettre aux impératifs de la solidarité, solidarité entre patrons et salariés, entre travailleurs et sans-emploi, entre jeunes et vieux, entre nations développées et nations handicapées, par leurs traditions, leur histoire, leur climat.

L’économie de marché n’est qu’un outil au service d’une humanité qui a besoin de découvrir les impératifs de la solidarité si elle veut survivre : c’est là que je crains l’infarctus !

Ne pas voter serait une trahison, mais pour qui ??? Vous posez une très bonne question !

Cordialement,


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