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Accueil du site > Culture & Loisirs > Nîmes et le prix Goncourt...

Nîmes et le prix Goncourt...

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Une exposition intitulée Nîmes et le prix Goncourt mettait en lumières trois figures illustres, trois Nîmois : Alphonse Daudet, Marc Bernard et Jean Carrière...

L'exposition présentait aussi de nombreuses couvertures de romans qui ont obtenu le prix Goncourt.

Une exposition qui raconte l'histoire de ce célèbre prix littéraire, en mettant l'accent sur trois auteurs nîmois.

Alphonse Daudet fut d'abord l'exécuteur testamentaire d'Edmond de Goncourt, Marc Bernard fut primé en pleine guerre, L'épervier de Maheux de Jean Carrière fut l'un des prix les mieux vendus de l'histoire mais aussi l'un des plus lourds à porter pour son auteur.

 

Le premier prix Goncourt fut décerné en 1903.

Il y a 50 ans, le prix Goncourt était attribué à Jean Carrière, à cette occasion son fils a demandé une exposition sur ce thème à la ville de Nîmes.

 

 

Dans un premier espace, on découvre les prémices de l'histoire de ce prix.

Les frères Goncourt sont deux intellectuels argentés, et aussi deux affreux bonhommes : misogynes, antisémites, mais ils sont attachés à la modernité de la littérature. Ils ont soutenu de jeunes auteurs talentueux.

Edmond de Goncourt crée l'académie Goncourt. Et quand il dépose son testament, il choisit Alphonse Daudet comme exécuteur testamentaire...

Daudet est alors très connu comme un écrivain régionaliste, il a écrit aussi des romans d'aventures qui paraissent dans la presse sous forme de feuilletons...

Dans l'exposition, on pouvait voir ainsi un manuscrit d'un roman intitulé Jack, corrigé par la femme de Daudet qui joua un rôle actif dans l'écriture de ses oeuvres.

 

Le prix Goncourt est créé en 1903 et décerné à un roman de science fiction : il est attribué à John-Antoine Nau pour son roman Force ennemie (Editions de la Plume).

En voici le résumé :
Un homme est enfermé dans un asile d'aliénés. Est-il fou ? Ou bien sont-ce les aliénistes qu'il faudrait mettre à sa place ? Il se croit habité par un esprit d'une autre planète et tombe passionnément, follement, désespérément amoureux d'une femme, Irène, internée comme lui dans le même établissement. Il s'enfuit, elle sort de l'asile, disparaît... Il court jusqu'au bout du monde pour la retrouver...

On le comprend : cette oeuvre est complètement tombée dans l'oubli, alors que d'autres prix Goncourt restent célèbres, par exemple Le Feu de Barbusse en 1916, un ouvrage écrit en pleine guerre.

 

Marc Bernard, quant à lui, reçoit le prix Goncourt en 1942 : c'est un écrivain nîmois, issu d'un milieu populaire, il écrit des romans prolétariens, et en 1942, il est récompensé pour "Pareils à des enfants." Marc Bernard y retrace son enfance à Nîmes...

L’objectif de Marc Bernard pour Pareils à des enfants était de faire revivre des gens simples. Le récit relate les premières années du héros : son enfance, le départ de son père infidèle et coureur de jupons, la vie quotidienne difficile avec sa mère, tout cela inscrit dans le décor de sa Nîmes natale.

En raison d'une pénurie de papier, le livre s'est mal vendu à l'époque, en pleine guerre.

Les oeuvres de Marc Bernard ont été cependant constamment rééditées, il fut un homme de gauche très engagé.

L'exposition permettait des découvrir des extraits de son roman "Pareils à des enfants", qui étaient situés sur un plan de la ville de Nîmes.

On pouvait découvrir aussi un film Une journée toute simple, réalisé d'après un roman de Marc Bernard... une journée à Nîmes en 1968.

 

Enfin, Jean Carrière, né à Nîmes, est issu d'une famille de musiciens. Il écrit d'abord des essais sur le jazz et la musique du début du XXème siècle.

A 17 ans, il connaît une crise existentielle : il a l'impression de perdre son enfance, une période vécue comme une merveille, il a la nostalgie de cette époque.

Puis, il devient le secrétaire particulier de Jean Giono qu'il considère comme son père spirituel. Giono l'encourage à écrire.

En 1967, il écrit son premier roman : Retour à Uzès, couronné par le prix de l'Académie Française.

En 1972, il reçoit le prix Goncourt pour L'épervier de Maheux : un des plus gros succès de l'histoire du Prix Goncourt.

Pourtant, Jean Carrière vit mal ce succès, c'est une personnalité fragile.

Son père meurt peu après dans un accident et il fait une dépression.

En 1987, il publie Le Prix d'un Goncourt où il raconte ses difficultés à la suite de l'obtention de ce prix. Il était passé soudain de l'ombre à la lumière... il était devenu très vite l'écrivain des Cévennes. Et ce n'était pas son intention...

 

L'exposition permettait de découvrir de nombreux documents : manuscrits, extraits de romans, photos, article de journaux... ainsi que de nombreuses reproductions de couvertures de romans qui ont obtenu le prix Goncourt.

 

Le blog :

http://rosemar.over-blog.com/2023/01/nimes-et-le-prix-goncourt.html

 

Vidéo :

 


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11 réactions à cet article    


  • Brutus Grincheux 12 mai 2023 17:36

    A l’origine, le lauréat du Goncourt recevait 5.000 francs, comme le voulait Edmond de Goncourt.

    Mais en 1960, du fait de l’inflation, la dotation est passée à 50 francs.

    Aujourd’hui, le grand gagnant ne remporte qu’un chèque de 10 euros.

    Mais il parait que ça fait vendre : en moyenne, un « Goncourt » s’écoule à presque 400.000 exemplaires.

    Bon ben voilà, quoi... à se demander qui reçoit quoi ?


    • rosemar rosemar 12 mai 2023 17:51

      @Grincheux

      10 euros : en effet c’est dérisoire mais il faut prendre en compte la notoriété que procure le Goncourt...


    • Clocel Clocel 12 mai 2023 17:57

      @rosemar

      J’en sais qui bouffent pendant 4 jours avec 10€. 


    • rosemar rosemar 12 mai 2023 19:50

      @Clocel

      Ils doivent se serrer la ceinture...


    • rosemar rosemar 12 mai 2023 22:41

      @Grincheux

      Une notoriété qui a d’ailleurs pesé pour Jean Carrière : il a eu du mal à s’en remettre...


    • Brutus Grincheux 13 mai 2023 10:28

      @rosemar

      « Une notoriété qui a d’ailleurs pesé pour Jean Carrière : il a eu du mal à s’en remettre... »

      Il est difficile de savoir si son état dépressif a eu pour cause le prix Goncourt ou la mort de son père qui est intervenue juste après : "le prix Goncourt a été la crête d’une très longue tempête... Cette énorme crête n’a fait qu’amplifier tout ce qui allait déjà mal dans ma vie. Il y a eu une succession d’événements, immédiatement après le prix, qui m’en a enlevé tout le bénéfice".(lien)


      Quand on coupe les pattes à une puce et qu’on lui dit « saute ! », elle ne saute pas, même si on crie ; certains en concluent que couper les pattes à une puce la rend sourde.


      Être étiqueté "écrivain régionaliste" n’est pas un anathème !


    • rosemar rosemar 13 mai 2023 13:00

      @Grincheux

      MERCI pour le lien et pour l’extrait de l’émission APOSTROPHES de Bernard Pivot...


    • chantecler chantecler 13 mai 2023 13:07

      @rosemar
      Hein ça !
      Ca nous rappelle notre jeunesse !
      Ah, Bernard Pivot !
      Un présentateur inégalé !
      B. Drucker peut être ?

      C’est qu’il en a lu des bouquins !
      A chaque émission il y en avait au moins vingt sur sa table !
      Ce mec là lisait jour et nuit et même pendant les matchs de foot !
      Pendant les corrida , je ne sais pas ...

      Et pas une faute sur son prompteur .


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 13 mai 2023 13:54

      @chantecler
      L’ assiette anglaise de Bernard Rapp ...


    • Jean-François Dedieu Jean-François Dedieu 13 mai 2023 10:36

      Oui Carrière est un écrivain de terroir, régionaliste. Loin de connaître vraiment son œuvre, après l’Épervier..., la Caverne... , Achigan, Giono, Retour à Uzès, pourquoi rejeter l’empreinte d’un lieu dû au hasard ou choisi comme s’il s’agissait d’une tare ? 

      C’est qu’il existe peut-être deux façons d’appuyer cette manière de cataloguer. 

      La première qui en enfermant dans un espace limité tient à indiquer que l’inspiration, le talent se retrouvent ainsi également limités. Quelles en seraient les raisons ? le parisianisme ? le travers qu’il a à phagocyter la province ? À se venger d’elle lorsque le talent qu’il a agrippé net dont il se prévaut, se libère et repart néanmoins dans son pays de cœur ?

      Concernant la seconde façon, nul besoin de développer si on se réfère à un mot de Tolstoï « Si tu veux parler de l’universel, parle de ton village. »

      De citer Mistral, Chamson, Char, Giono, Pagnol, J.C. Carrière, Delteil... Valéry aussi à en croire un autre mot attribué à Lichine sauf erreur (« On est du pays où on laisse ses os  ») suffit à me désigner en tant qu’opposant à la lèpre jacobine... 

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