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Accueil du site > Tribune Libre > Retraites : la stratégie délétère de l’intersyndicale, et les moyens (...)

Retraites : la stratégie délétère de l’intersyndicale, et les moyens d’enfin y remédier

 

« L’homme sage apprend de ses erreurs,

L’homme plus sage apprend des erreurs des autres »

-Confucius

 

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A l’aube des grandes vacances -qui verront la mobilisation rentrer à la niche, comme d’habitude, et le mouvement s’éteindre dans sa forme actuelle, comme l’espère le gouvernement- il est temps de tirer le bilan.

4 mois de mobilisations, et bientôt 5. Des millions de manifestants au fur et à mesure des 13 journées de manifestations. Une unité intersyndicale (CGT, FO, CFDT, CFTC, CFE-CGC) inédite dans sa forme et sa durée.

Et un pouvoir qui est resté, immuablement, invariablement, désespérément sourd.

Avec à la clé, un passage en force, presque sans accroc, comme prévu dans le plan initial du Poudré élyséen.

Mais cela étonnera-t-il quelqu’un dans ce pays ?

Il suffisait en effet à Macron de faire ce qu’il sait faire le mieux, à l’identique de ce qu’il a fait durant la dernière campagne présidentielle –ne se mouillant en rien, ne faisant aucun meeting, aucune interview, aucune intervention jusqu’à quelques jours avant le premier tour- , et ce qu’il a l’habitude de faire quand quelque chose le gêne, en grand courageux qu’il est, à savoir faire le dos rond et attendre que l’orage passe, pour que l’affaire paraisse pliée. Malgré la méthode à base de 49-3 et de verrouillage des débats, très décriée et qui a mis le feu aux poudres dans la rue, et malgré les arguments, pour lesquels pratiquement aucun français sain d’esprit n’a gobé quoi que ce soit… la réforme fut décidée, mise en place, et validée par le fameux Conseil Constitutionnel, pratiquement sans aucun contretemps.

Dans les délais prévus.

Alors les directions syndicales, comme les médias, ont eu beau jeu de pérorer sur « le renouveau syndicaliste », à l’image de Sophie Binet, la nouvelle Secrétaire Générale de la CGT, qui l’autre jour sur France Inter se vantait d’avoir enregistré 35 000 nouvelles adhésions, soit « autant en trois mois qu’en une année normale », le fait est que ces directions syndicales, et à travers elles le mode d’action choisie, la fameuse intersyndicale, ont plus que montré leurs limites.

Elles ont été incapables d’influer sur le cours des évènements. Leur stratégie de journées de manifestations à saute-mouton n’a eu d’autre impact que de faire de belles images pour les télévisions –des images il est vrai bien léchées, sans pratiquement aucune vioooolence de nature à faire les choux gras des médias aux ordres, lors de chaque manifestation. Manifestations « dans le calme » d’ailleurs saluées par tous les médias mainstream pro macron.

Et alors que d’importantes grèves se développaient dans les secteurs stratégiques (SNCF, raffineries..), l’intersyndicale n’a fait rien d’autre que d’appeler toujours plus à des journées saute-mouton, sans jamais chercher à soutenir, développer, ou étendre ces grèves. Résultat : au bout de quelques semaines voire quelques mois, et comme en 2010, lesdites grèves se sont épuisées, les grévistes ont arrêté leur mouvement, exsangues, et Macron et ses séides n’ont eu de cesse de pérorer que « le pays n’est pas bloqué », avant de poursuivre méthodiquement leur agenda.

Ce qui revenait à cracher au visage de l’intersyndicale, et à lui jeter en pleine figure sa totale impuissance.

Mais les choses auraient-elles pu se dérouler autrement ?

L’intersyndicale aurait-elle pu agir différemment, et influer réellement sur le cours des évènements ?

Sur quoi aurait-elle pu -et dû- s’appuyer pour tirer les leçons du précédent échec, celui de 2010, et faire en sorte que la mobilisation populaire inédite contre cette réforme de malheur, gagne enfin la partie, après plusieurs décennies d’échecs du camp social ? Tentons d’y voir un peu plus clair.

 

Un échec déguisé en victoire

Rembobinons un peu : en 1995 Juppé, premier ministre de Chirac, lance un projet de réforme à deux volets… Le plan Juppé prévoyait une réforme des retraites allongeant la durée de cotisations de 37,5 à 40 annuités pour les salariés de la Fonction Publique, alignant ainsi ces « régimes spéciaux » -d’autres diraient « pionniers »- sur la réforme Balladur de 1993.

Mais également une réforme d’ampleur de la Sécurité Sociale, établissant le fameux « PLFSS » qui ôtait alors, de fait, le pouvoir d’administrer les budgets de la Sécu aux administrateurs syndicaux restants dans les Conseils d’Administration des Caisses de Sécurité Sociale, pour les confier à la main des députés –et de la majorité gouvernementale. Il est vrai, ce pouvoir de gestion avait été fortement amputé en 1967, suite aux ordonnances Jeanneney, mais il restait quand même le vote des budgets des Caisses de Sécu aux administrateurs élus par les syndicats pour un tiers d’entre eux. Et, bien que l’objet de ce billet ne soit pas de parler de cet aspect du Plan Juppé, il reste quand même important de l’expliciter : car c’est suite à l’instauration du Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale de 1995 que le virage comptable de la gestion de la Sécu est amorcé.

C’est à partir de là en effet, que va pouvoir se mettre en place le cadre législatif et comptable qui va détruire l’Hôpital Public, aussi bien que l’asphyxie budgétaire pure et simple du Service Public de la Santé et de la Sécurité Sociale. Tout se fera par ordonnances... et elles seront carabinées pour la Sécurité Sociale, et plus particulièrement l'Assurance maladie. Désormais, après 1995, la Sécu ne devra plus répondre aux besoins de la population, mais bien répondre à des objectifs comptables : être à l’équilibre… on parle à partir de ce moment du fameux « trou de la sécu  », « trou » qui correspond dans les faits à un jour de budget de fonctionnement…une expression sortie pour la première fois par Juppé, de manière à justifier l’injustifiable : détruire la Sécurité Sociale à la soumettant à des objectifs ne répondant plus qu’à des arguments comptables, au détriment de ses missions premières.

Quoi qu’il en soit, dès l’annonce du Plan Juppé  il n’est pas question de cet aspect dans les mobilisations initiées par l’intersyndicale de l’époque : les mobilisations sont massives, et bien sûr essentiellement concentrées dans le Secteur Public, avec pour mot d’ordre « non à la réforme des retraites ». Et de fait, ce sera une erreur majeure de l’intersyndicale, que de se concentrer sur ce seul aspect du Plan Juppé… une erreur qui sera par la suite exploitée à fond par Juppé et Chirac.

Et malgré une présentation de « la réforme » dans la presse ouvertement favorable -60% des médias selon une enquête du Nouvel Obs, avaient présenté à l’époque le plan de manière positive, et seul 6% l’avaient fait de manière défavorable-, sans compter le tir nourri de ces mêmes médias sur les grévistes, ceux-ci tinrent bon. Ce qui ne fut pas le cas de l’intersyndicale, la CFDT faisant déjà ce qu’elle savait déjà faire le mieux -à savoir torpiller les grévistes dans le dos et soutenir le plan après quelques semaines de mobilisation. Or en dépit de tout cela, les grévistes ne lâchèrent pas, et face à un Juppé aux accents macroniens qui prétendait « rester droit dans ses bottes » quoiqu’il arrive, le pays fut véritablement bloqué durant trois bonnes semaines. Plus de transports, mais aussi plus de courrier, des coupures EDF-GDF, plus d’école ni de collège, des grèves très suivies dans les administrations (impôts, Santé, etc.) firent que le pays fut quasiment à l’arrêt, et que la contagion menaça de s’étendre au privé, car bien sûr « la fracture sociale » sur laquelle s’était fait élire Chirac n’était en rien résolue, et que les motifs de colère étaient nombreux…

Les étudiants entrant peu à peu dans la danse, le tout ressemblait de plus à plus à un remake de mai 68 en devenir, et Juppé, toujours droit dans ses bottes, lâcha…sur la réforme des retraites uniquement. L’ensemble du mouvement syndical s’empressa alors de célébrer sa « victoire », avant de sagement rentrer à la niche.

 

Les raisons de la "victoire"

Alors oui, il serait injuste de dire que cette victoire n’en était pas une, tout comme il serait malhonnête, presque trois décennies plus tard, de n’y voir qu’une défaite. N’empêche : face à un pouvoir de droite, Juppé/Chirac ou Macron/Borne, quel qu’il soit, il est important de comprendre que jamais, jamais la bourgeoisie et ses séides ne lâcheront l’objectif de détricoter la plus belle conquête des travailleurs. Et cette conquête, c’est ce que par généralisation on appelle « La Sécu », mais qui comporte plusieurs volets : vieillesse, maladie, famille, accidents du travail… C’est un tout, pensé comme tel, et destiné à « supprimer la peur du lendemain » pour la majeure partie de la population qui n’a comme seul patrimoine que les Services Publics, comme le disait un de ses principaux architectes. Un architecte longtemps oublié à dessein dans le récit national de la Sécu que nous en fait la bourgeoisie, j’ai nommé le ministre communiste Ambroise Croizat. Supprimer la peur du lendemain pour la majorité, c’est donner à cette même majorité un outil précieux pour s’émanciper, et relever la tête. Car un peuple qui est occupé à survivre ne pense plus à se battre…La Sécu, c’est aussi ça : un formidable outil pensé par et pour le peuple, mais aussi un outil qui lui donne les moyens d’aller toujours plus loin, pour plus de progrès social.

Et ça, les possédants ne l’ont jamais digéré.

Ainsi 1995 est souvent présenté comme le dernier mouvement social véritablement victorieux… et même si, comme nous l’avons vu cette victoire ne fut que partielle, en analysant les raisons qui poussèrent Juppé/Chirac à reculer, on se rend compte immédiatement que c’est le blocage total du pays –et donc de son économie- qui fut déterminant.

Car oui, il y eut aussi des manifestations massives en 1995. Manifs seulement dépassées en quantité par celles de 2023… donc on se rend bien compte que malgré l’ampleur des manifestations, elles ne peuvent à elles seules expliquer la victoire de 95, comme le fait qu’en 2023 elles n’ont pas fait reculer le gouvernement.

Et l’essentiel est là : sans blocage de l’économie, si massives soient les manifestations et autres « journées de colère », tout ceci n’a aucune, mais alors absolument aucune chance de fonctionner.

C’est bien la seule leçon que nous devons tirer de la pseudo victoire de 1995.

 

Incapables de se réinventer

Dans un entretien édifiant pour la chaîne Elucid, le professeur et économiste spécialisé Nicolas Da Silva est interrogé Olivier Berruyer sur les raisons qui font que les syndicats n’arrivent plus à l’emporter depuis de nombreuses années. Et il a cette réflexion éclairante : lors de leur création, au milieu du 19e siècle, les syndicats adaptent leurs modes d’action à l’état d’esprit du patronat. . A l’époque, les patrons font « juste » tirer sur les grévistes, car le syndicalisme est juste interdit… et les syndicats répondent en conséquence : ils sont beaucoup plus radicaux. Le but étant de gagner, pour le mouvement ouvrier naissant qui se structure, on adopte des tactiques et stratégies à la hauteur de ce qui est nécessaire : occupations d’usines, mais aussi sabotages, séquestrations de patrons, voire menaces directes (avec mises à exécution, comme lors de l’épisode de la Commune de Paris).

Le 20ème siècle arrive, et avec lui le patronat change son fusil d’épaule, et son état d’esprit passe de « pas de négociations » à « dialogue social ». De fait, le mouvement syndical adapte ses moyens d’actions à cette nouvelle stratégie patronale. C’est le temps béni des accords d’entreprise, du dialogue, des élus du personnel, etc. On se civilise, et on bannit « la violence » à savoir tout ce qui est contrainte : on privilégie les réunions entre gens bien mis, plutôt que les séquestrations et autres arrachages de chemises qui restent des évènements marginaux, mais qui font mauvais genre…

Or, un virage s’opère dès les années 90 : avec l’effondrement du bloc soviétique, il n’y a désormais plus aucune autre alternative, et le patronat comme les gouvernants à sa botte, ré adoptent un état d’esprit guerrier : pas de négociations, c’est comme ça et si vous n’êtes pas contents c’est pareil. Les années 2000, puis 2010, après la crise des subprimes de 2008, verront une accélération de ce processus. Macron en est son aboutissement logique : plus aucune négociation, passage en force et LBD à la clé. Or, en face, les syndicats ont-ils changé eux aussi d’état d’esprit ?

Que nenni : ils parlent toujours « dialogue social » alors qu’ils ont face à eux des jusqu’aux boutistes, qui ne comprennent que le pire du rapport de force, la violence la plus pure comme par exemple avec les gilets jaunes en 2018. Il faut de ce fait que le mouvement syndical mette à jour son logiciel comme dirait l’autre, à l’aune de ce nouvel état d’esprit des possédants. Un retour aux sources du XIXè siècle. Sous peine de disparaitre.

 

Une stratégie sans lendemain

Retour à 2023 : dès l’annonce de la nouvelle contre-réforme des retraites, l’intersyndicale, constituée en décembre 2022, est solidement arc-boutée sur le « non à la retraite 64 ans ». Le 19 janvier, la première journée de manifestations est absolument massive, bien plus forte que ce qui était attendu... ceci expliquant sans doute cela, l’opinion publique est également contre cette réforme à une écrasante majorité, et malgré les sondages quasi quotidiens commandés par le pouvoir et les médias, ce soutien au mouvement ne faiblira pas en 4 mois de mobilisations. C’est un fait inédit, qui s’explique à la fois par la pauvreté et la médiocrité des « arguments » du gouvernement concernant cette réforme, aussi bien par le fait que très rapidement, nombre de mensonges gouvernementaux sont « débunkés » par les opposants dans les médias.

Que ce soit sur la fameuse « pension minimum de 1200 euros » pour 20 millions de retraités, qui se transformera finalement en augmentation bidon de 50 à 100 euros pour environ 10 000 personnes par an, ou sur le reste – mentionnons l’aspect « progrès social » d’une réforme consistant à faire travailler les plus précaires bien au-delà des 64 ans, et pratiquement jusqu’au-dessus du seuil de pénibilité, voire au-dessus de l’espérance de vie pour beaucoup, beaucoup de catégories de métiers usants pour les organismes... jamais le gouvernement n’arrivera à imposer ses éléments de langage auprès de la population, ni à reprendre la main. Bien au contraire, à chaque fois qu’un ministre, ou le président, prend la parole, les mobilisations rebondissent. Le mépris de plus en plus visible de Macron et de sa clique agissent comme un carburant social. La réforme est massivement rejetée, et le mouvement soutenu, y compris sur l’aspect grèves et perturbations, ce qui est là aussi inédit. II y a même un souhait majoritaire dans les sondages, de voir le mouvement se durcir : 68% du total des moins de 35 ans, et 74% des français les plus pauvres, se disent prêts à encaisser les perturbations dues à des grèves dures qui toucheraient les transports ou leur vie quotidienne…

Et de fait, les caisses de grève syndicales se remplissent : les sommes collectées dépassent celles des mouvements précédents, traduisant dans le réel ce soutien qui n’aurait pu apparaître que comme sondagier. Des centaines de caisses de grève en ligne ont fleuri depuis janvier, permettant de récolter plusieurs millions d’euros, avec parfois plus de 150 000 dons par jour pour celle de la CGT par exemple, notamment lors des jours suivant l’interview pleine de mépris du monarque en mars…

Côté professions indépendantes aussi, la colère gronde : un sondage IFOP révèle que 62% des patrons de TPE (boulangeries, artisans.. ;) sont contre la réforme, plusieurs boulangers soutenant ouvertement la caisse de grève des professions indépendantes.

Et malgré ce terreau plus que fertile, que fait l’intersyndicale ? Elle appellera à une nouvelle journée de mobilisations le 31 janvier, qui sera encore plus massive -1,27 millions de manifestants selon le ministère de l’Intérieur, ce qui en fait une des journées de plus grosses mobilisations sociales depuis mai 68. Puis une suivante le 7 février, puis le samedi 11 (donc samedi : pas de grève), puis le 16 février, puis les 7, 11, 15,23 et 28 mars, puis les 6, 13 avril et finalement le 1er mai. Avant d’appeler, après le « succès » du 1er mai, à une nouvelle journée le … 6 juin.

Alors oui, à chaque fois entre ces dates, des grèves, actions, mobilisations…toutes impossibles à lister ici ont bien eu lieu, mais la stratégie de l’intersyndicale a toujours consisté à « soutenir » du bout des lèvres « tout ce que les salariés jugeront bon de mener », sans jamais s’investir plus avant.

Est-ce ainsi qu’on se donne les moyens de gagner ?

 

L’opinion publique existe-t-elle ?

Cette intersyndicale dansait en fait sur le fil du rasoir en permanence, soucieuse de préserver cette unité de façade, vue comme un des leviers principaux pour obtenir les faveurs de la fameuse « opinion publique ». Une opinion publique dont certains affirmaient qu’ « elle n’existe pas », si ce n’est au travers de ceux qui la fabriquent…

Mais justement, cette fumeuse opinion publique, n’aurait-il pas mieux fallu capitaliser sur elle, l’utiliser, la transformer en tout autre chose, au lieu de la garder précieusement enfermée dans son coffret, comme un diamant étincelant, à l’abri des regards ?

A part en une tautologie répétée ad nauseam, l’argument qui consistait à prétendre en boucle et sur tous les tons que « les français sont majoritairement contre cette réforme » n’a jamais dépassé le stade de… l’argument, justement.

Nous nous sommes donc retrouvés avec quelque chose de tout à fait inhabituel pour un mouvement social d’ampleur, à savoir bénéficier d’un soutien hors-normes, dont seuls ceux qui ont manifesté peuvent se rendre compte : j’ai personnellement vu un commerçant venir nous apporter des viennoiseries et un petit billet pour la caisse de grève jusque dans le cortège, ou encore un autre mettre un panneau avec des slogans de soutien devant son commerce… J’ai vu des personnes de tous âges nous encourager voire nous applaudir, alors que nous menions des actions grévistes qui parfois leur empoisonnaient la vie (comme par exemple envahir une gare, ou un rond-point…), choses que je n’aurais jamais cru voir de ma vie, moi qui suis quand même coutumier des mobilisations, et ayant l’habitude de me prendre des insultes, plutôt que des encouragements.

Et ce soutien hors-normes, qu’en a fait l’intersyndicale ?

Elle a fait comme ce rugbyman qui aurait capté le ballon dans le camp adverse, puis traversé les neuf dixièmes du terrain en esquivant tous les obstacles, avant d’inexplicablement, s’arrêter devant la ligne d’essai, et de donner le ballon au camp adverse. Et de perdre le match.

Elle n’a pas transformé l’essai : là est le vrai scandale.

Car comment expliquer que ce soutien massif ne se soit pas retrouvé dans les cortèges ? Un rapide calcul nous le fait envisager : au plus fort des mobilisations, même si nous prenons le chiffre de 3 millions de manifestants revendiqués par les syndicats, cela ne représente qu’un tout petit 10% de la totalité de la population active (qui s’élève à environ 30 millions de personnes), alors que dans le même temps nous avions un soutien à 94% de ces mêmes 30 millions de personnes actives… 94% de 30 millions de personnes qui sont contre, farouchement contre cette réforme. Le compte n’y est absolument pas, et c’est la même chose pour les grèves, les chiffres ne correspondent pas du tout à la réalité de cette prétendue opinion publique.

Cette « opinion publique » qui finalement n’a existé que dans les arguments.

 

L’arnaque du dialogue social

Nous arrivons ici au cœur du problème : l’intersyndicale avait-elle les moyens objectifs de changer la donne, et de massifier ces mobilisations, pour basculer peut-être vers un vrai rapport de force, le seul apte à faire plier le forcené de l’Elysée ?

Il faut ici bien comprendre la notion de rapport de force : il s’agit d’envisager les rapports sociaux non pas sous l’angle du « dialogue social », mais sous le seul angle qui réellement existe…celui de parties ayant des intérêts opposés, qui ne les feront valoir qu’au travers de rapports conflictuels, de manière à imposer leurs intérêts.

De fait, un syndicat comme la CFDT, qui ne peut ni ne veut envisager les choses autrement que par « la négociation » et le « dialogue social », est un fruit pourri qui va totalement occulter l’arbre de la mobilisation.

Le « dialogue » entre « partenaires sociaux » implique qu’il y aurait deux parties, qui seraient de force égale, et partiraient avec les mêmes chances… un peu comme la fameuse « égalité des chances », c’est une fumisterie digne du Cirque Pinder : quelle égalité des chances peut-il y avoir entre le gamin né dans la famille de Bernard Arnault, et celui né dans une famille de prolos au SMIC ? Quel « dialogue social » peut-il y avoir dans une entreprise possédée par le patron, et des employés possédés par leur patron, soumis à son bon vouloir par un contrat de travail qui implique qu’ils risquent le licenciement (donc le risque de chômage, donc le déclassement ou la misère) s’ils ouvrent ne serait-ce que leur bouche ? Affirmer rechercher le « dialogue social » (et déplorer qu’il n’existe pas), c’est présupposer qu’il y aurait deux « partenaires » d’égale force, qui pourraient discuter tranquillement, et se mettre d’accord gentiment, en préservant tous deux leurs intérêts à la fin.

C’est une fable, un leurre pour les gogos, un mensonge pour les syndicalistes professionnels, et pour s’en convaincre il n’y a qu’à regarder le « souhait de dialogue social » entre les « partenaires sociaux » que seraient les syndicats de salariés et les patrons, concernant les (non) augmentations de salaires, souhait autant formulé et reformulé par Sa Majesté Emmanuel Macron, qu’incanté (en vain) par l’extraordinaire Bruno Lemaire.

Autant demander à un équilibriste de se couper les deux jambes : demander gentiment, c’est la meilleure façon de ne rien obtenir. Et je serais à la place du patron, je ferais comme ils font actuellement n’en doutez pas : nul jugement de valeur là-dedans, juste des faits. Il n’y a ni salaud ni gentil là-dedans, juste des intérêts profondément divergents.

Il n’y a pas de dialogue, ni de partenaires, dans le camp social : il y a des intérêts antagonistes, de parties antagonistes, qui n’ont d’autre moyen que le rapport de force pour gagner ou perdre.

Et l’intersyndicale, cet espèce de machin composé de directions syndicales totalement déconnectées du terrain, ne peut tout simplement pas l’envisager, toute aliénée et désamorcée qu’elle est par la belle licorne multicolore du « dialogue social ». Et de déplorer, encore et encore, que Macron la méprise, et refuse de la recevoir, refuse de « dialoguer ».

 

Le grand absent : le rapport de force

Alors oui mais… qu’aurait-il fallu faire ? La question nous brûle tous les lèvres.

Nous aurions dû transformer l’essai, en nous inspirant des victoires et des défaites passées.

Chose qui n’a pas été faite, et manifestement ne le sera pas.

On vient encore d’apprendre que l’intersyndicale, réunie le matin du 2 mai, a prévu une nouvelle journée de mobilisation le … 6 juin prochain. Actant, de fait, son impuissance, et se reposant quasi exclusivement sur un contre-projet de loi hypothétiquement déposé par les députés d’opposition, qui devra être examiné ce jour-là.

Quand on voit les « succès » parlementaires que furent le 49-3, puis la motion de censure, pour finir sur l’avis du Conseil constitutionnel…

La trahison est donc actée, une nouvelle fois.

Mais cette trahison pourrait se retourner contre les syndicats eux-mêmes, malgré le fait que les directions syndicales croient toutes dur comme fer que le renouveau du syndicalisme est en marche, suite aux nombreuses adhésions enregistrées ici et là depuis le début du mouvement.

En effet on voit mal comment, avec 94% des actifs toujours contre cette réforme, les syndicats pourraient cette fois-ci ne pas y perdre des plumes : vu que les vacances d’été se rapprochent à grand pas, l’échec est désormais patent. Et que se passera-t-il, quand ces mêmes directions feront sauter l’intersyndicale, actant de fait un échec déjà consommé, malgré la colère et l’opposition populaires, toujours intactes contre cette réforme ?

En quoi les directions syndicales, principales responsables de cet échec, et ayant été incapables d’autre chose que de proposer une stratégie indigente, basée sur des présupposés erronés, ne porteraient-elles pas le chapeau de cet échec qui n’aurait pas dû survenir ? Et avec elles, forcément, les syndicats –qui très souvent eux, n’ont pas démérité- seront mis dans le même panier par des salariés, qui se sentiront à juste titre cocufiés une nouvelle fois, comme en 2010.

Le rôle d’un syndicat n’est-il pas de défendre l’intérêt des salariés ?

Et en quoi cet intérêt a-t-il été défendu avec la stratégie déconnectée, hors sol, incapable de saisir pleinement les enjeux, et pour résumer totalement délétère, qui a été mise en œuvre par l’intersyndicale durant ces 4 derniers mois ?

 

Accouchement dans la douleur

Comment donc, transformer cet essai qui nous tendait les bras, et que nous n’aurions pas dû perdre ?

Tentons une petite analyse prospective.

Dès début février, plusieurs secteurs clés de l’économie sont en grève. Citons les raffineries, la SNCF, ou encore EDF-GDF. Ces grèves sont dures, et suivies. Elles gênent même le gouvernement, avec une perspective de blocage complet du pays : citons ainsi les 8 raffineries de pétrole, qui seront toutes à l’arrêt en mars, générant une pénurie massive dans les stations-service, ainsi que les poubelles, dans de nombreuses métropoles –dont la capitale. Les caisses de grève fonctionnent à plein, permettant au mouvement de tenir : de nombreux grévistes viennent renforcer les piquets de grève dans les incinérateurs et sur les sites stratégiques, et sont confrontés aux forces de l’ordre (bourgeois), qui viennent débloquer à coups de gaz, de matraques et de LBD les dépôts et les sites occupés. Ces renforts intersyndicaux permettent aux grévistes des raffineries et des poubelles de refluer sans perdre trop d’argent, et de tenir dans la durée. D’autant plus que malgré les désagréments, les français continuent de soutenir le mouvement, et souhaitent même que celui-ci se durcisse…

Or, que fait l’intersyndicale à cette époque ? Elle met en place plusieurs journées de mobilisations à saute-mouton, comme nous l’avons vu précédemment, les 7, 11, 15,23 et 28 mars, avec à chaque fois ce mantra : « vous allez voir la journée d’après, ça va être massif » (sous-entendu : « et le gouvernement va reculer  »). Je m’en souviens encore : « vous allez voir le 7 mars, le gouvernement balise ».

C’est ici que se situe la charnière du mouvement, et l’intersyndicale le sait. La multiplication des appels à journées de mobilisation le prouve clairement, le mois de mars étant celui où il y en a eu le plus, et de manière de plus en plus rapprochée, avant de refluer en Avril.

Pourquoi ne pas avoir mis le paquet sur les secteurs fortement stratégiques, qui étaient déjà bien bloqués à ce stade, et sur lesquels l’ire gouvernementale s’est abattue fort logiquement ? Des secteurs qui auraient mérité un soutien massif, de manière à aider les grévistes à bloquer le pays, et à tenir dans le temps. Au lieu de les laisser à eux-mêmes, s’épuisant fort logiquement au bout de quelques semaines de grève…

Comment ? Au hasard, en appelant tous les salariés à se mettre en grève reconductible illimitée, et pour ceux qui le pouvaient, à aller renforcer les piquets de grève dans lesdits secteurs, aussi bien qu’à verser leur écot dans toute caisse de grève susceptible de nourrir les grévistes en prévision d’un blocage de plusieurs semaines. Voire même à ne pas faire grève, pour les secteurs peu impactants (administrations diverses…) pour mettre l’équivalent de la journée de travail dans les caisses de grève en question. Puis continuer d’organiser des collectes massives partout où c’était possible pour amplifier ces caisses de grève, et en assurer la redistribution aux raffineurs, aux cheminots, aux éboueurs… Ensuite en arrêtant d’appeler le gouvernement au « dialogue », pour dire franchement les choses : que ce gouvernement est l’ennemi de tous les travailleurs, et n’est absolument pas dans le « dialogue », parce que le dialogue n’existe pas, et que Macron le sait, lui.

Puis aussi de renforcer le seul mot d’ordre sur les 64 ans, par d’autres revendications plus larges sur je ne sais pas moi, au hasard : l’inflation, les salaires, et l’inaction du gouvernement sur ces sujets cruciaux ? En gros tout ce qui aurait pu (et dû) rajouter du monde dans la mobilisation, en agrégeant et élargissant les revendications, bien au-delà des seules retraites à 64 ans. Car le fait est que la mobilisation sur le seul mot d’ordre des 64 ans n’est pas le seul motif de soutien au mouvement : ce soutien, inconditionnel, se nourrit de multiples colères au sein d’une population de plus en plus méprisée par un exécutif hors sol, qui laisse les gens s’appauvrir au fur et à mesure que les prix augmentent, et que les salaires stagnent.

Donc au final d’arrêter d’appeler à des journées saute-mouton, pour appeler à des journées rapprochées, et finalement à des semaines complètes de mobilisations.

En gros, de travailler à l’amplification continue du mouvement, et ce dès le mois de février : ce qui aurait conduit à un mois de mars où tout aurait été bloqué.

Ce qui aurait ensuite conduit le secteur privé, toujours indécis (ce qui peut se comprendre) à se mobiliser et à entrer dans la danse. On peut aisément supposer, avec les mots d’ordre adéquats, et cette stratégie consistant à faire prendre la sauce sur les secteurs les plus fortement mobilisables, en les soutenant le plus possible, que lorsque les étudiants, puis les salariés encore indécis, auraient vu le pays totalement bloqué, ils seraient entrés bien plus facilement dans la mobilisation, par simple effet d’entraînement. Un effet parfaitement documenté par ailleurs… Nous serions vraisemblablement à l’heure qu’il est déjà victorieux, car Macron n’aurait pas tenu plus d’un mois face à une déferlante de ce type. Au lieu de continuer à faire les andouilles sur des journées saute-mouton des mois durant, pour finir lamentablement fin juin par partir en vacances, la queue entre les jambes une nouvelle fois.

Encore fallait-il prendre conscience que c’était possible, comme cela fut fait en mai 68.

Car en mai 68, le secteur privé ainsi que les étudiants entrèrent dans le mouvement en mai justement, et pas avant. Mais il y avait eu une intense préparation en amont, avec plusieurs mois de mobilisations importantes contre les ordonnances de Mai 67, dont nous avions parlé plus haut. Plusieurs mois de grèves et manifestations dures face à un gouvernement de droite, qui ne l’était pas moins.

 

Mai 67

Car mai 68 n’a pas existé : c’était mai 67 qui s’est poursuivi jusqu’en mai 68, et c’était contre la perte de la gestion des budgets de Sécurité Sociale que ça a démarré. La meilleure preuve de ce que j’avance ? De la même manière que la bourgeoisie a invisibilisé le créateur de la Sécurité Sociale, Ambroise Croizat, elle a aussi mis sous le tapis les vrais motifs qui conduisirent au déclenchement de mai 68. Tout au long de 1967, et plus particulièrement en automne et en hiver, des manifestations et mobilisations massives eurent lieu, pour demander l’abrogation des ordonnances Jeanneney. Une mobilisation qui se renforcera jusqu'en mai 68...

Et en juin 68, après l’entrée en lice des étudiants en mai, et un tournant de plus en plus violent disons-le, De Gaulle, tout juste revenu de sa fuite à Baden-Baden, semble lâcher sur tout : il convoque le fameux Grenelle, et octroie au mouvement social une augmentation générale des salaires (entre +10 et +30% selon les branches), le SMIG prend +35%, l’exercice du droit syndical est sanctuarisé dans les entreprises, le passage de la semaine de 48 heures à 40 heures est graduellement acté, le ticket modérateur(ou reste à charge de l’assuré) de la sécurité sociale passe de 35% à 25%...

Et surtout, on met en place une série de mesures présentées comme des avancées sociales majeures : on favorise la conclusion d’accords locaux entre syndicats et directions dans les entreprises, et on octroie aux premiers, plus de pouvoir de « négociation » face aux seconds.

On glorifie le « dialogue social » dans les boîtes, et c’est présenté comme le nouvel Alpha et Oméga de la paix sociale, les syndicats et les patrons étant désormais des « partenaires » qui seraient censés danser la même java ensemble.

La boucle est ainsi bouclée, mais rien, absolument rien ne sera lâché sur les mesures à l’origine du mouvement de mai 67 : les ordonnances Jeanneney, actant l’entrée des patrons et des syndicats collaborationnistes dans les Conseils d’Administration gérant les budgets des Caisses de Sécurité Sociale, et faisant de fait perdre cette gestion aux administrateurs élus de la CGT qui y était auparavant majoritaires, ne seront jamais retirées. De Gaulle et ses amis du patronat seront capables de lâcher la semaine de 40 heures et +30% sur les salaires, mais sur ça, ce fut un niet catégorique. Et on les comprend : les budgets de Sécu, c’est juste une fois et demie le budget de l’Etat, et ce sont principalement, à l’époque du moins, les cotisations patronales qui financent tout ça. Donc on pique aux patrons une partie de leur plus-value au lieu de la filer aux actionnaires, pour la mettre au pot commun. Et ça leur est juste insupportable.

Passons.

En juin 68 donc, suite au fameux Grenelle, les direction syndicales, déjà déconnectées de la réalité du terrain à l’époque, appelèrent les manifestants à reprendre sagement le travail… alors que le rapport de force était au plus haut en faveur du mouvement social, et que tout, absolument tout aurait pu être non pas négocié, mais arraché, si la mobilisation s’était poursuivie un tant soit peu…

Encore une défaite pour le camp social. Travestie en « victoire historique » par les directions syndicales.

 

Autonomisation et organisation

Autre fait largement passé sous les radars : c’est lorsque le mouvement social –d’aucuns diraient le mouvement ouvrier- s’est affranchi des directions syndicales, qu’il a gagné énormément de choses, face à un pouvoir traditionnellement antisocial et bourgeois. Mai 68, comme les gilets jaunes 50 ans plus tard, en sont de bons exemples, quoique imparfaits : c’est lorsque les syndicats « ne contrôlent plus rien », et que les bases débordent, partent là où on ne les attend pas et là où on ne peut pas les canaliser, que le pouvoir prend peur et lâche ce qu’il refusait absolument de lâcher auparavant.

Mais est-ce suffisant aujourd’hui ?

Certainement pas : le pouvoir s’arme, de concert avec le camp des possédants, car tous sentent que la sauce est de plus en plus indigeste pour la majorité des exploités, et ils prennent des mesures pour garantir leur survie. Pour contrer la manipulation des directions syndicales, achetées par le pouvoir en place, l’autonomisation du mouvement ouvrier –car c’est de cela qu’il s’agit- est donc l’une des conditions majeures de la réussite, mais elle n’est pas la seule.

L’organisation est aussi une des clés du succès : et, de ce point de vue, les syndicats ont beaucoup à apporter au mouvement social. Il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain : bien sûr que je prêche pour ma paroisse, mais c’est une paroisse qui a beaucoup de fidèles… et rappelons-le, l’évêque ne fait jamais la paroisse. Les syndicats ne sont pas leurs directions… Il en est des syndicats comme du reste : ils ne sont qu’un outil, qui peut être bien ou mal utilisé selon les circonstances. Mais on ne peut reprocher à un marteau d’avoir été utilisé pour fracasser des crânes -ou un mouvement social… l’outil doit d’abord servir à construire.

Arrêtons ici la métaphore, pour nous concentrer sur l’essentiel : nombre de militants syndicaux sincères et dévoués, agissent aujourd’hui dans les entreprises, et font un travail considérable, et sont de fait le dernier rempart, face à la toute-puissance des patrons. Macron les a d’ailleurs considérablement affaiblis depuis son accession au pouvoir : ordonnances travail réduisant le nombre d’heures de délégation syndicales, sabotage des Comités d’Hygiène et des Conditions de Sécurité au Travail, sabotage des Prud’hommes, sabotage des Comités d’Entreprise, sabotage de la Médecine du Travail

Tout ceci a globalement conduit à la situation que l’on connait dans les entreprises en France aujourd’hui : le pays est le recordman européen des Accidents du Travail (2 morts par jour dans le silence médiatique le plus assourdissant), le nombre de burn-out, démissions et autres arrêts maladie pour dépression bat des records, et la fameuse « souffrance au travail » est désormais connue de pratiquement tout le monde…Ce simple fait devrait nous alerter : qu’un individu aussi retors que Macron s’attaque en premier lieu et avec autant de férocité aux syndicats, est révélateur.

Macron a grandement déséquilibré le rapport de force en faveur des patrons.

Il a clairement identifié ses ennemis, et les dézingue méthodiquement.

Il procède de la même manière avec les directions syndicales nationales, et avec le piège que constitue cette contre-réforme des retraites qu’il a poussée jusqu’au bout. Avec en creux ce message, destiné aux salariés : «  les syndicats ne servent à rien, regardez ils n’ont pas réussi à arrêter quoi que ce soit, la réforme est passée, et bientôt ils reviendront à la table empoisonnée du fumeux dialogue social  ».

Résultat ? Que ça soit une action de blocage d’un rond-point, ou avec une énième casserolade, on a bien ici aussi tous les symptômes d’une autonomisation du mouvement ouvrier. Les gens restent fortement mobilisés, et commencent à acter que l’action syndicale traditionnelle, telle que proposée par une intersyndicale déconnectée, n’est plus en phase avec ce qui est nécessaire pour l’emporter.

Le mouvement est en train de s’autonomiser, et de prendre des formes nouvelles. Il reste un mouvement puissant, n’en doutons pas un seul instant malgré tous les discours qui veulent et voudront toujours nous faire croire le contraire. Un mouvement toujours solidement ancré dans l’opinion publique, et qui est destiné à durer bien après que l’intersyndicale aura arrêté son cinéma pour « revenir à la table des négociations ».

On ne peut souhaiter à ce mouvement qu’une chose : qu’il emprunte le meilleur des gilets jaunes, et le meilleur des gilets rouges, de manière à convaincre l’écrasante majorité des (encore) sans-gilets.

Car ça n’est que lorsqu’il sera autonome, et organisé, que ce mouvement sera suffisamment révolutionnaire, pour faire définitivement plier Macron et son monde.

 

Le mouvement social n’est pas mort : il est juste à réinventer.

 


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83 réactions à cet article    


  • Yann Esteveny 3 mai 2023 08:51

    Message à tous,

    L’intersyndicale appelle à la révolution après avoir appeler à voter pour Monsieur Macron. Cette contestation sociale organisée par les « partenaires sociaux » de l’oligarchie est un pitoyable spectacle.


    • sylvain sylvain 3 mai 2023 14:51

      @Yann Esteveny
      l’intersyndicale n’appelle surement pas a la revolution. Elle appelle a des manifestations pacifiques


    • Yann Esteveny 3 mai 2023 17:21

      Message à sylvain,

      La révolution est le rêve que l’oligarchie entretient dans l’esprit de la masse. L’intersyndicale entretient ce rêve sans bien sûr produire un chaos qui risquerait de faire perdre le pouvoir à l’oligarchie.

      Respectueusement


    • Attila Attila 3 mai 2023 09:12

      C’est juste mais vous oubliez le volet politique : la réélection de Macron pour lequel certains syndicats ont appelé à voter.

      Ah, oui mais il fallait faire barrage à l’extrême droite, se justifient-ils.

      Le problème est là : il n’y a plus de mouvement politique qui défende réellement les intérêts de la majorité des français. C’est ce qu’écrivait Christophe Guilluy dès 2014. D’éminents représentants de la haute bourgeoisie le reconnaissaient eux même autrefois : « On ne fait pas ce qu’on veut avec un Parti Communiste à plus de 20% des voix ».

      J’ai participé activement à des contestations de décisions politiques locales. En plus de l’action revendicative, nous avions porté le problème sur le terrain politique en présentant des candidats aux élections locales et nous avions dépassé les fatidiques 5% pour être remboursés de nos frais. Les politiques dominants sont venus nous faire la cour pour que nous soutenions leurs candidats au deuxième tour.

      Il n’est pas question bien sûr de reconstituer le PC, les temps ont changé. Et d’ailleurs le PCRF ne fait pas vraiment recette. Partons plutôt des Gilets Jaunes du début qui ont remis les questions sociales au centre des débats sans se réclamer de la gauche. Gauche qui a d’ailleurs acté la profonde rupture culturelle entre elle et les classes populaires dans le rapport Terra Nova de 2010.

      .


      • Olivier Perriet Olivier Perriet 3 mai 2023 10:49

        @Attila

        peut-être êtes vous trop tout ?

        Trop anti vax, trop Poutine, trop bête, pour qu’on vous suive ?

        ceci explique cela, non ?


      • Attila Attila 3 mai 2023 10:52

        @Olivier Perriet
        Source ???
        « peut-être êtes vous trop tout ?

        Trop anti vax »

        Petit branleur qui prend toujours ses délires pour la réalité !

        .


      • Attila Attila 3 mai 2023 10:54

        @Olivier Perriet
        C’est Poutine qui fomente la contestation de la réforme des retraites ?
        « trop Poutine, »
        Il est partout !

        .


      • Olivier Perriet Olivier Perriet 3 mai 2023 11:27

        @Attila

        tous les imbéciles sont devenus pro Poutine sur le tard, au moment où c’était de plus en plus intenable. Vous l’auriez fait au début des années 2000 ça serait passé, mais là...

        Maintenant, vous allez nous expliquer, comme un imbécile, qu’avec un peu de cran, on serait passé à côté du covid, de l’inflation, de la guerre en Ukraine, qu’EDF saurait construire des centrales nucléaires, etc...

        Que voulez vous qu’on vous dise ? Votre nombril est merveilleux !


      • Spartacus Lequidam Spartacus Lequidam 3 mai 2023 10:22

        C’est rigolo d’appeler « pouvoir de droite » un concept collectiviste de retraite et un gouvernement qui c’est engagé a garder cette merde qui oblige les générations suivantes a cotiser polus, a travailler plus.

        Si ce gouvernement avait demander de passer a un système par capitalisation, oui cela aurait été un gouvernement de droite, mais pas là.

        Chez les gauchistes, ils ne savent plus distinguer la droite de la gauche.

        Vous imaginez un système capitalistique ?

        Un contrat clair qui ne peut être changé par des politiciens ?

        Un rendement 5 fois supérieur à la répartition ?

        Pas de passe droit ni de "régimes spéciaux aux castes aux pouvoir de nuisance ?

        Un choix individuel de cotisation entre une cotisation variable et une retraite déterminée ou une cotisation fixe déterminée et une retraite variable ?

        Le choix de parti quand on souhaite et pes en fonction d’une décision politique ?

        Le développement et l’enrichissement du pays plus important avec de l’argent des cotisants abondant dans l’investissement ?

        Rasurez vous les cocos, vous pleurez un système collectivistes et les conséquences d’un système collectiviste...

        Vous êtes la cause dont vous pleurez les conséquences.


        • Adèle Coupechoux 3 mai 2023 11:10

          @Spartacus Lequidam

          " Vous imaginez un système capitalistique ?

          "
          Comme aux USA ?  smiley  smiley  smiley  smiley


        • sylvain sylvain 3 mai 2023 12:16

          @Spartacus Lequidam
          Pas de passe droit

          le passe droit du système par capitalisation s’appelle le capital. Ce système est en soit un passe droit . Quand au rendement 5 fois supérieur, allez en parler aux américains de 70 ans qui bossent encore parce que leurs fonds ont fais faillite...


        • Adèle Coupechoux 3 mai 2023 13:45

          @Adèle Coupechoux

          En fait, ça va pas être possible, les riches sont bien trop au-dessus de nos moyens. La seule solution s’en débarrasser. Vous me direz ça fait longtemps qu’ils ne sont plus en France. Entre les paradis fiscaux et les délocalisations..

          La retraite par capitalisation ?

          « Un scandale qui a coûté plus de 3 milliards d’euros » Un million de fonctionnaires, clients de la Préfon, du Cref et de la Complémentaire des hospitaliers sont victimes de la mauvaise gestion de ces régimes.

          https://www.leparisien.fr/economie/un-scandale-qui-a-coute-plus-de-3-milliards-d-euros-24-04-2008-3298458541.php

          " Des trous de plusieurs milliards d’euros, des millions de personnes abusées, une loi du silence qu’il est dangereux de briser, des pouvoirs publics pour le moins complaisants...

          Telles sont les caractéristiques des scandales de l’épargne retraite en France. Dans ce document, Guillaume Prache révèle comment des millions d’épargnants ont été et sont encore lésés : qu’ils soient souscripteurs de certains PERP (plans d’épargne retraite populaire), du Cref-Corem, de Préfon, ou encore de la Complémentaire des hospitaliers, ils ignorent très largement les scandales qui se cachent derrière ces produits d’épargne retraite, et leurs conséquences, souvent dramatiques, sur leur futur revenu de retraités."

          https://editionslesperegrines.fr/fr/books/les-scandales-de-lepargne-retraite-des-millions-depargnants-abuses


        • Adèle Coupechoux 3 mai 2023 14:06

          @sylvain

          La majorité des milliardaires ne seraient rien sans l’aide de la puissance publique.

          Un exemple parmi tant d’autres :
          https://www.marianne.net/economie/lvmh-tiffany-malgre-lavis-de-la-cada-le-quai-refuse-de-communiquer-letrange-lettre-de-le-drian



        • sylvain sylvain 3 mai 2023 14:24

          @Adèle Coupechoux
          les debuts de la fortune de bernard viennent de dons d’entreprise par l’état....


        • Adèle Coupechoux 3 mai 2023 14:33

          @sylvain

          Idem avec Tesla et Space X qui ont échappé à la banqueroute grâce aux investissements publics et à des milliards de dollars de subventions. Amazon et Google engrangent des contrats chiffrés en milliards de dollars avec l’armée et le renseignement américain. Avec bien sûr la complicité des états pour leur donner notre fric.


        • sylvain sylvain 3 mai 2023 14:38

          @Adèle Coupechoux
          je pense qu’on peut affirmer que l’ensemble des gafam sont des créatures du CMI américain... et qu’on ne va pas tarder a voir l’implication du big data si généreusement financé en terme de controle et d’opération militaire


        • Adèle Coupechoux 3 mai 2023 15:00

          @sylvain
          " Derrière l’adoption la semaine dernière par l’Assemblée nationale du projet de loi sur les Jeux olympiques et son article 7 sur la vidéosurveillance biométrique, il y a aussi la victoire d’un lobby. Mêlant multinationales de la sécurité, start-up de l’intelligence artificielle et décideurs publics adeptes de la répression, ce lobby avance ses pions pour récupérer les parts d’un marché estimé à plusieurs milliards d’euros, bien loin de toute notion de transparence et de débat public."

          https://technopolice.fr/blog/videosurveillance-biometrique-derriere-ladoption-du-texte-la-victoire-dun-lobby/

          Des lobbys et des responsables politiques :
          " Il n’y a jamais eu de véritable “débat” ou “réflexion” sur la question de la vidéosurveillance biométrique en France. L’adoption de l’article 7 de la loi JO est avant tout l’aboutissement d’un travail d’influence de multinationales, de start-up et de décideurs publics qui veulent se faire une place sur les marchés de la sécurité.

          "


        • Spartacus Lequidam Spartacus Lequidam 3 mai 2023 18:34

          @Adèle Coupechoux

          Quel argument débile !
          L’arguezment débile permanent des gauchistes ognorants.
          Les USA ont un système par répartion.
          La capitalisation y est marginale.
          https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/usa-pays-de-la-retraite-par-247158

          Le système mesuré le meilleur au Monde est celui de l’Islande.
          Il est par pilier, et c’est aussi celui qui fait le plus dans la capitalisation.
          https://www.lopinion.fr/economie/pourquoi-lislande-a-t-elle-le-meilleur-systeme-de-retraite-au-monde

          Mais va expliquer ça a des gauchistes qui racontent n’imorte quoi et ne veulent rien comprendre et sortent des niaiseries idiomatiques sur ce qu’ils ignorents comme cette caricature débile sur les USA alors que le système est par répartition..


        • Adèle Coupechoux 4 mai 2023 11:16

          @Spartacus Lequidam

          Par répartition, et surtout avec une décote de plus de 32% si vous la prenez à 62 ans et non la capitalisation n’est pas marginale, elle pallie quand elle ne les ruine pas les retraites insuffisantes et l’impossibilité de se faire soigner sans moyen quand vous n’êtes plus salarié.


        • Armelle Armelle 4 mai 2023 12:13

          @Spartacus Lequidam
          Oui, d’autant que, et pour vous suivre, deux choses ;
          1)Le système de répartition ne garantie rien de plus dans la mesure où il est basé sur le prélèvement, or dans une période où les placement boursiers ne sont pas efficients, c’est que la santé des entreprises n’est pas au mieux de sa forme, donc fort chômage et donc moins de prélèvements. Ces deux deux système subissent les les mêmes effets dans des périodes de crise. 
          2) En revanche, un système par capitalisation en sortie de guerre aurait profité des 30 glorieuses avec ses rentabilités colossales et aurait permis de constituer un trésor de guerre immense capable de traverser ces périodes de pannes d’activité !!! comme en prouve cet article qui résume 50 ans de vie boursière !!!
          https://www.lerevenu.com/bourse/la-bourse-un-placement-imbattable-tres-long-terme# : :text=Les%20actions%20fran%C3%A7aises%20affichent%20un,hausse%20et%2018%20de%20baisse.

          Maintenant, peut être qu’on ne nous a pas tout dit ; Il se peut aussi, dans ces périodes instables que nos éminents technocrates gestionnaires d’état (nos cadors de l’administration) ont fait de très mauvais placements des milliards qui constituaient la réserve de la CNAVTS, il y a encore peu de temps....mais ça, on ne va pas nous le dire !!!

          ...Le système de répartition, quand il suppose des efforts (la reforme) contestés et refusés catégoriquement, est celui des égoïstes car la seule porte de sortie est l’endettement de nos enfants. Dans la sphère de l’entreprise, celle qui ne dispose pas d’un trésor de guerre disparaît tout simplement en période de crise, la seule chose qui change avec l’état, c’est sa capacité à faire tourner la planche à billet qui annonce toujours des réveils difficiles quand sa conséquence qu’est l’inflation tombe sur la tronche des consommateurs et l’endettement de long terme...
          Alors que les jeunes générations s’offusquent de la situation est acceptable, en revanche que nos papy et mamyboomers viennent là étaler leur colère à ce sujet est ma foi amusant quand on sait la vie de cigale qu’ils ont mené pendant 1/2 siècle sans se poser la moindre question...Un sketch !!!


        • logan 5 mai 2023 10:48

          @Armelle

          Le système par répartition consiste à partager les fruits de notre travail pour financer les retraites.
          Si jamais il y a besoin de plus de financement il suffit d’augmenter les cotisations.
          Et si nous sommes dans une période récessive où justement ces prélèvements sont moindre, et qu’il n’est effectivement pas forcément judicieux d’ajouter à la récession une augmentation des cotisations pour équilibrer les comptes sociaux ( à méditer d’une manière plus générale pour tous ceux qui placent au dessus de tout le reste des histoires comptables), il existe un truc qui s’appelle les déficits, qui permettent d’attendre des jours meilleurs ...
          Le système par répartition est donc un système solide, et toutes les attaques qu’il subit sont des mensonges.
          Il faudrait vraiment un grave déséquilibre démographique ou une grave régression de notre économie pour que ce système ne puisse plus fonctionner.
          On en est loin.


        • véronique 7 mai 2023 15:38

          @logan

          Entièrement d’accord avec vous. Et en période de récession, c’est le système qui est le plus à même de résister. D’ailleurs la France a déjà connu la capitalisation comme unique système de retraite et ça n’a pas été une réussite.
          Ceux qui pensent que la capitalisation est formidable croient tout simplement au père Noël.


        • Olivier Perriet Olivier Perriet 3 mai 2023 10:47

          Il suffisait en effet à Macron de faire ce qu’il sait faire le mieux, à l’identique de ce qu’il a fait durant la dernière campagne présidentielle –ne se mouillant en rien, ne faisant aucun meeting, aucune interview, aucune intervention jusqu’à quelques jours avant le premier tour- , et ce qu’il a l’habitude de faire quand quelque chose le gêne, en grand courageux qu’il est, à savoir faire le dos rond et attendre que l’orage passe, pour que l’affaire paraisse pliée.

          Les anti macronistes sont vraiment des ânes :

          ils lui reprochent de ne pas avoir fait campagne pour le premier tour en 2022, les imbéciles, alors qu’ils devraient le féliciter !!

          Ca leur a permis, et l’inaudibilité du gouvernement le permet de toujours, de raconter n’importe quoi, que la France est un enfer ultra libéral où les riches sucent le sang des pauvres, etc etc... sans recevoir aucune contradiction.

          En réalité, s’il n’y avait pas eu la guerre en Ukraine, Macron aurait été deuxième derrière Le Pen, sans aucun doute, et la première victime de la stratégie de « ne pas faire campagne », c’est les sortants, pas les opposants qui sont unis dans la critique débile !


          • Inquiet 4 mai 2023 10:29

            @Olivier Perriet
            « Les anti macronistes sont vraiment des ânes ».

            J’ai relevé aussi des insultes ad hominem davantage parmi les « anti gauchistes » comme Spartacus par exemple.

            Serait-ce la façon préférée pour argumenter des ultra libéraux ?


          • Olivier Perriet Olivier Perriet 4 mai 2023 11:53

            @Inquiet

            ah, c’est vrai que chez les anti Macron, on ne manie jamais l’injure :

            c’est d’ailleurs à cela qu’on les reconnaît, ils se croient seuls à pouvoir utiliser les armes qu’ils refusent à leurs adversaires.


          • logan 5 mai 2023 10:54

            @Olivier Perriet
            Ben disons que chez les pros macrons ça a tendance à être systématique le mépris à commencer par leur chef.
            Moi je crois au contraire qu’on a besoin de remettre au pouvoir des gens intelligents et ce ne sont certainement pas celles qui vont poser dans playboy ou qui sortent des romans érotiques qui parlent de sodomie, et encore moins un Macron qui piétine les institutions et la démocratie et met le pays à feu et à sang pour faire plaisir à ses amis oligarques ou qui se fait mener comme un poisson pendu à son hameçon par Poutine en se faisant passer pour le sauveur de la paix alors que Poutine préparait l’invasion de l’Ukraine ...
            Oui je pense qu’on aurait préféré le voir non pas faire campagne, mais au minimum rendre des comptes pour son mandat de 5 ans, plutôt que de se cacher à l’étranger à brasser du vent et à faire passer les français pour des idiots.


          • Adèle Coupechoux 3 mai 2023 10:53

            L’entre-aide entre collègues, être sur le terrain, c’est à ça que servent les syndicats. De plus en plus de représentants syndicaux sont la cible de certaines directions d’universités. Et pas qu’eux. Dans le Monde diplomatique de mai, il y a un article qui dénonce la pression exercée sur les médecins de prévention ou du travail.

            " Un ordre professionnel contesté

             Des médecins au service des employeurs  ?

            Depuis 2007, les entreprises ont la possibilité de contester auprès de l’ordre des médecins les certificats médicaux qui établissent un lien entre le travail et la santé mentale et physique de leurs salariés. Une fois saisi, cet organisme peut aller jusqu’à demander aux médecins de modifier leurs écrits, voire les sanctionner. Une pression de plus en plus insoutenable."

            https://www.monde-diplomatique.fr/2023/05/DERKAOUI/65747

            Le rapport de force, vous avez tout dit. C’est lui le plus important. Et là, il ne se manifeste plus depuis longtemps. Comme s’il était anesthésié.


            • Adèle Coupechoux 3 mai 2023 11:38

              Juste pour désinvisibiliser un autre des pères fondateur de la sécurité sociale, Georges Buisson, spécialiste des assurances sociales, rapporteur sur cette question au congrès confédéral de septembre 1929, et auteur de l’ouvrage «  Les Assurances sociales et leurs adversaires ».


              • sylvain sylvain 3 mai 2023 12:25

                Vanter les mérites du maintiens de l’ordre et fustiger « les casseurs ». En même temps ignorer toute forme de contestation pacifique, enfermer les contestataires et systématiquement gracier les force de l’ordre. Faire la politique les fonds de pensions anglo saxons au détriment de son propre peuple

                Ce gouvernement, et ce n’est pas le premier, fait tout ce qu’il peut pour radicaliser la population. C’est un appel au fascisme, et le patron des patrons a déja donné ses consignes de vote


                • Olivier Perriet Olivier Perriet 3 mai 2023 14:19

                  @sylvain

                  un appel au facisme, carrément, et rien que ça. Pourtant, on trouverait autant d’appel au facisme dans vos propos :

                  « ignorer la contestation pacifique », mais quelle contestation et quel pacifisme ? à partir du moment où « la contestation » demande une capitulation en rase campagne de « l’autre camp » et son ralliement à 100% sur ce qu’elle demande, il n’y a pas de négociation, et la radicalisation est obligatoire.

                  Vous n’assumez rien des conséquences de vos propos, qui mettent le feu et feignent de se plaindre de la lenteur des pompiers.

                  Vous croyez réellement à vos âneries, ou vous faites semblant, ou vous vous enivrez de vos propres paroles ?


                • sylvain sylvain 3 mai 2023 14:35

                  @Olivier Perriet
                  ca fait 40 ans que nos oligarques, politiques, médiatiques, et financiers imposent a la France une politique ultralibérale directement calquée sur celle de l’empire américain.
                  Ca fait 40 ans que les français n’en veulent pas. On a jamais été pour les privatisations, ni pour la « constitution » européenne, ni pour les traités de libre échange made in america, ni pour la destruction de la secu, ni pour le communautarisme a l’américaine (qui ressemble plus a une guerre civile permanente qu’a du « vivre ensemble »), ni pour les sociétés inégalitaire... et ce de manière tout a fait claire en dépit d’un matraquage médiatique intensif.

                  Donc je parle de la contestation de cet ordre colonial et le pacifisme est une notion assez simple, ça veut dire sans violence, directe ou indirecte. Et par anticipation je dirais que non, la « prise en otage » du consommateur n’est pas un acte de violence, en tout cas comparativement a ce qu’on nous met dans la gueule


                • Olivier Perriet Olivier Perriet 3 mai 2023 14:53

                  @sylvain

                  vous analysez donc « maintenant » à l’identique d’il y a 40 ans.

                  Aucune évolution donc :
                  Non pas que la critique d’il y a 40 ans soit infondée, mais il faudrait au minimum l’actualiser.

                  Cet effort n’est plus à votre portée, donc vous radotez.

                  Michel Onfray dénonce en 2022 « l’Europe maastrichienne » (1992).

                  Cela dit les trotskystes font mieux, eux qui parlent comme en 1850.

                  Mais plus le temps passera moins on vous écoutera.

                  Tant pis pour vous.


                • sylvain sylvain 3 mai 2023 21:07

                  @Olivier Perriet
                  vous analysez donc « maintenant Â » àl’identique d’il y a 40 ans.

                  ben oui c’est un processus socio économique qui est toujours en cours, vous n’avez pas remarqué ??
                  si jamais vous avez vu une rupture, vous pourriez nous en faire part plutot que d’insulter, ce serait un poil plus constructif


                • Olivier Perriet Olivier Perriet 4 mai 2023 09:52

                  @sylvain

                  des ruptures je ne sais pas mais des évolutions en 30 ou 40 ans c’est pas ce qui a manqué :

                  • la règle des 3% de déficit maximum dont tout le monde se fiche après le covid
                  • la crise de la dette grecque qui a prouvé (sauf aux aveugles) les effets pervers d’une monnaie forte appliquée à un pays dont les structures économico-sociales sont plus proches du tiers monde que du reste de l’Europe
                  • la politique de l’euro fort, calquée sur celle du Mark, qui a également été remise en cause avec Drahi
                  • l’interdiction de la mutualisation de la dette via la BCE qui a également remis en cause (bien que timidement) avec la crise covid

                  Vous pourriez nous analyser tout cela, mais vous ne le faites pas.

                  Un peu comme Asselineau et l’UPR qui pourraient, logiquement, nous rendre des analyses fouillées sur le Brexit, mais ne le font pas.

                  Et on se retrouve avec Onfray, qui critique l’Europe maastrichienne 30 ans après, comme si de rien n’était :
                  c’est à pleurer.


                • logan 3 mai 2023 14:03

                  Intéressant mais je pense que l’auteur sous-estime l’état de délabrement dans lequel est plongé l’ensemble de la société.
                  Il théorise une nécessaire amplification des mouvements ( notamment de grève ) notamment dans les secteurs stratégiques mais aussi dans le privé.
                  Mais le souci il est là. Peut-être que le mouvement a bel et bien atteint le maximum de ses possibilités et qu’il faut s’intéresser à l’impossibilité matérielle et sociale pour une grande partie de la population de se mobiliser et de faire grève.
                  En l’occurrence la précarité y est sans doute pour quelque chose, qu’elle soit financière en raison de l’inflation ou tout simplement au niveau de l’emploi, avec des risques de représailles ou de conséquences graves pour leur emploi.
                  Je sais par exemple que toutes les personnes qui travaillent dans la prestation de service comme moi n’ont absolument pas les moyens de faire grève, les clients pouvant facilement exiger que l’on soit remplacés ou notre entreprise en prenant l’initiative elle-même par peur d’avoir des ennuis avec son client car il n’existe aucune protection dans le droit du travail.
                  Je pense donc qu’il manque une partie importante à votre réflexion.
                  Quand à l’organisation, elle doit non seulement s’émanciper des syndicats mais assumer d’être politique, et ça par exemple c’est une grosse erreur des gilets jaunes et vous n’en parlez pas non plus.


                  • logan 3 mai 2023 14:04

                    Vous oubliez aussi un point important dans le rapport de force, c’est l’extrême droite. Qui engrange des points et neutralise toute une partie de la population en tentant d’incarner l’ordre face au désordre.


                    • Olivier Perriet Olivier Perriet 3 mai 2023 14:21

                      @logan

                      surtout que l’extrême gauche, NUPES compris fait tout ce qu’elle peut pour gonfler un RN pourtant assez indigent.


                    • logan 4 mai 2023 11:02

                      @Olivier Perriet
                      C’est à dire ?


                    • Olivier Perriet Olivier Perriet 4 mai 2023 11:22

                      @logan

                      c’est à dire que le RN, en se taisant ou en disant peu, apparaît comme intelligent face à des braillards.

                      En fait il lui suffit de laisser les autre parler et de ne trop rien dire.

                      La grand confort


                    • logan 4 mai 2023 17:42

                      @Olivier Perriet
                      Ils parlent quand même, mais sa stratégie est de démontrer qu’ils sont des gens posés et raisonnables, pas des révolutionnaires avec le couteau entre les dents comme LFI. (Et là dessus LFI est naif vraiment en donnant le baton pour se faire battre ...)
                      Ils visent clairement l’électorat de droite qui a peur des changements et du désordre, de la remise en cause de leurs privilèges. Ils soutiennent la police. Pour l’instant cela fonctionne ils font le grand écart mais ça fonctionne. Mais la limite à cette stratégie c’est qu’à un moment leur électorat de gauche ils risquent quand même de se rendre compte qu’ils se font bien avoir.
                      Ils ont déjà avalé la couleuvre de la retraite à 62 ans alors qu’elle défendait la retraite à 60 ans la fois dernière.
                      On verra jusqu’où leur xénophobie / islamophobie ordinaire les tiendra dans le camp de la dynastie Lepen.


                    • Adèle Coupechoux 3 mai 2023 14:44

                      Le mouvement social pourrait aussi se manifester par le boycott.

                      Le boycott des JO 2024 voire plus, celui de la consommation, etc..


                      • Eric F Eric F 3 mai 2023 17:33

                        @Adèle Coupechoux
                        ’’Le mouvement social pourrait aussi se manifester par le boycott...’’
                        le boycott de la consommation ? pensez-vous que la majorité des Français surconsomment actuellement au point de pouvoirs se serrer davantage la vis ? Au contraire, la consommation est en baisse du fait de l’inflation. Par ailleurs boycotter l’activité nationale c’est supprimer des emplois, je vois des restaurants qui ferment, faute justement de consommateurs, qui réduisent ce qui n’est pas essentiel.

                        Quant à bloquer les transports en commun, la fourniture d’électricité, les carburants, l’enseignement, c’est brimer le peuple, pas les possédant, qui vont transférer en un clic leur fortune, délocaliser en deux clics leur siège social, et prendre du recul dans leur chalet suisse ou leur ranch texan.


                      • Adèle Coupechoux 4 mai 2023 14:39

                        @Eric F

                        Je n’ai pas parlé de surconsommation, mais de cibler certains types de consommation comme les JO, le foot, les activités qui enrichissent les milliardaires en tuant les salairiés, en polluant l’environnement, etc.
                        Les emplois ? les entreprises se chargent de les supprimer, les restaurants qui ferment c’est suite aux mesures covid complètement ubuesques, pas seulement faute de consommateurs.
                        Bloquer l’énergie de façon ciblée, et c’est possible, ce n’est pas brimer le peuple mais des élus par exemple. Les possédants ont déjà délocalisé leur fortune chez Biden, Hé oui, les USA sont de véritables paradis fiscaux.

                        Quand Macron a bloqué l’enseignement, les soins, l’économie, c’était normal ?


                      • troletbuse troletbuse 4 mai 2023 14:58

                        @Eric F
                        Quant à bloquer les transports en commun, la fourniture d’électricité, les carburants, l’enseignement, c’est brimer le peuple, pas les possédant

                        Mais c’est déjà fait mais tu ne le vois pas ou tu fais semblant.
                        Transports en commun : moins de ligne TGV, ca qui fait par exemple que si tu veux aller à Paris tu ne peux revenir le même jour.
                        Fourniture d’électricité : Arrêt de centrales nucléaires programmés et accord total sur lessanctions contre la Russie qui en réalité sont des sanctions contre nous.
                        Ex : le 19° et absence d’éclairage la nuit. Vente du courant à prix coutant et rachat 3 ou 4 foi plus cher.
                        Carburants : Sanctions anti-russie donc anti-france. Le pétrole russe passe par l’Inde ou autre donc plus cher
                        Enseignement : Confinement, télé enseignement = abêtissement des Français
                        Inflation programmée
                        C’est bien les possédants qui brime le peuple.
                        Tu as quelque chose à rétorquer. ?


                      • Olivier Perriet Olivier Perriet 4 mai 2023 15:28

                        @troletbuse

                        Quelque chose à rétorquer ?

                        Oui :

                        avec 2 doliprane, pas de confinement, argument des alternatifs smiley

                        pas de sanctions contre nous = soutien à la guerre de Poutine en Ukraine. Marrant, de la part de ceux qui s’indignaient de la guerre de Bush en Irak, ils nous expliquent maintenant que la guerre en Ukraine ne nous concerne pas, et qu’il faut laisser faire.

                        la gabegie d’EDF : ça fait 30 ans qu’on le dit. EDF est un canard boiteux, une entreprise gérée comme un privé, sauf qu’il est toujours renfloué par l’Etat à cause du nucléaire.

                        la gabegie d’EDF 2 : le lobby d’EDF nous explique qu’absolument toutes les défaillances dans le nucléaire sont de la faute des politiques qui ont été indécis. Certes, mais ça n’explique pas grand chose, puisqu’il n’a jamais été question de sortir du nucléaire comme en Allemagne. De là à aller dire qu’on se préparait surtout à fermer des centrales, c’est un peu court.

                        Les prix européens de l’électricité ? Oui une connerie, mais une connerie dont il est difficile de s’extraire puisqu’EDF ne sait plus produire de courant, voir plus haut.


                      • Olivier Perriet Olivier Perriet 4 mai 2023 16:14

                        @troletbuse

                        l’arrêt de Fessenheim = l’arrêt d’une centrale flambant neuve, dixit le lobby d’EDF.

                        Certes, certes, mais on n’est pas obligé d’y croire.


                      • troletbuse troletbuse 4 mai 2023 19:34

                        @Olivier Perriet
                        Je sais que Coluche a dit : Ce n’est pas parce qu’o, a rien à dire qu’il faut fermer sa gueule.
                        Et ca s’applique bien à toi.
                        Tarlouzette avait décidé de fermer la moitié des centrales suivant les bonnes idées de Hollandouille et des ministres escrologiques comme Voynet.C’était de basses raisons électoralistes pour faire plaisir aux Verts et a l’Allemagne.
                        Va voir les vidéos faites avec Loöc Le Floch-Prigent et un ancien patron d’EDF..
                        Mais tu ne les trouvera pas sur Gogole ou les merdias menteurs que tu consultes.
                        En voici une
                        https://books.google.fr/books?id=eqxHEAAAQBAJ&pg=PT149&lpg=PT149&dq=Qui+a+ferm%C3%A9+les+centrales+nucl%C3%A9aires&source=bl&ots=PCwph3lGT-&sig=ACfU3U2u5VsBy71-JvbQ9Dk3VJF1v3sw7g&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiluI_PmNz-AhXiUqQEHW0PD4E4bhDoAXoECAUQAw#v=onepage&q=Qui%20a%20ferm%C3%A9%20les%20centrales%20nucl%C3%A9aires&f=false


                      • Olivier Perriet Olivier Perriet 5 mai 2023 10:28

                        @troletbuse

                        T’inquiète, les démonstrations de Le Flock Prigent ne sont pas encore diffusées au marché noir, on les trouve facilement.

                        C’est quand même assez stupéfiant que le PDG d’EDF se justifie en disant qu’on l’avait uniquement programmé à fermer des centrales, alors qu’Hollande et Royal s’étaient prononcé pour la prolongation des existantes et n’ont jamais dit qu’ils allaient se passer du nucléaire. https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/nucleaire-segolene-royal-renie-t-elle-sa-loi-de-transition-energetique-554561.html
                         
                        EDF peut se vanter de produire de l’énergie pas cher, alors qu’il ne sait plus construire de nouvelles centrales, que prolonger les existantes ça coûte cher, et que bien sûr dans le prix du nucléaire, on ne compte pas les frais de démantèlement :

                        on fait un emballage en disant « c’est à cause de Macron » et l’affaire est entendue.


                      • sylvain sylvain 3 mai 2023 14:49

                        les syndicats sont depuis longtemps des fruits pourris, corrompus par leur système de pouvoir, et ils ne faut pas oublier qu’ils vivent du rapport patron/ouvrier tel qu’il existe .

                        Même les medias oligarchiques se félicitent du retour en grace des syndicats, et pensent a saluer leur action stabilisatrice avant de fustiger « les casseurs ». C’est dire si ils ne menacent pas le pouvoir.

                        Le combat contre la réforme des retraites, si il a été très soutenu et bien suivi, a largement patit de la fragmentation de la société française. Une grande partie, peut être la majorité maintenant, des actifs français savent qu’ils n’y auront jamais droit que ce soit selon les conditions du gouvernement ou selon celles des syndicats


                        • Olivier Perriet Olivier Perriet 3 mai 2023 14:55

                          @sylvain
                          Une grande partie, peut être la majorité maintenant, des actifs français savent qu’ils n’y auront jamais droit que ce soit selon les conditions du gouvernement ou selon celles des syndicats

                          Encore un délire, assez peu crédible vu le nombre de retraités dans la population, mais bon...


                        • Eric F Eric F 3 mai 2023 17:42

                          @sylvain
                          les syndicats ont raison de fustiger les casseurs qui sabotent leur action, car les média d’ici et d’ailleurs ne parlent plus des centaines de milliers de protestataires, mais des quelques centaines de black blocs inter-européens qui caillassent le stand du PCF, les pompiers, et incendient une pharmacie. L’action syndicale ne vise pas à renverser le pouvoir mais lui forcer la main. Il est vrai, que c’est plus difficile après avoir appelé à voter pour l’actuel locataire de l’Élysée au second tour.


                        • sylvain sylvain 3 mai 2023 21:17

                          @Eric F
                          tous les mouvements sociaux qui ont eus au moins un peu de succes ont une composante de conciliation et une autre de combat, les syndicats pourraient acter que plus aucune de leurs actions n’ont de succes depuis 20 ans, et que c’est parce que le pouvoir n’en a plus rien a foutre des mouvements pacifistes.
                          .
                          Le probleme de ces actes violents, c’est qu’ils n’ont aucune cohesion avec le mouvement de contestation institutionnalise et qu’ils sont du coup incomprehensible pour la population. La violence gratuite n’a effectivement pas de bons effets  : elle sert notamment au pouvoir pour justifier sa propre violence qui est largement plus importante et qui s’exprime même quand il n’y a pas tant de violence dans les actes de contestations, comme on l’a vu avec les GJ


                        • troletbuse troletbuse 4 mai 2023 00:15

                          @Olivier Perriet
                          Tiens vous avez pris une semaine de vacances. Dommage que vous soyez revenu !  smiley


                        • Nicole Cheverney Nicole Cheverney 4 mai 2023 07:55

                          @sylvain

                          Bonjour, parler de violence des manifestations, c’est oublier la VRAIE violence, celle du pouvoir, qui a TOUS les pouvoirs. Les éborgnés, les blessés, en savent quelque-chose. Des lois aussi pourries que la loi retraite est un des summum de la violence d’Etat. 


                        • Nicole Cheverney Nicole Cheverney 4 mai 2023 08:26

                          @Eric F

                          Bonjour, 

                          Les maisntream savent très bien cadrer, grâce à leurs caméra, les scènes les plus spectaculaires de quelques nervis perturbateurs des manifs, sortes d’envoyés spéciaux comme les black blok sorosiens), pour faire actionner chez les téléspectateurs inertes et passifs, l’émotionnel instantané, facile et exempt de réflexion.

                          De cette façon, ils discréditent les milliers de manifestants pacifiques qui expriment en défilant, leur angoisse devant l’ avenir et celui de leurs enfants. Quant à l’intersyndicale, égale à elle même, la posture de Berger et celle de la nouvelle cheffesse de la CGT sont à ce titre très parlantes, enkystés dans leurs vieilles habitudes d’animateurs de rue, avant le coup de sifflet final pour faire mettre un coup d’arrêt aux manifs. Tout cela sent l’organisation et le noyautage planifiés à plein nez. 

                          Les mainstream font un véritable travail de sape, de « casseurs » de la réalité, en transformant littérallement la véracité des infos au profit du pouvoir. Car ils savent très bien que sur la totalité des spectateurs, un pourcentage non négligeable, instinctivement va prendre fait et cause pour les oppresseurs et non pour les opprimés. 

                          Le choc des images, ils savent très bien les provoquer, selon l’angle de vue où ils promènent leur matériel. 

                          Renforcé par les parlotes des commentateurs de plateau TV, intarissables, grassement rémunérés pour vomir sur les travailleurs, avec ce mépris turgescent qui caractérise cette caste de Bourgeois qui depuis 1945, s’est vendue à l’OTAN, l’UE, les sacs à saucisses de DAVOS et se plient à leurs règles.

                          Reste à savoir : les manifestants (anciens GJ ou travailleurs syndiqués ou pas, ont-ils vraiment besoin des syndicats pour manifester ? Ont-ils besoin de l’infantilisation permanente de toutes ces organisations (d’ailleurs rattachées aux syndicats européens, sous l’égide de l’UE) ? 


                        • Adèle Coupechoux 4 mai 2023 14:47

                          @Eric F
                          Vous y participez aux manifestations pour en parler aussi précisément ?


                        • troletbuse troletbuse 4 mai 2023 15:02

                          @Adèle Coupechoux
                          Mais oui il y participe...............comme Fergus  smiley  smiley


                        • Adèle Coupechoux 4 mai 2023 16:46

                          @troletbuse

                          J’ai participé à toutes les manifestations. Aucun média ne relève le nombre important, la constance des manifestants. A chaque fois, les médias utilisent une loupe pour se focaliser sur quelques casseurs..La violence, elle est étatique, institutionnelle.


                        • logan 4 mai 2023 17:46

                          @Eric F
                          En même temps la légitimité elle se résume à la réforme des retraites. Il n’existe pas un soutien de 70% pour renverser le gouvernement et le président. Il ne faut pas confondre.


                        • Joséphine Joséphine 4 mai 2023 06:49

                          Quelques nouvelles de France : 

                          Pendant que le ministre de l’économie Bruno Le Maire publie un roman pornographique où il étale sa pratique de la sodomie avec ses anciennes copines américaines, le prix du carburant en France bat tous les records ! Ce même carburant est particulièrement bon marché dans tous les autres pays d’Europe, et particulièrement en Espagne . Et le racket n’est pas prêt de s’arrêter pour les paysans français que nous sommes , préparez vous à une inflation galopante . 

                          Le pétrole baisse et les prix a la pompe montent en France . Bizarre.... 
                          Augmentation des taxes ? Et des marges ! 


                          C’est ça la France , pays en déroute, rien n’est bon marché et parfois les produits manquent . Mais ne nous inquiétons pas , Bruno Le Maire nous a promis qu’on allait mettre l’économie russe à genoux.


                          Un conseil, faites vos courses dans les pays limitrophes, Espagne, Italie, Allemagne, vous verrez la différence avec ce pays en voie de tiers-mondisation totale.


                          • Olivier Perriet Olivier Perriet 4 mai 2023 09:54

                            @Joséphine
                            Mais ne nous inquiétons pas , Bruno Le Maire nous a promis qu’on allait mettre l’économie russe à genoux.

                            Par contre toi on a bien compris que tu roulais pour Moscou smiley


                          • logan 4 mai 2023 11:05

                            @Joséphine
                            On ne risque pas la tiers mondialisation mais on risque de sombrer comme l’Italie.


                          • Olivier Perriet Olivier Perriet 4 mai 2023 11:20

                            @logan

                            non : avec G Meloni, tout va bien pour l’Italie, et du jour au lendemain s’il vous plait.

                            En France, comme dirait Le Pen, « c’est tout l’contraire » : avec Macron, tout va très très mal, et c’est tout d’sa faute.

                            Ainsi va la politique pour les ânes


                          • troletbuse troletbuse 4 mai 2023 15:11

                            @Olivier Perriet
                            Passionnant, ce que vous dîtes !  smiley


                          • Olivier Perriet Olivier Perriet 4 mai 2023 15:29

                            @troletbuse

                            lire plus haut


                          • Samy Levrai samy Levrai 4 mai 2023 15:38

                            @troletbuse
                            Je me suis toujours demandé si ses parents savaient qu’il allait sur des sites pour adultes et s’ils l’y autorisaient à montrer si pleinement ses limites intellectuelles ( que j’espère dues au jeune âge ).


                          • Olivier Perriet Olivier Perriet 4 mai 2023 16:13

                            @samy Levrai

                            moi je trouve que t’es assez limité mentalement, puisque tu dis la même chose à tous tes contradicteurs et ils sont nombreux


                          • logan 4 mai 2023 17:47

                            @Joséphine
                            J’ai eu les yeux qui se sont dilatés de stupéfaction quand j’ai lu le passage de son livre diffusé sur le net ...


                          • logan 4 mai 2023 17:50

                            @Olivier Perriet
                            Je parlais d’une manière générale, pas que du dernier gouvernement.
                            Et leur dernière action ayant consisté à supprimer des aides sociales, je pense qu’on ne doit pas avoir les mêmes critères pour définir si tout va bien ou pas dans un pays ^^


                          • troletbuse troletbuse 4 mai 2023 19:12

                            @Olivier Perriet
                            lire plus haut


                            Pourquoi ? Je ne parle pas assez fort quand je lis ?  smiley


                          • Joséphine Joséphine 4 mai 2023 19:43

                            @logan

                            « Elle me tournait le dos ; elle se jetait sur le lit ; elle me montrait le renflement brun de son anus. »Tu viens Oskar ? Je suis dilatée comme jamais." Ces quelques phrases sont bien issues du livre du ministre de l’économie....C’est normal de voir des choses comme ça ? Ce type a conduit l’économie de la France vers les abîmes et il nous pond un livre de cul scabreux ??? 

                            Révoltant....


                          • Joséphine Joséphine 4 mai 2023 19:47

                            @la mandale ou rien

                            Mon Dieu Cyrus mais que vient faire Julien Sorel dans cette galère ? Lis ce que le ministre de l’éconolie française écrit dans cet extrait : 

                            « Moi qui n’avais connu jusqu’ici que de sages missionnaires dans la pénombre, j’étais subjugué par les cris de jouissance que poussait cette femme-fontaine dès les premières approches de ma verge triomphante. Elle n’aimait pas le sexe, elle était le sexe.

                            Je connus alors l’extase d’une nouvelle naissance. Je m’étais vu jusqu’à cet instant moine soldat, absorbé dans l’étude, le travail, garrotté dans une timidité respectueuse des femmes, de la femme. Et me vis soudain défroqué, Julien Sorel roucoulant dans un beau sexe humide. »

                            Si ça se trouve Bruno Le Maire fait fait des conf-calls pour un workshop « littérature de cul » avec Marèlene Schiappa.Lol !


                          • Joséphine Joséphine 4 mai 2023 19:49

                            @troletbuse

                            Tu réalises que t’es en train de parler à la toute dernière groupie de Macron ? Laurent Perrier c’est la macronie dans toute sa splendeur. Et pendant que Darmanin tente vainement de cacher son échec sécuritaire, il s’en prend à Marine Le Pen en insultant Meloni. Est ce le moment de provoquer nos frères italiens quand dans le monde entier des images désastreuses de la France sont diffusées partout ? 


                          • Olivier Perriet Olivier Perriet 5 mai 2023 10:31

                            @Joséphine

                            c’est pas pire que de réclamer des baisses d’impôts et de se plaindre du déficit public comme vous le faites :

                            chez les anti Macron, on ne fait pas dans la nuance, on se contente très bien des reproches contradictoires.


                          • Olivier Perriet Olivier Perriet 5 mai 2023 10:36

                            @Joséphine
                            Est ce le moment de provoquer nos frères italiens quand dans le monde entier des images désastreuses de la France sont diffusées partout ? 

                            Mais ces images désatreuses, elles sont pas (un peu, à un tout petit niveau) dues à vous par hasard ? Il me semblait que vous vous en délectiez avec gourmandise pourtant  ??

                            toujours aussi grotesque...


                          • logan 5 mai 2023 14:06

                            @Olivier Perriet
                            A priori c’est la droite qui réclame des baisses d’impôts et Macron qui les satisfait.


                          • Olivier Perriet Olivier Perriet 5 mai 2023 17:38

                            @logan

                            et alors ?

                            La gauche n’est pas mieux : elle réclame une politique socialiste qu’elle a été incapable de faire quand elle était aux affaires.


                          • Octave Lebel Octave Lebel 5 mai 2023 20:10

                            @Olivier Perriet@Joséphine

                            C’est touchant, la droite et l’extrême-droite qui font semblant de se chamailler smiley


                          • Octave Lebel Octave Lebel 5 mai 2023 20:12

                            @Octave Lebel

                            J’ai oublié de dire merci.Ce n’est pas tous les jours qu’on a envie de rigoler en vous lisant smiley


                          • Redistribuer 7 mai 2023 21:18

                            Je crois que l’auteur a raison quand il dit que les directions syndicales pourraient faire plus pour amplifier le mouvement mais qu’elles ne le font pas. Cela dit, les directions syndicales ne s’engagent jamais à fond dans un mouvement, au contraire elles le freinent, c’est historique, surtout quand le mouvement aboutit à une contestation frontale du pouvoir. Le syndicat n’est pas une organisation politique et il ne saurait piloter une insurrection, prendre parti, c’est risquer la dissolution en cas de défaite ! La direction syndicale ne peut être que suiviste quand elle ne peut plus reculer ! L’auteur cite 68, mais force est de remarquer que c’est ni le pcf, ni la CGT qui sont à l’origine de la radicalisation du mouvement,, c’’était un phénomène spontané qui est né au coeur du peuple lui-même car c’est lui qui est le seul à être capable de se mettre en mouvement, la grève presse-bouton cela n’existe pas ! Alors pourquoi on n’assiste pas encore à une répétition de 68 ou de 36, parceque les conditions objectives pour le permettre ne sont pas encore réunies ! D’ailleurs rien n’indique que cela ne se produira pas, tout n’est pas fini, le torrent sorti de son lit lors de la dernière présidentielle, n’a pas reflué, il reste latent ! Vu la situation qu’on connait Macron a sans doute commis une erreur avec cette réforme, c’est une provocation qui peut provoquer un nouveau 68, celà malgré l’inflation, malgré les difficultés etc qui peuvent au contraire finir par faciliter une explosion !


                            • Redistribuer 7 mai 2023 21:40

                              Je voudrais rajouter quelque chose qui me parait non négligeable, c’est le rôle de LFI ; ce n’est pas un parti politique mais un mouvement qui est suffisament volatile pour tenter ce que les organisations syndicales ou politique traditionnelles ne se permettent pas d’abord parcequ’il est beaucoup plus auto-gestionnaire et gazeux, il ne peut être contrôlé aussi bien que les organisations traditionnelles, il a des similitudes pour la radicalité, avec les organisations d’extrème-gauche mais il y a une différence de taille, le nombre de militants et par voie de conséquence l’influence ! Il se trouve de fait en concurrence avec les directions syndicales et joue de fait les boutes-feux, cela est en prendre en compte, d’ou la hargne du pouvoir qui l’accuse de sortir du jeu institutionnel et qui laisse entendre qu’il est anti-républicain ! d’ou aussi ses élus à l’assemblée nationale notamment qui ne sont pas respectés par les agents chargés du maintien de l’ordre, risque que les élus LFI acceptent de prendre parcequ’ils ne sont pas dans la même démarche que les organisations traditionnelles, LFI est à la limite de la légalité, attitude que les organisations traditionnelles refusent d’avoir parceque elles considèrent que prendre ce risque est trop grand pour leur survie. De plus les syndicats sont des organisations de masse, elle ne peuvent se permettre sous peine de perdre la crédibilité si elles ne sont pas suivies ! Ce souci n’existe pas chez LFI d’abord parceque les initiatives sont beaucoup plus individuelles ou verticales, l’organisation est beaucoup moins hièrarchisée !


                              • Redistribuer 7 mai 2023 21:43

                                Je voulais dire horizontale à la place de verticale pour LFI naturellement

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