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Le vrai test pour l’Iran  : extirper les milices

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Il est inquiétant d’apprendre qu’un responsable libanais de la sécurité a récemment transmis un message du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, au médiateur américain dans les négociations sur la démarcation de la frontière israélo-libanaise, l’avertissant d’une guerre totale qui «  détruirait Israël et la moitié de la région  » et que les plans pour cette guerre étaient entièrement préparés.

Cet avertissement révèle la réalité  : les milices soutenues par l’Iran restent la principale cause de troubles au Moyen-Orient, quelle que soit la position de l’Iran à leur égard. Si l’on ne s’attaque pas aux milices, la situation dans la région restera instable.

Bien que le récent accord entre l’Arabie saoudite et l’Iran puisse suggérer un changement significatif dans le paysage géopolitique de la région, il est essentiel de reconnaître que la véritable mesure de toute transformation iranienne se reflétera dans leurs actions, leurs convictions et leurs positions, plutôt que dans la simple rhétorique et les déclarations. Pour évaluer toute avancée, des problèmes spécifiques tels que le Yémen et le Liban serviront de repères essentiels.

Bien qu’il soit difficile d’anticiper une révision complète des politiques iraniennes, en particulier en ce qui concerne les armes des milices, il reste plausible qu’un cessez-le-feu tactique ou un changement de priorités puisse se matérialiser. Toutefois, ces armes ont été un instrument essentiel de la politique étrangère iranienne ces derniers temps et sont cruciales pour l’agenda du régime. Par conséquent, il est difficile d’envisager des avancées significatives vers l’abandon de ces armes par Téhéran sans d’abord se pencher sur les objectifs sous-jacents qu’il cherche à atteindre par le biais de ces instruments.

Les chiffres stupéfiants qui ont été rapportés et approximés indiquent que l’Iran a dépensé énormément d’argent pour soutenir les milices, que ce soit au Yémen, au Liban ou en Syrie. Selon les déclarations iraniennes, il y aurait un projet d’allocation de 20 à 30 milliards de dollars visant à renforcer la présence militaire de l’Iran en Syrie.

C’est un secret de polichinelle que Hassan Nasrallah admet ouvertement la dépendance de son parti à l’égard du financement iranien pour les armes, les salaires et d’autres dépenses, avec des approximations indiquant un montant annuel d’environ 700 millions de dollars.

Nous sommes d’avis que ces approximations ne tiennent pas compte des dépenses liées aux armes qui sont acheminées illicitement vers le parti.

Compte tenu de l’importance des dépenses engagées par l’Iran pour soutenir les milices, il serait difficile pour le régime de renoncer à ces instruments au seul motif de l’amélioration de ses relations avec les voisins du Golfe. Ces milices constituent le principal moyen par lequel l’Iran peut négocier avec les États-Unis, l’Occident et Israël afin d’obtenir les gains qu’il cherche à s’assurer.

Il est évident que le comportement iranien est fondamentalement basé sur la stratégie des guerres par procuration. Dans le cadre du débat sur la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient, il est impossible de ne pas tenir compte de l’importance du rétablissement de la souveraineté nationale et des rôles authentiques de chaque pays de la région.

Un élément clé du rétablissement de la souveraineté nationale et de la stabilité au Moyen-Orient consiste à prendre des mesures résolues pour lutter contre les organisations terroristes et limiter leur impact dans certains pays de la région.

Pour parvenir à une stabilité durable dans des pays comme le Liban et le Yémen, un effort collectif est nécessaire pour mettre fin à l’emprise des États parallèles, où des groupes comme les Houthis et le Hezbollah ont la mainmise sur la prise de décision. Pour ce faire, il faut démobiliser ces milices et démanteler leurs réseaux sécuritaires et autoritaires.

Le désarmement des milices que l’Iran a déployées dans tout le Moyen-Orient est largement reconnu comme l’une des questions les plus complexes et les plus délicates parmi les nombreuses préoccupations urgentes auxquelles la région est confrontée.

Afin d’avoir une discussion complète sur la sécurité régionale et la stabilité au Moyen-Orient, il est crucial de reconnaître le rôle significatif joué par les milices déployées par l’Iran dans la région. La question du désarmement de ces milices est une question urgente qui ne peut être négligée.

En outre, la notion d’établissement d’un État-nation pleinement opérationnel ne doit pas rester insaisissable. Lorsque l’on considère la sécurité et la stabilité régionales, une question cruciale se pose  : les milices du Hezbollah peuvent-elles être désarmées  ? Dans les circonstances actuelles et dans un avenir prévisible, le désarmement des armes de la milice du Hezbollah est une tâche difficile.

Le Hezbollah est devenu un facteur redoutable dans l’équation libanaise, qui englobe des dimensions politiques, militaires et sécuritaires.

Spéculer sur la possibilité de rompre le lien entre le gouvernement iranien et le Hezbollah semble être une tâche décourageante sans une transformation significative qui pourrait conduire à la fin de leur affiliation, en particulier en termes militaires et de sécurité.

Atteindre l’objectif souhaité de mettre fin au financement et à l’approvisionnement du Hezbollah par l’Iran reste délicat dans les conditions actuelles, même si cela pourrait potentiellement être un moyen de mettre fin à l’influence du parti.

La présence et le soutien continus de Nasrallah, de ses alliés et de leurs bailleurs de fonds signifient que le Liban et la région au sens large resteront vulnérables aux menaces potentielles.


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2 réactions à cet article    


  • Samy Levrai samy Levrai 27 avril 2023 10:54

    C’est quand même beau cette soumission aux Etats Unis et à Israël qui portent la paix depuis 30 ans au Moyen Orient et partout dans le monde.


    • Attila Attila 27 avril 2023 20:47

      C’est c’là, oui :

      « les milices soutenues par l’Iran restent la principale cause de troubles au Moyen-Orient, »

      Tandis qu’Israël œuvre désespérément pour la paix !

      .

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