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Le 13 avril, mobilisons-nous pour faire reculer Macron

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Une nouvelle journée de mobilisation est prévue le jeudi 13 avril, la veille de la décision des "Sages" quant à la constitutionalité de la loi sur la réforme des retraites. Il est fort à parier qu'à l'instar de l'état d'urgence en 2015, des confinements en 2020, du pass vaccinal en 2021, le Conseil Constitutionnel décide de valider l'oukase présidentiel. Laurent Berger lui-même ne s'en est pas caché : "Peut-être qu'il n'y aura pas de porte de sortie et que cette loi sera promulguée", a-t-il déclaré à l'antenne de BFM TV.

Le projet de loi ayant été adopté par les deux chambres législatives, sa validation par le Conseil Constitutionnel serait la dernière étape avant sa promulgation au Journal Officiel et son entrée en vigueur.

Que dire, sinon que le peuple est un eunuque au milieu d'une orgie ? Alors qu'une loi touche personnellement chacun de nous et change directement le cours de notre vie, nous retirant un peu plus de temps libre au profit du patronat et de l'État, elle est sur le point d'entrer en vigueur sans que les citoyens aient été consultés et alors que 67% des Français s'y déclarent opposés.

Dans les livres scolaires, l'on enseigne à nos enfants que l'Athènes antique n'était pas une véritable démocratie, alors même qu'elle fut le berceau de ce régime dont le nom y a été inventé. Que dire de la France macronienne en ce cas ? Il est vrai que le corps civique athénien était réduit (les femmes en étaient exclues, et l'esclavage vu comme une norme), il avait néanmoins un pouvoir sans commune mesure avec le corps civique français où hommes et femmes ont les mêmes prérogatives… c'est-à-dire aucune, sinon de se choisir par défaut un maître à intervalles réguliers. Les citoyens athéniens pouvaient ainsi rejeter les lois proposées par les responsables politiques et même condamner ces derniers à l'exil s'ils étaient convaincus de malversation, de trahison ou d'aspirations antidémocratiques. La France de Macron, où le 49.3 est devenu l'exercice ordinaire de l'examen des projets de lois et où l'exception – sécuritaire ou sanitaire – s'est greffée à la norme, ne peut plus être objectivement qualifiée de démocratie, même représentative. La seule chose qui nous sépare de la Chine et de la Russie, c'est que l'on ne risque pas la prison pour avoir critiqué le pouvoir… quoiqu'on peut désormais douter de cette assertion après l'arrestation à son domicile de cette mère de famille qui avait osé insulter le monarque présidentiel sur sa page Facebook.

La lutte qui est engagée entre le peuple et son président inféodé à la finance autour de l'âge de départ à la retraite n'est pas qu'une simple jacquerie sociale. Il s'agit avant tout d'une lutte politique, voire philosophique, entre deux visions de la démocratie. D'une part, un Président qui pense savoir mieux que le peuple ce qui est bon pour celui-ci et légiférer à son bon gré ; de l'autre un peuple qui – comble de l'outrecuidance ! – ose demander à avoir voix au chapitre quand il est question du nombre d'années qu'il devra trimer, ou de toute autre loi le touchant aussi directement. Si la vision du premier l'emporte, il est fort à parier que la retraite à 64 ans ne soit que le début d'une politique anti-populaire, détricotant un à un tous nos acquis sociaux et nos libertés. Il n'est pas à exclure que la Macronie s'enhardisse à utiliser les mêmes procédés pour adopter d'autres lois impopulaires sur des thématiques budgétaires, sécuritaires ou même constitutionnelles, et pourquoi pas la levée de la limitation à deux mandats présidentiels… "Inconstitutionnel !", dites-vous ? Dans un pays où, en toute légalité, le pouvoir peut enfermer la population chez elle pendant plusieurs mois et où l'État peut saisir l'épargne des citoyens pour financer ses guerres impérialistes (comme cela vient d'être proposé par un député Horizon), il serait présomptueux de sous-estimer la pente glissante de l'autoritarisme.

C'est pour cette raison que nous devons maintenir une pression constante afin de faire reculer le président Macron sur cette loi et de l'amener à dissoudre l'Assemblée pour convoquer des élections législatives anticipées.

L'intransigeance d'un régime, son durcissement, masquent souvent sa fragilisation. La Macronie n'échappe guère à cette règle.

Les politologues l'affirment : le gouvernement Borne est extrêmement affaibli, à la fois par l'opposition grandissante au Parlement, la mobilisation populaire qui se prolonge (contrairement aux prévisions des conseillers du Gouvernement), mais aussi l'incapacité de la Première ministre à asseoir son autorité… face à ses propres ministres, de plus en plus nombreux à moquer son incompétence et à chuchoter sous cape qu'elle "ne s'en sortira pas", d'après les révélation confidentielles obtenues par Europe 1[1].

L'état du Président n'est guère plus enviable. Mis en échec sur la scène internationale par ses camouflets en Afrique, son incapacité à enrayer la puissance russe, et sa récente visite infructueuse en Chine[2], le président Macron est également fragilisé en France, entre des sondages de plus en plus défavorables et les dissensions croissantes dans son propre camp. D'après le Parisien, plusieurs poids lourds de la Macronie auraient ainsi pris leurs distances avec le Président, conséquence de l'utilisation compulsive du 49.3, qu'ils assimilent à une erreur politique pouvant avoir de lourdes conséquences sur leur parti[3]. Dans un réquisitoire factuel, le Point résumait l'état actuel du Président par une formule sans appel : "de l'isolement à l'impuissance"[4]. Si l'on tient compte des dernières évolutions politiques où Elisabeth Born en personne a tenu à prendre ses distances avec Macron[5], cette formule lapidaire lui convient à merveille.

Le peuple doit profiter des craquelures de l'édifice macronien pour s'y engouffrer avant que la bête ne reprenne des forces comme il en fut après la crise des Gilets Jaunes, qui a paradoxalement renforcé le pouvoir. Ce 13 avril, nous devons être des millions dans les rues pour défendre nos droits, quelles que soient nos tropismes politiques, notre âge, notre genre ou notre classe sociale. Cette loi, nuisible pour tous, s'attaque aux fondements mêmes de notre modèle social et foule aux pieds la démocratie. Il est de notre devoir citoyen de nous y opposer par tous les moyens.

 

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10 réactions à cet article    


  • rogal 10 avril 2023 09:38

    « D’une part, un Président qui pense savoir mieux que le peuple ce qui est bon pour celui-ci  »

    C’est une vision des choses, peu cohérente avec l’inféodation à la finance.


    • Attila Attila 10 avril 2023 10:35

      Il y a quelques années, un agoravoxien avait publié un message disant ceci :

      « Les petits marquis poudrés qui nous gouvernent ne reculeront pas tant qu’ils se sentiront à l’abri derrière des rangées de CRS ».

      .


      • Attila Attila 10 avril 2023 13:30

        François Boulo : même 10 millions de gens dans la rue, Macron s’en fout.

        Cette caste d’incompétents ignore la colère et multiplie les injustices !

        .


      • Attila Attila 10 avril 2023 13:43

        @Attila
        En fait, il n’y a que deux solutions :
        1-Les français se sortent les doigts du cul et créent leur propre parti politique anti-trahison pour défendre leurs intérêts et battre les candidats du Fric ou la fausse opposition aux élections.
        2-Les français se sortent les doigts du cul et créent une force de défense populaire pour protéger les manifestants. 
        Pour bien faire, il faudrait les deux.

        .


      • leypanou 10 avril 2023 11:07

        Des députés de l’opposition en Autriche se sont levés pour ne pas assister au discours de Zelensky (49 secondes) : je n’ai pas vu l’équivalent en France où MLP, JLM ou NDA se sont levés lors d’un discours analogue à l’assemblée Nationale.

        On reconnaît là notre « opposition ».


        • Bendidon ... bienvenue au big CIRCUS Bendidon ... voila l’Ankou ! 10 avril 2023 14:32

          @leypanou
          SUPER cette petite vidéo mais ils auraient du quitter la salle en chantant le HORST WESSEL LIED un chant qui a de la gueule (comme l’internationale) 
          A coté la marseillaise fait ’tite bite
          https://youtu.be/q2v8zukw_XQ
           smiley


        • leypanou 10 avril 2023 18:52

          @Bendidon ... voila l’Ankou !
          Écris-nous un article sur le célibat des prêtres à la suite de ton dernier article que j’ai bien aimé.


        • leypanou 10 avril 2023 19:19

          @la mandale ou rien
          d’après ce que je sais, c’est vers les années 1000 qui ce célibat a été imposé. Moi-même, j’ai déjà vu un programme où des soeurs ont raconté s’être fait sautées par des curés.
          Donc, pour moi, le célibat n’est que de la bêtise.


        • malhorne malhorne 10 avril 2023 17:42

          fabius un sage , quand j’entend ça j’ai la rage au coeur

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