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Lettre publique à M. Laurent Fabius, Président du Conseil Constitutionnel

 

Lettre publique à M. Laurent Fabius, Président du Conseil Constitutionnel

 

Monsieur le Président du Conseil Constitutionnel,

Je vous écris aujourd'hui pour vous exprimer ma préoccupation quant à la réforme des retraites en France et vous demander de déclarer cette réforme inconstitutionnelle. En tant que Président du Conseil Constitutionnel, vous avez le pouvoir et la responsabilité de garantir le respect de la Constitution française et des droits fondamentaux qui y sont consacrés.

Il est de plus en plus clair que la réforme des retraites telle qu'elle a été présentée par le gouvernement actuel viole les principes constitutionnels liés non seulement à la démocratie sociale, mais également à la démocratie politique, dénaturant l’esprit voulu pour nos institutions par leurs inspirateurs de la quatrième et de la cinquième République, qu’ils soient gaullistes, communistes ou socialistes.

La grandeur de ce qu’ont construit les hommes du Conseil National de la Résistance, non pas ex-nihilo, mais notamment sur la base de réflexions menées par de grands hommes comme Jaurès, Blum ou De Gaulle est remise en cause, ce qui ébranle le destin de notre démocratie politique et sociale.

Avec les autres membres du Conseil Constitutionnel, vous avez la possibilité, sur des bases purement juridiques, de restaurer cette grandeur et de redonner un nouveau souffle à notre démocratie politique et sociale, à son destin et au destin de la France.

La réforme des retraites qui vous est proposée est inconstitutionnelle et peut être rejetée en bloc pour de nombreux motifs. Le texte qui suit en recense un certain nombre de manière non exhaustive, sans même faire état d’autres griefs possibles, également nombreux, mais à mon sens secondaires, car n’aboutissant qu’à un rejet très partiel.

Les interprétations qui sont les miennes sont juridiquement cohérentes, même si elles peuvent parfois paraître « audacieuses » : je pense que ce n’est qu’au prix d’une telle audace qu’un nouveau souffle peut être donné à notre démocratie et à des institutions qui ont fait leur preuve, sans qu’il soit nécessaire de les modifier.

Ce texte est une bouteille à la mer qui ne vous parviendra vraisemblablement pas. Mais cette lettre étant publique, d’autres pourront s’en emparer et mieux comprendre la conception affligeante qu’ont nos actuels gouvernants de la démocratie politique et sociale et au-delà, leur vision médiocre et étriquée de l’avenir de la France.

Introduction

Le système de prestations sociales issu du Conseil National de la Résistance (CNR) est un élément majeur de l'histoire sociale, politique et économique de la France. Il a été créé en 1945, dans un contexte de sortie de guerre, de forte instabilité politique, où la France était confrontée à une situation économique extrêmement difficile. Le pays avait été largement dévasté par la guerre, l'industrie était à l'arrêt, le chômage était élevé, la production agricole avait diminué et les infrastructures étaient endommagées.

Cette situation économique était bien pire et sans comparaison avec celle que nous connaissons aujourd'hui. C’est pourtant dans ce contexte que les membres du CNR ont estimé qu'il était indispensable de mettre en place un système de protection sociale solide pour aider les citoyens à faire face aux difficultés économiques et sociales. Ce système devait être financé par les cotisations sociales et les impôts et offrir une sécurité sociale à tous les travailleurs et leurs familles. Cette sécurité sociale devait inclure une assurance maladie, une assurance vieillesse, une assurance invalidité, une assurance chômage et une assurance familiale.

Ce système visait à garantir des pensions de retraite pour assurer un niveau de vie décent aux personnes âgées. Le Préambule de la Constitution de 1946, confirmé par l'article 1er de la Constitution du 4 octobre 1958, a donné une valeur constitutionnelle à un principe : celui de la démocratie sociale. Consécutivement, le droit à une protection sociale a été reconnu comme un droit fondamental, en cohérence avec les principes d'égalité et de solidarité (Conseil constitutionnel, décision n° 71-44 DC du 16 juillet 1971).

La mise en place d’un modèle social de cette envergure dans le contexte d’un pays dévasté permet de souligner la vision de long terme que pouvaient avoir les hommes de la Libération, dans une seule optique : celle de construire un modèle digne de la grandeur de la France. La volonté politique et la capacité à se projeter l’avaient alors emporté sur la réalité du chaos économique.

Aujourd'hui, le recul de l'âge de la retraite à 64 ans est une mesure présentée comme prétendument incontournable, pour assurer la pérennité du système de retraite : si tel n’est pas le cas, cette réforme est en revanche injuste et inconstitutionnelle. En effet, cette mesure remet en cause le droit à la retraite qui est un droit social garanti par la Constitution. De plus, le caractère impérieux et urgent de cette mesure est clairement contestable. En effet, la situation économique actuelle est bien différente de celle d'après-guerre : la France est désormais l'une des principales puissances économiques mondiales, ce qui rend difficilement justifiable la remise en cause de droits et d’acquis sociaux durement obtenus. Cette réforme traduit clairement une absence de vision politique au profit de la médiocrité d’une vision purement comptable et financière, destinée à satisfaire les instances européennes, les marchés financiers et les agences de notation. Cette réforme traduit également la volonté de cloner notre politique sociale sur celles d’autres états européens, en renonçant à un modèle social unique au monde

De Gaulle l’aurait sans doute affirmé : on ne peut comparer la France qu’à elle-même, au risque d’altérer sa grandeur !

I. Une nécessité et une proportionnalité, un caractère impérieux et une urgence infondés de la mesure du recul d’âge,

Le Conseil constitutionnel a rappelé à plusieurs reprises que le droit à la retraite et le droit à une retraite adéquate faisaient partie des droits sociaux garantis par la Constitution. Il a également souligné que ce droit ne pouvait être remis en cause de manière brutale ou injustifiée et devait être concilié avec les impératifs économiques et financiers du pays. (Décision n° 2010-605 DC du 9 novembre 2010, Décision n° 2010-625 DC du 20 janvier 2011). Or, le recul de l'âge de la retraite à 64 ans remet en cause ce droit, sans qu'il y ait une justification suffisante pour une telle mesure, y compris et de manière manifeste en ce qui concerne les impératifs financiers.

De manière plus générale, en dehors d’un équilibre justifiable permettant la conciliation du droit à la retraite avec des impératifs financiers, force est de constater que la jurisprudence constitutionnelle et européenne a régulièrement rappelé que la justification financière ne peut pas être utilisée pour motiver une atteinte aux droits fondamentaux (CEDH, Affaire Stec et autres c. Royaume-Uni, 12 avril 2006, Décision n° 2011-631 DC du 9 novembre 2011, CEDH, Affaire Alassini et autres, 6 novembre 2018).

S’il est vrai que dans de nombreux pays européens, l'âge de départ à la retraite est plus tardif qu'en France, cela ne signifie pas que le recul de l'âge de départ à la retraite à 64 ans est automatiquement constitutionnel : ils ne pourraient l’être qu’au motif d’impératifs financiers factuels et manifestes.

En effet, chaque pays a ses propres spécificités économiques, sociales et démographiques, qui doivent être prises en compte dans l'élaboration des politiques publiques, y compris en matière de retraite. De plus, la jurisprudence du Conseil constitutionnel reconnaît que la Constitution française ne peut être interprétée à la lumière du droit étranger, même si elle doit tenir compte des engagements internationaux de la France (décision n° 71-44 DC du 16 juillet 1971). Enfin, le modèle social français, tel qu’issu, entre autres, des réflexions du CNR, est original et unique en Europe.

Concernant les droits acquis des travailleurs qui ont cotisé en vue de leur retraite, le Conseil Constitutionnel considère qu’ils doivent être pris en compte et que tout recul de l'âge de la retraite doit être proportionné et justifié, en respectant les droits acquis des travailleurs. Les travailleurs ont droit à une certaine stabilité et prévisibilité en matière de retraite et une réforme brutale et inconstitutionnelle pourrait porter atteinte à ces droits (Décision n° 2010-605 DC du 9 novembre 2010, Décision n° 2010-59 QPC du 13 janvier 2011, Décision n° 2010-71 QPC du 28 janvier 2011, Décision n° 2015-727 DC du 5 mars 2015, Décision n° 2021-905/906 QPC du 3 juin 2021).

Au regard de ce qui précède, les scénarios sur l'évolution de la situation économique ne permettent manifestement pas au plan juridique de justifier une réforme prévoyant un nouveau recul de l’âge de départ, alors, entre autres, que le régime des retraites est en excédent et que les déficits, bien qu’imminents, ne le mettent pas en péril selon les conclusions même du Conseil d’Orientation des Retraites. Selon ce même Conseil, après les actuels excédents, le déficit prévu jusqu’à l’horizon 2030 oscillerait entre 0,5 et 0,8 % du PIB suivant les scénarios (COR, Projections financières du système de retraite, septembre 2022).

Mieux, nous aurions selon le COR atteint un pic pour assurer l’équilibre de notre système de retraite concernant les dépenses nécessaires exprimées en % du PIB, quels que soient les scenarios et ce, jusqu’en … 2070 !!!

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Force est tout d’abord de constater le caractère limité des déficits annoncés par le COR au regard du total de la dette française qui frôlait les 3 000 milliards (soit environ 98% du PIB) fin 2022, selon les chiffres de l’INSEE.

Ajoutons à cela que l’évolution des dépenses nécessaires pour assurer l’équilibre en pourcentage du PIB, y compris dans le pire des scenarios, montre que cette réforme n'est ni impérieuse, ni urgente, contrairement à ce que font valoir ses initiateurs.

Enfin, l’existence de possibilités de financement autres que le recul d’âge achève de démontrer que la réforme des retraite n’est manifestement ni impérieuse, ni urgente, ni nécessaire et proportionnelle au regard des atteintes qu’elle engendre aux droits des personnes et aux principes constitutionnels liés à la démocratie politique et sociale.

La situation démographique impose en tout état de cause de manière évidente de sortir impérativement de la seule logique actifs / inactifs dans laquelle on nous « enferme » et de se tourner vers d’autres sources de financement pour assurer l’équilibre du régime des retraites.

Ainsi, selon une étude de l'Institut Montaigne (Sécuriser les retraites : 10 propositions pour réformer en profondeur notre système, juin 2019), une augmentation très modérée des cotisations sociales pourrait contribuer à renforcer le système de retraite. Par exemple, une hausse de 0,1 point de pourcentage des cotisations sociales sur les salaires pourrait générer à elle seule environ 3 milliards d'euros de recettes supplémentaires pour le régime général de retraite (Institut Montaigne, "Sécuriser les retraites : 10 propositions pour réformer en profondeur notre système", juin 2019). Selon un sondage IFOP de janvier 2023, 59% des français seraient d’ailleurs favorables à une telle option.

De plus, l'étude montre que les politiques visant à faciliter l'emploi des seniors pourraient permettre d'accroître les recettes de la sécurité sociale et de réduire les dépenses de chômage. En effet, selon les chiffres de l'INSEE, une hausse de 1 % du taux d'emploi des seniors pourrait entraîner une augmentation du PIB de 0,2 % et une baisse de 0,05 point de pourcentage du taux de chômage (INSEE, "Les seniors sur le marché du travail", juin 2020).

L’étude soulignait qu’une augmentation de 0,2 % du PIB représenterait une augmentation significative des recettes de la sécurité sociale en se basant sur le PIB de 2021. Si on actualise les chiffres avec le PIB de 2022 (environ 3 150 milliards), cela représenterait plus de 6 milliards.

De surcroît, l'étude indique que cette augmentation du taux d'emploi des seniors pourrait également entraîner une baisse de 0,05 point de pourcentage du taux de chômage. En 2021, le taux de chômage en France était d'environ 8 % (INSEE). Ainsi, une baisse de 0,05 point de pourcentage représenterait une baisse d'environ 125 000 chômeurs.

En prenant en compte les économies réalisées par la réduction du nombre de chômeurs et les recettes supplémentaires générées par l'augmentation du PIB, on pourrait estimer les bénéfices pour la sécurité sociale à plusieurs milliards d'euros. Le chiffre exact dépendrait de nombreux facteurs tels que la durée de l'emploi des seniors, le niveau de rémunération, etc. Cependant, en prenant en compte les économies réalisées par la réduction du nombre de chômeurs et les recettes supplémentaires générées par l'augmentation du PIB, on peut aboutir aux estimations suivantes (source : Les seniors et l'emploi : enjeux et perspectives pour la protection sociale, IPS, octobre 2016) :

  • environ 600 millions d’économies en dépenses d’assurance chômage,
  • environ 1 milliard de recettes supplémentaires pour la sécurité sociale.

Au total, les recettes et les économies de dépenses induites par une politique axée sur l’emploi des seniors s’élèveraient donc plus de 7,5 milliards…

Par rapport au caractère urgent et impérieux de la réforme des retraites et dans le contexte économique actuel, une réforme de la politique d’emploi des seniors aurait dû manifestement s’imposer prioritairement, avant d’envisager de manière incohérente des mesures de recul d’âge. Selon la DARES et l’UNEDIC, le taux de chômage des seniors oscille entre 5 et 6%. Mais l’étude de l’UNEDIC de mars 2023 montre l’importance du nombre de licenciements et de ruptures conventionnelles concernant les salariés âgés et plus encore, met en exergue l’augmentation des ruptures conventionnelles en fonction de l’âge, tout particulièrement à partir de 59 ans  !

En outre, l'étude de l'Institut Montaigne. souligne également qu'une modeste baisse des aides accordées aux entreprises pourrait contribuer à renforcer le système de retraite. Selon les calculs de l'Institut, une réduction de 2,5 % des aides publiques aux entreprises pourrait permettre de dégager près de 1 milliards d'euros de recettes supplémentaires pour le régime général de retraite.

Or, selon un rapport de l’Institut de recherches économiques et sociales (IRES, octobre 2022), les aides publiques aux entreprises représentent environ 156 milliards d’euros par an, il faut le préciser sur la période de l’avant COVID, soit 25% de la masse salariale du secteur privé, ce qui équivaut au double du budget de l’Éducation nationale ; ce serait le premier poste budgétaire de l’État si ces aides étaient comptabilisés comme telles. Le soutien aux entreprises a été multiplié par quinze depuis 1980, alors que la richesse produite n’a été multipliée que par quatre au cours de la même période.

Tout ce qui précède montre que le régime des retraites est aisément finançable avec plusieurs options possibles pouvant ou non se cumuler, autres que le recul d’âge qui n’est manifestement, ni urgent, ni nécessaire, ni proportionnel au regard des droits et principes auquel il porte gravement atteinte.

II- L’atteinte au droit à la retraite au regard de l’espérance de vie en bonne santé et de la dignité des salariés.

Les arguments juridiques développés dans la première partie doivent être mis en perspectives non seulement avec l’espérance de vie, mais plus particulièrement avec l’espérance de vie en bonne santé.

En France, si l'espérance de vie à la naissance est de 85 ans pour les femmes et de 79 ans pour les hommes (chiffres de l'Insee pour l'année 2021), l'espérance de vie en bonne santé diminue et se situe à 64,4 ans pour les femmes et 63,2 ans pour les hommes (chiffres de l'Insee pour l'année 2021).

Ainsi, conserver l’âge légal de départ à 60 ans aurait permis 3 à 4 ans d’espérance de vie en bonne santé. Conserver l’âge légal de départ à 62 ans, 1 an et demi à 2 ans et demi. Porter l’âge de départ à 64 ans signifie qu’en moyenne, les salariés partiront en retraite avec des soucis de santé, nonobstant le fait que le travail des seniors est souvent marqué par une pénibilité accrue, qui peut avoir des répercussions sur leur santé physique et / ou psychique. Allonger la durée du travail des seniors aura donc des conséquences négatives sur leur santé.

Au regard de ce qui précède, il faut souligner que le Conseil constitutionnel a considéré dans la décision n° 2007-557 DC du 14 décembre 2007 que le droit à la protection de la santé découlait de la notion de dignité de la personne humaine, qui est un principe fondamental reconnu par les lois de la République.

Le droit à la santé est par ailleurs un droit fondamental reconnu par de nombreuses conventions internationales, notamment la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948, le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels de 1966 et la Charte sociale européenne de 1961. Ce droit implique que chaque individu a le droit de jouir du meilleur état de santé physique et mentale possible.

Ajoutons que la réforme des retraites pourrait également être considérée comme contraire au principe constitutionnel d'assurance des conditions nécessaires au développement de l'individu et de la famille.

Ainsi, au regard des arguments développés dans la première partie comme dans la seconde, outre qu’il peut apparaître comme n’étant pas nécessaire, le nouveau recul de l’âge de la retraite à 64 ans constitue une atteinte disproportionnée au droit à la protection de la santé et à la dignité des salariés.

III. Les procédures législatives utilisées

Les procédures législatives utilisées pour faire passer la réforme peuvent également être contestées. En effet, le recours aux procédures des articles 47-1 et au vote bloqué ont limité le temps de débat et de concertation sur la réforme. Ces procédures sont d'autant plus problématiques que le recul de l'âge de la retraite est une mesure qui remet en cause les droits fondamentaux des salariés et touche aux principes de la démocratie sociale, au-delà de la démocratie politique.

Le Gouvernement a mis en œuvre l’article 47-1 concernant uniquement les lois de financement de la sécurité sociale et stipulant que « si l'Assemblée nationale ne s'est pas prononcée en première lecture dans le délai de vingt jours après le dépôt d'un projet, le Gouvernement saisit le Sénat qui doit statuer dans un délai de quinze jours. Il est ensuite procédé dans les conditions prévues à l'article 45 ».

Notons qu’il est très discutable de ne pas avoir utilisé dès le départ la procédure de l’article 45, une réforme des retraites n’étant pas une loi de financement de la sécurité sociale et encore moins une loi rectificative de financement de la sécurité sociale.

La procédure accélérée prévue par l'article 45 de la Constitution avait été utilisée de façon « normale » (hors 47-1) par M. Edouard Philippe lors du précédent projet de réforme des retraites voulu par M. Macron. Il est d’emblée important de relever que cette procédure, qui permet de limiter le temps de débat et de consultation sur un projet de loi en vue d'accélérer son adoption a été validée par le Conseil constitutionnel dans sa décision n° 62-20 DC du 6 novembre 1962, qui a toutefois a également souligné qu’elle devait être utilisée de manière exceptionnelle et motivée par des raisons d'intérêt général.

A fortiori, l’utilisation de l’article 47-1 pose encore plus question au regard de ce qui précède et semble clairement inconstitutionnelle.

Pire, tout particulièrement dans ce contexte, paraît également inconstitutionnelle l’utilisation par le gouvernement de l’article 44 alinéas 2 et 3, lui permettant de s’opposer à l’examen de tout amendement non soumis antérieurement à la commission et de contraindre à un vote unique, sur le texte avec les seuls amendements admis par lui… Cumulativement avec ce qui précède, l'adoption d'une réforme des retraites via le vote bloqué pourrait également être considérée comme contraire au principe constitutionnel de participation équitable des partis et groupements politiques à la vie démocratique de la Nation (décision n° 85-191 DC du 25 juillet 1985, décision n° 89-259 DC du 29 décembre 1989), en limitant cumulativement avec les autres procédures la possibilité pour les députés d'amender et de débattre du texte de la réforme.

Enfin et toujours cumulativement avec ce qui précède et au contexte inédit ainsi créé, l’utilisation de l’article 49-3 de la constitution normalement légitime, paraît ici devoir exceptionnellement être considérée comme inconstitutionnelle.

En somme, il est possible d'avancer que l'adoption d'une réforme des retraites via l'utilisation de l’article 47-1 isolément, puis de cet article et cumulativement des articles 44 alinéas 2, 44 alinéa 3 et 49-3 est inconstitutionnelle.

Elle porte atteinte aux principes de de sincérité des débats parlementaires, de participation équitable des partis et groupements politiques à la vie démocratique de la Nation et au-delà aux droits du Parlement muselé par le cumul d’un détournement de procédure substantiel, du vote bloqué et de la question de confiance, l’ensemble constituant une atteinte grave et inédite sous cette forme à la démocratie politique socle de notre République.

Ajoutons que ces procédures ont été mises en œuvre au nom d’une urgence infondée : le caractère urgent et impérieux du texte, sa nécessité et sa proportionnalité par rapport aux droits en cause sont en effet inconstitutionnels, comme évoqué plus haut.

Au-delà même de ce qui précède, les droits des salariés et les principes de la démocratie sociale sont mis en cause, justifiant que l’intégralité du texte soit censurée, la question des cavaliers législatifs paraissant bien accessoire au regard du reste…

IV. Le non-respect de la démocratie sociale

Quatre principes fondamentaux caractérisent la République française : elle est indivisible, laïque, démocratique et sociale (article 1er de la Constitution de 1958).

En conséquence, la démocratie sociale ne doit en aucun cas être réduite à une insertion stylistique dans la Constitution. Au-delà d’un principe à valeur constitutionnelle, elle constitue un des piliers constitutionnels de la République qui figure symboliquement à l’article 1er du texte suprême.

Plus qu’un héritage du CNR, qu’un compromis entre la gauche et les gaullistes, cette notion a auparavant été promue par Jean Jaurès et Léon Blum qui en synthétisait déjà l’essentiel, alors qu’il était emprisonné : « La démocratie politique ne sera pas viable si elle ne s’épanouit pas en démocratie sociale ; la démocratie sociale ne serait ni réelle ni stable si elle ne se fondait pas sur une démocratie politique. » (À l’échelle humaine, publié en 1945).

Bien avant encore, Louis Blanc pensait nécessaire une « République sociale », les droits formels et libéraux hérités de 1789 ne pouvant suffire à garantir l’égalité entre les citoyens sans un certain nombre de droits sociaux (L’organisation du travail, 1839).

Pour bien caractériser l’inconstitutionnalité de la réforme des retraites, il convient de recenser ce que recouvre pour l’essentiel le principe de démocratie sociale.

Tout d’abord, dans la droite ligne de ce qui précède, le Préambule de la Constitution de 1946 a consacré d’importants droits sociaux, comme ayant une valeur constitutionnelle et constituant des éléments clés de la démocratie sociale, à savoir, entre autres, le droit de grève, la liberté syndicale et le droit de négociation collective…

La Constitution du 4 octobre 1958 reconnaît elle-même le rôle des partenaires sociaux, c'est-à-dire des organisations syndicales et patronales, dans la vie économique et sociale de la nation (article 1er reprenant à cet égard le Préambule de la Constitution de 1946 : "La loi favorise l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives ainsi qu'aux responsabilités professionnelles et sociales").

Le dialogue social est ainsi une pratique institutionnalisée qui s'appuie sur des mécanismes de concertation et de négociation entre les partenaires sociaux, c'est-à-dire les organisations syndicales, patronales et le gouvernement. Si le dialogue social n'a pas une valeur constitutionnelle en soi, il est reconnu comme un élément essentiel de la démocratie sociale et de la vie sociale et économique de la Nation. Bien qu’ayant une valeur législative, le dialogue social, s’il est vidé de sa substance, voit ainsi la démocratie sociale vidée d’une part essentielle de la sienne.

Ce dialogue social repose entre autres sur les partenaires sociaux, à savoir les syndicats de salariés et d’employeurs et l’État. Il est considéré comme un instrument de régulation de la vie sociale et économique permettant de construire des compromis et de favoriser la concertation entre les différents acteurs de la société. En associant les partenaires sociaux aux décisions économiques et sociales, la démocratie sociale permet de prendre en compte les intérêts et les besoins des différents acteurs sociaux, et donc de construire des politiques plus justes et plus efficaces.

Il découle de ce qui précède que les principes mis en avant par les constituants de 1946 comme de 1958 permettent d’insister sur l’effectivité réduite de la démocratie politique et les atteintes à la constitution que constitueraient une absence ou une carence importante de démocratie sociale liée à une carence de dialogue social.

En l’absence d’utilisation de l’outil référendaire, l’expression populaire ne saurait se réduire à la simple élection d’un Président et d’une assemblée tous les cinq ans…Car l’article 3 de la Constitution, que certains constitutionnalistes jugent ambigu sur la distinction entre souveraineté nationale et populaire, ne l’est pas et n’est pas un « accident de rédaction » mêlant les deux notions : « la souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants et par la voie du référendum ».

En cumulant l’article 3 à l’article 1er de la Constitution, il serait loin d’être infondé juridiquement de soutenir que le Peuple peut non seulement exercer sa souveraineté par le biais du referendum, mais également par celui de la démocratie sociale et des corps intermédiaires. Cette interprétation est celle qui paraît devoir être retenue au regard des liens mis en place par les constituants de 1946 et 1958 entre démocratie politique et démocratie sociale.  

Ainsi, faisant de la démocratie sociale un pilier constitutionnel de notre République, l’article 1er de la Constitution implique non seulement l’exercice d’un pouvoir issu d’une légitimité politique s’exprimant via les élections, mais également, l’exercice d’une autorité en cours de mandat, liée à une légitimité sociale fondée sur la reconnaissance du corps social, via entre autres le dialogue avec les corps intermédiaires et les citoyens. La plupart des psychologues et sociologues qui travaillent sur les groupes sociaux opèrent d’ailleurs une distinction claire entre le pouvoir légitimé par la norme d’une part et l’autorité d’autre part, qui ne peut être légitimée que par une adhésion du corps social.

De fait, le gouvernement lui-même n’invoque, dans le cadre de la réforme des retraites, qu’une légitimité politique, normative et procédurale, se plaçant en déconnexion avec le réel et une portion massive du corps social. Le déficit de démocratie sociale aboutit à un pays administré plus que gouverné, ce qui affaiblit et affecte la démocratie politique. Or, la démocratie sociale « à la française » implique qu’entre deux élections, des dirigeants « experts » ne se coupent pas de citoyens cantonnés à un rôle passif, ni de corps intermédiaires contribuant indirectement à leur expression.

Elle implique également non seulement d’entendre, mais d’écouter les mouvements massifs exprimant une colère sociale quasiment globalisée.

Or, la mise en place de la réforme a été entachée d'un non-respect de la démocratie sociale. En effet, le dialogue social avec les syndicats a factuellement et manifestement été réduit à sa plus simple expression. Après l’adoption de la réforme, devant l’ampleur atteinte par la crise sociale, le refus du Président de la République de recevoir les partenaires sociaux pour se consacrer aux problèmes de l’eau n’est qu’une des très récentes illustrations de son attitude tout au long de le genèse de la réforme. Avant cela, une participation des partenaires sociaux à l'élaboration de la réforme et une large concertation dans le temps étaient pourtant indispensables, en vertu du principe constitutionnel de démocratie sociale. Au contraire, les pistes évoquées par lesdits partenaires, plutôt qu’être analysées, négociées et débattues, ont été écartées d’emblée au profit de la seule mesure de recul d’âge à 64 ans... Le tout dans l’urgence et la précipitation, de même qu’en ce qui concerne le débat parlementaire.

Bien qu’infondée, l’urgence est le leitmotiv du gouvernement depuis l’origine de la réforme, qu’il s’agisse de la phase de concertation avec les partenaires sociaux réduite à sa plus simple expression ou même du débat parlementaire, lui-même réduit à peau de chagrin.

Ce déni caractérisé de démocratie sociale porte atteinte aux droits des travailleurs en matière de détermination collective des conditions de travail (décision n° 82-146 DC du 16 juillet 1982), sans qu’ils aient été manifestement suffisamment associés à la prise de décision via les corps intermédiaires censés les représenter.

S’il n'existe pas de dispositions constitutionnelles ou légales imposant de manière générale la consultation des syndicats lors de l'élaboration d'une réforme, y compris celle des retraites, la jurisprudence du Conseil constitutionnel (décision n° 82-146 DC du 16 juillet 1982) et les engagements internationaux de la France (article 6 de la Charte sociale européenne) ont établi le principe de la participation des travailleurs à la prise de décision à la détermination de leurs conditions de travail, nonobstant celle plus large des citoyens (articles 1 et 3 de la Constitution).

Cela permet de considérer l’ensemble du texte comme inconstitutionnel et, entre autres, contraire aux article 1er et 3 de de Constitution.

V. Conclusion

En conclusion, le recul de l'âge de la retraite à 64 ans soulève de graves questions de constitutionnalité.

Cette mesure remet en cause le droit à la retraite, sans qu'il y ait une justification suffisante d’une telle mesure, ni de son caractère impérieux et urgent.

Son prétendu caractère impérieux et urgent ne peut d’ailleurs justifier les carences manifestes subies par la démocratie sociale, ni le cumul de procédures législatives en partie inadaptées venant porter atteinte aux droits du Parlement.

Il ressort enfin de la jurisprudence constitutionnelle et européenne que la justification financière de la réforme, manifestement infondée ou à tout le moins discutable, ne peut pas servir de prétexte pour violer le principe de démocratie sociale, les droits sociaux protégés par la Constitution française et les engagements internationaux de la France. S’il appartient au législateur et au gouvernement de trouver un équilibre entre les impératifs économiques et les droits fondamentaux, en respectant les principes constitutionnels et les engagements internationaux de la France, l’équilibre proposé est manifestement disproportionné au regard des atteintes graves recensées aux droits des personnes, à la démocratie sociale et au final à la démocratie politique.


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55 réactions à cet article    


  • armand 3 avril 2023 11:43

    Curieux que cela se passe en même temps dans tous les pays d’Europe....

    la c’est la Belgique et l’Italie et l’Allemagne, les GOPE existeraient ?????


    • Eric F Eric F 3 avril 2023 15:54

      @armand
      Toujours renvoyer à l’Europe est un leurre, ça se passe de la même manière en Chine, Russie, Royaume Uni, etc. qui ne sont pas dans l’UE, le point commun est juste le vieillissement démographique et la baisse de proportion actifs/cotisants.
      Quel que soit le pays, la seule alternative est d’élargir l’assiette de cotisation au delà de la seule masse salariale, dans une économie de plus en plus automatisée.


    • Doume65 3 avril 2023 18:36

      @Eric F
      « Quel que soit le pays, la seule alternative est d’élargir l’assiette de cotisation »
      La productivité des salariés a augmenté encore plus rapidement que le ratio nombre de retraités / nombre de

      salariés. Donc ton TINA est du bidon.
      Quant à la demande expresse de l’UE, même Macron l’a dit. Ton post est donc deux fois bidon.


    • Eric F Eric F 3 avril 2023 19:28

      @Doume65
      Macron se défausse sur l’Europe, dont l’exigence est en fait de limiter le déficit budgétaire, ce qui relève de la bonne gestion (au passage, relevons que la Russie le fait) et que par ailleurs on n’applique pas en France avec le ’’quoi qu’il en coute’’ et ses déficits abyssaux.
      Ma proposition d’élargir l’assiette de cotisation n’est effectivement pas la ’’seule’’ alternative, ma formulation était excessive ; mais, c’est pour ne pas pénaliser la masse salariale qui porte déjà en France un taux de prélèvements parmi les plus élevés au monde. L’idée est donc que la cotisation retraite prenne en compte la valeur ajoutée non-salariale des entreprises à faible taux de main d’oeuvre -sinon, c’est une incitation à réduire le nombre de salariés par automatisation ou délocalisation-.


    • Pic de la Mirandole Pic de la Mirandole 3 avril 2023 23:21

      @Eric F

      Vous parlez comme un épicier qui compte en milliards.

      Savez-vous combien coûtent :
      — « l’aide » à l’Ukraine ? 
       le « plan de relance de l’UE »
       le « bouclier tarifaire » sur l’électricité (en fait : le gaz)
       les obligations indexées sur l’inflation
       ???

      Cette réforme ne s’explique pas par l’argent, mais uniquement par le sadisme de nos gouvernants, qui ne sont que des colons de l’Empire qui nous a soumis.

      Cette réforme est un choix.
      Elle n’a aucune justification financière, et donc aucune justification démographique.


    • germon germon 4 avril 2023 07:14

      @armand
      Ce n’est pas Mac-rotte qui dirige la France.
      C’est Fabuis père & fils sous le controle de Mackinsey & compagnie.

      On n’est devenu une colonie Etats-Uniene.
      Je ne dis pas Américaine car ce serait une INSULTE pour tous les autres pays des 2 Amérique.


    • Eric F Eric F 4 avril 2023 09:11

      @Pic de la Mirandole
      Vous me reprochez de parler en épicier, mais vous détaillez des dépenses, eh bien on est d’accord qu’il y en a que l’on peut contester.

      ’’Cette réforme ne s’explique pas par l’argent, mais uniquement par le sadisme de nos gouvernants’’

      Avec ce genre d’explication, on ira loin.

    • Super Cochon Super Cochon 4 avril 2023 11:06

      .
      ARTICLE sur les bases non-scientifique du Wokisme
      .
      .

      La GAUCHE est tellement éloignée de la réalité qu’elle doit nier des faits scientifiques élémentaires !
      .
      .
      Un Professeur “Woke” de l’université de Pittsburgh nie l’existence de différences entre les squelettes masculins et féminins
      .
      Un professeur d’anthropologie de l’université de Pittsburgh a nié l’existence d’une différence de structure osseuse entre les hommes et les femmes au cours d’une discussion sur le genre, suscitant l’incrédulité et l’indignation.
      .

      « Si vous déterriez un humain – deux humains – dans cent ans, un homme et une femme, pourriez-vous faire la différence en vous basant uniquement sur les os ? », Riley Gaines est filmée en train de poser la question au cours de la conférence.

      .

      « Non », répond le professeur Gabby Yearwood, selon des images publiées sur Twitter.

      .

      Cette réponse a suscité des rires consternés de la part des étudiants, y compris de Riley Gaines, qui se décrit sur Twitter comme une ancienne nageuse de l’université du Kentucky qui pense qu’il n’y a “que deux sexes”.

      .

      M. Yearwood insiste ensuite sur le fait qu’il est “l’expert dans la salle”, selon FOX News.

      .

      « L’un d’entre vous a-t-il visité des sites anthropologiques ? L’un d’entre vous a-t-il étudié l’anthropologie biologique ? Je dis simplement que j’ai plus de 150 ans de données, je suis curieux de savoir pourquoi on se moque de moi », a-t-il dit avant de déclarer plus tard : « J’ai un doctorat ! »

      .

      Mais ses affirmations “Wokes” et “non scientifiques” ont suscité un vif scepticisme sur les réseaux sociaux vendredi.

      .

      « La Gauche est tellement éloignée de la réalité qu’elle doit nier des faits scientifiques élémentaires », a tweeté le Forum indépendant des femmes, une organisation à but non lucratif qui se concentre sur les questions de politique économique.

      .

      « Lorsque l’expert autoproclamé dans la salle est offensé par le fait que son affirmation selon laquelle les hommes et les femmes n’ont pas de différences squelettiques distinctes est risible, on peut se demander ce que les étudiants en anthropologie de l’université de Pittsburgh reçoivent comme enseignement de la part de leurs professeurs », a ajouté le groupe.

      .

      Le Dr Aisha El Ait Mohr a tweeté : « Ce professeur devrait démissionner immédiatement », tandis qu’un autre critique a lancé : « Retour à l’école pour ce professeur. »

      .

      Les Archéologues s’appuient largement sur la forme du bassin pour déterminer le sexe d’un squelette et partent du principe que les traits les plus larges sont masculins, notamment les crânes et les zones importantes où les muscles s’attachent à l’os.

      .

      Selon Discover Magazine et d’autres experts, les archéologues ont admis avoir commis des erreurs en négligeant les personnes intersexuées, ainsi que les hommes de petite taille ou les femmes de grande taille.

      .
      .
      SUITE de l’Article
      .

      https://www.anguillesousroche.com/education/un-professeur-woke-de-luniversite-de-pittsburgh-nie-lexistence-de-differences-entre-les-squelettes-masculins-et-feminins/


    • tashrin 3 avril 2023 12:16

      Mouarf

      Le meme Fabius et le même conseil qui ont accepté sans sourciller l’instauration d’un apartheid juridique au sens littéral en droit français il ya 2 ans ?


      • Fergus Fergus 3 avril 2023 12:55

        Bonjour, tashrin

        Soyons objectifs : comme, peu ou prou, la majorité des pays occidentaux !


      • Adèle Coupechoux 3 avril 2023 13:13

        @tashrin

        " Le meme Fabius et le même conseil

        " et rajoutons la firme McKinsey infiltrée par un autre Fabius qui a non seulement empoché notre fric pour la gestion de la crise sanitaire, pour la réforme des retraites et de l’éducation..


      • Lynwec 3 avril 2023 13:52

        @Fergus

        Ceci ne constitue en rien une excuse.
        Méthode numéro 1 : l’embrouille classique « Beaucoup de gens le font, je sais que c’est mal, mais puisque c’est comme ça, pourquoi pas moi ? »

        Il n’en reste pas moins que cette lettre ouverte n’a aucune chance d’aboutir sur quoi que ce soit, à moins qu’il n’ait préalablement été prévu de renoncer à cette mesure 100% inacceptable pour en glisser une à 70%, c’est moins grave, hein ? (méthode numéro 1 bis)


      • tashrin 3 avril 2023 14:07

        @Fergus
        Oui, c’est pratique... C’est ce qu’ont du dire les collabos ya pas si longtemps... 
        C’est pas comme si dans tous les pays du monde s’etaient élevées des vagues de contestations argumentées qu’on a sciemment choisi d’ignorer. Le panurgisme n’a jamais constitué une excuse à quoi que ce soit. Surtout quand la logique, le bon sens, et les constatations scientifiques vont dans le sens inverse. Voire ce serait même une circonstance aggravante. 
        Et dans le cas de Mc Kinsey, ce serait même révélateur d’une collusion internationale et d’une infiltration plus ou moins cachée des cercles de pouvoir, qui ne fait qu’accentuer la responsabilité de nos décideurs ET de ceux qui les ont suivis aveuglement


      • Eric F Eric F 3 avril 2023 15:58

        @Fergus
        Pas seulement les pays occidentaux. Mais dans le cas présent, la procédure parlementaire utilisée est constitutionnellement douteuse, passer une réforme à long terme dans un budget rectificatif sur l’année en cours. C’est selon moi ce subterfuge qui devrait être jugé anticonstitutionnel, et l’ensemble des mesures hors budget 2023.


      • Pic de la Mirandole Pic de la Mirandole 3 avril 2023 23:22

        @Fergus

        Evidemment puisque l’Occident signifie les colonies de l’Empire amère loque !


      • cevennevive cevennevive 3 avril 2023 12:36

        Fabius aurait été un excellent personnage de la BD « Astérix » ou de Molière :

        (Tullius Déritus, docteur Diafoirus)

        Certaines personne ne connaissent pas leurs classiques. Dommage, ce personnage a existé dans les comédies, bien avant qu’il ne soit matérialisé en humain...


        • Xenozoid Xenozoid 3 avril 2023 15:32

          @cevennevive

          mais toute les comédie sont dérivé du regard des humains ,fabius sanginus a toujours existé,c’était un constat,et le reste maintenant,


        • Fergus Fergus 3 avril 2023 12:53

          Bonjour, Jean-Luc

          Bof ! Fabius, comme la majorité des membres du CC, est avant tout une personnalité politique. Et la décision qui sera rendue par le CC sera probablement plus de nature politique que juridique, le droit n’étant appelé à la rescousse que pour habiller les attendus. 


          • Doume65 3 avril 2023 18:40

            @Fergus
            Tu es grosso-modo en train d’expliquer que Fabius va s’asseoir confortablement sur son siège et regarder ailleurs (et recevoir son gros salaire). On est bien d’accord.
            Alors qu’est-ce qu’on fait ? La révolution ?


          • Fergus Fergus 3 avril 2023 19:39

            Bonsoir, Doume65

            Non, je ne dis pas cela car tout est possible, y compris l’invalidation de la totalité du texte, même si ce n’est pas le plus probable.
            J’observe simplement que le CC rend rarement des décisions basées sur les seuls éléments de droit.


          • Yann Esteveny 3 avril 2023 12:58

            Message à Monsieur Jean-Luc Hodemon,

            Monsieur Laurent Fabius ni moi même ne liront votre lettre publique. Sans vouloir vous commander, je vous invite à lire une biographie « non-autorisée » de Monsieur Laurent Fabius afin que que vous cessiez de perdre de votre temps à ce genre d’exercice.

            Respectueusement


            • lecoindubonsens lecoindubonsens 3 avril 2023 13:37

              Bravo, bel exercice, et sans entrer dans les détails, le CC pourrait y trouver le prétexte nécessaire pour sortir enfin de cette impasse

              Une solution possible !

              1. le conseil constitutionnel annule le projet actuel sous un prétexte quelconque (lire article de JL Hodemon), chacun sort honorablement de l’impasse
              2. nouvelle phase de concertation pour un nouveau projet, mais sur de meilleurs critères, par exemple
              • l’universalité (la seule bonne partie du projet initial mais abandonnée),
                c’est l’égalité des règles du fronton de nos mairies
              • « un euro cotisé = mêmes droits pour tous » qui en découle
              • abandon de l’objectif « 14% PIB pour retraités », mais détermination d’un % équitable revu annuellement en fonction de la démographie (cela permet de déterminer la part globale des retraités = le vrai système de répartition : la génération qui travaille partage sa production avec les jeunes et les retraités qui ne produisent pas).
                C’est la fraternité du fronton de nos mairies.
              • système par points pour que les retraités se partagent entre eux leur part globale du gâteau (part de chacun selon total cotisé et espérance de vie a l’age de la retraite)
              • age de départ déterminé librement par chacun pour son cas personnel (on oublie les notions d’age légal, d’age pivot, de nombre d’annuités, de majoration/minoration qui ne servent à rien et ... qui fâchent en plus ! = maso).
                C’est la liberté du fronton de nos mairies.
              • la pénibilité se gère via les salaires. Travail pénible = meilleur salaire = plus (+) de cotisations = possibilité de partir plus tôt en retraite à montant égal.
              • système similaire pour les enfants (qui génèrent des cotisations pour mère/parents ?)

              Bref discutons, échangeons des arguments pour construire, mais sans violence ni gène, ni perte de production (diminution de notre gâteau global), ni casse (frais pour tous)


              • Eric F Eric F 3 avril 2023 16:01

                @lecoindubonsens
                ’’abandon de l’objectif « 14% PIB pour retraités », mais détermination d’un % équitable revu annuellement en fonction de la démographie (cela permet de déterminer la part globale des retraités = le vrai système de répartition’’

                Voilà qui est parfaitement exprimé.


              • lecoindubonsens lecoindubonsens 3 avril 2023 16:28

                @Eric F « parfaitement exprimé » merci.

                Et dans la même logique « de bon sens »
                répartition de la part globale des retraités entre ces retraités selon leur contribution à la production nationale « de leur époque »
                En pratique

                • montant global théorique de leur part en fonction du total cotisé
                • montant mensuel dépendant de l’age que chacun choisit librement pour son début de retraite (montant précédent / espérance de vie)

                naturellement, comme impossible de déterminer l’age réel de décès, certains auront plus de chance que d’autres et ils bénéficieront du montant mensuel bien au delà de la date max théorique. Mais globalement, ce système permet d’ajuster les comptes, aucun problème structurel de gestion des retraites.

                Qu’en pensez vous ?


              • Eric F Eric F 3 avril 2023 19:13

                @lecoindubonsens
                quel que soit le système de retraite par répartition, il est nécessaire de connaitre l’enveloppe à distribuer chaque année en fonction de l’historique des années précédentes et de l’évolution de la structure d’âge ; il faut faire attention qu’un changement de ’’règles du jeu’’ peut avoir un impact différent des prévisions, ainsi lorsque le dispositif de départ anticipé carrière longue a été introduit lors de la réforme de 2003, il y a eu afflux sur ce dispositif, donc la réforme en question n’a pas conduit à l’équilibre attendu.

                Concernant l’acquisition de ’’droits’’, le système des points me parait préférable à celui d’un nombre de trimestres travaillés et d’une moyenne des n meilleures années, mais cela se complexifie avec des points de bonification de pénibilité ou coup de pouce bas salaire.

                Concernant l’âge de départ, si on admet une anticipation par rapport à un âge de référence, forcément la durée de versement sera plus longue, ce qui a entrainé le principe de décote, et on voit que cela amène rapidement une forte baisse du montant mensuel. En Suède, les gens peuvent théoriquement partir à 62 ans mais avec une pension très faible, donc la plupart prolongent. Je pense que l’on peut comme vous proposez laisser une certaine latitude d’anticipation, mais avec quand même un âge minimum plus large qu’aujourd’hui (exemple 60 ans).
                Le système de points permet que les ’’carrières précoces’’ (ceux qui commencent jeunes) acquièrent un nombre de points suffisants pour atteindre plus tôt un niveau de pension suffisant, à condition que l’âge pivot ne soit pas fixé trop haut.


              • lecoindubonsens lecoindubonsens 4 avril 2023 09:11

                @Eric F
                Je crois à un système très souple : chacun choisit pour son cas personnel avec pour seule limite, non pas l’age, mais un montant mensuel de retraite qui permet une vie décente (au moins égal à un minimum à débattre/définir). Ceci afin de ne pas prendre le risque pour notre société de devoir faire la charité à des cigales irresponsables.

                Et ne parlons plus de décote/anticipation qui fait penser que l’on perd quelque chose par rapport à une situation normale, alors qu’il semble quand même de bon sens que ...
                si 2 personnes ont commencé le même métier à 20 ans, avec mêmes revenus, celle qui prend sa retraite à 55 ans a un montant mensuel moindre que celle qui est retraitée à 60 ans (mais statistiquement, elle touchera ce montant mensuel 5 ans de plus, ce qui rend la situation équitable)


              • Jean-Luc Picard-Bachelerie 3 avril 2023 13:43

                Bravo pour cette lettre. Je vais la reprendre à mon compte, car vaut toujours mieux être plusieurs à réagir qu’un seul. Toutefois, je ne la rependrai pas tel quelle car elle est, à mon avis, trop longue et trop en jugement. 

                Je vous invite à visionner cette émission du Média qui a invité la constitutionnaliste Laureline Fontaine. ICI


                • Seth 9 avril 2023 13:28

                  @Jean-Luc Picard-Bachelerie

                  Impossible. Supporte pas le speakerin... smiley


                • Spartacus Lequidam Spartacus Lequidam 3 avril 2023 13:47

                  En résumé les gauchistes veulent défendre le principe au nom du collectivisme et de l’histoire et moultes niaiseries

                  Le fait qu’il faille travailler plus, qu’il faille trouver d’autres moyens de financement qu’il faille taxer et cotiser plus, et que c’est un système pourri dégelasse inique et inéquitable importe peu

                  La seule raison est donc « dogmatique »

                  Le système par répartition c’est de la merde, Une merde innommable et d’ailleurs ceux qui gueulent le plus n’y sont pas ! Les régimes spéciaux et les protégés de la gamelle de l’état.

                  Les favorisés de l’exception au droit commun. Les régimes de castes.

                  Ce sont les fonctionnaires, la RATP, SNCF et régimes spéciaux dont les cotisations sont fictives et inventées puisque l’argent est une dotation d’état qui ne correspond a rien.

                  Les tarés du système par réparation aiment dans ce principe le fait qu’ils sont un « p’tit truc » en plus que les autres dans ce système.

                  Le calcul bien plus favorable que les autres.

                  Dans ce système par répartition, pas de contrat, des privilégies en droits, sous dépendance de politiciens, un rendement pourri, une chappe de plomb et une carricature entretenue par les castes proches de l’état qui veulent surtout pas que les gens comprennent leur hypocrisie a se gaver plus que les autres

                  La réforme de Macron n’en est pas une, la vraie serai de mettre fin à ce système archaïque et débile de pyramide de Ponzi, ou l’argent vient du principe de trouver de nouveaux gugus a entrer dans le système qu’ils n’ont pas choisit et les enfermer

                  Il est temps de passer a un vrai sytème par capitalistion

                  Un meilleur rendement, pas d’exceptions, pas de favoritisme des castes d’état hypocrites, la possibilité de choisir, de cotiser, la transparence, le salaire entier, la liberté.


                  • tashrin 3 avril 2023 14:10

                    @Spartacus Lequidam
                    Je comprends pas un truc... Sans provoc...
                    Visiblement vous conchiez tout ou à peu pres de la France. Pourquoi vous y etes encore ? Allez vous installer aux US ou n’importe où où l’herbe vous paraitra plus verte.


                  • Lynwec 3 avril 2023 14:44

                    @tashrin

                    Ne vous fatiguez pas à lui réexpliquer, ça a déjà été fait, mais la mauvaise foi aidant, il revient à la charge avec les arguments précédemment démontés, escomptant surement berner un autre lecteur, ou simplement troller . Les Ricains ont eu l’occasion de goûter les retraites par caisses privées, puis de s’essuyer les yeux en continu...


                  • Eric F Eric F 3 avril 2023 16:07

                    @Spartacus Lequidam
                    Les disparités du système actuel expliquants certains déficits sont incontestables, mais cela ne condamne pas le principe de répartition, mais pose la question de l’équité entre les régimes.

                    L’idée de système universel qui avait fait l’objet du précédent projet était judicieuse, mais a été détricotée par des exceptions en nombre croissant, et comportait un manque de garantie de maintien du niveau dans la durée.


                  • Seth 9 avril 2023 13:31

                    @tashrin

                    Ce serait une bonne idée, mais le Yankistan n’accepte que ceux qui servent à quelque chose.
                    Pas les vieux birbes réactionnaires qui passent leur temps à poster leur amertume. smiley


                  • christophe nicolas christophe nicolas 3 avril 2023 15:15

                    Dans l’esprit de la loi, vous avez raison car l’utilisation du 49.3 pour régler les problèmes de retraite entre le patronat et les salariés est incongrue puisque cela ne regarde pas l’état sauf en tant qu’employeur et pour les équilibres généraux qui se gèrent au présent dans un système par répartition. En plus ce n’est pas l’argent qui manque :

                    https://www.youtube.com/watch?v=-8Poq2mIi3U

                    Dans la loi à la lettre, vous perdrez contre Macron qui est l’employé des gestionnaires du capital. Le problème est vraiment là car ils veulent des fonds propres pour investir en fonction du profit donc chez les fouetteurs d’esclaves d’où le rallongement de l’âge de départ à la retraite, sans compter que vous ne reverrez jamais votre argent qui servira à éponger leurs bulles spéculatives pour lesquelles ils ne rendent jamais de comptes.

                    Si vous voulez menacer Macron, ne manifestez pas mais menacez le de faire retirer tous les dépôts de banque. Là, ses maîtres le siffleront pour qu’il vienne vous léchez les bottes que dis-je, il vous léchera le cul si vous le souhaitez car l’amour de l’agent transforme l’homme en moins que rien... :) 

                    http://www.maria-valtorta.org/Thematiques/Mammon.htm

                    Toutefois, le problème de fond n’est pas là, il est dans les pouvoirs humains qui veulent remplacer les savoirs surhumains par les sciences humaines ainsi que de remplacer les sciences surnaturelles par les sciences naturelles. C’est expliqué ici :

                    https://www.maria-valtorta.org/Quaderni/430822.htm

                    Le savoir surhumain s’acquiert auprès de la révélation et prend en compte l’âme éternelle.

                    Evidemment, vous comprenez que dalle aux sciences surnaturelles que les pontes refusent depuis plus d’un siècle donc mesurez la vitesse de la lumière dans les référentiels en mouvement et vous saurez que vous aviez tout faux et que vous rendiez un culte à un possédé de Lucifer qui, fort heureusement, doutait de ses propres théories à la fin de sa vie ce que son fan-club vous cache.. :)

                    Attention, les missiles hypersoniques fonctionnent à la marge grâce aux sciences surnaturelles donc les bloqueurs seront des servants et pas des maîtres. 

                      John Searl offre son invention : tout le monde fait la sourde oreille
                      Dans les années 70, Searl qui était patriote offrit d’abord sa technologie à l’Angleterre. A la Reine et au Prince, il fit savoir ceci :
                      « Veuillez accepter ceci, je peux vous montrer comment construire cet appareil pour produire de l’énergie et pour fabriquer réellement un nouveau type de vaisseau aérien, ou simplement un appareil capable de remplacer l’avion. »
                      Dans leurs réponses la Reine et le Prince le remercièrent vivement mais ne désirèrent pas le voir.
                      Searl offrit alors son invention aux USA. Il fit une démonstration à la base de l’Air Force d’Edwards. Au cours de la démonstration, il fit, à la télécommande, faire un tournant à 25 g. Les hommes de la base lui ont dit : ‘’Bon, cela pourrait tuer tous les passagers à bord des avions, nous ne voulons pas voir cet appareil, trop dangereux, nous ne pouvons pas nous en servir.’’

                      https://magnetosynergie.com/Pages-Fr/Precurseurs/FR-Precurseurs-04.htm

                    50 ans plus tard :

                    https://en.topwar.ru/213808-ministr-vvs-ssha-priznal-neudachu-pri-vtorom-zapuske-polnocennogo-prototipa-giperzvukovoj-rakety-agm-183a.html

                    Evidemment, si l’occident avait accepté les sciences surnaturelles, ils n’auraient pas trahi le savoir surhumain en provoquant des guerres dont celle en Ukraine mais il aurait recherché la paix demandée par la Russie. Maintenant, l’occident est dans la merde car bloquer et faire passer sciemment pour des fous de nombreuses personnes bien intentionnées, inspirées et méritantes a des conséquences qui peuvent aller jusqu’au syndrome de la chute de Jéricho.


                    • Xenozoid Xenozoid 3 avril 2023 15:25

                      @christophe nicolas

                      who is john galt ?


                    • Eric F Eric F 3 avril 2023 16:09

                      @christophe nicolas
                      il s’agissait d’un budget rectificatif de la sécurité sociale, donc le poste de dépense et recette du régime de base des retraites en fait partie. Mais pas la modification à long terme des paramètres du système des retraites.


                    • Octave Lebel Octave Lebel 3 avril 2023 15:41

                      Nous vivons au royaume de la violence symbolique permanente.

                      Les gens de pouvoir ont eu mille ocasions de réformer nos institutions et de se montrer responsables dans leurs comportements politiques au-delà des postures électoralistes de récupérer par la manoeuvre et des engagements flous des mandatures.
                      C’est l’ensemble de nos institutions qui sont à revoir en urgence parce qu’elles ne servent plus la démocratie.Sans oublier une loi sur l’audiovisuel afin de responsabiliser tout ce beau monde qui nous entretient dans cette comédie permanente. Combien de temps encore allons-nous supporter ce système dans lequel les élus le sont par défaut puis se révèlent des bidouilleurs inspirés de la légalité nous faisant, tout en se targuant de légitimité démocratique, régulièrement un pied de nez quand ce n’est pas plusieurs ? Entretenant comme meilleur espoir la survenue d’une occasion de nous diviser et nous opposer afin de nous confisquer encore un peu plus le droit de nous manifester et nous exprimer.
                      Soyons juste, Macron le fait mais ses prédécesseurs l’ont fait eux-aussi, à leur façon.
                      Les premiers effets de ce type de violence symbolique a été l’abstention, la résignation, la perte de repères, dont l’extrême-droite a tiré profit ainsi que le pouvoir en place. Ensuite se profile maintenant la violence des deux côtés avec bien entendu comme principal responsable ceux qui sont en charge de la société et des moyens et usages de la sécurité publique. Gardons notre sang-froid et notre détermination calme ( le mouvement en cours est exemplaire sur ce point) et n’en rabattons pas d’un pouce sur l’exigence de la mise en place d’institutions démocratiques et fonctionnelles sans délai.C’est cela le vrai rendez-vous, pas les éternelles combines pour la prochaine comédie (ou tragi-comédie) électorale. 


                      • Eric F Eric F 3 avril 2023 16:18

                        @Octave Lebel

                        ’’ n’en rabattons pas d’un pouce sur l’exigence de la mise en place d’institutions démocratiques et fonctionnelles sans délai.C’est cela le vrai rendez-vous, pas les éternelles combines pour la prochaine comédie (ou tragi-comédie) électorale’’.

                        Vous ne croyez donc pas au processus électoral (ben oui, certain ont mangé leur chapeau en poussant à voter Macron), et vous préconisez le changement de régime par l’insurrection (mais sans violence, comment ?). Est-ce la position générale de LFI ?

                        Le recours à des moyens non institutionnels n’est elle pas la caractéristique d’un courant ’’extrême’’ ?


                      • Octave Lebel Octave Lebel 4 avril 2023 10:02

                        @Eric F

                        C’est intéressant et révélateur votre réaction.Votre copain de coalition Gruni a eu exactement la même stratégie de réponse.Essayer de me faire dire le contraire de ce que j’ai dit . Donc le même post.

                        (1/2) C’est exactement le contraire et c’est bien ce que vous redoutez au point d’être arrivé maintenant de devoir envisager l’extrême-droite, non plus comme le bien pratique adversaire qui facilite et rend possible la perpétuation du système que vous défendez, mais comme le partenaire nécessaire de cette perpétuation dont il s’agit banaliser l’idéologie et tenter de lui donner quelques apparences de respectabilité et compétences. Je concède que c’est un sacré pari et que c’est difficile même si le boulot est déjà bien entamé.

                        Quand même, un don ou un échange de bon procédé (cela vous va, c’est plus respectable) de plus de 50 mandats et 2 vice-présidences à l’Assemblée, c’est un bon début. Surtout quand on se rassure en constatant que concernant les votes portant sur le travail et la répartition des richesses, le RN est toujours du bon côté, le vôtre. C’est contre les intérêts du plus grand nombre de ses électeurs mais vous savez bien, c’est un détail de l’histoire.

                        Donc il vous faut reprendre d’urgence le bâton de pèlerin, diaboliser le véritable opposant du pays, la réponse politique du mouvement social qui depuis plusieurs mandats traverse toutes les couche sociales, justement pour plus (ouille ouille) de démocratie, de justice sociale, de responsabilité et de pacification de la société avec un inconvénient majeur, impardonnable. Ces gens veulent se mêler de reprendre la responsabilité politique du pilotage de l’économie. Je parle de la NUPES ( Ce n’est pas le RN dieu merci qui aurait une idée pareille). Ces gens pensent que seule une authentique démocratie peut nous garantir des dérives et de l’irresponsabilité électoraliste avec laquelle nos dirigeants se maintiennent de justesse et continuent d’abîmer le pays.


                      • Octave Lebel Octave Lebel 4 avril 2023 10:03

                        @Octave Lebel

                        (2/2 Donc, comme au bon vieux temps des 17 perquisitions dans une matinée, sans objet nous a dit la justice, il s’agit d’appliquer la recette d’urgence, diaboliser à traves les personnes LFI en  cherchant aussi à diviser la NUPES. Au fond pour faire le boulot que fait si bien la respectable extrême-droite si utile, toujours à la recherche d’idiots utiles et de pauvres gens entretenus dans la misère et l’ignorance pour les amener à se lier eux-mêmes les mains dans une coalition droite/extrême droite ou un coup politique qui y ressemble.

                        Il s’agit donc de jouer la carte du désordre et de la peur pour justifier les conditions d’une restriction des libertés encore un peu plus et d’un pouvoir autoritaire qui imposera sa loi, toute opposition sévèrement tenue en respect. Voilà la stratégie et l’espoir de l’oligarchie qui étouffe notre société depuis trop longtemps maintenant. Voilà pourquoi elle a éprouvé le besoin de se rendre maître de l’essentiel des moyens de communication. 


                      • Octave Lebel Octave Lebel 4 avril 2023 10:04

                        @Octave Lebel

                         Le président du MEDEF : «  Le RN au pouvoir ? Un « risque nécessaire » pour le patron du MEDEF ( 28 mars 2023, matinale de France Info).

                         

                        https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/8h30-fauvelle-dely/reforme-des-retraites-loi-immigration-salaire-de-patrick-pouyanne-ce-qu-il-faut-retenir-de-l-interview-de-geoffroy-roux-de-bezieux_5708426.html


                      • Octave Lebel Octave Lebel 4 avril 2023 10:08

                        @Octave Lebel

                        Diaboliser Mélenchon, dédiaboliser Le Pen : le jeu terriblement dangereux de Macron ( 29 mars 2023, par Pierre Joigneaux, lecture 6 mn ).

                         

                        - L’original à la copie : comment François Duprat avait théorisé le siphonnement de la droite par l’extrême droite.

                        - Depuis 2017, Emmanuel Macron n’a de cesse de faire monter l’extrême-droite.

                        - Retraites  : quand Emmanuel Macron choisit de diaboliser Mélenchon, et de continuer à dédiaboliser l’extrême droite.

                      • Eric F Eric F 4 avril 2023 11:45

                        @Octave Lebel
                        Je ne sais pas sur quoi porte votre allusion à Gruni dont je ne connais pas le positionnement politique, mais vous ne répondez pas concernant la légitimation ou de l’insurrection par LFI, et vous ressassez vos philippiques contre un mouvement que vous qualifiez d’extrême mais qui reste dans le cadre des institutions.
                        Concernant votre ritournelle des 50 mandats, ce sont des calembredaines car il n’y a eu aucun désistement macroniste au profit du RN, et le nombre d’élu de ce parti par rapport à son nombre d’électeurs au premier tour est le plus faible par rapport aux autres groupes -alors si vous êtes pour la proportionnelle, c’est de l’hypocrisie, car ils auraient davantage d’élus.

                        Concernant les perquisitions contre le siège de Mélenchon, je le soutiens dans les protestations qu’il a exprimées, il était sur ce point dans son droit. Et je suis d’accord avec vous que le macronisme cherche tour à tour à diaboliser les oppositions. En vous lisant, je vois que cela vous convient de passer comme la vraie opposition, sauf qu’à chaque fois vous contribuer à le faire élire, donc ça ne prend pas.


                      • Eric F Eric F 4 avril 2023 11:49

                        sorry pour les fautes, rectifs :
                        ’la légitimation ou non de l’insurrection...’’
                        ’’le nombre d’élus de ce parti...’’

                        ’’vous contribuez à le faire élire’’


                      • L'apostilleur L’apostilleur 5 avril 2023 09:44

                        @Eric F
                        « ...Le recours à des moyens non institutionnels n’est elle pas la caractéristique d’un courant ’’extrême’’ ? »
                        Si bien-sûr.
                        Si le RN engrange autant de voix venues des ouvriers c’est principalement par rejet de la gauche extrême amalgamée dans la nuppes sous l’égide du dictateur Mélenchon. 
                        Dans l’Ariège un front démocratique s’est levé pour l’election d’une socialiste « canal historique » contre une candidate nuppes (lfi).
                        Les coups de force des nuppes factieux à l’Assemblée Nationale ont révélé au Peuple leur dangereuse inconsistance.
                        La page se tourne.


                      • placide21 3 avril 2023 17:09

                        Quel est l’intérêt de s’adresser à cette canaille , ? Le temps n’est plus à l’espérance, mais à l’action .


                        • Jean Keim Jean Keim 3 avril 2023 18:07

                          On pourrait rajouter que Macron se mêle un peu trop de tout, mais ça c’est un avis personnel.

                          Sur des sujets qui nous touchent de près comme la (nouvelle) constitution, les retraites, la santé, le chômage, la guerre, l’enseignement...,, une consultation citoyenne serait la moindre des choses, actuellement in fine un homme seul, à l’instar d’un potentat, décide seul de tout en faveur d’intérêts qui sont, le moins que l’on puisse dire, pas clairs mais sûrement pas ceux des citoyens.


                          • Fergus Fergus 3 avril 2023 19:41

                            Bonsoir, Jean Keim

                            « un homme seul », vraiment ?
                            S’il ne disposait pas d’autant de complices au gouvernement et au parlement, il serait bien désarmé !


                          • Il manque déjà beaucoup de logements en France, mais ce n’est rien avec ce qui va arriver. « Vous ne posséderez rien et vous serez heureux.... » https://www.capital.fr/immobilier/le-nouvel-audit-energetique-sur-les-maisons-detonateur-de-la-bombe-sociale-

                            La volonté de détruire par tous les moyens , biens immobiliers , voitures , 

                            Après les pompiers belges, les autrichiens tirent la sonnette d’alarme. Et ce n’est que le début de leur stupidité profonde !

                            Tout ce qui représente la possession , la liberté de se loger, se déplacer , s’informer , l’état de droit , seront détruits par Macron et ses sbires de la politique & ses salopards de la haute fonction public .

                            La protestation verbale ne suffira pas , il faudra passer à un stade plus expéditif ...


                            • @SPQR audacieux complotiste chasseur de complot

                              https://lecourrier-du-soir.com/scandale-en-france-le-prof-qui-critique-la-politique-de-macron-en-afrique-vient-detre-convoque-par-la-police-judiciaire/

                              Ils ont peur , ils sont dépassés , Macron & Macronnards utilisent la contrainte , Un délit de faiblesse présidentiel ....

                              On est en dictature ! C’est un vrai scandale !


                            • @SPQR audacieux complotiste chasseur de complot
                              Scandale en France : le prof qui critique la politique de Macron en Afrique vient d’être convoqué par la Police Judiciaire


                            • Eric F Eric F 4 avril 2023 09:22

                              @SPQR audacieux complotiste chasseur de complot
                              comme indique l’article dont vous donnez le lien, avec cet audit de cout du renouvellement énergétique de logements anciens ’’ils auront acheté au prix d’efforts considérables une maison dont la valeur sera décotée de 30% ou de 40%’’.

                              mieux vaut rester locataire, puisque le proprio fera les travaux obligatoires alors que les loyers restent indexés, surtout depuis la suppression de la taxe d’habitation alors que le propriétaire paie la taxe foncière.


                            • DLaF mieux que RN ou Z / Ukraine UMPS : OTAN-OTAN-.... 4 avril 2023 06:22

                              S’il n’y avait que la question des Retraites... !

                              Tant que les Candidats au suffrage suprême seront animés d’arrières pensées de trahison... et qu’il y aura des électeurs naïfs !


                              • bertin 4 avril 2023 09:12

                                Une des techniques employées par le gouvernement pour régler le « problème » des retraites consiste à utiliser la technologie Haarp pour harceler les seniors et limiter ainsi leur espérance de vie.

                                https://ladictatureinvisible.wordpress.com/2022/07/23/le-gouvernement-agresse-les-personnes-agees-par-satellite/

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