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Accueil du site > Tribune Libre > L’Inde, l’Australie et le Japon s’unissent contre (...)

L’Inde, l’Australie et le Japon s’unissent contre Pékin

Le Premier ministre australien, Anthony Albanese, a effectué une visite d’Etat en Inde. A partir du 19 mars, le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, est attendu à New Delhi. Les principales puissances des océans Indien et Pacifique, qui, avec les Etats-Unis, font partie du dialogue quadrilatéral pour la sécurité (QUAD) intensifient leurs contacts pour contenir la Chine, que les pays du QUAD considèrent comme une menace existentielle.

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Réagissant au renforcement de l'alliance militaro-politique des « deux océans », le ministre chinois des Affaires étrangères, Qin Gang, a averti lors de sa conférence de presse annuelle à Pékin que la stratégie indo-pacifique pour contenir la Chine était « vouée à l'échec ».

La première visite en Inde depuis 2017 du Premier ministre australien a débuté à Ahmedabad, la capitale du Gujarat, l'Etat d'origine du Premier ministre indien, Narendra Modi. Là, Anthony Albanese a célébré la fête printanière de Holi, au cours de laquelle les Indiens s'aspergent mutuellement de peintures en poudre. Le Premier ministre australien s’est rendu, ensuite, dans la capitale économique de Bombay pour rencontrer les dabbawallas et Narendra Modi à Gujarat avant de s'entretenir ce vendredi à Delhi avec ce dernier. 

Des sommets des dirigeants des deux principaux Etats des océans Indien et Pacifique ont lieu chaque année. Cependant, la décision du Premier ministre Narendra Modi d'inviter un dirigeant australien en Inde pour la première fois en six ans illustre la détermination de porter le partenariat stratégique et la coopération militaro-technique avec l'Australie à un nouveau niveau face aux menaces et défis communs.

Le leader australien adopte une position similaire. « Ce voyage démontre notre engagement à approfondir nos liens avec l'Inde et à être une force de stabilité et de croissance dans notre région », a tweeté Anthony Albanese. « J'ai hâte d'accueillir le Premier ministre Narendra Modi en Australie au milieu de l'année pour le sommet QUAD et de me rendre, à nouveau, en Inde en septembre pour le sommet des dirigeants du G20 », a-t-il rajouté.

Ce n’est pas un hasard si Anthony Albanese a mentionné la coopération de défense avec l'Inde et le prochain sommet QUAD qui se tiendra le 24 mai. L'un des sujets prioritaires des rencontres et entretiens d'Anthony Albanese en Inde est l'union de New Delhi et de Canberra face à une confrontation croissante avec la Chine, obligeant les deux pays à augmenter leurs dépenses militaires.

Au début de mars, le gouvernement australien a signé un contrat avec Boeing pour l'achat de 29 hélicoptères d'attaque Apache AH-64E entre 2025 et 2028. Le ministère australien de la Défense a déclaré dans le communiqué que l'hélicoptère AH-64E Apache est équipé des capteurs et des équipements les plus avancés, ce qui en fait « l'un des hélicoptères les plus redoutables que nous ayons à notre disposition ». 

Ces derniers mois, l'Australie a acquis des missiles pour avions et navires, des drones, des chars et des véhicules blindés de transport de troupes, et a, également, l’intention d’acheter jusqu'à 5 sous-marins de classe Virginia dans le cadre d'AUKUS (partenariat AUKUS avec les Etats-Unis et le Royaume-Uni).

Pour renforcer les capacités de dissuasion contre Pékin dans la région indo-pacifique, le gouvernement australien envisage un engagement avec ses alliés à travers le dialogue dialogue quadrilatéral pour la sécurité (QUAD). Mara Karlin, secrétaire adjointe à la Défense (Pentagone) pour la stratégie, la planification et les capacités, a expliqué au début de mars à quoi devrait ressembler une telle interaction entre les Etats des océans Indien et Pacifique. « Nous élargissons la portée de nos exercices conjoints dans la région indo-pacifique. Nous menons des exercices militaires bilatéraux et multilatéraux, tandis que nous essayons de changer et d'augmenter la taille, la portée, l'échelle et la nature de ces exercices », a-t-elle déclaré.

A titre d'exemple, elle a mentionné les manœuvres navales du Garuda Shield qui se déroulent depuis 2007. 

« Ce que nous essayons vraiment de faire, c'est de changer et d'améliorer la taille, la portée, l'échelle et le caractère de ces exercices », a déclaré Mara Karlin, rajoutant : « Nous avons vu des exercices maritimes conjoints avec le Canada, le Japon, les Etats-Unis et l'Australie dans la mer de Chine méridionale, montrant vraiment comment nos différents pays peuvent assembler nos capacités et employer nos forces ensemble ».

Un autre exemple d'une telle interaction a été les exercices militaires à grande échelle du Japon, des Etats-Unis, de l'Inde et de l'Australie, baptisés Malabar, qui se sont déroulés dans l'océan Pacifique au large des côtes du Japon en novembre dernier. 

Après la fin de la réunion ministérielle du QUAD, le ministre japonais des Affaires étrangères Yoshimasa Hayashi, qui s'est exprimé au début mars à Delhi lors de la conférence sur la sécurité internationale du Raisina Dialogue, a exhorté l'auditoire à ne pas considérer le QUAD comme une sorte de pacte militaire anti-chinois. Selon lui, les conflits sont provoqués par Pékin lui-même, obligeant les Etats de la région indo-pacifique à prendre des mesures de rétorsion. Interrogé sur la méfiance de la Chine envers le QUAD, Yoshimasa Hayashi a déclaré que « la Chine n'entrera pas en conflit avec les quatre membres si elle respecte le droit international ». « Nous n'essayons pas d'aliéner qui que ce soit », a-t-il fait savoir. 

Dans une situation où le dialogue avec Pékin ne se développe pas entre les principaux Etats de la région, les membres du QUAD considèrent le renforcement de la coopération multilatérale dans le domaine de la sécurité comme le seul moyen de contenir Pékin. Il est très symbolique de voir qu'après la visite du Premier ministre Anthony Albanese qui doit durer jusqu'au 11 mars, son homologue japonais Fumio Kishida arrivera à New Delhi le 19 mars. 

La nouvelle réalité dans le triangle Inde-Australie-Japon à la veille des visites des Premiers ministres Anthony Albanese et Fumio Kishida à New Delhi a été analysée par Shishir Gupta, rédacteur en chef de The Hindustan Times, auteur du livre The Himalayan Clash sur le conflit entre l'Inde et la Chine. Dans un article intitulé, Premiers ministres australiens et japonais à destination de l'Inde, la Chine est l'éléphant dans la pièce, l'auteur conclut que l'un des principaux sujets des négociations entre les deux Premiers ministres à New Delhi sera la « belligérance chinoise dans la région Indo-Pacifique ».

Shishir Gupta, rappelle que la Chine « a augmenté son budget militaire à 225 milliards dollars, soit plus que les budgets combinés de l'Inde (73 milliards de dollars), de l'Australie (48,7 milliards de dollars) et du Japon (51 milliards de dollars) », rapportant : « Pour aggraver les choses, le budget militaire chinois est plus élevé que le chiffre publié, car les revenus de son complexe militaro-industriel en pleine croissance sont réinvestis dans les dépenses militaires et ce chiffre se chiffre également en milliards de dollars ».

Olivier Renault

Les opinions exprimées par les analystes ne peuvent être considérées comme émanant des éditeurs du portail. Elles n'engagent que la responsabilité des auteurs 

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Source : http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=4719


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16 réactions à cet article    


  • Bendidon ... bienvenue au big CIRCUS Bendidon ... voila l’Ankou ! 13 mars 2023 10:09

    A quoi jouez vous ?

    Dans d’autres articles vous parlez de la coalition BRICS donc INDE avec CHINE

    Et ici c’est l’inverse ???

    Vous travaillez pour la CIA ?


    • leypanou 13 mars 2023 10:24

      @Bendidon ... voila l’Ankou !
      L’Inde bouffe à tous les râteliers, comme la Turquie ; quant au Japon et l’Australie, ce sont des pays colonies de qui tu sais. L’Empire des Mensonges aimerait bien avoir l’Inde à 100% avec lui mais Narendra est un malin.


    • titi titi 13 mars 2023 19:28

      @Bendidon ... voila l’Ankou !

      "Vous travaillez pour la CIA ?

      "

      Donc quand il parle des BRICS, c’est qu’il travaille pour le FSB.

      Merci pour cet éclairage.


    • microf 14 mars 2023 01:07

      @Bendidon ... voila l’Ankou !

      Bravo, je voulais exactement lui poser la même question, je ne le ferai plus et je me contenterai de la réponse qu´il va vous fera.


    • yakafokon 14 mars 2023 08:48

      @titi
      C’est-à-dire pour 85 % de la population mondiale !


    • https://www.dedefensa.org/article/simulacre-hypersonique

      Par Dedensa

      Simulacre hypersonique

      • Devant les parlementaires interdits (ou sourds et indifférent ?), un expert du renseignement (DIA) décrit les positions respectives des Chinois et des Russes dans le domaine de l’hypersonique. • Comme si la “course aux armements” se faisaient entre eux (Russes et Chinois) alors qu’ils sont amis et alliés... • Et les USA observent cette situation sans noter qu’eux-mêmes ne sont nulle part d’une façon sérieuse, comme paralysés, comme fascinés par le simulacre de leur fausse puissance que leur renvoie le miroir de leur exceptionnalisme.

      Tel que nous le percevons sous la forme qui nous est présentée, ce dont nous voulons parler offre un spectacle peu banal. Il s’agit d’un haut fonctionnaire du renseignement (la DIA, l’agence du Pentagone) déposant au Congrès, comparant les capacités en missiles hypersoniques de la Chine et de la Russie.

      On sait que l’hypersonique est aujourd’hui la clef des interventions de destruction de précision, tant tactiques que stratégiques. Avant-hier, la Russie a tiré autour de 80 missiles contre l’Ukraine-Zelenskistan, dont six ‘Kinzhal’ hypersoniques. Bien entendu, aucun des 6 n’a été touché et tous ont atteint leurs objectifs, et le chef de la défense aérienne ukrainienne a observé qu’il ne disposait d’aucune capacité d’interception d’un missile hypersonique, à peu près comme tous les pays du monde (sauf peut-être la Russie qui travaille dans ce domaine de la défense aérienne).

      Ainsi, ce qui était stupéfiant au Congrès avant-hier, c’était d’entendre Paul Freisthler parler de la pseudo-“course-aux-armements” entre la Chine et la Russie, dans le domaine-roi des hypersoniques, pour savoir qui était en tête ; et ces remarques dans le chef d’un officier de renseignement de ces USA qui en sont à peine à quelques premiers essais d’un modèle hypersonique, donc avec de 5 à 10 ans de retard sur les deux complices chinois-russes.

      En quelques mots... :

      « La Chine dépasse la Russie en termes de développement de ses capacités en matière de missiles hypersoniques et pourrait déjà avoir les moyens de frapper les forces de Washington dans le Pacifique, a déclaré vendredi un haut responsable de la défense aux législateurs américains. Les États-Unis ne disposent pas actuellement de leur propre missile hypersonique pleinement opérationnel. »

      Maintenant, développons quelques précisions à propos d’une situation où les analystes de la DIA laissent entendre rien de moins que la destruction assurée de la Flotte du Pacifique de l’US Navy en cas de conflit avec la Chine, – disons, comme entrée en matière (pour le conflit)... Du côté russe, on est déjà au travail, on acquiert une expérience opérationnelle directe en Ukraine...


      • Eric F Eric F 14 mars 2023 16:44

        @SPQR audacieux complotiste chasseur de complot
        La Russie a tiré des missiles hypersoniques sur l’Ukraine, mais leur cout rédhibitoire en limite l’usage, et avec des charges classiques, les cibles atteintes sont d’ampleur réduite. Cette techno ne semble pas de nature à changer radicalement les choses dans le présent conflit ...non nucléaire.


      • Florian LeBaroudeur Florian LeBaroudeur 13 mars 2023 10:22

        Il y a aussi le rapprochement Arabie Saoudite-Iran

        https://www.lesechos.fr/monde/afrique-moyen-orient/accord-entre-liran-et-larabie-saoudite-un-coup-dur-pour-la-strategie-regionale-disrael-1914377

        ça s’active beaucoup en ce moment au niveau géopolitique



          • Attila Attila 13 mars 2023 10:26

            L’auteur, Olivier Renault, regarde la situation par le mauvais bout de la lorgnette.

            L’inde est alliée de la Chine au sein de DEUX organisations : les BRICS et l’Organisation de Coopération de Shanghai.

            Pour comprendre l’apparente contradiction de la position de l’Inde, il faut avoir connaissance d’une récente déclaration du ministre indien des affaires étrangères, Mr Jaishankar :

            « Nous avons nos propre valeurs et nous défendons nos intérêts »

            L’inde considère que ses intérêts sont d’avoir une position neutre et de collaborer avec tous ceux qui peuvent lui servir. L’Inde commerce à la fois avec la Russie et l’Occident.

            .


            • Asian Affairs Asian Affairs 13 mars 2023 14:57

              Cet article est totalement bidon. L’Inde joue solo, sinon asiatique. L’Australie n’a aucune crédibilité dans les pays asiatiques, parce que, curieusement, elle est raciste.


              • titi titi 13 mars 2023 19:30

                @Asian Affairs

                "crédibilité dans les pays asiatiques, parce que, curieusement, elle est raciste.

                "

                Plus raciste que les japonais ?
                Je n’y crois pas une seconde.


              • microf 14 mars 2023 01:12

                @titi

                Non seulement raciste, mais de descendants de dangereux criminels, il n´ya pas longtemps de cela un grand-père du Maire de Melbourne était un bagnard.


              • I.A. 13 mars 2023 18:39

                « Nous élargissons la portée de nos exercices conjoints dans la région indo-pacifique. Nous menons des exercices militaires bilatéraux et multilatéraux, tandis que nous essayons de changer et d’augmenter la taille, la portée, l’échelle et la nature de ces exercices », a-t-elle déclaré. »

                Arf ! Si ça débouche sur quelque acte de terrorisme ici ou là, comme ce qui s’est passé en Mer Baltique le 26 septembre 2022 – alors bon, peut-être que les ricains et leurs alliés l’obtiendront enfin, leur fin du monde. Ils font tant d’efforts... !


                • yakafokon 14 mars 2023 08:02

                  L’auteur a l’air d’ignorer que l’Inde fait partie des BRICS ( Brésil, Russie, Inde, Chine, et Afrique du Sud ) et qu’il est impossible qu’elle prenne une position hostile à la Chine ou à la Russie !

                  En outre, la Russie, la Chine et l’Inde coopèrent activement entre elles au niveau de l’armement de pointe.

                  Et surtout, ces pays respectent les engagements qu’ils ont pris, eux !

                  Ces trois pays sont dirigés par des gens intelligents et responsables, qui pensent avant-tout à la protection de leurs peuples, et pas aux intérêts financiers de leur lobby militaro-industriel !

                  Ce n’est pas comme la France, qui est toujours le cocu de l’Histoire.

                  On s’est bien fait enfiler, avec l’affaire AUKUS sur les sous-marins diesel-électriques qui devaient être livrés à l’Australie, mais qui seront remplacés par des sous-marins à propulsion nucléaire construits par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne.

                  Cela signifie donc clairement que la Grande-Bretagne est l’ennemie de la France, et ce n’est pas pour rien qu’on la surnomme la perfide Albion !

                  Et si on se mettait à jouer aux cons, nous-aussi ?

                  Nous avons notre « Nord Stream » nous-aussi : le tunnel sous la Manche !

                  Quoi de plus facile que de l’inonder, pour redonner à la Grande-Bretagne le statut d’un île, dont elle était si fière !

                  Sauf bien sûr si elle arrête de jouer dans les deux camps !


                  • Eric F Eric F 14 mars 2023 16:58

                    @yakafokon
                    L’auteur de l’article connait parfaitement la question des BRICS dont il a parlé à plusieurs reprises, mais montre par cet article que les relations sont bien plus compliquées qu’une image binaire que l’on pourrait avoir.
                    L’Inde jongle sur plusieurs tableaux, et on peut rappeler qu’elle a commandé des Rafales pour diversifier ses approvisionnements en complément des avions russes. Il y a eu un contrat de 36 appareils, et il est question d’un contrat supplémentaire de 26.

                    Cela me rappelle la formule : ’’si vous pensez avoir compris quelque chose à cette situation, c’est qu’on vous l’a mal expliquée’’

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Patrice Bravo

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