De quoi devenir tous fou·olle·s
Ce petit article n'a nullement pour vocation de participer à votre déconstruction orthographique sous la torture de l'écriture inclusive. Son objectif bien modeste n'est rien d'autre que d'adresser un clin d'oeil aux femmes avant leur journée du 8 mars. Chères femmes qui toutes ne sont pas féministes, mais heureusement savent rester féminines. Cependant, il ne semble pas inutile de revenir sur un point qui paraît fondamental aux adeptes de cette ridicule écriture inclusive, à savoir que si l'égalité homme femme ne dépendait finalement que de ce minuscule raccourci, Alt+0183, cela signifierait qu'un simple petit point au milieu aurait le pouvoir miraculeux d'apaiser définitivement la relation entre le féminin et le masculin. Et donc de remiser définitivement comme par magie le fameux mouvement #MeToo dans les poubelles de l'histoire. Hélas, en ce qui concerne un rapport respectueux hommes/femmes, nous sommes encore loin d'arriver à bon porc !
Certes, si la dénonciation du barbare mâle capable d'abuser et de violenter les femmes par la force ou la menace, s'avère d'une impérieuse nécessité pour éviter un drame, ce n'est en aucune façon une raison suffisante pour fouler aux pieds la précieuse présomption d'innocence qui est un droit pour tous. Même les hommes construits, n'en déplaise à Madame Rousseau !
Depuis le XVIIIe siècle, dans la langue française « le masculin l’emporte sur le féminin », et avant ? Mais le principe qui donne l'avantage au masculin n'autorise pas pour autant un abruti à frapper sa femme. Pas plus que l'égalité souhaitable et indispensable entre les sexes dans tous les domaines de la vie, ne doit imposer aux écoliers l'apprentissage d'un charabia inclusif, comme si notre langue avec ses règles n'était pas déjà suffisamment compliquée. Néanmoins, une exception pourrait être faite pour la règle sur l'accord du participe passé, qu'on pourrait mettre comme "les cahiers au feu" sans jeter "la maîtresse au milieu" ! Une petite chanson chantée par les élèves à l'occasion des grandes vacances, sans méchanceté mais de l'ironie.
Toujours sur notre langue, nous ne remercierons jamais assez la franchise et le cynisme d'un certain Mézeray (1673), membre de l'Académie française : qui déclara sans la moindre trace du rouge de la honte sur son visage : « L'Académie déclare qu'elle désire suivre l'ancienne orthographe qui distingue les gens de lettres d'avec les ignorants et les simples femmes. » Maintenant, s'ils ne le savaient pas déjà, les gens qui ne maîtrisent pas bien le français savent pourquoi notre langue a été si peu simplifiée. En outre, qui peut se vanter de ne jamais faire de fautes, même le célèbre Victor Hugo et d'autres auteurs prestigieux oubliaient parfois les règles de l'écrit. Des fautes que personne n'osait corriger.
Bref, le féminisme radical n'aura pas le dernier mot, l'écriture inclusive ne passera pas et Michel Sardou ne passera jamais l'aspirateur. N'avons-nous pas déjà une quantité considérable de fléaux à supporter ? De quoi devenir fou·olle·s. Pour n'en citer que quelques-uns dans le plus complet désordre - le dérèglement climatique et l'ecoféminisme de Rousseau, les pandémies échappées d'un laboratoire P4 chinois, le wokisme, les réformes de Macron, la prochaine guerre mondiale qui est en gestation, Alice Coffin et son génie lesbien, les complotistes lunatiques, les nombreux teigneux donneurs de leçon, les idiots utiles ou pas, les médias responsables de tous les maux, les partis politiques, et enfin l'auteur de ce texte.
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