• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Noureev : un anniversaire hommage au Théo Théâtre

Noureev : un anniversaire hommage au Théo Théâtre

Pour le trentième anniversaire de la disparition de l'étoile absolue de la danse (classique), le théâtre rend hommage à celui qui révolutionna cet art en France et partout dans le monde. Un spectacle tout en émotion, documenté et formidable en tous points !

Noureev : un nom qui ne peut être étranger à personne. Il faut dire que le prodige russe garde encore sa place de leader au sommet du panthéon des danseurs qui ont marqué le monde. En 1993, ce monstre sacré tire sa révérence. Alors malade du sida et abîmé par les excès, il offre en guise d'adieu un monument à l'Opéra de Paris : sa version de La Bayadère. Depuis, on danse ses adaptations sans relâche à Garnier ou Bastille et sur de nombreuses scènes européeenes. Hormis quelques reportages, les hommages (en France) n'ont pas été grandioses. Heureusement, une production audacieuse a décidé de s'emparer du mythe pour le raconter.

Pour des raisons stylistques et artistiques, Noureev change ici de nom et devient Dimitir Guerjev, un double théâtral. Mais que les "fans" se rassurent : on retrouve toutes les grandes heures de l'artiste en 1h20 de spectacle. Margot Fonteyn, Béjart, l'infortuné Emmanuel Legris ou encore Eric Brühn : ils sont tous là. Dans la pénombre de sa loge à la veille de sa mort, Noureev/Guerjev convoque ceux qui ont changé son destin. On retourne dans la Russie communiste, on retrouve le Paris clinquant des années 60 pour finir dans la froideur de l'hiver 93.

Le texte proposé par Olivier SCHMIDT (L'Empereur des Boulevards, Monsieur Chasse et plus récèmment Oz) est une petite pépite à lui seul. Dans une cavalcade de belles lignes, l'auteur déclare son amour à ce personnage tumultueux, facétieux et souvent insondable. On rit, on verse des larmes (la scène du Bourget est un pur chef d'oeuvre à elle-seule) et on revit l'Histoire ! Dans une scènographie épurée et diaphane, cinq comédiens jouent la vie du monstre. Sacha Chardon a tout compris du personnage : parfaitement dirigé, il se montre cruel, parfois maladroit, très moqueur et colérique. Mais sa prestation brille aussi par sa grâce. Près de lui, une révélation : Ronan Hebman joue de nombreux rôles avec un talent fou. Il est un frère despotique, un amant sensuel, un directeur d'opéra dépassé ou encore un impressario sautillant. Sa voix, sa diction, son aplomb sont sublimes. Séverine Wolff joue une Margot Fonteyn vaudevillesque à souhait et une mère déchirante. Timbre, voix, posture : tout y est ! On doit également citer Kevin Maille, le "méchant" de ce conte, parfait sans jamais trop en faire. Enfin, Alexandra Magin est une Jeanne touchante et nécéssaire à l'équilibre de ce spectacle.

On ressort les yeux mouillés, subjugués par le talent de cette compagnie audacieuse, talentueuse. Noureev n'aurait pas renié leur audace. Vite plus que quelques dates et s'en vont.

Un hommage réussi haut la main !

 

L'AIGLE PRODIGE - Hommage à Rudolf Noureev

Théo Théâtre - 20 rue Théodore Deck - 75015 PARIS

Tous les samedis à 19H00 , jusqu'au 29/04 inclus

www.theotheatre.com


Moyenne des avis sur cet article :  1/5   (16 votes)




Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON

Auteur de l'article

fantinedupont


Voir ses articles



Publicité



Les thématiques de l'article


Palmarès



Publicité