L’idéologie Libérale
L’idéologie libérale présente l’immense avantage pour ses promoteurs de ne pas exister. Elle permet de prôner tout et l’inverse de tout à la seule condition de préserver les privilèges des possédants.
Les dirigeants doivent normalement fournir un cap au-delà des préoccupations quotidiennes et prendre soin d’une certaine cohérence au sein du groupe qu’ils chapeautent afin d’atteindre les objectifs fixés. A l’échelle des cinquante dernières années, le libéralisme a ni plus ni moins conduit l’espèce humaine au bord de son extinction.
Le capital et le travail sont deux vecteurs de base de toute société et ils ne peuvent pas, ou ne devraient pas, être dissociés. Des lois par la force des choses biaisées permettent aux uns de dominer les autres. Les travailleurs se forgent un système de valeurs par les luttes qu’ils mènent, les capitalistes proposent une façon de faire compatibles avec le rapport de forces. Le libéralisme permet de se libérer de toutes ces contraintes nécessaires à un équilibre. Les pauvres de pays lointains sont utilisés pour produire, seuls les bénéfices sont rapatriés aux possédants. Les miséreux sont asservis par des lois, des règlements, une bourgeoisie locale, distincts des possesseurs des capitaux qui eux vivent pelotonnés au sein des pays occidentaux avec d’autres lois, d’autres règlements, d’autres gouvernements, ils délèguent à l’étranger la discipline indispensable aux productions massives génératrices de profits. L’utilisation des énergies fossiles a masqué durant un temps ce processus. Les populations occidentales perdent la possibilité de produire autres choses que des valeurs immatérielles sans autre consistance que leur pouvoir d’attraction. Elles perdent le goût du réel avant que de perdre le goût de vivre. Le libéralisme n’implique pas seulement une division internationale du travail, il conduit aussi à la « décervélation » des individus au service d’un nouveau dieu qui préfère l’argent à l’amour.
La France, pour ne prendre qu’elle, se transforme en une espèce d’émirat où les autochtones sont devenus incapables de produire ne serait-ce qu’un presse-purée ou un téléviseur en faisant travailler des immigrés de l’intérieur ou de l’extérieur avec des régimes qu’ils ne subissent pas eux-mêmes. Affalés derrière leur ordinateur ils engendrent des montagnes d’insignifiances qu’ils présentent comme des prouesses de l’esprit. Même la bonté se transforme en aumône qui est bien plus profitable à celui qui donne qu’à celui qui reçoit. Seul un narcissisme névrotiquement dominateur empêchent de voir l’insondable sottise des décisions stratégiques du passé proche.
Dès le début des années soixante-dix, il était évident que « La voiture (à laquelle on peut ajouter le smartphone) pollue et rend con ». Cette formule lapidaire recouvrait une réalité incontournable : ce n’est pas en baffrant toujours davantage que l’on peut offrir un futur aux habitants d’une planète aux ressources limitées. C’est pourtant ce que les classes dirigeantes imposèrent. A titre d’exemple, on choisit d’installer des panneaux solaires partout sauf là où il y avait suffisamment d’espace et d’ensoleillement. L’artisanat fut par ailleurs dédaigné aux profits des profits.
Et tout à l’avenant.
Le Libéralisme n’a rien de libéral, ce n’est que le cache-sexe des privilégiés qui souhaitent à tout prix le rester. Ils mettent souvent en avant les raffinements de leur culture alors qu’ils ne savent même pas comment fonctionne un transistor. Elle ne leur sert qu’à mépriser et exclure ceux qui n’en n’ont pas (ou du moins pas la leur).
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