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L’ultime Discours De Jaurès Contre La Guerre, Cinq Jours Avant Son Assassinat

L’ultime Discours De Jaurès Contre La Guerre, Cinq Jours Avant Son Assassinat

En ces temps périlleux pour l'ensemble de l'humanité, nous voyons les bellicistes prendre le prétexte de la solidarité avec l'Ukraine pour pousser à son paroxysme les risques de guerre mondiale. C'est pourquoi le discours de Jean Jaurès prononcé à Lyon-Vaise le 25 Juillet 1914 est plus que jamais d'actualité.

Voici donc le dernier discours de Jean Jaurès prononcé cinq jours avant d’être assassiné au café du Croissant, à Paris. Trois jours plus tard, la guerre était déclarée... et les socialistes d'hier comme d'aujourd'hui faisaient tout le contraire des propos qu’avait prônés Jaurès, et gageons qu’aujourd'hui, Jaurès serait accusé d’être l'agent poutinolatre d'une prétendue 5eme colonne.

 

 

Citoyens,

Je veux vous dire ce soir que jamais nous n’avons été, que jamais depuis quarante ans l’Europe n’a été dans une situation plus menaçante et plus tragique que celle où nous sommes à l’heure où j’ai la responsabilité de vous adresser la parole.

Ah ! citoyens, je ne veux pas forcer les couleurs sombres du tableau, je ne veux pas dire que la rupture diplomatique dont nous avons eu la nouvelle il y a une demi-heure, entre l’Autriche et la Serbie, signifie nécessairement qu’une guerre entre l’Autriche et la Serbie va éclater et je ne dis pas que si la guerre éclate entre la Serbie et l’Autriche le conflit s’étendra nécessairement au reste de l’Europe, mais je dis que nous avons contre nous, contre la paix, contre la vie des hommes à l’heure actuelle, des chances terribles et contre lesquelles il faudra que les prolétaires de l’Europe tentent les efforts de solidarité suprême qu’ils pourront tenter.

Citoyens, la note que l’Autriche a adressée à la Serbie est pleine de menaces et si l’Autriche envahit le territoire slave, si les Germains, si la race germanique d’Autriche fait violence à ces Serbes qui sont une partie du monde slave et pour lesquels les slaves de Russie éprouvent une sympathie profonde, il y a à craindre et à prévoir que la Russie entrera dans le conflit, et si la Russie intervient pour défendre la Serbie, l’Autriche ayant devant elle deux adversaires, la Serbie et la Russie, invoquera le traité d’alliance qui l’unit à l’Allemagne et l’Allemagne fait savoir qu’elle se solidarisera avec l’Autriche. Et si le conflit ne restait pas entre l’Autriche et la Serbie, si la Russie s’en mêlait, l’Autriche verrait l’Allemagne prendre place sur les champs de bataille à ses côtés.

Mais alors, ce n’est plus seulement le traité d’alliance entre l’Autriche et l’Allemagne qui entre en jeu, c’est le traité secret mais dont on connaît les clauses essentielles, qui lie la Russie et la France et la Russie dira à la France : « J’ai contre moi deux adversaires, l’Allemagne et l’Autriche, j’ai le droit d’invoquer le traité qui nous lie, il faut que la France vienne prendre place à mes côtés. » A l’heure actuelle, nous sommes peut-être à la veille du jour où l’Autriche va se jeter sur les Serbes et alors l’Autriche et l’Allemagne se jetant sur les Serbes et les Russes, c’est l’Europe en feu, c’est le monde en feu.

Dans une heure aussi grave, aussi pleine de périls pour nous tous, pour toutes les patries, je ne veux pas m’attarder à chercher longuement les responsabilités. Nous avons les nôtres, Moutet l’a dit et j’atteste devant l’Histoire que nous les avions prévues, que nous les avions annoncées ; lorsque nous avons dit que pénétrer par la force, par les armes au Maroc, c’était ouvrir l’ère des ambitions, des convoitises et des conflits, on nous a dénoncés comme de mauvais Français et c’est nous qui avions le souci de la France.

Voilà, hélas ! notre part de responsabilités. Et elle se précise, si vous voulez bien songer que c’est la question de la Bosnie-Herzégovine qui est l’occasion de la lutte entre l’Autriche et la Serbie et que nous, Français, quand l’Autriche annexait la Bosnie-Herzégovine, nous n’avions pas le droit ni le moyen de lui opposer la moindre remontrance, parce que nous étions engagés au Maroc et que nous avions besoin de nous faire pardonner notre propre péché en pardonnant les péchés des autres.

Et alors notre ministre des Affaires étrangères disait à l’Autriche : « Nous vous passons la Bosnie-Herzégovine, à condition que vous nous passiez le Maroc » et nous promenions nos offres de pénitence de puissance en puissance, de nation en nation, et nous disions à l’Italie : « Tu peux aller en Tripolitaine, puisque je suis au Maroc, tu peux voler à l’autre bout de la rue, puisque moi j’ai volé à l’extrémité. »

Chaque peuple paraît à travers les rues de l’Europe avec sa petite torche à la main et maintenant voilà l’incendie. Eh bien ! citoyens, nous avons notre part de responsabilité, mais elle ne cache pas la responsabilité des autres et nous avons le droit et le devoir de dénoncer, d’une part, la sournoiserie et la brutalité de la diplomatie allemande, et, d’autre part, la duplicité de la diplomatie russe. Les Russes qui vont peut-être prendre parti pour les Serbes contre l’Autriche et qui vont dire : « Mon cœur de grand peuple slave ne supporte pas qu’on fasse violence au petit peuple slave de Serbie. » Oui, mais qui est-ce qui a frappé la Serbie au cœur ? Quand la Russie est intervenue dans les Balkans, en 1877, et quand elle a créé une Bulgarie, soi-disant indépendante, avec la pensée de mettre la main sur elle, elle a dit à l’Autriche : « Laisse-moi faire et je te confierai l’administration de la Bosnie-Herzégovine. » L’administration, vous comprenez ce que cela veut dire, entre diplomates, et du jour où l’Autriche-Hongrie a reçu l’ordre d’administrer la Bosnie-Herzégovine, elle n’a eu qu’une pensée, c’est de l’administrer au mieux de ses intérêts.

Dans l’entrevue que le ministre des Affaires étrangères russe a eu avec le ministre des Affaires étrangères de l’Autriche, la Russie a dit à l’Autriche : « Je t’autoriserai à annexer la Bosnie-Herzégovine à condition que tu me permettes d’établir un débouché sur la mer Noire, à proximité de Constantinople. » M. d’Ærenthal a fait un signe que la Russie a interprété comme un oui, et elle a autorisé l’Autriche à prendre la Bosnie-Herzégovine, puis quand la Bosnie-Herzégovine est entrée dans les poches de l’Autriche, elle a dit à l’Autriche : « C’est mon tour pour la mer Noire. » - « Quoi ? Qu’est-ce que je vous ai dit ? Rien du tout ! », et depuis c’est la brouille avec la Russie et l’Autriche, entre M. Iswolsky, ministre des Affaires étrangères de la Russie, et M. d’Ærenthal, ministre des Affaires étrangères de l’Autriche ; mais la Russie avait été la complice de l’Autriche pour livrer les Slaves de Bosnie-Herzégovine à l’Autriche-Hongrie et pour blesser au cœur les Slaves de Serbie. C’est ce qui l’engage dans les voies où elle est maintenant.

Si depuis trente ans, si depuis que l’Autriche a l’administration de la Bosnie-Herzégovine, elle avait fait du bien à ces peuples, il n’y aurait pas aujourd’hui de difficultés en Europe ; mais la cléricale Autriche tyrannisait la Bosnie-Herzégovine ; elle a voulu la convertir par force au catholicisme ; en la persécutant dans ses croyances, elle a soulevé le mécontentement de ces peuples.

La politique coloniale de la France, la politique sournoise de la Russie et la volonté brutale de l’Autriche ont contribué à créer l’état de choses horrible où nous sommes. L’Europe se débat comme dans un cauchemar.

Eh bien ! citoyens, dans l’obscurité qui nous environne, dans l’incertitude profonde où nous sommes de ce que sera demain, je ne veux prononcer aucune parole téméraire, j’espère encore malgré tout qu’en raison même de l’énormité du désastre dont nous sommes menacés, à la dernière minute, les gouvernements se ressaisiront et que nous n’aurons pas à frémir d’horreur à la pensée du cataclysme qu’entraînerait aujourd’hui pour les hommes une guerre européenne.

Vous avez vu la guerre des Balkans ; une armée presque entière a succombé soit sur le champ de bataille, soit dans les lits d’hôpitaux, une armée est partie à un chiffre de trois cent mille hommes, elle laisse dans la terre des champs de bataille, dans les fossés des chemins ou dans les lits d’hôpitaux infectés par le typhus cent mille hommes sur trois cent mille.

Songez à ce que serait le désastre pour l’Europe : ce ne serait plus, comme dans les Balkans, une armée de trois cent mille hommes, mais quatre, cinq et six armées de deux millions d’hommes. Quel massacre, quelles ruines, quelle barbarie ! Et voilà pourquoi, quand la nuée de l’orage est déjà sur nous, voilà pourquoi je veux espérer encore que le crime ne sera pas consommé.

 

Citoyens, si la tempête éclatait, tous, nous socialistes, nous aurons le souci de nous sauver le plus tôt possible du crime que les dirigeants auront commis et en attendant, s’il nous reste quelque chose, s’il nous reste quelques heures, nous redoublerons d’efforts pour prévenir la catastrophe. Déjà, dans le Vorwaerts, nos camarades socialistes d’Allemagne s’élèvent avec indignation contre la note de l’Autriche et je crois que notre bureau socialiste international est convoqué.

Quoi qu’il en soit, citoyens, et je dis ces choses avec une sorte de désespoir, il n’y a plus, au moment où nous sommes menacés de meurtre et, de sauvagerie, qu’une chance pour le maintien de la paix et le salut de la civilisation, c’est que le prolétariat rassemble toutes ses forces qui comptent un grand nombre de frères, Français, Anglais, Allemands, Italiens, Russes et que nous demandions à ces milliers d’hommes de s’unir pour que le battement unanime de leurs cœurs écarte l’horrible cauchemar.

J’aurais honte de moi-même, citoyens, s’il y avait parmi vous un seul qui puisse croire que je cherche à tourner au profit d’une victoire électorale, si précieuse qu’elle puisse être, le drame des événements. Mais j’ai le droit de vous dire que c’est notre devoir à nous, à vous tous, de ne pas négliger une seule occasion de montrer que vous êtes avec ce parti socialiste international qui représente à cette heure, sous l’orage, la seule promesse d’une possibilité de paix ou d’un rétablissement de la paix.

Jean Jaurès

 

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37 réactions à cet article    


  • chapoutier 13 février 2023 18:29

    Le ministère Français des Affaires étrangères exhorte ses citoyens à quitter immédiatement la Biélorussie cela en lien avec la guerre en Ukraine

    de graves évènements très bientôt ?


    • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 13 février 2023 18:43

      @chapoutier
       
       ’’Le ministère Français des Affaires étrangères exhorte ses citoyens à quitter immédiatement la Biélorussie cela en lien avec la guerre en Ukraine’’
       
      Le ministère français des affaires étrangères ?


    • sylvain sylvain 13 février 2023 18:44

      @chapoutier
      Je n’avais pas lu ce discours. Il est parfaitement adapté a la situation.
      Il n’y a effectivement que les peuples a pouvoir sauver la situation maintenant, malheureusement ils semblent aussi endormis qu’à l’époque


    • chapoutier 13 février 2023 18:57

      @sylvain
      c’est surtout belliciste qui sont dangereux
      aux usa , le New York Times explique crûment qu’il ne faut pas avoir d’une guerre nucléaire, que cela ne doit être un frein à l’action des américains.
      et il y a des idiots ici pour approuver cela.


    • chapoutier 13 février 2023 19:03

      @CYRUS
      les russes se méfient d’une attaque sous faux drapeau, et ils savent que c’est la spécialité des USA.
      en cas de défaite majeure de l’Ukraine , tout est possible.


    • chapoutier 13 février 2023 19:06

      @Francis, agnotologue
      j’ai retransmis cela
      je n’ai pas les moyens de vérifier la véracité sur place, bon, j’espère ne pas propager des fausses nouvelles
      https://www.msn.com/fr-ca/voyage/actualite/la-france-exhorte-ses-citoyens-%C3%A0-quitter-le-belarus-%C2%ABsans-d%C3%A9lai%C2%BB-en-raison-de-linvasion-du-belarus-par-lukraine/ar-AA17qXM1?ocid=mailsignout&li=AAayzNa


    • chapoutier 13 février 2023 19:08

      Camille Martin semble être une ’’vraie’’ journaliste


    • Joséphine Joséphine 13 février 2023 19:25

      @chapoutier

      Le gouvernement américain a demandé aujourd’hui à tous les américains présents sur le territoire russe de quitter immédiatement la Russie. Des objets volants non identifiés survolent tous les cieux. Jens Stoltenberg s’apprête à quitter l’OTAN.

      En Moldavie : l’OTAN mène actuellement un putsch en vue de l’entrée en guerre du pays contre la Russie ! 

      Il se passe des choses étranges en effet. Ca va bientôt se précipiter


    • Samy Levrai samy Levrai 13 février 2023 19:17

      Vite une sortie de l’UE de l’euro et de l’OTAN qui nous mènent à la guerre.


      • chapoutier 13 février 2023 19:27

        @samy Levrai
        et l’OTAN hors d’Europe
        il faut virer l’OTAN de l’Europe, elle n’a rien à y faire.
        l’OTAN est source de guerre, rien d’autre.
         sans l’OTAN rien ne serait arrivé en Ukraine, même pas Maidan en 2014


      • Samy Levrai samy Levrai 13 février 2023 19:42

        @chapoutier
        Allons, allons, l’UE est la face civile de la domination américaine sur le vieux continent, l’OTAN n’est que sa face militaire.
        On entre d’abord dans l’OTAN puis on rentre dans l’UE par récompense organisé par les USA ( qui nous disent qui doit entrer ) , tu sembles aimer servir la finance et les américains ou bien ton clavier à vrillé ?


      • chapoutier 13 février 2023 20:11

        @samy Levrai
        je crois qu’il y a maldonne !

        j’ai activement milité pour le non à Maastricht
        et contre l’union européenne et pour sortir de ce que j’ai appelé dès le départ le 4 eme reich .
        je ne faisais que surenchérir sur ce que tu disais
        c’est a dire oui à la sortie de l’union européenne
        sortie de l’euro comme monnaie, c’est aux états de battre leur monnaie
        oui a la sortie de l’OTAN tout a fait d’accord avec toi
        mais il faut que les travailleurs d’Europe se soulèvent aussi contre l’OTAN et la présence des forces us en Europe.
        je suis pour une fédération des états socialistes d’Europe
        pour la nationalisation sans rachat ni indemnisation de toutes les banques et organismes financiers, pour la nationalisation sans rachat ni indemnités de toutes les holdings financières ou industrielles, pour la nationalisation sans rachat ni indemnités des consortiums agroalimentaires. Je suis pour la nationalisations sans rachat ni indemnité de tous les groupes cotés au CAC 40.
        pour le controle des changes
        pour le rétablissement des droits douaniers
        pour la sortie de l’OMC et du FMI.
        je suis egalement pour la nationalisations immédiates de l’ensemble des assurances et de leur parc immobilier.
        je suis pour la mise en route de grands chantiers d’interets nationaux pour rétablir le droit fondamental à un travail réel pour tous.
        je suis pour l’echelle mobile des salaires et pour l’échelle mobile du temps de travail cad partage du travail existants entre tous.
        je suis ^pour la mise en chantier immédiats de hopitaux partout dans le pays.
        la formation massive d’enseignants de medecins de personnels soignants.
        je suis surtout pour la prise en compte immédiate des besoins des plus démunis.
        je suis pour le pouvoir au peuple pour le peuple et je suis donc pour la dictature du prolétariat

        sous forme d’assemblée du peuple en arme, de la formation des comités de base quartier par quartier, l’election des élus révocable a tout moment et a mandat impératif, sur la base d’un salaire équivalent au salaire moyen d’un ouvrier.
        je crois que j’arrête pour aujourd’hui sur le sujet mais il y a encore à dire.

        alors quand tu m’écris «  »tu sembles aimer servir la finance et les américains ou bien ton clavier à vrillé 

        «  »«  » je ne vois pas pourquoi !
        je pense que tu devrais jeter un oeil sur ce que j’ai pu écrire à présent avant de dire ces énormités.
        si tu n’as pas compris ce que je suis certains ont compris
        les dugué, christophech et tous les autres cloportes qui me pourchassent littéralement tels les Lugsama —titi— dach— pemile —ait peapea—velosolex—jakem—assezdesbonim—pioupiou2—GoldoBlack —LOST on Earth —Mozart


      • chapoutier 13 février 2023 20:40

        @CYRUS
        oui mais c’était avant
        il y avait de l’honneur et de la fierté
        Aujourd’hui il y a de l’orgueil de la lâcheté de la bassesse et de la cocaine.
        avant c’était plutot mourir debout que vivre a genoux
        aujourd’hui c’est plutôt vivre à genoux que se battre


      • Samy Levrai samy Levrai 13 février 2023 21:49

        @chapoutier
        Je te provoquais car comme moi tu veux rendre le pouvoir au peuple ( je me moque de ce que mon peuple choisira après ( dictature du prolétariat, monarchie, république,...), si c’est son choix ) et cela ne peut être fait qu’après le FREXIT complet.
        L’UE et l’euro sont exclusivement au service de la finance ( anglo saxonne ), y rester revient à les servir.


      • Samy Levrai samy Levrai 13 février 2023 22:38

        @chapoutier
        Je te lis régulièrement et n’ai pas beaucoup de désaccords ( je n’en vois pas en fait ), je veux que l ’Etat soit au service du plus faible d’entre nous, qu’il serve ses citoyens, comme toi.


      • chapoutier 14 février 2023 04:58

        @samy Levrai
        et j’en ai de meme à ton égard
        je vois souvent tes contributions et je suis d’accord
        c’est pourquoi je ne comprenais
        bon je saisis l’occasion de dire que je ne comprends pas que toi comme beaucoup d’autres ici ne propose jamais d’articles en modé ?


      • Samy Levrai samy Levrai 14 février 2023 09:13

        @chapoutier
        Je suis militant UPR, j’ai un métier que je néglige un peu à cause de cela ( la politique...) si je me prends en plus des obligations comme écrire des articles, je risque de ne plus faire grand chose de ce qui me nourrit, j’ai encore quelques années à faire et je risque de me perdre...


      • VDob 14 février 2023 17:51

        @chapoutier
        C’est le problème des socialistes, ça. Vous partez toujours la fleur au fusil avec de grands projets et de belles intentions, et ça finit toujours de la même façon : la bureaucratie et les petits copains façon Joseph Djougachvili...
        « L’enfer est pavé de bonnes intentions », comme on dit.
        Très beau discours de Jaurès, ceci dit.


      • Hervé Hum Hervé Hum 15 février 2023 13:30

        @VDob

        « L’enfer est pavé de bonnes intentions », comme on dit.


        sauf un détail, c’est le diable lui même qui pave l’enfer de bonnes intentions, car on attire pas les mouches avec du vinaigre !

      • chapoutier 14 février 2023 14:55

        hier le ministere des affaires étrangères invitait les Français à quitter la Bielorussie de toute urgence

        aujourd’hui l’espace aérien moldave vient d’être fermé. Sans explication.


        • chapoutier 14 février 2023 20:53

          « L’armée russe va détruire 30 000 mercenaires étrangers combattant aux côtés de l’Ukraine » a déclaré l’ex-conseiller du chef du Pentagone, le colonel Douglas McGregor.

          « Bientôt, nous assisterons à une purge. Aucune quantité d’armes que nous y mettrons ne changera le cours des événements. Trente mille étrangers dans les rangs de l’armée ukrainienne ne feront aucune différence. Ils seront tous bientôt détruits lors des événements à venir » a-t-il dit.


          • chapoutier 14 février 2023 20:54

            LES APPELS AU DÉMEMBREMENT DE LA RUSSIE SONT DE PLUS EN PLUS NOMBREUX.

            « L’Empire russe a été créé par des Ukrainiens, des Français et des Allemands, et maintenant nous devons décider ensemble quoi en faire plus loin ».

            Déclaration de l’un des dirigeants de la maison de fous qu’est devenue l’Ukraine, le ministre des Affaires étrangères Kuleba.

            Et ils s’attendent à quoi de la part de la Russie avec ce genre d’intelligente déclaration ?


            • Jean Keim Jean Keim 15 février 2023 08:15

              Si un homme seul ne veut pas la guerre, rien ne pourra l’empêcher, mais si collectivement nous la refusons, elle ne pourra pas avoir lieu.

              En 1914, la duperie a eu raison de la solidarité internationale du prolétariat, les politiques de chaque pays ont fait vibrer la corde nationaliste en exigeant des ouvriers qu’ils mettent de côté leurs convictions et qu’ils acceptent de défendre leur patrie en faisant la guerre contre un ennemi désigné.

              Il est vraisemblable que la guerre 14-45 trouve notamment son origine dans la réaction des nantis face à la peur d’une fraternité prolétarienne.

              La guerre permet également à ceux qui la fomentent de faire des profits extraordinaires.


              • Hervé Hum Hervé Hum 15 février 2023 14:51

                @Jean Keim

                eh oui, ces deux guerres ont prouvés que la nation n’est pas le cadre de libération, liberté et de justice, mais son contraire, le plus sûr moyen d’asservissement et d’injustice. Et de l’oublier, les élites actuelles auraient pu en payer le prix, mais ils ont de la chance, ceux qui affirment vouloir se libérer de cette élite mondiale s’en remettent à ceux qui se veulent leur élite nationaliste et donc, de les assurer de leur propre servitude volontaire.

                Bref, leur but n’est pas la liberté et la justice, mais de choisir leur maître qu’ils veulent national plutôt que pseudo mondialiste.


              • Hervé Hum Hervé Hum 15 février 2023 10:18

                Jaurès a aussi écrit sur la nation

                Elle n’est pas le but ; elle n’est pas la fin suprême. Elle est un moyen de liberté et de justice. Le but, c’est l’affranchissement de tous les individus humains. Le but, c’est l’individu. Lorsque des échauffés ou des charlatans crient : “La patrie au-dessus de tout”, nous sommes d’accord avec eux s’ils veulent dire qu’elle doit être au-dessus de toutes nos convenances particulières, de toutes nos paresses, de tous nos égoïsmes. Mais s’ils veulent dire qu’elle est au-dessus du droit humain, de la personne humaine, nous disons : Non. Non, elle n’est pas au-dessus de la discussion. Elle n’est pas au-dessus de la conscience. Elle n’est pas au-dessus de l’homme. Le jour où elle se tournerait contre les droits de l’homme, contre la liberté et la dignité de l’être humain, elle perdrait ses titres. [...] La patrie n’est et ne reste légitime que dans la mesure où elle garantit le droit individuel. Le jour où un seul individu humain trouverait, hors de l’idée de patrie, des garanties supérieures pour son droit, pour sa liberté, pour son développement, ce jour-là l’idée de patrie serait morte. 



                Eh bien en ce qui me concerne, ce jour là est arrivé depuis quelque temps déjà...


                • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 15 février 2023 10:33

                  @Hervé Hum
                   
                  « Le jour où un seul individu humain trouverait, hors de l’idée de patrie, des garanties supérieures pour son droit, pour sa liberté, pour son développement, ce jour-là l’idée de patrie serait morte.  » Jaurès, si l’on vous croit sur parole.
                   
                  Vous ajoutez :’’ Eh bien en ce qui me concerne, ce jour là est arrivé depuis quelque temps déjà...’’
                    >
                  Ah bon ? Vous avez trouvé hors de la patrie des garanties supérieures ? J’aimerais bien savoir où !!!


                • Hervé Hum Hervé Hum 15 février 2023 13:23

                  ce n’est pas moi qu’il faut croire sur parole, mais le site d’où j’ai recopié la citation, c’est à dire www.jaures.eu, qui serait tiré d’un article « socialisme et liberté » du 1Er décembre 1898 paru dans « la revue de Paris ».

                  Si vous ne croyez pas la parole du rédacteur du site, libre à vous de faire vos propres recherches !

                  Sinon, en dehors de la patrie, où donc pourrais je trouver des garanties supérieures à votre avis ?

                  Cela dit, à l’intérieur d’une nation, l’individu trouve t’il meilleure garantie à sa propre liberté auprès de son entourage ou bien des institutions de la nation ?

                  En causalité à laquelle obéit la réalité, un principe est fondamentalement (c’est à dire dans ses conditions d’existence) invariant quelle que soit l’échelle ou le domaine auquel on l’applique, seule sa forme change et d’autant plus radicalement qu’il y a changement d’échelle ou de domaine, mais fondamentalement, un principe est invariant, immuable. Bref, ce qui vaut à l’intérieur d’une nation, vaut à l’échelle supérieure qu’est le monde. 



                • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 15 février 2023 13:39

                  @Hervé Hum
                   
                   ce n’est pas le passage attribué à Jaurès qui m’interpelle, c’est l’interprétation que vous en faites, qui sous entend que vous auriez trouvé mieux ailleurs que dans la nation)
                   
                  Je suppose que vous vouliez dire que l’on n’y trouve plus rien de mieux qu’ailleurs.


                • Hervé Hum Hervé Hum 15 février 2023 14:42

                  @Hervé Hum

                  ne supposez rien, contentez vous de lire, c’est à dire, que le monde est mieux que la nation.

                  Je me suis abstenu de commenter le texte de Jaurès, car il me faudrait lire tout l’article en question avant d’apporter la moindre critique. Ceci, parce qu’avant d’être le cadre éventuel de libération et de justice, la nation est le cadre de l’asservissement aliénation et c’est toujours ce cadre là qui domine les nations et c’est justement le cadre supérieur du monde qui pousse plus ou moins les dirigeants ou maîtres des nations à accorder plus de liberté et de souci de justice. Ceci parce que, hors du regard d’autrui celui qui domine peut asservir, violer, réduire en esclavage autant qu’il le veut ceux qui sont sou son emprise. Donc, de la prison des citoyens où la justice est affaire d’arbitraire selon les codes moraux ou/et éthique des maîtres de la nation en question.

                  De fait, si la violence, la privation de liberté et l’arbitraire du maître des lieux s’impose dans un cadre familial ou communautaire, le garant de votre libération peut être les institutions de la nation, sauf si ces mêmes institutions sont le garant de la liberté de domination parce que les maîtres des lieux au niveau national sont eux mêmes des bourreaux.

                  Bref, la nation n’est pas plus le cadre de la liberté et justice que le cadre familial. Vous me direz que c’est vrai aussi pour le cadre mondial, sauf un détail, son échelle ne se trouve pas au même niveau que les nations, il est au dessus et de ce fait ne peut exister que sous la condition expresse de ramener la liberté au niveau de l’individu, au delà donc de la nation.

                  Autrement dit, le cadre du monde renvoi directement à l’individu, alors que le cadre des nations renvoi uniquement à celui de ceux qui en sont les maîtres et de fait, ne font que parler de leurs relations entre eux et interdisent ou réduisent (autant que le permet ce cadre inférieur) les libertés individuelles des citoyens vivant sous leur domination.

                  Voilà pourquoi les dirigeants qui affirment vouloir la mondialisation jouent les pompiers pyromanes, parce que le but n’est pas véritablement la mondialisation, mais la poursuite du système capitaliste fondé sur le rapport de domination, nécessaire à l’exploitation du mérite d’autrui à son profit.

                  Le système capitaliste actuel ne peut pas résister à la mondialisation réelle, il lui faut au moins deux forces opposés, même de manière factice, car c’est ainsi que peut se justifier l’état d’urgence permanent, en aucun cas une crise sanitaire le permet, car il s’agit là d’un ennemi commun à tous et non pas des uns contre les autres.


                • Jean Keim Jean Keim 16 février 2023 12:03

                  Deux citations, une brève et une longue du radieux Jean Jaurès :

                  << Donner la liberté au monde par la force est une étrange entreprise pleine de chances mauvaises. En la donnant, on la retire. [L’armée nouvelle (1910)] >>

                  << ... Le droit révolutionnaire bourgeois a affranchi la personnalité humaine de bien des entraves ; mais en obligeant les générations nouvelles à payer une redevance au capital accumulé par les générations antérieures, et en laissant à une minorité le privilège de percevoir cette redevance, il frappe d’une sorte d’hypothèque au profit du passé et au profit d’une classe toute personnalité humaine. Nous prétendons, nous, au contraire, que les moyens de production et de richesse accumulés par l’humanité doivent être à la disposition de toutes les activités humaines et les affranchir. Selon nous, tout homme a dès maintenant un droit sur les moyens de développement qu’a créés l’humanité. Ce n’est donc pas une personne humaine, toute débile et toute nue, exposée à toutes les oppressions et à toutes les exploitations, qui vient au monde. C’est une personne investie d’un droit, et qui peut revendiquer, pour son entier développement, le libre usage des moyens de travail accumulés par l’effort humain. Tout individu humain a droit à l’entière croissance. Il a donc le droit d’exiger de l’humanité tout ce qui peut seconder son effort. Il a le droit de travailler, de produire, de créer, sans qu’aucune catégorie d’hommes soumette son travail à une usure et à un joug. Et comme la communauté ne peut assurer le droit de l’individu qu’en mettant à sa disposition les moyens de produire, il faut que la communauté elle-même soit investie, sur ces moyens de produire, d’un droit souverain de propriété. [Le socialisme et la vie (1901)] >>.


                  • Hervé Hum Hervé Hum 16 février 2023 14:10

                    @Jean Keim

                    belles citations, mais la 2ème souffre de deux biais rédhibitoires

                    Le premier étant de parler du travail comme un droit alors qu’il s’agit d’un devoir. Le droit étant de percevoir le fruit de son travail et non le travail en lui même qui est fondamentalement un devoir envers la communauté et ne peut pas être un droit. Ceci car toute production de richesse est le fait de l’activité humaine, étant donné que seul l’humain peut percevoir un salaire, mais pas un animal et encore moins une machine. Le droit dont parle Jaurès n’est donc pas le travail, mais le salaire décent, car travailler sans salaire ou un salaire juste suffisant à maintenir sa force de travail, tout le monde peut en avoir, mais avec un salaire décent c’est beaucoup plus rare !

                    Le second étant de parler de propriété là où elle ne peut pas exister, car dès lors où c’est toute la communauté qui est investie des moyens de produire, la notion même de propriété n’a plus de sens (sinon vis à vis des autres communautés), étant remplacée par celle de responsabilité. Comprendre que la propriété n’a de sens que pour l’impôt qu’elle permet de prélever sur le travail de ceux qui y sont soumis, mais dès lors où le profit du travail est répartie dans toute la communauté en fonction du mérite personnel, alors, la propriété est vidée de sons sens et n’existe plus de fait à l’intérieur de la communauté, mais reste valide tant que perdure la compétition entre les communautés, donc, toujours dans une relation extérieure telle que les nations entre elles qui est le stade ultime de la propriété privé.

                    Mais encore une fois, une société structuré selon la division du travail et de l’activité productrice, la propriété ne peut être abolie que si elle est remplacé par une valeur qui lui est au moins égale et il n’y a que la responsabilité qui réponde à cette exigence. Sous condition que la responsabilité soit définie comme la capacité de répondre de ses droits et devoirs envers autrui (JAMAIS envers soi même !)


                  • Jean Keim Jean Keim 16 février 2023 18:45

                    @Hervé Hum

                    Relisez bien la plus grande des 2 citations, elle va dans votre sens.

                    En substance et selon Jaurès, tout homme a dès maintenant un droit sur les moyens de développement qu’a créés l’humanité.


                  • Hervé Hum Hervé Hum 17 février 2023 10:58

                    @Jean Keim

                    Jaurès était un honnête homme, aucun doute là dessus, mais cela ne signifie pas qu’il ne se trompait pas. Ce qui vaut pour tout le monde !

                    Comme je l’ai suffisamment écrit avec mes articles portant sur la responsabilité, la noblesse fondait la justification de sa domination par son devoir à défendre le royaume, devenu par la suite la nation sous la bourgeoisie qui se fonde sur le droit pour justifier de sa propre domination comme vecteur de richesse ou domination économique.

                    Bref, le citoyen qui vit du fruit de son travail et qui donc n’est ni noble ni bourgeois, ne peut se fonder que sur l’équilibre entre droit et devoir et qui fonde le principe de responsabilité citoyenne.

                    S’ il est vrai qu’à l’époque de Jaurès il fallait marteler sur les droits des travailleurs pour rééquilibrer face au devoirs auxquels ils étaient contraints par la bourgeoisie, ce n’est plus le cas aujourd’hui, où le citoyen qui se veut responsable ne peut pas s’appuyer sur ses droits seuls, mais sur l’équilibre entre droits et devoirs. Sans cela, rien ne pourra changer et l’effondrement sera inévitable et d’autant plus destructeur que le refus ou déni sera profond.

                    La réalité obéit à la causalité et nul ne peut s’en affranchir en dehors de son propre imaginaire, donc, où il n’y a de choix que de se plier aux lois de la causalité pour rester dans la réalité ou bien de renoncer à la réalité et d’exister que dans son propre imaginaire. Cela vaut autant pour un humain que pour un extraterrestre ou encore un Dieu tout puissant, car rien ne peut être au dessus de la causalité dans la réalité, sauf dans l’imaginaire qui existe en tant que tel mais en relation directe avec la réalité....


                  • Jean Keim Jean Keim 18 février 2023 14:33

                    @Hervé Hum

                    Dans le monde tangible, que nous percevons avec nos sens et notre intellect, il semble qu’effectivement la causalité soit de mise, elle s’exprime dans un continuum d’espace-temps, avec quand même un hiatus, dans une chaîne de cause à effet, il faut une cause première.

                    Il faut également ne serait-ce qu’envisager que c’est notre intellect qui élabore les théories qui décrivent notre monde, de ce fait il n’y rien de véritablement définitif car la pensée sera toujours limitée par ce qu’elle connaît... et c’est sur elle que s’appuie la raison.


                  • chapoutier 16 février 2023 14:27
                    Des avions de l’OTAN tentent d’intercepter un ballon au large des côtes de Roumanie

                    • chapoutier 20 février 2023 17:30

                      pour le moderateur qui prétend que mon article en modération est une trahison

                      et qui laisse anonymement ce message ci-dessous, je lui dirais qu’il faut savoir garder ses nerfs, et peut-il m’informer la date de la déclaration de guerre de la France à la Russie. Bien sur je crois la prose de l’anonyme et il ne s’en sort pas grandi. si nous sommes en guerre mais que faites ici allez donc vous battre au front

                      Ewert n’est pas un universitaire allemand, il se présente comme docteur en histoire. L’article est un moment de trahison, ce n’est pas une opinion mais une propagande servant l’ennemi contre lequel nous sommes en guerre et qui est l’auteur d’atrocités innommables. Il n’a pas sa place dans le journalisme citoyen. Il repose sur des sources non fiables.

                      si vous aviez cherché des infos vous auriez trouvé, mais vous n’etes bon qu’a la délation comme vos ancetres du temps de Vichy

                      Michael Ewert, Dr.

                      Service consultatif académique depuis 1995, Munich, Allemagne

                      Littérature allemande moderne - DaF (discipline) - Littérature allemande moderne - Allemand langue étrangère (domaine d’enseignement)

                      Adresse : Ludwig-Maximilians-Univ. Munich - Institut d’allemand comme langue étrangère - Ludwigstr. 27/I - 80539 Munich

                      docteur phil., académie. Conseiller principal à la LMU Munich, a étudié l’allemand, l’histoire et les sciences politiques à Cologne et à Marburg/L., conférencier invité en Pologne, au Kirghizistan et en Thaïlande, deuxième président de la Georg Forster Society et co-éditeur des Georg Forster Studies, membre du conseil d’administration de la Goethe-Gesellschaft de Munich , de la Theodor Fontane Gesellschaft (de 2002 à 2012) et membre du comité de rédaction de Fontane Blatter , nombreuses publications sur la littérature du XVIIIe au XXIe siècle.

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