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Accueil du site > Tribune Libre > Prédiction basée sur la fin de la guerre en Ukraine. Les vrais (...)

Prédiction basée sur la fin de la guerre en Ukraine. Les vrais protagonistes et enjeux d’ordre planétaire dans la guerre

 Tout humain que nous sommes doit tenter, doit s’efforcer de comprendre comment l’Occident et la Russie en sont arrivés à la guerre via l’Ukraine ? Qui pouvait s’imaginer que la Russie qui avait amassé 150 000 hommes allait envahir, le 24 février 2022, l’Ukraine ? Malgré l’annonce répétée du président américaine d’une invasion imminente de l’Ukraine par la Russie, il faut le dire, personne n’y croyait réellement. La pensée allait plus à une tactique de pression, à une invasion partielle limitée à la région du Donbass puisque les deux républiques séparatistes de Donetsk et Lougansk ont été reconnus officiellement des « républiques indépendantes » par la Russie qu’à une invasion de grande envergure qui est en train de changer l’équilibre géostratégique en Europe, affectant inévitablement l’équilibre de puissance mondiale.

Aujourd’hui, la guerre se poursuit à l’Est et au Sud de l’Ukraine ; malgré les bombardements, la forte défense de l’armée ukrainienne tient, et même remporte quelques succès, en libérant plusieurs localités dans cette région de guerre. Au point que le président russe Vladimir Poutine a décrété, le 21 septembre 2022, une mobilisation partielle de 300 000 hommes.

Et la situation de guerre est très mal vécue en Ukraine, on fait état que plus de 10 millions d’Ukrainiens ont été déplacés par les destructions de guerre, dont une grande partie a trouvé refuge auprès des pays européens frontaliers de l’Ukraine. Une autre partie s’est dirigée en Europe de l’Ouest jusqu’aux États-Unis. Une guerre inexorable progresse en Ukraine ; des pertes qui se comptent en milliers de vies humaines et qui concernent enfants, femmes, vieillards et pas seulement des soldats.

Des destructions en vies humaines et en villes qui rappellent l’invasion de l’Union soviétique, en 1941, par l’Allemagne nazie, bien sûr sans aucune équivalence, à l’époque, 3 millions de soldats allemands étaient alignés contre l’URSS, de plus soutenus par 650 000 hommes issus des pays alliés de l’Allemagne nazie dont l’Italie, la Finlande… Aujourd’hui, c’est complètement différent avec les armes nucléaires où le facteur humain joue beaucoup moins.

Une autre guerre beaucoup plus proche, la guerre civile qui s’est internationalisée a détruit une grande partie des villes syriennes ; plus de 6 millions de Syriens ont été déplacés par le conflit dont une partie a fui à l’étranger.

Étrangeté de la marche du monde, ce qui était inimaginable en Europe, avec le déploiement de l’OTAN en Europe, et même si l’Ukraine n’en faisait pas partie, la promesse de son intégration aurait dû faire reculer tout adversaire, y compris la Russie. Or, ce qui est incroyable, la Russie ne l’entendait pas de cette oreille, et, faute que des exigences stratégiques adressées à l’OTAN, et donc à l’Europe et aux États-Unis, n’ont pas été satisfaites, la Russie n’a pas hésité et a envahi l’Ukraine.

Depuis une guerre atroce se déroule en Ukraine. Et malgré l’avalanche de sanctions occidentales, la Russie poursuit son plan d’invasion. Cependant relevons une phrase que le président Vladimir Poutine avait ajouté lors d’une déclaration publique : « Ces sanctions qui sont mises en place, cela s'apparente à une déclaration de la guerre », a estimé Vladimir Poutine. « Mais Dieu merci, on n'en est pas encore arrivé là », a-t-il ajouté. (1) 

On doit comprendre que dans ce « Mais Dieu merci, on n'en est pas encore arrivé là », les sanctions occidentales s’apparentant à une déclaration de guerre, la guerre pourrait s’étendre aux autres pays d’Europe. Et, force de dire, la Russie, en procédant à l’invasion de l’Ukraine, a certainement, dans son plan de guerre, intégré tous les cas de figure de guerre qui pourraient survenir. L’objectif de l’armée russe comme d’ailleurs est l’objectif de toute armée qui entre en guerre est de s’assurer que ses objectifs soient atteints. Le problème avec la Russie est qu’elle est la deuxième puissance nucléaire au monde ; elle est pratiquement à parité sur le nombre d’ogives nucléaires avec les États-Unis.

Dès lors, il est clair que toutes les options de guerre contre l’Ukraine et ses alliés ont été étudiées conjointement entre l’état-major russe, les politiques et ceux qui ont la charge de l’économie russe, et le dernier mot revient évidemment à la défense et au Conseil de sécurité de la Fédération de Russie qui prennent en considération le politique, l’économique et les forces armées de l’État russe et ceux de l’adversaire et ses alliés. Pourquoi le Conseil de Sécurité et la Défense russe ? Parce que ce sont eux à qui reviennent la décision et la charge des opérations de guerre, et le suivi des événements face à la puissance de l’OTAN et la puissance américaine.

L’OTAN regroupe 30 pays dont 12 pays de l’Europe de l’Ouest, les États-Unis, le Canada, l’Islande, la Turquie, et 14 pays de l’Europe de l’Est (l’ex-aire soviétique). Et, au sein de l’OTAN, ce sont les États-Unis qui sont le vrai pilier de l’OTAN, ce qui signifie que la Russie vise avant tout ce que sera la réponse des États-Unis sur la guerre en Ukraine et bien entendu aussi la réponse des principaux pays de l’Otan, au niveau européen, essentiellement les deux membres européens du Conseil de Sécurité de l’ONU, la France et le Royaume-Uni, et l’Allemagne, première puissance économique de l’Union européenne.

Néanmoins, sur l’issue de la guerre en Ukraine, la guerre se joue essentiellement entre les États-Unis et la Russie. Si, par exemple, les États-Unis décidaient de mettre fin à la guerre, en décidant, par exemple, de diminuer d’armer l’armée ukrainienne, ou en intimant à Kiev d’entamer des pourparlers avec la Russie, pour mettre fin à la guerre, l’Ukraine ne peut refuser, elle se conformera à son principal soutien.

Et c’est la raison pour laquelle les pays européens agissent à leur guise dans leurs contacts téléphoniques avec Moscou, ou, dans leurs déclarations. Leur poids est plus d’ordre médiatique. Que ce soit de la part du président français ou du chancelier allemand Olaf Scholtz pour garder le contact avec le président russe Vladimir Poutine, le but visé dans ces contacts directs et la crainte du risque que le conflit russo-ukrainien dérape et se transforme en une confrontation Russie-OTAN. Et c’est une réalité, le risque de dérapage est omniprésent, la menace de recourir à l’arme nucléaire a été plusieurs fois brandi par la Russie.

Aussi peut-on dire que le risque d’extension du conflit existe ; au cas où la guerre toucherait un pays d’Europe, membre de l’OTAN ? Que sera alors la réponse à la Russie si les forces de l’Otan viennent à intervenir en Ukraine, et donc affrontent la Russie, pourront-ils renverser l’équilibre des forces ? Il est évident que toute la puissance de l’OTAN, dont la principale force relève des États-Unis, chercherait à contrer la puissance russe.

Une telle situation de guerre en Ukraine qui se serait étendue à l’Europe et à la Russie changera alors fondamentalement la guerre. La Russie, dans son plan d’invasion, a étudié en détail tous les cas de guerre qui pourraient se présenter. Et, dans l’atteinte de ses objectifs, en Ukraine, il est certain qu’elle ne reculera pas parce qu’une défaite face à l’Occident est inacceptable pour la Russie ; il est clair qu’il en va de même pour les États-Unis.

Il faut aussi se rappeler qu’en Syrie, l’intervention de l’armée russe, à partir de fin septembre 2015, a remis en cause toute la stratégie de l’Europe et des États-Unis pour renverser le président Bachar el-Assad. De même, vingt années de guerre en Afghanistan se sont terminées en catastrophe pour les États-Unis et l’OTAN. Une déroute pourtant pour les forces occidentales à l’été 2021, et malgré ces échecs, l’Occident n’a pas tiré des leçons. On lit dans le journal Le Monde, du 4 septembre 2021, un article dans le titre « Après la débâcle en Afghanistan, l’OTAN à l’heure des doutes » est très révélateur du scepticisme qui prévaut sur le poids de la puissance occidentale tant en Europe que sur l’OTAN :

 « Le retrait des troupes américaines n’a jamais été vraiment débattu entre alliés, alors que 1 100 soldats allemands, 800 britanniques et 750 italiens étaient encore présents.

Certaines relectures sont cruelles, comme celle de la longue déclaration commune des ministres des affaires étrangères de l’OTAN réunis le 14 avril, consacrée à l’Afghanistan, ce pays où l’Organisation transatlantique était présente depuis les attentats anti-américains de 2001. Il s’agissait, cette fois, d’acter le retrait des forces internationales à la suite de l’accord de Doha, signé, en février 2020, par les Etats-Unis et les talibans. […]

Vingt années de présence continue dans le pays n’auraient donc pas permis de jauger l’état exact des forces en présence, de mesurer l’échec patent du nation building, la reconstruction d’un Etat défaillant. Ni même d’estimer la faiblesse d’une armée et d’un appareil sécuritaire formés, à coups de milliards de dollars, depuis 2015, dans le cadre de la mission Resolute Support de l’Alliance atlantique.

En juin, une semaine avant un sommet des chefs d’Etat et de gouvernement qui devait, à Bruxelles, confirmer la décision du retrait des troupes, Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’organisation, était à Washington pour rencontrer le président Joe Biden. A cette occasion, il ne formulait, semble-t-il, aucune objection au retrait envisagé, qui n’avait pourtant jamais été vraiment débattu entre alliés.

Impréparation générale

Lors d’une réunion des ministres de la défense, en février, la délégation américaine avait en effet soutenu qu’elle n’était « pas prête » pour cette discussion, qui, finalement, n’aura jamais lieu, laissant les Européens à leurs questions, alors que 1 100 soldats allemands, 800 britanniques et 750 italiens, notamment, étaient encore présents en Afghanistan. Le mantra otanien « in together, out together » – « tous ensemble au début, tous ensemble à la fin » – avait, apparemment, vécu. » (2)

Bien avant cette situation lamentable vécue pat les forces américaines et de l’Otan, après 20 années de guerre en Afghanistan, le président français Emmanuel Macron, dans une déclaration publique, jugeait l'OTAN obsolète. Et cette déclaration, comme l’écrit la chaîne de télévision française d’information internationale en continu, France 24, le 8 novembre 2019, soit une année et huit mois avant la débâcle américaine et de l’OTAN, en Afghanistan.

« Le président français Emmanuel Macron a dressé, jeudi, un tableau sombre de l'OTAN, déplorant notamment le comportement de la Turquie en Syrie. Au passage, il a également plaidé pour une « Europe de la défense ».

Déplorant le manque de coordination entre les États-Unis et l'Europe mais aussi le comportement unilatéral de la Turquie en Syrie, le président français Emmanuel Macron a jugé l'alliance en état de « mort cérébrale » dans un entretien publié jeudi 7 novembre dans l'hebdomadaire britannique The Economist. 

Un jugement qui s'explique d'abord par la méfiance croissante de la France envers les États-Unis, comme le souligne notre journaliste, Baptiste Fallevoz. Si la relation transatlantique était autrefois la force de l'OTAN, les paroles et les actes de Donald Trump n'ont que fait que détériorer l'alliance. Le retrait d’une grande partie des forces américaines en Syrie ont laissé le champ libre à une offensive turque contre les forces kurdes. Une décision américaine qui a été prise sans aucune coordination, souligne Emmanuel Macron. » (3)

Précisément, à la lecture des événements récents qui se sont opérés au Moyen-Orient et en Asie centrale, en 2021, on comprend pourquoi la Russie a imposé ses exigences à l’Occident, concernant son proche-immédiat de ses frontières. Une prise de conscience du pouvoir russe dans leur nouvelle position géostratégique qui est à lier à la sécurité de leur environnement frontalier, au recul de l’OTAN et surtout le reflux de la puissance militaire des États-Unis sur pratiquement tous les théâtres de guerre qu’ils mènent dans le monde.

Le rapport des forces dans les théâtres de guerre au Moyen-Orient est sans commune mesure entre les armements dont disposaient les forces de la coalition internationale (OTAN) et l’armée américaine et ceux des forces autochtones des régions envahies qui ont lutté contre l’occupant. Des décennies de guerre pour se terminer par une débâcle militaire occidentale.

Ce que l’on doit souligner sur l’échec des plans occidentaux dans leur objectif de domination, c’est que les peuples qui les ont combattu, que ce soit, dans les années 1960-1970, au Vietnam, ou plus récemment, en Irak, en Syrie, en Afghanistan et ailleurs, le processus est le même ; ces peuples aidés par les puissances adverses ont une combativité et une patience qui n’est pas la même que celles des forces de l’occupant malgré le fort décalage dans les armements. C’est précisément cette « force de résistance à toute épreuve » des peuples envahis et « aidés par les puissances adverses », essentiellement à l’époque par l’ex-Union soviétique puis la Russie, héritière de l’URSS, et la Chine, qui a fini par affaiblir la puissance occupante et in fine la pousser à dégager ses forces des théâtres de combat et battre en retraite. D’autant plus que l’absence de résolution du conflit armé, les facteurs stratégiques s’éternisant dans la durée et sans issue, l’absence de gains politiques et militaires, ont amené la puissance occupante à prendre conscience de son échec stratégique.

On comprend dès lors que tous ces facteurs qu’ont vécus les États-Unis et l’OTAN dans leurs guerres passées ne peuvent qu’être pris en compte par l’état-major de l’armée russe et du pouvoir politique russe, et donc l’invasion de l’Ukraine a été mûrement réfléchie. Surtout que l’enjeu pour la Russie porte sur la « situation sécuritaire immédiate à ses frontières », ce qui impacte son aire d’influence stratégique en Eurasie occidentale, d’une part, et des populations qui vivent dans les régions du Donbass (Donetsk et Lougansk), en majorité d’origine russe, « doivent être protégés », d’autre part.

La situation n’est pas comparable, comme dans les années 1980, lorsque l’Union soviétique avait envahi l’Afghanistan, et après pratiquement une décennie de guerre, elle s’est retirée, laissant un pays dans la désolation, un pays en ruine ; l’URSS ayant cependant enregistré un échec magistral en Afghanistan, un échec qui l’a marqué et, dans un certain sens, a concouru à son éclatement, en décembre 1991, n’a pour autant amoindri l’État russe qui a hérité tous les arsenaux nucléaires, ; la Russie reste pratiquement à parité avec les États-Unis sur le nombre de lanceurs et le nombre d’ogives nucléaires. Les États-Unis et la Russie détiennent les plus gros stocks d’armes nucléaires du monde. On comprend le danger que représentent les deux superpuissances nucléaires mondiales pour l’humanité.

Selon les estimations de la Federation of American scientists (FAS) pour l'année 2022, la Russie détiendrait au total 5 977 ogives nucléaires. Conjointement avec les États-Unis (5 428 armes nucléaires disponibles), elle possède 90 % des armes nucléaires mondiales. Donc loin des 10% que représentent les stocks cumulés de la Chine, de la France et du Royaume-Uni auxquels il faut ajouter les stocks de l’Inde, du Pakistan, de la Corée du Nord et d’Israël.

Après ce bref exposé sur les théâtres de guerre dans les autres régions du monde et la position spéciale des États-Unis et de la Russie dans ces guerres, en tant que détenteurs des plus grand stocks d’armement nucléaire, et donc, par leur politique à l’échelle planétaire, conditionne la paix mondiale, qu’en est-il de cette guerre en Ukraine ? Une guerre qui oppose, en réalité, les États-Unis à la Russie, les pays européens de l’OTAN, en alliés, ne faisant que suivre la stratégie américaine dans son statut hérité depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. « Première puissance militaire du monde, mais aussi première puissance économique, financière et monétaire du monde, depuis 1945 jusqu’à nos jours ».

Et, les États-Unis sont en fait, le vrai « moteur de l’économie mondiale » par la monnaie qu’ils émettent, le dollar US, se situant au centre du système monétaire international, et aussi et surtout par ses déficits jumeaux (déficit budgétaire et courant). Sans les déficits de la balance budgétaire (déficits publics) et de la balance commerciale avec l’extérieur, et donc une hausse de la dette publique américaine année après année, le monde entier entre en récession. C’est dire l’importance des États-Unis sur le plan économique mondial, ce qui explique aussi les sanctions économiques et financières prises par le Trésor US et ses alliés contre la Russie. Et l’importance que les États-Unis jouent dans les prix du pétrole, en réalité ce sont eux qui décident du prix du baril, ce qui explique les mesures pour plafonner le prix du pétrole russe à l’exportation. Sans passer par les marchés, les grandes Bourses de pétrole se trouvent aux États-Unis pour le WTI et au Royaume-Uni pour le Brent.

Ceci dit, qu’en est-il de la guerre en Ukraine qui va bientôt boucler son onzième mois, et la situation reste toujours floue, toujours bloquée ; tout laisse penser que les combats vont se poursuivre en 2023 ; la guerre ne va pas s’arrêter et chaque camp vise à atteindre ses objectifs. Cependant, pour la Russie comme pour l’Europe et les États-Unis, l’enlisement qui se précise sera de moins en moins porteur. En effet, une situation de blocage et très peu de changement, la ville de Kherson est revenue à l’Ukraine sans combats, les lignes de front ont peu bougé ; la contre-offensive de l’armée ukrainienne même si elle a remporté quelques succès avance très peu ; de même l’armée russe est freinée dans son offensive et rien ne dit que la Russie, ayant atteint ses buts par l’annexion des quatre régions d’Ukraine (Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson), ne cherche pas à aller au-delà de ces territoires annexés, et donc vise à conforter ces nouvelles frontières. En clair « sécuriser les régions » annexés et épuiser l’armer ukrainienne dans les régions limitrophes par des combats comme à Kherson, à Bakhmut et autres localités.

Il est clair que toute la stratégie russe est d’accélérer le processus non pas de reddition de l’Ukraine mais de provoquer l’acceptation de fait les annexions du territoire ukrainien opérées. Ce qui explique les objectifs civils visés par les attaques russes, tels le réseau électrique de l’Ukraine (centrales thermiques et réseau de transformations électriques), les moyens de communication (chemins de fer), les réserves de dépôt de carburant, de munitions. Bref tout ce qui affecte durement l’armée ukrainienne et en même rend la population de plus en plus « morose ». En effet, la population ukrainienne, très affectée par les coupures électriques, le manque d’eau, et tant de difficultés de vie, se trouve confrontée à une guerre difficile, et donc de moins en moins convaincu des buts de la guerre, perdant conviction et foi dans cette guerre.

Précisément, le président ukrainien Volodymyr Zelensky fait tout pour contrecarrer à cette situation de scepticisme par ses apparitions et ses déclarations quasi quotidiennes sur les écrans nationaux et internationaux. Il est clair que le président ukrainien, par son passé d’humoriste, incarne bien cette stratégie qui, en fait, vient se calquer sur la stratégie de puissance des États-Unis dans l’aire eurasiatique.

Rappelons que le président Volodymyr Zelensky, avant son élection à la présidence de l’Ukraine, a été dans son rôle d’acteur principal de Serviteur du peuple, dans une série télévisée humoristique diffusée sur la chaîne 1+1 dans laquelle il a incarné un professeur intègre de lycée. Cette série télévisée l’a fait connaître au grand public, et en lui faisant acquérir une importante notoriété dans son pays, qui est selon tous les observateurs nationaux et internationaux « gangréné par la corruption », lui ont permis de façon inattendue d’accéder à la présidence de la république. En clair, le peuple ukrainien avait soif de justice et de démocratie et son dévolu sur les élections présidentielles est tombé sur cet acteur humoristique.

Il est clair que la Nature a horreur du vide. Par conséquent, tout se tient dans cette nouvelle dynamique de l’histoire où l’Ukraine occupe un « rôle central » dans les dissensions entre les grandes puissances, qui se jouent, ne l’oublions pas, à l’échelle planétaire.

Après les échecs cumulés dans les pays du reste du monde, en particulier au Proche et Moyen-Orient où se trouvent les plus grands gisements de pétrole que toutes les puissances mondiales convoitent, en particulier la triade États-Unis-Chine-Russie qui sont les vrais « meneurs de jeu mondial », les États-Unis qui sont la première puissance mondiale se trouvent acculés, ils n’ont pas de choix sinon de mettre tous les moyens possibles et imaginables pour préserver la partie occidentale de l’Eurasie, du moins la région attenante à l’Europe. Et l’Ukraine, à la limite, comme d’ailleurs la Géorgie, la Moldavie, la Serbie et d’autres pays en Eurasie, la partie proche de l’Europe, sont visés dans cette « politique de containment américaine », c’est-à-dire d’« endiguer » la Russie qui est un allié stratégique de la Chine.

Le « containment » passe par l’absorption de tous les États frontaliers à la Russie, et l’Ukraine constitue un tournant dans cette politique, impactant les rapports stratégiques entre les États-Unis et la Russie. Si l’Ukraine arrive à faire reculer la Russie des régions annexées en 2022, la voie dès lors est libre pour les autres pays de la partie occidentale de l’Eurasie, que sont la Moldavie, la Serbie, la Biélorussie et la Géorgie ; ils pourraient intégrer l’Europe occidentale, devenant à terme membres de l’Union européenne et de l’OTAN.

Une telle situation si elle venait à se réaliser priverait la Russie d’une aire neutre et, ce faisant, « isolerait » stratégiquement la deuxième puissance nucléaire du monde. On comprend dès lors que la situation en Ukraine, sur le plan stratégique à l’échelle eurasienne et mondiale, est inacceptable pour la Russie. Les enjeux dépassent largement la guerre en Ukraine, et l’invasion de l’Ukraine par la Russie qui s’est appuyée sur les communautés russophones d’origine russe dans la région du Donbass n’est en fait qu’une lucarne stratégique, que la partie apparente de l’iceberg du conflit russo-américain ; ce qu’on appelle agression russe contre l’Ukraine comme d’ailleurs les annexions opérées dans le sud-Est de l’Ukraine ne sont que les réponses de la Russie pour se prémunir contre l’endiguement américain qui s’opère par la voie de l’« absorption progressive » des États de l’Eurasie occidentale. L’Ukraine, la Moldavie, la Géorgie, la Serbie, la Biélorussie sont dans la stratégie US, les membres potentiels de l’Union européenne et de l’OTAN.

Et cette politique d’endiguement a commencé depuis l’éclatement de l’URSS en décembre 1991 ; l’absorption en 2004 de dix États de l’Europe centrale et de l’Est (Pologne, République tchèque, Hongrie, Slovaquie, Slovénie, Lettonie, la Lituanie, l'Estonie, Malte et Chypre) explicite cette politique de création d’un bloc occidental massif face à la Fédération de Russie et la Chine. Comme l’attestent les élargissements de la Roumanie et la Bulgarie à l’Union européenne, en 2007 ; la Croatie en 2013 ; l’Ukraine par la Croatie. Et tous les pays de l’ex-aire soviétique sont devenus de facto membres de l’OTAN.

En 2014, c’était le tour de l’Ukraine, et la révolution de Maïdan qui a renversé le régime corrompu et pro-russe de Viktor Ianoukovitch et place à la tête de l'Ukraine un gouvernement favorable au rapprochement avec l'ouest ne s’est pas passé comme cela a été « planifié » par l’Occident, et on doit entendre qu’elle relève surtout des États-Unis dans cette « politique de containment d’un nouveau mode, par absorption des États avec cette stratégie alléchante, la promotion de la démocratie, de la liberté pour les peuples » alors que se joue en réalité une guerre sourde pour le leadership mondiale, la domination du monde, entre les trois grands. Tant du côté occidental, les États-Unis et ses alliés, l’Union européenne, l’Australie, le Canada, le Japon et la Nouvelle-Zélande, que du côté des puissances adverses, essentiellement la Russie et la Chine qui prônent un monde multipolaire.

 On comprend sur ce qui s’est passé ensuite, avec la révolution de Maïdan, l’annexion de la Crimée par la Russie, en mars 2014 ; les régions du Donbass (oblast de Donetsk et oblast de Lougansk) où vivent des communautés russophones et russophiles importantes se sont, à leur tour, autoproclamés en « républiques populaires », en avril et mai 2014. A partir de cette date, huit années de conflits et d’affrontement entre les États sécessionnistes soutenues par la Russie et les forces gouvernementales ukrainiennes vont suivre et enflammer épisodiquement la région du Donbass, malgré les accords de Minsk 1 et 2.

En novembre 2021, la situation devient de plus en plus complexe du fait des mouvements de troupes russes massées aux frontières de l’Ukraine, jusqu’à la menace d’une invasion jugée imminente par les États-Unis. Le 21 février 2022, la situation s’accélère, les indépendances des républiques populaires de Donetsk et de Lougansk sont reconnues par la Russie ; trois jours après, le 24 février 2022, l’Opération militaire spéciale (OMS) est lancée, l’Ukraine est envahie par les forces armées russes.

Qu’en est-il aujourd’hui après près de onze mois de guerre ? Malgré le retrait des forces russes de la capitale ukrainienne, Kiev, qui signe la fin de la première phase de l’opération militaire spéciale, la Russie se concentre désormais sur les régions de l’est et du sud de l’Ukraine. Après les batailles de Marioupol, Kherson, Kharkiv, d’Izioum, la prise de la centrale nucléaire de Zaporijjia et tant de confrontations armées et la contre-offensive de l’armée ukrainienne, à l’été 2022, avec une ligne de front de plus de 800 km, et la mobilisation partielle en Russie de 300 000 réservistes achevée en octobre 2022, la guerre en Ukraine est en train de se transformer en guerre d’usure.

Les lignes de front vont probablement peu bouger compte tenu que les forces russes chercheront à renforcer leurs lignes de défense ; la guerre va aboutir à une guerre de tranchées dans le sud et l’est de l’Ukraine. L’hiver est en train d’arriver, la situation deviendra très difficile en raison du froid, du gel.

Que peut-on dire de cette situation de guerre qui est en train de se geler, une guerre d’usure, une guerre de tranchées pour ainsi dire. Toute la stratégie russe est d’accélérer le processus non pas de reddition de l’Ukraine mais de provoquer l’acceptation de fait les annexions du territoire ukrainien opérées. Ce qui explique les objectifs civils visés par les attaques russes, les réseaux électriques de l’Ukraine (centrales thermiques et centres de haute tension, transformateurs haute tension), toute la logistique de l’armée ukrainienne qui passe par les moyens civils (chemins de fer, réserves de carburant, lieux de stockage d’armement). Une guerre qui va se poursuivre en 2023 où les Russes chercheront à renforcer les régions annexées et les Ukrainiens à gagner chaque jour un morceau de terre, au prix de durs combats et de lourdes pertes.

Une situation extrêmement complexe pour le gouvernement ukrainien et ses soutiens occidentaux qui évidemment continueront coûte que coûte à armer, à financer l’Ukraine, car il en va du leadership des États-Unis. Impossible pour les États-Unis et leurs alliés de reculer, des intérêts d’ordre planétaire sont enjeu, en clair c’est l’avenir de l’Occident, de l’OTAN et surtout des États-Unis qui est en jeu. Une victoire de la Russie sur l’Ukraine aura des conséquences extrêmement graves sur l’Occident. Nos seulement, l’OTAN apparaîtra une « coquille vide », mais signera le recul définitif des États-Unis dans la partie occidentale de l’Eurasie.

Bien entendu, la Russie ayant intégré cette carte maîtresse qu’elle joue avec l’Occident en Ukraine fera tout pour conserver les territoires conquis ; elle ne cherchera pas à aller au-delà des régions annexées, tout au plus à les renforcer. L’objectif visé par la Russie est d’épuiser les forces armées ukrainiennes et le formidable battage médiatique du président ukrainien Volodymyr Zelensky, et faire perdre espoir à l’Occident qui a tout misé sur la résistance du pouvoir et des forces armées ukrainiennes, bien sûr misant aussi sur l’effet des neuf paquets de sanctions économiques et financières contre la Russie et le plafonnement du prix du pétrole. Et même s’ajouteront d’autres paquets de sanctions prises par l’Europe contre la Russie, en synergie avec de nouvelles sanctions des États-Unis, du Canada, de l’Australie…

Combien même ces sanctions économiques affecteront l’économie russe et le PIB russe chutant fortement, le rouble se dévaluera, la Russie n’a pas le choix ; ce sera toujours la guerre qu’elle aura à mener en Ukraine, parce qu’à travers cette guerre, la Russie livre en fait une guerre contre l’Occident, en particulier contre les États-Unis. Donc la guerre d’usure qui continuera et bien sûr, avec des coups d’éclat qui ne changeront pas le rapport des forces, ils se figeront ; la situation deviendra de plus en plus lourde, avec le temps qui s’étirera, tant pour l’Ukraine, pour ses alliés occidentaux que pour la Russie.

Tous les protagonistes chercheront à mettre fin à la guerre, mais ne pourront pas y mettre fin puisqu’il faudrait qu’un des deux protagonistes reculent, or, aucun ne veut reculer.

Donc s’il y a doute sur l’issue de la guerre, qu’il n’y a pas d’évolution dans le cours de la guerre, avec le temps qui passe, l’été 2023 arrive, le gouvernement ukrainien, leurs alliés ou la Russie seront tous confrontés à cette situation pratiquement sans issue. Impossible de négocier du fait qu’il n’y a rien à négocier, la Russie campant sur ses conditions qui passent par l’« acceptation des annexions qu’elle a opérées », l’Ukraine et l’Occident campant sur leurs exigences pour la Russie « qui doit se retirer des territoires ukrainiens, et revenir à ses frontières ».

Et là, comme dans toutes les guerres passées, lorsqu’il y a blocage, il y aura toujours un facteur, un événement ou des événements majeurs « qui peuvent être prédictibles au regard des conflits armés et de l’impasse géostratégique » qui auront à surgir et changer « inévitablement » le cours de la guerre. Et, pour corroborer ce raisonnement, l’histoire est riche de situation d’impasses où les protagonistes des deux camps se sont trouvés maintes fois piégés dans leurs exigences, leurs revendications et la guerre se poursuit sans espoir de lui trouver une issue négociable, et toujours et généralement un événement ou des événements majeurs surgissent et mettent fin à la guerre.

Or, avec la guerre en Ukraine, un schéma caricatural des protagonistes jusqu’à la fonction du président ukrainien Volodymyr Zelensky dans son rôle d’animateur de guerre, de pourfendeur des agresseurs russes, qu’il joue avec réalisme, et c’est ce qui est en train de s’opérer sur le plan mondial. De même la position de l’Occident comme de la Russie dans la guerre en Ukraine qui sont nécessaires dans la marche, dans le progrès de l’histoire.

Aussi peut-on dire que l’Occident était dans son droit de remplir le vide laissé par l’Union soviétique après son éclatement ; de même la Russie qui était en train de renaître de ses cendres était dans son droit de remettre en cause ce processus de remplissage de l’aire occidentale par l’élargissement aux États de l’ex-aire soviétique jusqu’à des débordements ; de même l’Ukraine qui veut rejoindre les États sœurs de l’ex-aire soviétique. Une situation historique naturelle qui n’a rien d’anormal sauf qu’elle a fini en guerre. Et, s’il y a guerre, c’est que le schéma caricatural des protagonistes doit changer et aller dans le sens d’une nouvelle marche de l’histoire.

N’oublions pas que le schéma caricatural présent a été hérité de l’éclatement de l’Union soviétique, et donc de la marche de l’histoire, et tout ce qui advient ne peut advenir qu’avec l’évolution historique du monde ; chaque événement qui touche une région du monde peut affecter une autre région du monde ; en clair, le monde est solidaire d’une manière ou d’une autre aux autres mondes. Et c’est ce qui se joue par ses enjeux d’ordre planétaire qui divisent les grandes puissances, en particulier la triade États-Unis-Chine-Russie, que l’on peut considérer comme les « meneuses du jeu géostratégique et géoéconomique mondial ».

Aussi comment allons-nous opérer une prédiction sur la fin de la guerre en Ukraine, et en montrer la nécessité, d’autant plus que toute guerre a une fin, toute guerre entre des communautés humaines ont un sens dans la marche de l’histoire, toute guerre entre des nations humaines participent à la marche de l’histoire, au développement du monde. Pour étayer cette prédiction, nous allons donner deux exemples d’impasses dans des guerres atroces, extrêmement sanglantes, destructrice, qui trouveront, à la fin, leur dénouement grâce précisément à des événements absolument imprévus et surtout majeurs qui ont surgi et mis fin à la guerre.

La première impasse de guerre que l’on peut citer est la guerre de Corée. Cette guerre a été une impasse et elle ne s’est dénouée que parce que des forces, via « des événements majeurs qui l’ont provoquée et l’ont arrêtée ensuite », via « une maturité qui ont commandé la fin de la guerre  ». Et combien d’impasses de guerre en histoire ont existé, une multitude ; cependant nous nous limiterons à ces trois exemples qui sont largement éclairant sur ce qui peut se produire dans cette guerre en Ukraine. Qu’en est-il de la guerre qui a éclaté en 1950 entre les Nord-Coréens et les États-Unis ? 

La guerre de Corée a commencé le 25 juin 1950 et s’est terminée le 27 juillet 1953. Elle a opposé la république de Corée, l’actuelle Corée du Sud, soutenue par les Nations unies, à la république démocratique de Corée, soutenue par la république de Chine et l’Union soviétique. Depuis la partition de la Corée en 1945 par la ligne de partage au 38e parallèle, la situation reste tendue entre les deux puissances, les États-Unis et l’Union soviétique, sorties victorieuses de la Deuxième Guerre mondiale. Les Américains occupent le pays au sud du 38e parallèle, les Soviétiques occupent la partie nord.

La question qui se pose pour la guerre de Corée : « Quels sont les événements majeurs qui ont été à l’origine du déclenchement de la guerre ?  » L’histoire de l’humanité est absolument « rationnelle » excepté des événements naturels et souvent ces événements, si on cherche bien leur rapport, ne sont pas si dénués de sens dans la marche de l’histoire humaine. Aussi la guerre de Corée avait eu pour origine deux événements majeurs qui se sont suivis à un mois d’intervalle. Le premier eut lieu le 29 août 1949, l’Union soviétique procède à l’essai de sa première bombe atomique, d’une puissance de 22 kilotonnes, sur le polygone nucléaire de Semipalatinsk, au Kazakhstan. Cette explosion nucléaire met désormais l’URSS à parité avec les États-Unis, ce qui signifie que les États-Unis se trouvent aussi exposés au feu nucléaire de leur adversaire. Le deuxième événement a lieu, un mois plus tard, le 1er octobre 1949, en Chine. Mao Tsé-Toung proclame, à Pékin, la République populaire de Chine.

On comprend dès lors que, tant l’URSS que la Chine, ils ont cherché à bouter les États-Unis hors de Corée. Ce qui était dans l’ordre du possible s’il n’y avait pas des « impondérables » qui ont interdit cette stratégie sino-soviétique. Sans entrer dans les combats et les offensives et contre-offensives, pendant trois ans, un mois et 2 jours, la guerre de Corée devait s’arrêter pour trois causes dont une est fondamentale pour la marche de l’histoire.

« La première cause est la mort de Joseph Staline le 5 mars 1953 », qui a joué dans un certain sens dans la perte d’intérêt dans la continuation de la guerre en 1953. « La deuxième cause porte sur l’épuisement des forces armées américaines, coréennes et chinoises, après trois années de guerre, c’était l’impasse.  » Ni le Nord soutenu par la Chine et l’URSS ni les États-Unis et les Nations Unis ne pouvaient emporter la victoire. Pourquoi ? Pour une raison, en partie, les États-Unis s’étaient solidement installés au Japon, à Taïwan, et dans d’autres pays d’Asie alliés, et dans certaines îles en Asie. Par conséquent, la guerre pouvait continuer, de plus, les États-Unis sont les premiers détenteurs d’armes nucléaires, il devenait évident pour l’Union soviétique et la Chine que la guerre était contreproductive ; qu’il était impossible de bouter les États-Unis hors de la Corée du sud.

On comprend pourquoi les deux parties en sont venues à négocier la fin de la guerre, d’ailleurs ayant opté non pour la fin de la guerre mais pour un armistice, c’est-à-dire une trêve, une suspension des combats qui peuvent reprendre n’importe quand.

Enfin, « la troisième cause relève essentiellement de l’intelligence de la marche de l’histoire », et c’est elle qui a conditionné en réalité tous les événements qui ont eu cours dans cette guerre et qui ont suivi après 1953 jusqu’à nos jours.

Pour comprendre cette cause, postulons que les plans sino-soviétiques ont fonctionné, et que les États-Unis ont été boutés hors de Corée ; le tour de Taïwan va inévitablement suivre ; la Chine continentale et Taïwan seront désormais une Chine. Les États-Unis, dès lors isolés, n’ayant de pays d’assise que le Japon, la plupart des pays d’Asie auront tendance à suivre l’URSS et la Chine, et donc à instaurer un régime communiste. Au final, l’Asie, restant sous régime communiste, ne pourra pas bénéficier du libéralisme occidental. Elle restera plombée dans un régime communiste pur et dur.

Précisément, le fait que les États-Unis n’ont pas été boutés de la Corée, et Taïwan restés indépendante de la Chine, a permis dans la politique américaine d’endiguement du communisme chinois et soviétique à aider les autres pays d’Asie, par le développement économique, à se détacher de l’emprise sino-soviétique. Et c’est ainsi que sont nés, dans les années 1980, les « tigres asiatiques » après que le Japon s’est hissé au rang de deuxième puissance économique du monde. Puis les « jaguars asiatiques ».

Après les accords de Plaza, en 1985, et la réévaluation du yen japonais « ordonnée par le groupe du G7 », et la décélération économique qui a suivi, le Japon s’est tourné vers la Chine ; il y a délocalisé massivement ses industries à forte demande de main d’œuvre, devenues non compétitives dans le commerce mondial, produits trop chers. Suivi par les États-Unis et les pays d’Europe, eux aussi frappés par le haut coût de la main d’œuvre, les délocalisations occidentales ont transformé la Chine en un véritable eldorado pour les investissements occidentaux. En 2010, elle s’est hissée au rang de deuxième puissance économique mondiale ; en décembre 2014, son PIB en parité du pouvoir d’achat devançait celui des États-Unis ; selon le FMI, la Chine est devenue la première puissance économique mondiale en PPA. La Chine vise à devenir la première puissance économique mondiale en PIB nominal à l’horizon 2030-2040.

Si on regarde l’histoire, la guerre de Corée qui s’est terminée par armistice en Corée a maintenu un îlot de prospérité, ce qui a permis, après que la Chine s’est convertie au socialisme de marché, son formidable décollage économique, et aujourd’hui la Chine rayonne sur le monde.

Un deuxième exemple, c’est la guerre au Vietnam qui, pendant huit ans de combats intensifs et un lourd bilan humain, l’intervention directe et massive des États-Unis prit fin avec la signature des « accords de paix de Paris signés, en 1973 ». L’impasse est ressentie dès 1968, ce qui amena l’élection de Richard Nixon à la Maison Blanche avec la promesse d’un retrait progressif mais très lent. La guerre continua à faire rage entre 1969 et 1971, soit trois ans de combats, et même s’est étendue aux pays voisins.

Certes l’impasse était totale, dans l’enlisement où se sont trouvées les forces armées US. Un événement majeur a surgi précisément en 1971 ; c’est la désaffection des pays d’Europe pour le dollar US ; la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, bref tous les pays d’Europe reprochaient à la puissance américaine d’utiliser massivement la « planche à billet », c’est-à-dire à créer de l’argent ex nihilo pour financer les déficits publics et commerciaux extérieurs. Alors que c’était le « change fixe » qui régissait le système monétaire international ; les États-Unis étaient tenu de convertir en or les dollars présentés par les pays du reste du monde, le dollar étant défini par une parité fixe avec l’or (35 dollars pour une once d’or fin).

Ne pouvant convertir les masses de dollars présentés par les pays d’Europe, le stock d’or ayant fortement diminué, le président Richard Nixon suspendit la convertibilité du dollar en or, le 15 août 1971. Une suspension qui était en fait définitive. Le système des changes fixes de Bretton Wood (1944) prit fin ; le monde est passé au change flottant.

Que peut-on dire de cet événement majeur qui a surgi en 1971 ? Les États-Unis finançaient la guerre du Vietnam avec « l’argent des pays d’Europe, d’Afrique, d’Amérique du Sud, bref avec les richesses des autres pays du reste du monde sans contreparties. » Ce qu’on appelle aussi le « droit de seigneuriage » que les États-Unis ont, via le dollar, sur le monde.

Tous les déficits commerciaux américains sont comblés par la création monétaire ex nihilo (à partir de rien). Dès 1969, ont commencé les récriminations d’Europe sur la donne monétaire que seuls les États-Unis, à leur discrétion, pouvaient émettre. En 1971, les pays d’Europe ont commencé à refuser les dollars pour le règlement de leurs exportations de biens et services.

Avec la fin du change fixe, les États-Unis, ne pouvant plus émettre des dollars, sinon à les faire déprécier (en excès) sur les marchés monétaires cette nouvelle situation changea totalement la situation financière de l’économie américaine. Et pour continuer la guerre, et ne pas perdre la face, seul moyen pour l’establishment américain pour financer la guerre est d’augmenter les impôts, en clair imposer les citoyens américains.

Cette nouvelle situation changea totalement la stratégie américaine ; comme par hasard, les historiens rapportent que le conseiller à la sécurité nationale pour Nixon, Henry Kissinger, se rendit secrètement, un mois avant la fin de la convertibilité du dollar US en or, à Pékin pour jeter les bases de la visite de Nixon en Chine. Une visite qui s’est opérée entre le 21 et 28 février 1972, en Chine, et la rencontre de Nixon avec Mao Tsé-Toung. Une deuxième visite s’est opérée entre le 22 et le 30 mai 1972, à Moscou, avec la signature du traité ABM (anti-ballistic Missile). Huit mois plus tard, les « accords de paix de Paris sont signés, le 27 janvier 1973. »

Ne voit-on pas dans ces deux exemples que des événements majeurs ont surgi et qui ont permis de sortir les protagonistes d’une guerre où ils se sont enlisés. Qu’en est-il aujourd’hui dans la guerre en Ukraine, les forces armées ukrainiennes et russes sont enlisées dans une guerre qui n’avance pas ? Que va-t-il en ressortir ? Le même processus d’événements majeurs qui vont surgir et mettre fin à la guerre. La question est comment. Si, dans la guerre en Corée, une intelligence a joué pour mettre fin à la guerre, la partition devait s’opérer et la Corée du Sud préservée, en tête de pont, en îlot de prospérité pour le futur de l’Asie, de même pour la guerre du Vietnam, la crise monétaire entre l’Europe et les États-Unis qui a permis le dégel et la signature du traité ABM entre les deux superpuissances, il en ira aussi pour ce qui va prévaloir sur la guerre en Ukraine.

En effet, la question qui se pose porte sur la réponse de l’OTAN mais sur le futur des quatre régions annexées par la Russie. Tout d’abord, les régions en question et auxquelles tient le gouvernement ukrainien et ses soutiens occidentaux font certes partie du territoire ukrainien, mais il existe au sein de ces régions des populations russophones et ethniques qui sont majoritaires et ont choisi de se séparer de l’Ukraine pour rejoindre la Russie qu’ils considèrent comme leur mère-patrie. Et ce choix relève d’une aspiration populaire légitime.

Si vraiment les référendums ont été truqués, et ces populations furent forcées par la Russie, elles se seraient certainement rebellées contre le pouvoir russe ; une guerre civile se serait enclenchée au sein même du Donbass, de même en Crimée. Et, soutenues par le gouvernement central de Kiev, ces forces populaires auraient obligé la Russie de passer la main, et de mettre fin à ses ambitions territoriales. Et la situation aurait joué aussi en Crimée. Mais la guerre en Ukraine, depuis février 2022, ne se joue pas dans ce schéma, mais se joue entre l’armée ukrainienne qui cherche à reprendre ces territoires de force malgré l’aspiration populaire et l’armée russe qui épaule les populations russophones et ethnique. Trois jours avant l’invasion, la Russie a reconnu l’indépendance des deux régions du Donbass.

Après sept mois de guerre, le 29 septembre 2022, suite à l'annonce des résultats aux référendums, le président russe Vladimir Poutine signe des décrets reconnaissant l'indépendance des régions de Kherson et de Zaporijjia. Le 30 septembre, le président russe prononce l'annexion de ces dernières ainsi que des républiques populaires de Donetsk et de Lougansk. Ces annexions ne sont pas reconnues par le pouvoir central de Kiev ni par l’Occident qui soutient l’Ukraine, par conséquent c’est le blocage total et donc l’impasse dans cette guerre qui peut avoir des conséquences graves si la situation dérape d’autant que les menaces de recours à l’arme nucléaire est devenue un procédé presque normal pour mettre en garde les pays occidentaux dans le soutien massif de l’Ukraine en armements.

Comment va évoluer la situation de guerre en Ukraine ? Il est certain que l’enlisement est transitoire ; les combats vont continuer en 2023 mais ils vont très peu évoluer compte tenu des rapports de force. Certes l’armée ukrainienne est fortement soutenue par l’Occident, mais l’armée va essentiellement chercher à renforcer les frontières des régions annexées, ce qui sera extrêmement difficile pour l’armée ukrainienne de percer, et combien même ce serait le cas, l’annexion des régions étant délimitées, la Russie pourra toujours y mettre une pression, et donc la guerre va très peu évoluer.

Le facteur temps va jouer sur les nerfs tant des belligérants que sur les soutiens occidentaux. On peut dès lors avec les sanctions économiques et surtout la hausse des taux d’intérêt directeurs des Banques centrales occidentales, Réserve fédérale américaine, Banque centrale européenne, Banque d’Angleterre qui ne cessent de les augmenter, et donc cherchent, par leur politique restrictive, à réduire le commerce international, voire même à provoquer une crise financière mondiale, comparable à la crise financière de 2008, ce qui constituera un événement majeur comparable à la crise monétaire de 1971. Le monde entier risque d’entre en récession.

Et cette crise qui surviendra en 2023, au plus tard en 2024, sera le « premier événement majeur » qui changera les donnes dans la guerre en Ukraine. Sera-t-il suffisant ? Probablement non, l’Ukraine, l’Occident comme la Russie, même si tous sont affectés par une crise économique mondiale, malmenés certes, mais resteront campés sur leur position. Et c’est là qu’un autre événement grave surgira ex nihilo qui rebattra les cartes dans cette région centrale frontalière à l’ouest avec l’Eurasie.

Il est évident que les États-Unis comme la Russie ne pourront en aucun cas recourir à l’arme nucléaire même si la Russie menace d’en faire recours ; une guerre nucléaire entre la Russie et les États-Unis signerait pratiquement la fin de l’humanité. 1% des arsenaux utilisés, soit 150 bombes sur les 15 000 bombes nucléaires environ dans le monde effaceraient les principales villes du monde dans l’heure ou les heures qui suivent, plus d’un demi-milliard d’êtres humains se seraient volatilisés, disparus de la surface de la terre.

Selon les scientifiques, toute la terre sera frappée, par ce 1% des arsenaux de missiles nucléaires, par un « hiver nucléaire », un hiver qui fermerait le ciel par un nuage de fumée et de suie pendant des semaines, des mois, « la température au Sahara, en Arabie saoudite pourrait s’abaisser de jour et de nuit entre -10 et 30° degrés. » L’écosystème terrestre en pâtira, la flore les animaux en pâtiront.

En conséquence, aucun être humain n’en réchappera aux conséquences d’une biosphère terrestre contaminée. Et pourtant le pouvoir russe, sachant cela, n’hésite pas à mettre en avant les armes nucléaires. La question est pourquoi ? Le président russe Vladimir Poutine le précise en cas d’attaque qui met en danger l’existence de la Russie. Et l’interprétation de ces menaces est vaste, elle peut être comprise de différentes manières. Il reste que l’emploi d’armes nucléaires est cité ; « reste l’Occident s’il sera impressionné ?  » Il ne le sera pas évidemment. Les enjeux sont d’ordre planétaire.

Cependant, une situation peut survenir, un événement majeur ou des événements majeurs qui surviendraient nécessairement pour débloquer la situation. Et ces événements sont criants de plus en plus ces derniers mois, et ils peuvent survenir et très probablement, ils surviendront. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky n’arrête pas de dire que l’Ukraine va bouter les Russes hors du territoire ukrainien ; et les millions de russophones où iront-ils ? Et la victoire de l’Ukraine sur une superpuissance, la Russie, comme sans cesse est répété le pouvoir de Kiev et ses soutiens occidentaux, en premier les États-Unis dont le pouvoir au sommet détient la valise nucléaire, la valise que l’on peut surnommer la « valise du diable », la « valise de l’apocalypse  ».

Une « toute petite valise » qui peut transformer la Terre en enfer, dans l’heure ou les heures qui suivent si elle est actionné ; heureusement que le président américain, ou le président russe ne sont pas seuls désignés à utiliser les codes pour enclencher l’ordre apocalyptique qui mettrait fin à l’humanité.

Les êtres humains sont désormais depuis la fin du Deuxième Conflit mondial « armés par le Créateur du monde de s’auto-suicider  » ; ils sont désormais autorisés par cet ordre nucléaire qui a été dévoilé aux savants humains de le faire. Le petit groupe humain qui aura à appuyer sur le « bouton fatidique » tant aux États-Unis qu’en Russie changera-t-il quelque chose à l’humanité ? Non, il accélèrera la décrépitude du monde humain, les êtres humains deviendraient des « fantômes » sur Terre. L’univers aura-t-il perdu quelque chose ? Rien. Le Créateur de nouveau recréera les êtres humains en mieux, leur octroiera plus de sagesse ; moins de folie de grandeur. Alors que les humains savent très bien qu’ils sont éphémères, ils agissent comme s’ils sont pour toujours sur cette Terre.

Et c’est la raison pour laquelle cette guerre en Ukraine est un avertissement à l’humanité entière, et l’avertissement n’est pas encore par les populations humaines, en particulier celles qui sont proches du conflit. Et tout laisse penser qu’un événement majeur ou des événements majeurs similaires surviendront et obligeront les États-Unis et la Russie, les seuls grands détenteurs des grands arsenaux du diable, de l’apocalypse, de s’asseoir et de négocier rapidement la paix en Ukraine. Ils y seront forcés parce que les humains ne détiennent pas le pouvoir sur leur avenir, sur ce que sera demain la Terre, ce que sera demain l’humanité. Leur destinée ne leur appartient pas, ils sont simplement le produit de ce qui sera sur Terre, sur Mars ou ailleurs.

Donc, les US et les Russes s’assoieront et négocieront, les régions ukrainiennes annexées reviendront à la Russie, pourquoi ? Parce que c’est l’aspiration des peuples qui y vivent, on ne peut obliger des peuples de rester dans un pays et dont la terre est à eux puisqu’ils y vivent et dont le pays est rejeté par ces peuples. Quel intérêt l’Ukraine aura à garder le Donbass et autres régions où vivent des populations nombreuses de russophones et ethniques russes qui ne se sentent pas en sécurité dans ce gouvernement qui ne les protège pas. Ce sera toujours la guerre, les conflits interhumains.

L’Ukraine, en échange, pourra intégrer l’Union européenne et l’OTAN ; la Russie acceptera certainement parce qu’elle ne peut imposer la neutralité à un pays frontalier, elle touchera à sa souveraineté ; l’Ukraine est souveraine. Donc la situation va s’assainir pour l’Ukraine, sans les quatre régions qui reviendront à la Russie, le pouvoir ukrainien et ses soutiens occidentaux l’aideront à se reconstruire ; ils n’ont pas d’autres alternatives, parce qu’en fait c’est l’Occident qui a poussé l’Ukraine à la guerre dans un but d’asseoir son hégémonie sans prendre en compte la situation géopolitique et géostratégique de l’Eurasie occidentale. En clair, il a ignoré les revendications d’une superpuissance qui détient un des deux arsenaux du diable, les plus grands du monde.

Cette guerre aura le mérite de montrer à l’OTAN, qui est le bras de puissance des États-Unis en Europe, ses limites à ne pas dépasser. Les pouvoirs européens savent très bien que le garant de la force de l’OTAN ne vient pas des pays européens qui ne sont que la plateforme territoriale où sont installés les vrais « vecteurs de force de persuasion », les « vecteurs du diable » qui sont essentiellement américains et non européens.

Dans les négociations, une clause centrale sera dite, celle d’interdire d’installer des vecteurs du diable (systèmes de missiles d’attaque nucléaires) dans les pays qui sont frontaliers avec la Russie. Cette clause figurera dans les accords de paix. Les États-Unis ne pourront plus installer de systèmes qui mettraient en danger le territoire russe.

Une bêtise humaine de chercher à installer des systèmes de frappe nucléaire le plus proche de l’adversaire pour bénéficier l’avantage de quelques minutes dans l’attaque de ce pays en cas de guerre nucléaire. Les États-Unis sont avertis avec la guerre en Ukraine que la Russie n’hésitera pas à lancer un ultimatum à tout pays frontalier qui la menacera d’installations de systèmes de missiles nucléaires. Tout pays frontalier de l’OTAN sait qu’il peut être envahi par les forces armées russes et que ces système de frappe nucléaires « américains » seront démontés. Ni les États-Unis ni l’OTAN qui est en fait la puissance américaine ne pourront le défendre. Les êtres humains doivent apprendre qu’on ne joue pas avec des instruments du diable.

Bien évidemment, toutes les sanctions occidentales contre la Russie seront annulées. La fin de la guerre en Ukraine laissera un goût amer pour l’Ukraine et l’Occident, mais ce goût amer passera ; la vie progressera reprendre ; les Banques centrales occidentales, notamment la Fed américaine, la BCE, la Banque d’Angleterre et les autres banques centrales, après une crise économique mondiale, abaisseront rapidement, comme en 2008, leurs taux d’intérêt directeurs à zéro ; elles injecteront, dans de nouveaux programmes de quantitative easing, massivement des liquidités en dollars, en euros, en livre sterling, en yens, en yuans chinois… pour relancer l’économie mondiale.

L’économie mondiale remontera la pente ; de nouveau les prix du pétrole et de matières premières dont l’or remonteront ; ils jouent comme contreparties physiques aux liquidités monétaires massives injectées ex nihilo par les Banques centrales occidentales. Un nouvel état du monde surviendra après cette guerre en Ukraine ; la guerre sera progressivement oubliée ; les relations sur le plan politique, économique, financier et monétaires entre l’Occident et la Russie reprendront ; un respect mutuel sera désormais de mise ; de nouveau les oligarques russes reprendront le chemin de l’Occident et vice versa, ceci simplement pour dire que la vie recommencera pour le monde, pour l’humanité ; que toute guerre a son sens dans la marche de l’humanité.

A voir seulement la Deuxième Guerre mondiale, les quatre pays France-Angleterre-États-Unis -Union soviétique engagés à mort contre l’Allemagne-Italie-Japon, avec des dizaines de millions de morts. Aujourd’hui, les belligérants de naguère États-Unis, France, Angleterre, Allemagne, Italie, Japon qui sont devenus « unis » constituent l’ossature avec le Canada du groupe du G7. N’est-ce pas le paradoxe et les surprises dans la marche de l’histoire.

Même la Russie a été intégrée dans le groupe G7 devenu le G8. Et qui sait peut-être reviendra-t-elle au G8 ? C’est dans l’intérêt de l’Occident de compter à ses côtés une superpuissance nucléaire mondiale. N’est-ce pas plus sage d’avoir pour soi une superpuissance que l’avoir contre soi ?

La fin de l’histoire, ce sera à l’histoire de l’humanité de le déterminer, parce que les êtres humain ne savent pas ou s’ils le savent, ils n’en prennent pas toujours conscience, « l’histoire de l’humanité a une âme, et c’est cette âme qui dirige cette humanité qui bien que forte est aussi si faible, si fragile. » « Et derrière cette âme, qu’y a-t-il ? »

Medjdoub Hamed
Auteur et chercheur spécialisé en Economie mondiale,
Relations internationales et Prospective
 

Notes :

1. « Guerre en Ukraine : nouvelles menaces de Poutine envers l'Europe », par le quotidien français La tribune. Le 6 mars 2022
https://www.latribune.fr/economie/international/guerre-en-ukraine-nouvelles-menaces-de-poutine-envers-l-europe-905496.html#xtor=AL-13

2. « Après la débâcle en Afghanistan, l’OTAN à l’heure des doutes », par le journal Le Monde. Le 4 septembre 2021
https://www.lemonde.fr/international/article/2021/09/04/apres-la-debacle-en-afghanistan-l-otan-a-l-heure-des-doutes_6093364_3210.html

3. « Pourquoi Emmanuel Macron juge l'Otan obsolète », par France24. Le 8 novembre 2019
https://www.france24.com/fr/20191108-otan-emmanuel-macron-obsolete-turquie-syrie-etats-unis-defense-europe


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19 réactions à cet article    


  • Samy Levrai samy Levrai 27 décembre 2022 18:30

    J’ai lâché à la moitié et ce que j’y ai lu était assez nul et non avenu, une nouvelle tentative de formuler la propagande pour nigauds distillé par les merdias occidentaux, peu de poncifs et d’idioties manquent à l’appel, nous avons là un condensé de manque de capacité d’analyses.

    je me suis arrêté après :

    que les ukrainiens n’avaient pas massé d’armée dans le Donbass et ne s’apprêtaient pas a attaquer.

    Il n’y aurait pas d’ukainien refugiés en Russie, non tous à l’Ouest ! et le mieux c’est que les civils et les villes n’étant pas ciblés, ils s’agissaient plus d’aller en vacances que de fuir des bombardements ( sauf ceux qui allaient vers la Russie pour fuir les gentils ukrainiens ( lignes de front & parties russophones )

    que l’électricité, chemins de fer, carburants et munitions ne sont pas des cibles militaires mais civiles.

    Qu’il est normal que l’OTAN ( les américains ) soit aux frontières russes que ce sont les russes qui deconnent

    que Scholz ou Macron seraient vus pour autres choses que des laquais américains dans le monde entier .

    La doctrine russe d’emploi nucléaire est très simple et uniquement défensive ( la même que celle de la France ), la doctrine américaine est préemptive et se réserve le droit a une première frappe meme contre des pays non nucleaire mais ce serazit bien sûr la Russie qui menace la paix du monde... pauv’...

    Les USA n’ont pas de mandat de l’ONU pour être en Syrie et n’ont pas d’invitation du gouvernement de l’Etat pour venir le defendre, ils sont donc present en toute illégalité, ce qui n’est pas le cas de a Russie ; parler de guerre civile en Syrie est aussi une preuve de cerveau bien lavé. 

    ...

    Bref ras le bol de toute ces âneries pour cretins décérèbres , d’autres finiront s’il ne vomissent pas avant.


    • Hamed 27 décembre 2022 21:08

      @samy Levrai

      Bonsoir samy Levrai,

      Vous avez fauté Levrai ; un Levrai va jusqu’au bout, surtout s’il se dit Levrai.

      Vous me dîtes que vous vous êtes arrêté après :« que les ukrainiens n’avaient pas massé d’armée dans le Donbass et ne s’apprêtaient pas a attaquer. »

      Phrase que je n’ai pas écris. Bon, peu importe, il demeure que vous avez manqué de courage ou de jugeote, à moins que l’article vous dépasse et vous aimez la simplicité mais la guerre en Ukraine est une guerre qui peut avoir des conséquences pour l’ensemble des humains, un point gravissime que probablement vous n’avez pas compris.

      Aussi, puisque vous m’avez répondu et je pense que vous avez de la jugeote, relisez-le et ne dîtes pas des âneries. Sinon ne commentez pas.

      Excusez cette mise au point que je juge nécessaire. Je vous remercie néanmoins pour votre réponse, samy Levrai ce n’est pas sûr que vous êtes Levrai  même si il n’y a rien de nouveau sous le soleil.



    • Samy Levrai samy Levrai 28 décembre 2022 09:48

      @Hamed
      Ce que je te reproche c’est justement de ne pas l’avoir écrit, dans la propagande pour neuneus, il n’y avait que les russes qui massaient leur troupes à la frontière... et pas du tout en réaction à la montée en puissance des bombardements de préparations ukrainiens .
      Quand plus de la moitié reprend exclusivement les infos AFP qui reprennent exclusivement les déclarations du renseignement ukrainien, j’ai des doutes sur ce que je pourrais lire en suite et n’en ai plus envie.
      Oser me parler d’aimer la simplicité quand je constate que la simple géographie est absente ( la Russie ne peut juste pas reculer puisqu’elle est chez elle ).


    • zygzornifle zygzornifle 28 décembre 2022 10:33

      @samy Levrai

      il n’y avait que les russes qui massaient leur troupes à la frontière...

      Beaucoup de kinés massaient les troupes Russes ....


    • zygzornifle zygzornifle 28 décembre 2022 10:36

      En tout cas les fabricants d’armes ont la banane ainsi que les fabricants de cercueils ....

      Les boites de BTP attendent bien sagement leur tour et les Ricains ont déjà chiffré le méga ratissage qui suivra cette guerre, quand a l’UE elle se contentera des miettes laissées par l’oncle SAM comme a son habitude ....


      • Hamed 28 décembre 2022 17:01

        Dans le texte, il faut lire : « la température au Sahara, en Arabie saoudite pourrait s’abaisser de jour et de nuit entre -10 et - 30° degrés. »

        au lieu de : « la température au Sahara, en Arabie saoudite pourrait s’abaisser de jour et de nuit entre -10 et 30° degrés. »

        L’auteur


        • saint louis 28 décembre 2022 18:31

          J’avoue aussi ne pas tout avoir lu de ce long article.

          En fait, le fond, si j’ai bien compris c’est le risque de dérapage du conflit Ukrainien en conflit mondial.

          Pour l’instant, la Russie n’a aucun intérêt à élargir le champ de bataille en UE malgré le comportement plus qu’ambigu et contre leurs propres intérêts de ces pays.

          Mais la suite sera donné par les USA qui peuvent arrêter le conflit ou pas.

          La logique voudrait un dialogue raisonnable, mais avec les va t’en guerre qui craignent la perte de leurs pouvoir et poussé par les lobbys tout reste possible.

          En attendant une offensive Russe en Ukraine du sud pour prendre Odessa n’est pas à exclure non plus, tout dépendra des négociations actuelles en sous mains.


          • Hamed 28 décembre 2022 23:07

            @saint louis

            Merci pour votre réponse. Vous avez bien saisi la problématique de cette guerre, et tous les hypothèses sont permises.

            Cependant, il existe des postures qui commandent à chaque partie d’être très prudent, d’user de la rhétorique de guerre, y compris de menaces, mais de reculer et préciser ce qu’une partie concernée entend par menaces, en l’occurrence, l’usage des armes stratégiques.

            Et c’est là que commence déjà le dérapage surtout si ces menaces persistent. Le problème pour la Russie, elle est acculée, aussi elle avertit, et ce parce qu’elle se trouve seule face à plus de 40 nations contre elle.

            Et vous le dîtes « En fait, le fond, si j’ai bien compris c’est le risque de dérapage du conflit Ukrainien en conflit mondial »

            Effectivement, il y a un risque de dérapage. Et c’est juste votre appréciation :

            "Pour l’instant, la Russie n’a aucun intérêt à élargir le champ de bataille en UE malgré le comportement plus qu’ambigu et contre leurs propres intérêts de ces pays."

            Très juste, vous dîtes « Mais la suite sera donné par les USA qui peuvent arrêter le conflit ou pas. » C’est aussi valable pour la Russie.

            Les Etats-Unis savent qu’ils ne vont pas l’emporter, que l’Ukraine est incapable de changer le cours de la guerre. ils savent que la Russie va l’emporter. Par conséquent, la guerre va se poursuivre, et progressivement avec l’enlisement, l’usure de part et d’autre, avec l’économie russe qui va en pâtir, et l’économie occidentale aussi, y compris le monde, il va surgir un événement inattendu, majeur par ses effets qui changera le cours de la guerre et imposera d’« urgence » la paix.

            La question qui se pose viendra-t-il de l’Occident, avec bien sûr l’accord de l’Ukraine, ou vendra-t-il de la Russie, en plus pernicieusement des Etats-Unis et de la Russie qui chercheront à arrêter le conflit qui a trop duré sans gains pour l’Occident, et il devient urgent d’arrêter cette guerre sans issue tant pour l’Ukraine que pour les Etats-Unis.

            Comme vous dîtes "La logique voudrait un dialogue raisonnable, mais avec les va t’en guerre qui craignent la perte de leurs pouvoir et poussé par les lobbys tout reste possible.« Précisément un événement ou des événements majeurs surgiront et qui vont se succéder très rapidement, et surtout seront anonymes, pousseront, obligeront les deux grandes puissances à arrêter la guerre.

            Cet événement ou des événements majeurs qui surgiront, éviteront aux Etats-Unis de perdre la face, c’est très important pour la première puissance de demeurer une première puissance et surtout passera pour être responsable pour la sécurité mondiale.

            Voilà, saint louis, les événements potentiels à venir dans cette guerre qui changera néanmoins l’équilibre des forces en Europe et dans le monde.

            Quant »En attendant une offensive Russe en Ukraine du sud pour prendre Odessa n’est pas à exclure non plus, tout dépendra des négociations actuelles en sous mains.", non prendre Odessa est contreproductif pour la Russie.

            Si elle avait voulu la prendre, elle l’aurait pris en même temps avec les quatre régions annexées. Et puis prendre Odessa priverait l’Ukraine d’un port important, la Russie mise sur les russophones là où ils sont majoritaires.

            Voilà, saint louis, merci pour votre réponse très bien au fait des problèmes de l’Ukraine et de l’Occident tout entier et de la Russie.


          • filo... 29 décembre 2022 00:33

            Il est nulle cet article !


            • Hamed 29 décembre 2022 09:27

              @filo...

              Décidément vous brillez de nullité au point que vous la projetiez à tout va. Merci quand même pour votre nullité que vous projetiez sur moi.

              E ce n’est ne pas pour vous froisser, juste pour vous dire « Réveillez-vous de vos bêtises sur les autres alors qu’elles sont les vôtres. »

              Nous, on n’a rien à cirer avec. Enfin, il faut faire avec. Merci


            • placide21 29 décembre 2022 11:42

              J’attends ......comme la majorité des français, lesquels sont pro-russes que Poutine nous débarrasse de l’OTAN , cela ne devrait plus prendre beaucoup de temps ,vu ce que ces pro-nazis se prennent sur la figure dès aujourd’hui.


              • Eric F Eric F 29 décembre 2022 18:42

                L’article est très fourni, mais il faut le lire intégralement, car les différents paragraphes qui peuvent sembler contradictoires se complètent en réalité, on est dans une situation complexe.
                Il est intéressant d’avoir un point de vue qui ne provient ni d’un occidental ni d’un pro-russe : ni l’histoire ni l’actualité ne devraient être écrites par des partie-prenantes.

                Evidemment, la partie la plus novatrice est celle qui traite des évènements exceptionnels qui interviennent dans la sortie de blocage. Mais comme ils sont par nature imprévisibles, rien ne peut être certain sur ce point.
                On voudrait que le bon sens suffise, que chacun se rende compte que le prix payé ne vaut pas le résultat escompté, et qu’un compromis permet à chacun de sauver la face, sans créer des rancoeurs revanchardes.

                Il y aura inévitablement une ’’partition’’, la Crimée et le Donbass se considèrent désormais plus russes qu’ukrainiens c’est difficile de le contester, ça reste à débattre pour les deux autres oblasts revendiqués. Idem sur le statut entre pleine intégration ou républiques associées. Concernant l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, comme cela a été le casus belli, il est prudent d’y renoncer (et celle d’autres pays touchant le Russie).

                Est-ce que la détente sera ensuite aussi rapide à instaurer que celle en Europe de l’Ouest juste après la seconde guerre mondiale ? il faudrait un changement de personnel politique pour cela.

                Mais en tout cas, voilà bien l’exemple d’un conflit qui aurait pu et du être évité, en s’abstenant de piétiner l’avant cour d’un voisin irascible.


                • Hamed 29 décembre 2022 19:18

                  @Eric F

                  Merci pour votre analyse juste et pleine de bon sens. Peut-être l’histoire vous écoutera si elle n’a pas déjà parlé de votre bouche. Merci encore Eric F


                • Eric F Eric F 30 décembre 2022 09:53

                  @Hamed
                  C’est vous qui pouvez être remercié de votre article qui nous change des ornières du prêt à penser de nos média tout comme des ’’anti-média’’. On aimerait rembobiner le film, et que les causes qui ont amené de part et d’autre à ce conflit aient été évitées. Mais il est de la nature des ’’empires’’ d’aboutir à des confrontations.
                  Je me suis demandé si la Chine allait profiter de la ’’diversion’’ pour effectuer un coup de force à Taïwan, mais il semble qu’elle préfère éviter les conflits chauds, préférant une action lente comme à Hong Kong. Après tout, le plus ancien empire du monde a le temps.


                • Hamed 30 décembre 2022 11:36

                  @Eric F

                  Vous êtes très sage, merci.


                • Et hop ! Et hop ! 30 décembre 2022 22:45

                  @Hamed

                  Si vous voulez faire de la prospective... 


                  « Pour le Nouvel An », écrit M. Dimitri Medvedev sur son compte Tweeter, « tout le monde se lance dans des prédictions. Voici mon humble contribution, sur ce qui pourait advenir en 2023. »

                  1. - « Le prix du pétrole (qui est à 80 dollars) atteindra 150 dollars le baril, et le prix du gaz (qui est à 600 dollars) dépassera 5 000 dollars par 1 000 mètres cubes »
                  2. - « Le Royaume-Uni va réintégrer l’Union européenne »
                  3. - « L’UE s’effondrera après le retour du Royaume-Uni ; (plusieurs pays abandonneront) l’euro (qui) cessera d’être la monnaie de l’UE ».
                  4. - « La Pologne et la Hongrie occuperont les régions occidentales de l’ancienne Ukraine ».
                  5. - « Un quatrième Reich sera créé, englobant le territoire de l’Allemagne et de ses satellites, c’est-à-dire la Pologne, les États baltes, la République tchèque, la Slovaquie, la République de Kiev et d’autres parias » (tous protestants sauf un)
                  6. - « La guerre éclatera entre la France et le IVe Reich. L’Europe sera divisée, la Pologne (catholique) sera divisée dans ve conflit. »
                  7. - « L’Irlande du Nord se sépare du Royaume-Uni et rejoint la République d’Irlande ».
                  8. - « Une guerre de sécession éclatera aux États-Unis, la Californie et le Texas devenant des États indépendants. Le Texas et le Mexique formeront un État allié. Elon Musk gagnera l’élection, dans un certain nombre d’États qui, à la fin de la nouvelle guerre civile, auront été donnés au Parti républicain. »
                  9. - « Toutes les plus grandes bourses et activités financières quitteront les États-Unis et l’Europe pour se déplacer en Asie. »
                  10. - « Le système de gestion monétaire de Bretton Woods s’effondrera, entraînant le krach du FMI et de la Banque mondiale »
                  11. - « L’euro et le dollar cesseront de circuler en tant que monnaies de réserve mondiales » et « les monnaies fiduciaires numériques seront activement utilisées à la place ».


                • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 30 décembre 2022 22:55

                  @Et hop !
                  Et en plus il a le numéro du loto ?


                • Et hop ! Et hop ! 30 décembre 2022 22:44

                  «  Qui pouvait s’imaginer que la Russie qui avait amassé 150 000 hommes allait envahir, le 24 février 2022, l’Ukraine ? »


                  Il vaudrait mieux poser comme question : Qui pouvait s’imaginer que les USA allaient continuer à envahir l’Ukraine sans que la Russie leur bottent le cul pour les réexpédier chez eux ? L’Ukraine est à 500 km de Moscou, jamais plus elle ne sera occupée par l’OTAN, c’est-à-dire l’armée américaine.


                  C’est la fin de l’expansion de l’empire anglo-américain, et le début de l’agonie de la Bête qui va avoir quelques convulsions.


                  Vae Victis.


                  • Eric F Eric F 31 décembre 2022 18:57

                    @Et hop !
                    C’est certainement la fin de l’expansion de l’empire anglo-américain car il est arrivé en butée de la zone qu’il pouvait convoiter, mais il s’est sacrément accru depuis vingt ans en absorbant la plupart des pays de l’ex-pacte de Varsovie, il y en a même encore qui candidatent.

                    L’agonie, probablement pas, mais après l’apogée vient toujours une phase de reflux. L’Ukraine ne sera qu’une demi-acquisition, et après le conflit il y aura des rancoeurs de la part des pays de l’Europe de l’Ouest qui ont du sacrifier leurs intérêt pour une intempestive extension. Un empire trop vaste et hétérogène se lézarde souvent de l’intérieur.

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