« Qatargate » / Le temps du jugement pour Eva Kaili
Au Parlement européen, à Bruxelles, au Qatar et dans le monde on suit avec impatience les développements autour du scandale du financement des parlementaires européens et des employés du Parlement européen. C’est en effet aujourd'hui, 14 décembre 2022 que le juge belge décidera du maintien ou non en prison des personnes suspectées d’avoir reçu de pots-de-vin de la part du Qatar. Il parait très probable à ce que les personnes arrêtées - parmi lesquelles l'eurodéputée grecque Eva Kaili - restent en garde à vue[1].
Les développements se suivent à un rythme effréné, avec de nouvelles révélations qui apparaissent chaque jour. Parallèlement, les investigations se poursuivent dans les bureaux des cadres du Parlement européen, dont la plupart, semble-t-il, ont par le passé collaboré directement ou indirectement avec l'entourage de certains des interpellés.
Mme Kaili elle-même déclare son innocence par l'intermédiaire de son avocat. Plus précisément, comme en témoigne la ligne défensive suivie par son avocate, Michalis Dimitrakopoulos, elle semble reporter la responsabilité de l'attitude prétendument favorable des institutions européennes à l'égard du Qatar sur la présidente du Parlement européen, Roberta Metsolas, et à la Commission européenne elle-même (notamment les commissaires Borrell et Johansson).
Comme mentionné dans le communiqué de presse de Michalis Dimitrakopoulos, « Eva Kaili était au Qatar en tant que vice-présidente du Parlement européen, dans le cadre de ses fonctions de promotion de l'agenda qui lui a été confié par la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola. »
En même temps, dans les premières déclarations de Mme Kaili à la police belge qui l'a interrogée sur l'affaire du Qatargate, elle a dit qu'elle était « tombée des nues » quand elle a pris connaissance de l’affaire ; elle a même gardé ses distances avec son compagnon, Francesco Giorgi, affirmant qu'elle avait attiré l’attention et avait averti ce dernier sur la relation qu’il avait avec les Qataris.
Plus précisément, selon le Star, lorsqu'elle a été appelée à témoigner devant la police, elle a affirmé être "tombée des nues" dès qu'elle a été informée de l'affaire.
Cependant, l'erreur qu'elle avait commise, qui a été jugée fatale et qui a conduit à son arrestation était le fait d'informer son père de l'affaire. On rapporte notamment que l'eurodéputée grecque a été informée à temps par une personne de son entourage de l'arrestation de son compagnon, Francesco Giorgi. Puis, elle a paniqué et a alerté son père, Alexandros Kailis, afin qu'il puisse prendre la valise avec l'argent et quitter l'hôtel où il était, situé au cœur de Bruxelles[2].
Il est à rappeler qu'Alexandros Kailis y a été retrouvé, ayant la somme de 600 000 € dans sa valise. En référence aux dernières informations en provenance de Belgique concernant l'argent retrouvé, on note qu'il s'élève actuellement à environ 1,5 million d'euros. Il a été annoncé qu'en plus des 600 000 € trouvés dans la valise détenue par le père de Kaili, une autre somme importante a été trouvée dans la maison de Pier Antonio Panzeri, ancien eurodéputé social-démocrate italien et président de l’ONG bruxelloise Fight Impunity ainsi que 150 000 € dans la maison de l'eurodéputée grecque.
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