Travailler plus et être heureux, une donnée non compatible
L’instauration des 35 heures en France a été un grand bouleversement. En effet, les loisirs ont pris une place plus importante dans notre société ce qui a entraîné une sensation de bonheur. Travailler moins est donc une nécessité.
« Il faut augmenter le temps de travail à 39 heures », dixit François Fillon, candidat Les Républicains à la présidentielle de 2017. Cela est une aberration : 69 % des français y sont contre (1). En revanche, la question de la réduction de cette dernière se pose.
Effets négatifs de la loi Aubry
En France, le cadre de la durée légale stipulé dans la loi est de 35 heures par semaine(2). Chaque employé ne doit pas travailler plus de 48 heures par semaine.
Mais, la réalité est beaucoup plus sombre. Selon une étude réalisée par Eurostat(3) , le nombre d’heures réellement travaillés est de 40,4 heures en 2015, loin des 35.
Cela a creusé les inégalités entre les salariés : seulement un peu plus d’un quart travaille 35 heures exactement alors que 43,8 % travaillent 39 heures ou plus(4).
D’autres facteurs comme l’âge, la pénibilité joue sur le sentiment du bonheur au travail.
Le bonheur peut se définir comme étant un état de plénitude qui est entier, inconditionnel et stable. C’est une entière satisfaction qui peut prendre une forme physique ou morale.
Effets positifs du passage aux 35 heures
L’instauration des 35 heures en 2000 a été un grand bouleversement. Martine Aubry, politique française classée à gauche (PS), est une ancienne ministre du travail sous les gouvernements de Cresson puis de Lionel Jospin(5).
Cette réforme a été bénéfique car cela a créé des emplois, 300 000 emplois selon la gauche(6) mais ce nombre varient selon le positionnement idéologique des politiques.
Ceci ne permet d’avoir que des avantages. Nous pouvons citer par exemple la société Yperma qui a décidé d’instaurer depuis juin 1997 la semaine des 35 heures à 4 jours.
Son président, Claude Prigent estime que ceci à apporter un « intérêt économique » pour son entreprise notamment de « faire continuer à tourner l‘entreprise 5 jours ». Il affirme que cela lui a apporté « un gain d’un mois de chiffre d’affaires par an »(6) .
Également, Scott Adams(7) défend cette idée et il a déclaré :
« Il y a une limite au bonheur qu’on peut tirer de son travail. On est même d’autant plus heureux qu’on passe moins de temps au travail »
Les loisirs, autre effet positif
Le passage aux 35 heures n’a pas eu que des inconvénients : cela a permis d’avoir plus de temps libres avec une augmentation notoire de 20 minutes dès l’an 1999.
L’instauration des RTT (Réduction du Temps de Travail), ce qui signifie prendre un congé dans la semaine, a été bénéfique plus particulièrement pour les familles car 43 % des pères et 48 % des mères déclarent passer plus de temps avec leurs enfants. Cela permet également pour 60 % d’entre eux de voir leur enfant plus souvent pendant les vacances scolaires.
Au niveau individuel, 66 % des femmes cadres s’estiment gagnantes contre 40 % des employées et des ouvrières.(8)
Changement de vie radical
En revanche, certaines personnes ont décidé de diminuer volontairement leurs temps de travail pour pouvoir s’occuper plus d’eux.
La première personne que nous allons évoquer et un garçon qui s’appelle Charlie et qui a 28 ans. Après être parti au Royaume-Uni à 20 ans, il décida de « plaquer » sa vie de sommelier pour revenir en France, plus particulièrement en Corse. Il fait cela « pour être auto-suffisant ».
Nous pouvons évoquer l’exemple de Marie qui est âgé de 33 ans. Enseignante au premier degré, elle donna naissance fin 2010 à un petit garçon. Pour concilier organisation de la vie privée et de la vie professionnelle, elle réduit son temps de travail aux 3/4 et elle déclare que :
« Le temps libre, c’est une richesse qui s’apprécie quand on en profite. Pas pour faire des choses en plus, mais plutôt pour ne pas courir partout. » (9)
Bonheur et travailler moins peut être compatible. Mais vous que répondez-vous à la question suivante : la réduction du temps de travail permet-elle d’être plus heureux ?
Babinot Quentin et Griffith Kelina
Sources utilisées :
(1) B.R, La Gazette des Communes, 9/01/17, n°2348, page 19.
(2) https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F1911
(3)Jacques Sayagh, Ouest France, 9/12/16, page 5
(4)Louis Morice, L’Obs, 23/09/16 http://tempsreel.nouvelobs.com/economie/20160922.OBS8583/mais-qui-travaille-vraiment-35-heures-par-semaine.html
(5)Martine Aubry est née en 1950. Après avoir fait des études à l’ENA, elle occupe différents postes ministérielles dans les années 80. Elle est actuellement maire de Lille.
Pour plus d’information voir la biographie de Rémi Lefebvre sur Universalis Education.
(6)Jacques Sayagh, Ouest France, 9/12/16, page 5
(7)Scott Adams est un dessinateur de bandes dessinées, auteur de plusieurs critiques sur l’entreprise et la satire sociale.
(8)Valérie Urman, Le Parisien, 14/05/2001
(9)Emilie Brouze, L’Obs, 16/01/14 http://tempsreel.nouvelobs.com/rue89/rue89-nos-vies-connectees/20140116.RUE0793/salaries-ils-ont-choisi-de-travailler-moins-pour-profiter-de-la-vie.html
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