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Macron et les retraites (1/3) : orgueil, arrogance et mensonges

Macron était bien « cape » de faire passer une réforme des retraites pour sa gloire personnelle et achever de détruire LR. Mais lundi, il n’a manqué que neuf petites voix pour faire tomber le projet et le gouvernement, malgré l’essouflement de la mobilisation la semaine d’avant. Pire entre le 49-3 et son effarante intervention de mercredi, une bascule semble s’être produite. Avec une motivation redoublée, effaçant toute résignation, les Français semblent vouloir rééditer le retrait du CPE de 2006.

Macron et les retraites (1/3) : orgueil, arrogance et mensonges

 

Macron, plus Pyrrhus que vainqueur

Du début jusqu’à la fin, Macron et son gouvernement ont été totalement détestables. Les narratifs de la réforme n’ont cessé de varier en fonction des circonstances, démontrant qu’il s’agissait essentiellement d’une posture à fin politique : gagner une image de réformateur et achever de détruire LR. Même si le second objectif semble atteint avec des dirigeants du parti qui ont fini par s’allier, ou a minima protéger le président, mais aussi une assez forte minorité, dont des présidentiables, ont choisi de ne pas soutenir le président, alertés par la fronde des Français et par calcul. Mais à cela, l’exécutif y a ajouté une malhonnêteté et une impréparation effarantes, semblant découvrir le mauvais traitement que la réforme réservait aux femmes, ou accumulant les mensonges et les versions sur ceux qui toucheront une retraite à 1200 euros.

Le scrutin de lundi aurait dû pousser la majorité à beaucoup de modestie et de retenue. Il n’a manqué que 9 députés pour faire tomber le gouvernement Borne et la réforme. Et le texte est toujours sous la timide menace d’une invalidation par le Conseil Constitutionnel, même si sa composition et ses choix récents tendent à faire penser qu’il soutiendra l’exécutif plutôt que la légalité… Plus sérieusement, l’initiative du RIP pourrait peut-être voir le jour dans un contexte où les Français sont vent débout contre la réforme et sont horripilés par le comportement de l’hôte de l’Elysée. Bien sûr, il y aura des obstacles, mais si un sujet peut réunir le soutien de 4,7 millions d’électeurs, c’est sans doute celui-là, dans le contexte qui est le nôtre, où plus de 70% des Français continuent à s’opposer au projet de réforme

Il faut dire que l’interview de mercredi n’a fait que jeter de l’huile sur le feu. Déjà, le choix d’une interview à 13 heures a suscité la méfiance : Macron ne cherchait à parler qu’à son électorat, âgé, dans un repli révoltant à un tel moment. Pire, ce choix était sans doute également motivé par la tendreté des journalistes qu’il a invité à l’Elysée, dont le questionnement a été bien limité. Julian Bugier s’est contenté de lui demander pourquoi les Français ne lui faisaient pas crédit de sa « réussite » sur l’emploi, en évoquant les 7,2% de taux de chômage de l’enquête dérisoire du BIT, qui oublie les 40% des demandeurs d’emploi de la seule catégorie A, comme l’admet même l’INSEE dans une note sur le sujet… En clair, le chômage dans notre pays est sans doute davantage entre 10 et 12% de la population active…

Outre une arrogance débridée et une absence complète de mots ou gestes d’apaisement, Macron a multiplié les mensonges dans cette intervention, par-delà la question de l’emploi. Il a osé parler réindustrialisation alors même que 2022 a marqué une envolée et un nouveau record du déficit commercial, l’exécutif laissant encore faire des rachats dont on sait comment ils finissent… Il a dit que les syndicats ne lui avaient fait aucune proposition alternative, s’attirant un tweet sec de Laurent Berger qui a dénonce cet énième mensonge, alors même que la CFDT est plutôt arrangeante avec le pouvoir. Plus tard, interviewé, il a souligné que la proposition de parler des métiers difficiles venait bien tard et aurait dû faire partie des sujets abordés avant de conclure la réforme. La parole présidentielle n’a plus aucune valeur.

Il faut dire que Macron a été détestable du début à la fin. Alors que tout le monde sait qu’il décide de tout, il a mis en scène sa distance, partant souvent de France lors des jours de mobilisation, jusqu’à aller boire des bières à Kinshasa… Et quand les syndicats lui ont demandé une entrevue, il les a renvoyé vers Olivier Dussopt, son N-2… Le paon de l’Elysée s’est contenté d’une déclaration à l’AFP, d’un papier dans la presse, ou de distiller quelques mots aux journalistes alors que la réforme est clé pour lui. Les dernières déclarations sur la non légitimité de la « foule » ou l’assimilation ridicule des manifestants aux factieux et factions du Capitole, ajoutent de nouvelles lignes au très lourd passif de ce président tellement méprisant et trop bavard pour critiquer des Français dont il oublie qu’il est à leur service.

Mais ce faisant, la dynamique actuelle commence à fortement ressembler à celle des Gilets Jaunes fin 2018. Non seulement le débat a été mal amené, puis mal mené, mais Macron se comporte un peu trop comme un sale gosse qui aurait réussi son coup et s’en vanterait un peu trop fort. Alors qu’il suscite une détestation particulièrement forte, il a réveillé des forces dont il pourrait perdre la maîtrise…


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8 réactions à cet article    


  • Attila Attila 31 mars 2023 17:25

    Il ne faut pas oublier que Macron n’est que la marionnette de la caste des très riches cupides. Cette réforme des retraites était dans les tuyaux depuis plusieurs années. Elle est inscrite dans les Grandes Orientations de Politique Économique de la commission de Bruxelles. Et Monsieur Larry Fink, pdg du groupe d’investissements Blackrock, a rendu visite à l’Elysée : ce n’est pas pour parler de la moquette.

    Les derniers présidents de la République n’ont de compte à rendre qu’à leurs financiers, ceux qui les récompenseront pour le sale boulot effectué contre le peuple français et au profit des très riches cupides. Macron appliquera sa réforme quoi qu’il en coûte sinon sa récompense de mercenaire lui passera sous le nez.

    .


    • Attila Attila 31 mars 2023 18:38

      C’est comme ces anciens syndicalistes qui ont été nommés à des postes confortables par un pouvoir qu’ils étaient censés combattre, une fois leurs mandats terminés .

      .


    • anaphore anaphore 1er avril 2023 08:58

      @Attila
      Au passage Martinez a été viré, ce qui peut indiquer que la CGT va devoir aller jusqu’au bout. Autrement je ne donne pas cher de la peau de la nouvelle secrétaire générale...


    • Attila Attila 1er avril 2023 10:00

      @anaphore
      Ça commence mal :
      « Moi ça me choque, parce qu’elle n’est pas représentative des quatre cinquièmes des travailleurs de la CGT. C’est une cadre, donc moi je ne me sens pas représentée par cette femme. Elle n’a pas eu mon travail, elle n’a pas travaillé avec ses mains, elle n’est pas productive comme moi. Elle a un métier certes, mais elle n’est pas ouvrière. »
      CGT : « c’est une cadre, je ne me sens pas représentée » explique Nadia Beloum à propos de Sophie Binet

      .


    • charlyposte charlyposte 1er avril 2023 14:08

      @Attila
      Exactement.


    • christophe nicolas christophe nicolas 1er avril 2023 09:44

      C’est une loi qui permet l’abus de position dominante de l’employeur et oblige ainsi l’employé à devenir hypocrite pour partir un peu plus tôt à la retraite grâce à la médecine du travail mais gare à celui franc du collier qui devra faire son temps.

      Le véritable objectif est de vous rendre hypocrite car ils le sont eux-mêmes au sommet et détestent les francs du collier qui le leur font remarquer, le véritable objectif est de vous corrompre l’esprit car cela fait le lit de l’iniquité dont ils profitent.

      Ils persécutent les gens bien intentionnés et véridiques car c’est une mentalité qui fait le lit de la justice ce qu’ils ne veulent surtout pas. Ils luttent contre le Christ à la manière de ces empereurs romains qui demandaient à sacrifier pour des idoles sauf qu’ils passent des lois impraticables à la pharisienne et vous demandent d’être hypocrites.

      Il faut leur ressortir la tirade du Christ qui dit tout d’eux :

      Malheur donc, à vous, scribes (savant) et pharisiens (font la loi) hypocrites, qui croyez pouvoir fermer par vos sentences impraticables — et réellement si elles étaient confirmées par Dieu, ce serait des serrures inviolables pour la majorité des hommes...

      https://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2009/09-015.htm#MalheurAvous

      La vaccination coercitive avec un produit génétique expérimental sale, au point que le pouvoir en a été exempté par sécurité, fait parti de ce processus de corruption hypocrite poussant les vaccinés à harceler les non vaccinés pour devenir eux mêmes hypocrites jusqu’à demander la vaccination des enfants... l’ignominie absolue après le scandale du confinement des vieillard laissés dont les soins classiques ont été remplacés par du rivotril.

      Nul doute que la femme qui a traité Macron d’ordure gagnera son procès si tous ceux qui ont des arguments fondés viennent témoigner qu’il s’est comporté en ordure.

      La HAS a mis fin à ce scandale des soignants non vaccinés suspendus 1335 jours (44,5 mois) après l’arrivée au pouvoir d’Elisabeth Borne au poste de ministre de l’écologie et de la solidarité avant de devenir ministre du travail et celle d’Ursula Von der Leyen à la tête de la commission Européenne.

      « Heureux celui qui tiendra et qui atteindra mille trois cent trente-cinq jours » sans devenir hypocrite comme les persécuteurs :

      https://www.youtube.com/watch?v=CE-DcyWPmLY&t=1081s


      • lecoindubonsens lecoindubonsens 1er avril 2023 09:51

        Impasse, pas d’issue ! Que faire ?

        Une solution possible !

        1. le conseil constitutionnel annule le projet actuel sous un prétexte quelconque, chacun sort honorablement de l’impasse
        2. nouvelle phase de concertation pour un nouveau projet, mais sur de meilleurs critères, par exemple
        • l’universalité (la seule bonne partie du projet initial mais abandonnée), c’est l’égalité des règles du fronton de nos mairies
        • « un euro cotisé = mêmes droits pour tous » qui en découle
        • abandon de l’objectif « 14% PIB pour retraités », mais détermination d’un % équitable revu annuellement en fonction de la démographie (cela permet de déterminer la part globale des retraités = le vrai système de répartition = la génération qui travaille partage sa production avec les jeunes et les retraités qui ne produisent pas). C’est la fraternité du fronton de nos mairies.
        • système par points pour que les retraités se partagent entre eux leur part globale du gateau (part de chacun selon total cotisé et espérance de vie a l’age de la retraite)
        • age de départ déterminé librement par chacun pour son cas personnel (on oublie les notions d’age légal, d’age pivot, de nombre d’annuités, de majoration/minoration qui ne servent à rien et ... qui fâche en plus ! = maso).
          C’est la liberté du fronton de nos mairies.
        • la pénibilité se gère via les salaires. Travail pénible = meilleur salaire = plus de cotisation = possibilité de partir plus tôt en retraite à montant égal.
        • système similaire pour les enfants (qui génèrent des cotisations pour mère/parents ?)

        Bref discutons, échangeons des arguments pour construire, mais sans violence ni gène, ni perte de production (diminution de notre gateau global), ni casse (frais pour tous)


        • jjwaDal jjwaDal 1er avril 2023 20:43

          Qui a osé dire à part une poignée que la France n’est plus un Etat souverain depuis belle lurette et que cela s’aggrave au fil du temps. Dans les années 1970 on abandonne le privilège de création monétaire au privé et on commence à se faire rançonner alors que l’Europe était le continent de l’épargne, puis on abandonne le privilège de décider de nos lois d’abord à une bureaucratie européenne sous haute influence de la finance et de la très grande industrie (Maastricht 1992) et OMC (1995).
          Au final on perd la capacité à créer les moyens financiers de gérer nos aléas (évolution de la pyramide des âges), on perd la capacité de retenir les emplois chez nous (on a perdu des millions de cotisants mis en concurrence directe avec des gens payés au tiers ou au quart d’un salaire de smicard) et on perd une partie des gains de productivité pour « rémunérer » les fournisseurs de capitaux (qui ne sont à l’examen que des parasites sinon des vampires). Un parfait scénario pour arriver à ce résultat.
          On peut songer à un complot généralisé, mais quand on voit en pleine lumière l’incompétence catastrophique dans la gestion du Covid comme de notre parc électrique, l’absence abyssale de stratégie pour sécuriser nos approvisionnements énergétiques (dix ans que Poutine disait qu’on allait avoir la guerre si on ne trouvait pas un terrain d’entente sur l’Ukraine, même pas peur...) et les effets réels de la privatisation de la création monétaire, du libre échangisme des capitaux et de l’idéologie des frontières grandes ouvertes, comme disait Pierre Dac "Quand on voit ce qu’on voit et qu’on entend ce qu’on entend, on se dit qu’on a de bonnes raisons de penser ce qu’on pense.

          Dans le fossé et on continue et on va continuer à creuser jusqu’à rencontrer le magma sans doute...

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