Liberté des masqués et démocratie ? Il faut se préparer à l’absence d’un vaccin contre le Covid-19
1) Ces derniers mois, les médias ont beaucoup parlé du décompte des morts, des cas, des tests, de la chloroquine puis des vaccins. Les premières études réalisées par les laboratoires pharmaceutiques ont livré de maigres résultats, jugés prometteurs en évoquant la production d’anticorps lors des essais réalisés par la firme américaine Moderna qui utilise une méthode non conventionnelle basée les ARNs. Le tableau s’est quelque peu assombri lorsque les données cliniques furent divulguées, signalant des effets secondaires gênants (fatigue, maux de tête, frissons) pour plus de la moitié des patients ayant reçu une dose vaccinale et quelque fois, des effets plus inquiétants. Sur le site américain Stat*** on peut lire ceci (traduction par Google) :
« Alors que le monde attend les résultats de grands essais cliniques sur les vaccins Covid-19, les experts affirment que les données suggèrent jusqu'à présent une possibilité importante : les vaccins peuvent avoir un petit coup de pied. Dans le langage des vaccins, ils semblent être « réactogènes », ce qui signifie qu'ils ont induit une gêne à court terme chez un pourcentage des personnes qui les ont reçus dans les essais cliniques. Ce type d'inconfort comprend des maux de tête, des douleurs aux bras, de la fatigue, des frissons et de la fièvre (…) Au moins deux fabricants, Moderna, basé à Cambridge, dans le Massachusetts, et CanSino, un fabricant de vaccins chinois, ont arrêté de tester les doses les plus élevées de leurs vaccins Covid-19 en raison du nombre d'événements indésirables graves enregistrés parmi les participants à leurs essais cliniques. Ian Haydon , l'un des volontaires qui a reçu la dose la plus élevée dans l'essai clinique de phase 1 de Moderna, a fini par demander des soins médicaux après avoir eu une fièvre de 103 degrés Fahrenheit 12 heures après avoir reçu une deuxième dose du vaccin. (La plupart des vaccins Covid-19 nécessiteront probablement deux doses pour fonctionner). Le vaccin Université d'Oxford-AstraZeneca, qui utilise un virus inoffensif pour l'homme qui infecte les chimpanzés comme épine dorsale, a vu des événements indésirables rapportés par 60% des receveurs dans son essai de phase précoce, rapporté la semaine dernière dans la revue The Lancet. La moitié des patients qui ont reçu la dose la plus élevée du vaccin Pfizer-BioNTech - qui comme Moderna est un vaccin à ARN messager - ont signalé des effets secondaires »
Néanmoins les cliniciens se veulent rassurant « Tant que les effets secondaires d'éventuels vaccins Covid-19 sont transitoires et non graves, ils ne seront pas des sources d'alarme - en fait, ils peuvent être des signaux d'un système immunitaire qui se met en marche »
Cela étant, rien ne permet d’être certain que ces vaccins vont produire une protection efficace et que le rapport entre les effets et les bénéfices joue en faveur de la vaccination. Cette éventualité est envisagée mais pour l’instant, la plupart des médias et des acteurs du système politique, économique, privilégient une arrivée prochaine des vaccins ce qui constitue une sorte de pari pascalien et permet pour l’instant, de garder une certaine sérénité et de converser un climat propice à la poursuite des affaires. Keynes avait parfaitement analysé ce qu’il appelait l’esprit animal, cette sorte d’ambiance et de confiance nécessaire pour favoriser les transactions commerciales.
2) Il a été dit à juste raison que l’arrivée soudaine du coronavirus n’avait pas été anticipée et révélé une impréparation face à cette nouvelle maladie dont les caractères ont été observés progressivement. Il serait utile maintenant de se préparer à une autre éventualité, l’absence d’un vaccin efficace pendant des années voire des décennies. Si tel est le cas, la gestion sanitaire de la pandémie reposera en premier lieu sur l’évolution de la virulence et l’état immunitaire des populations ainsi que les systèmes de soin pour les cas graves ; en second lieu, cette gestion implique des choix de société qui n’ont pas été discutés, tout simplement parce qu’ils n’ont pas été formulés. En supposant que le virus circule des années, serons-nous obligés de porter le masque en tous lieux, les rues, les boutiques, les lieux clos, les salles de spectacles, les restaurants, ou bien pouvons-nous bouger le curseur et conserver une marge de liberté, quitte à laisser filer cette épidémie jusqu’à ce qu’une issue finale se dessine dans une ou deux décennies. Pourquoi pas une immunité collective et une atténuation de la circulation virale mais sans fournir de date ? Pour nombre de personne attachées au modèle occidental, il ne serait pas acceptable de se voir imposer pendant une décennie le port du masque en tous lieux publics. Ce qui est acceptable repose sur ce qui est discutable, du moins en démocratie. Acceptation et non pas imposition.
C’est incontestablement un choix philosophique, un arbitrage entre les libertés et la sécurité, entre une vie sociale retrouvant le sens du contact, de la vue, du visage, du sourire, de la vie, et une vie confinée, captée par l’obsession d’une maladie qui en fait, est entretenu par une corporation médicale, une bien pensance médiatique et un Etat prêt à brider les populations pour gérer de manière bureaucratique cette épidémie. « Le masque indispensable pour protéger la population » a dit l’urgentiste Patrick Pelloux sur la Cinq, tout en insistant sur les personnels du système de santé décédés du coronavirus. Lors de cette émission, une voix plus mesurée s’est faite entendre, admettant que le masque dans les lieux clos est suffisant et qu’il ne faudrait pas pousser trop loin l’obligation, et laisser les Français souffler, car porter le masque une journée est non seulement une épreuve mais aussi un mode de vie incompatible avec la vie humaine et une certaine dignité dans les relations sociales. Il est étonnant que dans cette France où le moindre sujet fait polémique, où les intellectuels, penseurs, experts et bavards occupent incessamment les plateaux médiatiques, personne ne se soit soucié de ces questions sur le long terme et qu’il faudra bien trancher d’ici quelques mois. Il faudra bien que l’on nous dise comment nous pouvons vivre. Car il est probable que les vaccins ne nous soient d’un grand secours car inefficaces.
Pour résumer la situation, deux côtés de la balance. A gauche, le souci de protéger les populations, surtout les plus fragiles ; et puis un facteur non négligeable, le travail et la protection du personnel impliqué dans l’accueil des patients gravement atteints et les réanimations. Il faut reconnaître que la prise en charge de l’épidémie entre mars et juin 2020 a été une épreuve difficile pour ces personnels de santé. De ce côté de la balance, nous avons aussi la peur de la maladie, présente chez tout un chacun. Même si le taux de létalité approche les 0.7 % et que la réfraction naturelle face au virus se situe entre 50 et 80%, tout un chacun peut se dire ; si j’attrape cette saloperie de virusse qui joue à la roulette russe, il y a une balle qui peut me flinguer. A droite, on mettra dans la balance la préservation des libertés, le souci de maintenir une vie sociale et culturelle compatible avec les standards de l’existence humaine et du monde civilisé, la nécessité de relancer la machine économique qui ne sert pas uniquement à produire du superflu et permet d’insérer les déclassés et les inutiles dans notre monde commun, éducation, école, culture, spectacles, bars, manifestations font partie de notre condition d’homo festivus, même si ce culte du festif eut été décrié par les Philippe Muray et autres antimodernes. Nous croyons que les deux plateaux sont équilibrés. C’est possible actuellement mais sur le plateau de droite, si les mesures de sécurité persistent neuf mois, jusqu’au printemps 2021, voire des années, il y a un risque, c’est le suicide de l’économie et de la civilisation.
3) Nous citoyens, devrions réclamer un vrai débat sur cet arbitrage entre sécurité et liberté. Après tout, la démocratie n’a aucun tabou et nous devrions être considérés comme aptes à discuter de ces questions au lieu d’être pris comme des enfants à qui l’on dit ; ne t’occupes pas de ces choses, tu es trop petit pour comprendre, trop immature. C’est pareil pour le climat. Des messieurs et dames armés d’ordinateurs ont fait des calculs et décrété que nous devions vivre dans des températures inscrites dans une fourchette fixée par les gens qui savent. Le court XXe siècle, selon la formule d’Hobsbawm, a vu le monde démocratique triompher du fascisme, du nazisme, du franquisme, du communisme. Le XXIe siècle n’en a pas fini avec la démocratie, qui doit maintenant affronter non plus les totalitarismes et autres dictatures militaristes, mais le régime scientifique des experts. Il est temps que les philosophes se réveillent, rompant avec cette longue et mélancolique léthargique héritée de 1990 !
61 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON