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Les élections serbes et interventions occidentales

En Serbie, des élections générales, présidentielles et législatives auront lieu le trois avril, en plus des élections locales dans 12 municipalités et 2 villes, y compris la capitale Belgrade.

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 Les élections législatives seront disputées par 19 listes électorales et les élections présidentielles seront disputées par 8 candidats.

 Selon de nombreuses estimations, la liste la plus populaire est celle menée par le Parti progressiste serbe, dirigé par l'actuel président, Aleksandar Vučić, et comprend 10 partis de tous le spectre politique. Outre la coalition précédente, il existe deux coalitions importantes, qui comprennent des partis aux idéologies différentes : la coalition dirigée par Ivica Dačić, ancien premier ministre et président de l'Assemblée nationale serbe (Parlement), qui comprend trois partis ; et la coalition de Marinika Tepić, qui comprend 12 partis politiques au sein de la coalition Serbie unie.

 L'aile politique de droite comprend 9 listes électorales, tandis que la gauche comprend deux listes, en plus de 5 forces politiques représentant certaines minorités nationales et religieuses. En fait, les partis de ces listes ne sont pas très populaires en Serbie, ils ont donc peu de chances d’obtenir un nombre de voix suffisant.

 L'élection présidentielle sera disputée par deux candidats d'extrême droite ; le premier, Miša Vacić, chef du parti de la droite serbe, qu'il a fondé en 2018. La deuxième candidate de l'extrême droite est Milica Đurđević Stamenkovski, porte-parole du parti serbe appelé les (Oathkeepers), que son mari a fondé en 2012. En fait, les deux partis susmentionnés ont une idéologie nationaliste dure, qui ne correspond pas à un État multinational et multireligieux comme la Serbie, ni à la structure étatique laïque moderne.

 La droite modérée est représenté par trois candidats ; le premier, Miloš Jovanović, chef du (Parti démocratique serbe), qui a une idéologie nationale conservatrice. Le deuxième candidat est Boško Obradović, dirigeant et fondateur du mouvement serbe Dveri (portes), qu'il a fondé en 1999. La troisième candidate est Branka Stamenković, une ancienne membre de l'Assemblée nationale serbe du Parti (Ça suffit !), fondé en 2014.

 La gauche politique est représentée par une candidate à la présidence, Biljana Stojković, professeure de biologie à l'Université de Belgrade, candidate du mouvement civique environnemental appelé (Nous devons), fondé en janvier de cette année et axé sur les questions environnementales, en particulier dans la capitale Belgrade.

 Le septième candidat est Zdravko Ponoš, ancien diplomate et officier à la retraite, qui s'est présenté aux élections présidentielles pour la coalition Serbie unie, fondée en 2021. Enfin, l'actuel président, Aleksandar Vučić, se présente également aux élections présidentielles pour le Parti progressiste serbe.

 Dans des articles précédents sur la Serbie, nous avons souligné que la situation géographique et le manque de ports maritimes de la Serbie l'obligent à mener une politique de (multi-vecteur) et de (multi-niveau) ; la Serbie ne peut pas atteindre ses objectifs et ses ambitions sans s'aligner avec ses voisins. Cette politique est en fait une arme à double tranchant ; il est difficile d'équilibrer les intérêts contradictoires des partenaires de la Serbie, surtout si certains partenaires - comme les adversaires de la Russie et de la Chine - profitent de cette occasion pour déstabiliser la région. L'exemple le plus évident est la position sur la guerre en Ukraine ; la Serbie a voté en faveur de la résolution internationale présentée par les pays occidentaux à l'Assemblée générale des Nations Unies le 2 mars contre la Russie dans le contexte de la soi-disant (invasion militaire russe) de l'Ukraine. La Serbie, avec la Bosnie-Herzégovine, sont les deux seuls pays européens à n'avoir pas imposé de sanctions à la Russie.

 En fait, au cours de ses quatre années au pouvoir, l'actuel président, Aleksandar Vučić, a réussi à maintenir un équilibre dans les relations avec divers acteurs internationaux et régionaux, tels que la Chine, la Russie, l'Union européenne, les États-Unis d'Amérique et les pays arabes, ce qui a conduit à une reprise économique significative dans le pays, qui était le produit intérieur brut (PIB) le plus élevé d'Europe. De nombreuses estimations suggèrent donc que Vučić, avec sa coalition dirigée par le Parti progressiste serbe, est le favori de cette élection.

 Dans ces circonstances, nous pensons que les pays occidentaux essaieront d'exercer des pressions politiques et d'influencer le processus électoral afin de pousser le public serbe à élire des représentants qui leur sont loyales, adoptant ainsi une politique anti-russe et rejoignant les agendas occidentaux dans ses relations tendues avec la Russie dans le contexte de la guerre russo-ukrainienne.

 Dans ce contexte, de nombreuses informations indiquent que les ambassades des États-Unis d'Amérique et de Grande-Bretagne, avec l'aide d'un groupe d'institutions et de certaines organisations non gouvernementales ONG actives dans les Balkans, mènent des activités visant à influencer l'opinion publique serbe, réduisant ainsi les chances de l'actuel président, Aleksandar Vučić, avec sa coalition de remporter les prochaines élections. Les plus importantes d'entre elles sont les institutions et les ONG occidentales : Fondation “Open Society”, Fondation Rockefeller, Fondation NED, Fondation Charles Stuart Mott, Fondation Conrad Adenauer.

 La Fondation “Open Society”, la Fondation Rockefeller et certaines fondations britanniques et allemandes ont soutenu les manifestations de militants écologistes ces derniers mois contre les projets d'exploration du Lithium de la société Rio Tinto, d'autre part le mouvement environnemental civil (Nous devons) coopère avec ces fondations. En outre, le Premier ministre serbe Ana Brnabić a confirmé que Savo Manojlović, l'un des dirigeants des manifestations environnementales, avait reçu de l'argent de la Fondation Rockefeller.

 A propos la coalition (Serbie unie), dirigée par le parti de la liberté et de la justice, que est plus gros concurrent de la coalition de Vučić aux élections présidentielles, parlementaires et locales. Le chef du parti de la liberté et de la justice est le businessman Dragan Đilas, qui a été maire de Belgrade de 2008 à 2013, est un dirigeant clé de l'opposition serbe. Les dirigeants de cette coalition ne cachent pas leur désir à rejoindre l'Union européenne ; Đilas lui-même a appelé pour l'adhésion de la Serbie à l'Union européenne et aspire la coopération avec l'OTAN. Zdravko Ponoš, candidat à la présidence qui a été chef d'état-major des Forces armées serbes de 2006 à 2008, est appelé général de l'OTAN parce qu'il a apporté de nombreux modifications à l'armée serbe pour répondre aux normes de l'OTAN. Le philosophe, écrivain et diplomate Vladeta Janković, qui était ambassadeur de Serbie en Grande-Bretagne et au Vatican et conseiller de l'ancien premier ministre Vojislav Koštunica, a accepté l'offre de Đilas de se présenter à la mairie de Belgrade, sachant que Janković a toujours critiqué l'administration de Belgrade lorsque Đilas la dirigeait. Ici, nous devons dire clairement que l'accent mis par l'opposition serbe sur la capitale, Belgrade, est clair, parce que une plus grande représentation au conseil municipal serait le point de départ pour l'opposition d'affaiblir l'autorité actuel.

 S'ajoutant à ce qui précède, Đilas, avec les dirigeants du mouvement environnemental civil (Nous devons) et d'autres figures de l'opposition, comme Mlađan Đorđević, qui a été conseiller de l'ancien Président serbe Boris Tadić et chef du Mouvement national (Libération), et ce dernier dirige également deux institutions non gouvernementales nommées (notre Serbie) et (code serbe), ont tenté et tentent de discréditer l'élite politique serbe actuelle dans la presse européenne sous les slogans Liberté d'expression et liberté de la presse. Un scénario auquel Đilas et son allié Đorđević, organisateur et idéologue des manifestations contre les dirigeants serbes actuels, pourraient recourir est un boycott des élections, un appel à manifester et la fermeture des centres électoraux, semblables aux révolutions de couleur qui ont eu lieu dans certaines anciennes républiques soviétiques. Ces opposants politiques ont déjà eu recours à ces options en 2019-2020, utilisant l'attaque contre le domicile du journaliste Milan Jovanović pour déclencher des manifestations, cependant la Première ministre serbe Ana Brnabić rendant visite à Jovanović et dénonçant l'incident, et exprimant son soutien à la liberté de la presse dans un article publié dans EUROACTIV.

 Après l'histoire de la Serbie moderne, il faut arriver à la conclusion que la Serbie est dans une période de transition depuis des années et que l'amélioration significative qu'elle a constatée dans les domaines de l'économie, de la santé, de l'éducation et du revenu par habitant est la preuve que les dirigeants serbes vont dans la bonne direction.

 Alors, pour atteindre la performance optimale, la Serbie a besoin de plus de stabilité politique et de plus de synergie entre les différentes forces politiques, loin des tentations et des pressions des États et des forces extérieures.

Nous espérons que les prochaines élections répondront aux aspirations du peuple serbe.

Molhem Assef


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