Législatives 2024 (27) : l’émotion de Yaël Braun-Pivet
« C’est avec une immense émotion que je prends la parole devant vous. Les dernières semaines ont été particulièrement tendues. Notre pays est inquiet et fracturé. Nous avons une immense responsabilité. (…) Ces voix, ces suffrages, cette mobilisation exceptionnelle et inédite nous confèrent une immense responsabilité. Si nos compatriotes ont été aussi nombreux à se rendre aux urnes, c’est qu’ils ont compris que la démocratie était un bien précieux, que certains enjeux étaient majeurs, que les hommes et les femmes politiques que nous sommes pouvaient avoir un effet direct sur leurs vies, nos décisions et nos actions peuvent changer leurs vies. » (Yaël Braun-Pivet, le 18 juillet 2024 dans l'hémicycle).
Veste rouge vs Veste verte. La députée des Yvelines Yaël Braun-Pivet a été réélue Présidente de l'Assemblée Nationale ce jeudi 18 juillet 2024 vers 20 heures 40 à l'issue d'une séance très tendue et d'un scrutin très serré et incertain. C'est avec beaucoup d'émotion qu'elle a accueilli cette nouvelle et dans son bref discours inaugural, sans note, spontané, elle a salué ses concurrents en les faisant ovationner un à un, y compris le candidat du RN mi-amusé.
Reprenons la journée parlementaire. Les candidatures ont été annoncées par les différents groupes quelques jours voire quelques heures avant le scrutin. En lice : Yaël Braun-Pivet, Présidente de l'Assemblée Nationale sortante, dont les qualités pour présider l'Assemblée ont été reconnues de tous, et André Chassaigne, président du groupe communiste et désigné candidat unique de la nouvelle farce populaire (NFP) qui voyait le perchoir comme son bâton de maréchal pour couronner sa carrière politique, étaient les deux concurrents principaux.
Sans surprise, comme en 2022, Sébastien Chenu concourrait pour le groupe RN. S'il ne s'attendait pas à se faire élire, ses décisions de se maintenir à chaque tour étaient importantes car selon son comportement, il pouvait être un faiseur de Président. Son objectif est la reconnaissance des députés RN en tant que députés de la nation et à ce titre, capables de prendre des responsabilités dans les différents postes de l'Assemblée. Entre 2022 et 2024, deux députés RN étaient vice-présidents, Hélène Laporte et Sébastien Chenu.
En revanche, surprise du côté LR puisque la candidature d'Annie Genevard, ancienne vice-présidente de l'Assemblée entre 2017 et 2022, a été éclipsée au profit de Philippe Juvin, le plus Macron-compatible des membres de LR. Attendue mais cela restait quand même étonnant et peu responsable, le groupe Horizons a présenté sa propre candidate Naïma Moutchou, vice-présidente sortante, pour compter ses députés, au prix d'une désunion du bloc présidentiel nécessairement relégué en troisième place. Enfin, représentant du groupe centriste et ultramarin LIOT et absolument opposé à la réélection de Yaël Braun-Pivet, Charles de Courson s'est également présenté, se positionnant comme le candidat qui pourrait réunir une grande partie de l'Assemblée car il ne ferait de l'ombre à personne. Le groupe MoDem (présidé par Marc Fesneau) avait envisagé de présenter un candidat, comme l'a fait le groupe Horizons, puis y a renoncé.
Comme le 28 juin 2022, la séance a été présidée par le doyen d'âge, le député RN José Gonzalez, inaugurant ainsi la XVIIe législature de la Cinquième République. Après une courte allocution, le scrutin a pu commencer pour élire le Président de l'Assemblée Nationale pour cinq ans, de 2024 à 2029 (en principe !).
Les scrutateurs chargés d'organiser le scrutin et de surveiller et porter les deux grosses urnes sont les députés les plus jeunes de l'Assemblée, en particulier deux RN. Lors de cette séance un peu spéciale, les députés sont placés non pas selon leur appartenance à un groupe politique mais par ordre alphabétique, permettant d'étranges proximités politiques, selon le hasard des noms. Pour voter à bulletin secret, sans pression, chaque député se lève et va jusqu'à la tribune pour y placer son bulletin, selon l'ordre alphabétique à partir d'une lettre tirée au sort. Le jeune scrutateur RN tendait la main à tous les députés votants mais les membres insoumis et écologistes, entre autres, au regard fuyant, refusaient obstinément de lui serrer la main en raison de son appartenance au RN (ce qui est absolument stupide et pas très positif pour la propre réputation de ces députés très dogmatiques). Chaque député est député de la nation et représentant du peuple, ils ont les même droits quelles que soient leurs appartenances, et la courtoisie et la politesse sont des questions d'éducation et pas de tendance politique.
Chaque scrutin a duré environ deux heures : une heure pour voter, une heure pour dépouiller. Aux deux premiers scrutins, il faut la majorité absolue, au troisième et dernier scrutin, la majorité relative suffit. Vu l'émiettement politique de l'Assemblée, inutile de dire que trois tours ont été nécessaires, et heureusement qu'il était prévu la majorité seulement relative au troisième, sinon, il y aurait eu une vingtaine, trentaine de tours.
Les résultats du premier tour ont été annoncés par José Gonzalez autour de 17 heures 10. 574 députés ont pris part au vote, 4 ont été nuls ou blancs. Il y a donc eu 570 suffrages exprimés, ce qui signifie la majorité absolue à 285. André Chassaigne a fait un très beau score en rassemblant sur son nom 200 voix, soit plus que les seules voix du NFP. Sébastien Chenu a reçu 142 voix, soit l'ensemble des groupes RN et de ses alliés ciottistes. Yaël Braun-Pivet, candidate d'Ensemble, n'a obtenu que 124 voix en raison de la présence, parmi les concurrents, de la députée Horizons Naïma Moutchou 38 voix (ce qui est pas mal). Philippe Juvin a rassemblé 48 voix. Enfin, Charles de Courson a obtenu 18 voix. À ce stade, Naïma Moutchou et Philippe Juvin ont annoncé le retrait de leur candidature pour le deuxième tour, soutenant désormais la candidature de Yaël Braun-Pivet. Quelle faute politique pour Horizons d'avoir présenté une candidate contre Yaël Braun-Pivet, mécaniquement troisième, derrière le RN.
Vers 19 heures 05, les résultats du deuxième tour ont été proclamés : 574 votants, 5 blancs ou nuls, 569 suffrages exprimés (majorité absolue 285). Yaël Braun-Pivet a bondi de la troisième à la première place avec 210 voix, soit exactement le total au premier d'elle et de deux candidats qui se sont retirés. André Chassaigne a recueilli 202 voix, soit encore 2 de plus qu'au premier tour. Sébastien Chenu aussi a amélioré son score avec 143. Charles de Courson, en revanche, a chuté de 18 à 12. Enfin, 2 députés ont voté pour des personnes qui n'étaient pas candidates.
Donc, les 6 voix manquantes de Charles de Courson se sont réparties ainsi : 1 blanc, 2 voix pour un autre candidat non déclaré, 1 pour Sébastien Chenu, 2 pour André Chassaigne. Charles de Courson s'est alors retiré à l'issue du deuxième tour, en sachant qu'au troisième tour, le vote a lieu à la majorité relative.
Restaient donc en lice au troisième tour les trois principaux candidats. Trois, car Sébastien Chenu a annoncé se maintenir au troisième tour. Cette configuration, plus dangereuse pour elle, est aussi la plus payante politiquement : Yaël Braun-Pivet n'allait pas dépendre des voix ou de l'abstention du RN pour sa réélection. Tout le monde a cependant dit que ce serait très serré car où iraient les 12 voix de Charles de Courson, alors que l'écart entre André Chassaigne et la Présidente sortante n'était que de 8.
Petit arrêt sur l'hypothèse où André Chassaigne aurait été élu, ce qui n'a pas été le cas, ouf ! D'abord, quel anachronisme cela aurait été : l'Assemblée Nationale de la France, ce pays moderne, présidée par un communiste, un vrai communiste qui se revendique d'un parti communiste sans jamais s'être réformé ! Au-delà du signal terrible d'archaïsme (aurait-on imaginé André Lajoinie présider l'Assemblée dans les années 1980 ?), de paléontologie politique française, comment imaginer qu'un parti qui ne représente que 2% de l'électorat (son score aux élections européennes du 9 juin 2024) puisse présider la Représentation nationale ? Enfin, le signal lourd qu'une majorité à la gauche radicalisée était possible au gouvernement.
Le suspense dramatique a pris fin un peu au-delà de 20 heures 35, quand José Gonzalez a proclamé Yaël Braun-Pivet vainqueure de cette élection avec 220 voix contre 207 à André Chassaigne et 141 à Sébastien Chenu. 1 voix s'est portée sur un autre candidat non présenté. 572 votants, 3 blancs ou nuls, 569 suffrages exprimés. Bien entendu, l'émotion a conquis l'hémicycle, et bien au-delà des rangs macronistes. Elle a même eu droit à une ovation, ce qui est la tradition.
La première satisfaction, c'est qu'une femme continue encore à présider l'Assemblée, et quand on voit les autres candidats, ce n'était pas sûr du tout. La deuxième satisfaction est de démontrer que la gauche radicalisée n'est pas majoritaire, cela remet un peu les points sur les i sur la nature du message des électeurs. Cette Assemblée est en effet confuse, mais la première chose qu'il en sort, après dix jours de confusion totale, c'est Yaël Braun-Pivet réélue au perchoir, et bien réélue, avec 13 voix d'écart, c'était serré mais clair. Et réélue dans les meilleures conditions politiques, meilleures qu'en juin 2022 où le RN s'était retiré dès le second tour. En 2024, on peut affirmer (contrairement à ce qu'a prétendu l'aboyeuse professionnelle Mathilde Panot) qu'aucune voix du RN n'est allée sur Yaël Braun-Pivet. Des 142 voix du premier tour pour Sébastien Chenu, il en a perdu une seule, qui a dû se porter vers un candidat non déclaré. En revanche, le groupe LIOT est bien un OVNI de la vie politique et on aimerait que ce groupe puisse perdurer au fil des législatures tant son identité particulière (liberté de vote) est troublante : certains ont voté pour André Chassaigne, d'autres pour Yaël Braun-Pivet, et même 1 pour Sébastien Chenu au deuxième tour.
Quelques minutes avant l'annonce des résultats, quelques députés insoumis allaient donner le ton de leur réaction après l'annonce. Ils ont remis en doute la légalité des 17 ministres démissionnaires qui ont voté à ce scrutin. Pourquoi le leur reprocher quand les résultats leur seraient défavorables et pas dès le premier tour ? Mystère ! Sur ce point très particulier, la plupart des constitutionnalistes ont expliqué que c'était légal. Du reste, le ministre démissionnaire élu député, pourquoi ne pas prendre en compte les électeurs de leur circonscription ? Il faut rappeler aussi qu'un suppléant ne peut prendre ses fonctions qu'un mois après la nomination d'un député au gouvernement. Dans des scrutins serrés, chaque voix compte et surtout, chaque électeur compte ! Refuser ce droit de vote serait plutôt là comme déni de démocratie. Par ailleurs, il y aurait eu au moins six précédents sous la Cinquième République. J'en connais au moins deux, en mars 1986 (majorité très serrée) et aussi en 1988 (absence de majorité absolue), où les ministres démissionnaires du premier gouvernement de Michel Rocard élus députés ont siégé pour élire le Président de l'Assemblée Nationale (à l'époque, le PS était ultradivisé et chaque voix comptait aussi).
Autre critique stérile relayée tant à l'extrême droite qu'à l'extrême gauche : la réélection de Yaël Braun-Pivet serait un déni de démocratie. Pour les députés NFP, rappelant qu'ils étaient arrivés en tête au premier tour, ils ont dénoncé (comme le RN) les combinaisons et les accords opaques avec le groupe LR. C'est très fort d'hypocrisie ! D'une part, aucune opacité puisque cet accord a été commenté en long et en large pendant près d'une journée. D'autre part, le résultat de la candidature unique d'André Chassaigne a résulté aussi d'un accord, d'une combinaison entre les quatre partis du NFP, pas plus transparente que du côté de LR.
Enfin, si André Chassaigne, Mathilde Panot mais aussi Boris Vallaud et Cyrielle Chatelain, les quatre présidents de groupe du NFP, ont tant hurlé et aboyé contre la réélection de Yaël Braun-Pivet (on leur aurait volé l'élection, quels démagogues vraiment petits !), prouvant qu'ils étaient mauvais joueurs et qu'ils remettaient en cause la sérénité des institutions, de véritables garnements qui nieraient des faits évidents, c'est tout simplement parce qu'avec l'échec de la candidature d'André Chassaigne (qu'ils ont appelée succès parce que c'était un succès d'avoir réussi à trouver un candidat commun au perchoir !), s'est éloignée évidemment (et heureusement) la perspective d'un gouvernement du NFP (toutefois fantôme puisqu'ils étaient incapables d'en nommer un seul membre). Et c'est tant mieux ! Je n'ose pas imaginer le cas où ces fous enragés auraient conquis le perchoir, sur la manière très partisane de diriger les débats parlementaires.
La réaction du RN et de Sébastien Chenu à la réélection de Yaël Braun-Pivet était un peu plus subtile : les députés RN ont fustigé le maintien de Yaël Braun-Pivet alors que les électeurs auraient réclamé du changement, mais cette contestation fait finalement le jeu de la Présidente réélue car au moins, on ne pourra pas dire qu'elle a été réélue grâce au RN. L'autre critique beaucoup plus forte du RN, c'est l'accord en bonne et due forme du groupe LR en faveur des macronistes, l'objectif du RN étant de reprendre la place laissée vacante par LR.
Pourtant, entre André Chassaigne et Yaël Braun-Pivet, il n'y avait pas photo pour le RN : son intérêt était effectivement pour la réélection de Yaël Braun-Pivet qui souhaite la représentation de tous les groupes, y compris extrémistes, dans le bureau (qui sera désigné le lendemain), alors que la gauche veut ostraciser le RN des instances décisionnelles de l'Assemblée (ce qui serait une erreur, et serait illégal, en contradiction avec une loi organique appelée Règlement intérieur de l'Assemblée Nationale).
L'émotion énorme et très visible de Yaël Braun-Pivet semble enfin clore une séquence ultrastressante qui va du dimanche 9 juin 2024 à ce jeudi 18 juillet 2024 : un tremblement de terre électoral aux élections européennes, pas assez commenté car tout de suite suivi de la dissolution, d'une campagne difficile et courte, d'une perspective devenue quasi-réalité au premier tour du 30 juin 2024 d'une majorité absolue de députés RN, puis d'un front républicain très efficace contre le RN au second tour du 7 juillet 2024. Le retour de Yaël Braun-Pivet à l'Hôtel de Lassay est aussi une manière de dire que la raison, l'ordre et la stabilité l'ont emporté sur les hurlements ou les aboiements d'une gauche radicalisée qui a soumis la gauche molle (PS), tétanisée de la crainte d'être considérée comme des traîtres à la gauche : il fallait voir la tête dépitée de François Hollande et Olivier Faure à l'annonce des résultats.
Au même moment, à Strasbourg, Ursula von der Leyen était réélue Présidente de la Commission Européenne par les députés européens qui lui ont accordé un second mandat de cinq ans. On a pu voir une grande embrassade entre elle et ...Manon Aubry, séquence vidéo qu'a immédiatement retransmise Marine Le Pen dans les réseaux sociaux en disant : sans commentaire.
Au programme du vendredi 19 juillet 2024, l'élection des autres membres du bureau de l'Assemblée (6 vice-présidents, 3 questeurs, 12 secrétaires). Celui du samedi 20 juillet 2024 : la constitution des différentes commissions permanentes. Et cette difficulté : qui se déclare de la majorité, qui se déclare de l'opposition ?
Aussi sur le blog.
Sylvain Rakotoarison (18 juillet 2024)
http://www.rakotoarison.eu
Pour aller plus loin :
Législatives 2024 (27) : l'émotion de Yaël Braun-Pivet.
Législatives 2024 (26) : les larmes de Marine Tondelier.
Législatives 2024 (25) : faut-il ostraciser le RN à l'Assemblée Nationale ?
Législatives 2024 (24) : Huguette Bello, mélenchonette en peau de lapin.
Législatives 2024 (23) : grand pays recherche son gouvernement.
Législatives 2024 (22) : qui au perchoir ?
Législatives 2024 (21) : marche sur Matignon ?
Lettre aux Français par Emmanuel Macron le 10 juillet 2024 (texte intégral).
Législatives 2024 (20) : le poison du scrutin proportionnel.
Législatives 2024 (19) : quel possible Premier Ministre pour une impossible majorité ?
Législatives 2024 (18) : la fin du cauchemar Bardella (pour le moment).
Résultats du second tour des élections législatives du 7 juillet 2024.
Fake news : la scandaleuse manipulation politique du RN.
Législatives 2024 (17) : rien n'est joué dimanche prochain !
Législatives 2024 (16) : la question de dimanche prochain.
Législatives 2024 (15) : les promesses n'engagent que ceux qui y croient !
Législatives 2024 (14) : la revanche des gilets jaunes ?
Législatives 2024 (13) : fortes mobilisations au premier tour.
Résultats du premier tour des élections législatives du 30 juin 2024.
Appel aux sociaux-démocrates.
Éric Le Boucher : la France va plutôt bien (27 juin 2024).
Législatives 2024 (12) : un isoloir, ce n'est pas un cabine d'essayage !
Législatives 2024 (11) : front, rassemblement, union nationale, barrage, consignes de vote...
Législatives 2024 (10) : il était une fois Jordan Bardella, Gabriel Attal et Manuel Bompard.
Législatives 2024 (9) : Emmanuel Macron et son n'ayez-pas-peur !
Interview d'Emmanuel Macron à Génération Do It Yourself le 24 juin 2024 (podcast intégral).
Lettre aux Français d'Emmanuel Macron le 23 juin 2024 (texte intégral).
Législatives 2024 (8) : la bataille de Matignon.
Le programme aux élections législatives du 30 juin 2024 d'Ensemble pour la République (document à télécharger).
Législatives 2024 (7) : Ensemble pour la République.
Législatives 2024 (6) : Nicolas Sarkozy et François Fillon bougent encore !
Législatives 2024 (5) : le trouble de Lionel Jospin.
Législatives 2024 (4) : l'angoisse de Manuel Valls.
Législatives 2024 (3) : François Hollande dans l'irresponsabilité totale !
Législatives 2024 (2) : clarification ou chaos ?
Législatives 2024 (1) : vaudeville chez Les Républicains.
Sidération institutionnelle.
Élections européennes 2024 (4) : la surprise du chef !
Résultats des élections européennes du dimanche 9 juin 2024.
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