Qu’est-ce qu’on déguste ?
C’est là que l’on comprend toute l’importance de la ponctuation, car si à la fin de cette phrase, il y avait un point d’exclamation, le sens en aurait été totalement différent…
En effet, un point d’exclamation aurait immanquablement alerté l’auditeur, s’inquiétant de la nature de ce qu’on lui propose de manger...alors que le point d’interrogation questionne d’abord sur l’origine du produit…
Les fêtes de fin d’année apportent leur lot de « menus de fête », mais la question de l’origine de tous ces aliments n’est pas au devant de la scène, et, alors que les pubs nous vantent « les poulets en liberté », la réalité est bien moins glorieuse.
C’est à l’écoute d’un papier d’Hugo Clément, sur l’antenne de France Inter, qu’une info plutôt ébouriffante a été diffusée en automne dernier, et à nouveau en décembre. Lien
On sait les élevages intensifs dénoncés ici ou là, notamment en Chine, avec récemment 650 000 cochons dans une tour de 26 étages...(lien) puisqu’il y existe des « tours à cochon »...mais qu’en est-il dans notre beau pays avec ses fameux élevages « en liberté » ?
Le bilan est lourd… Macron a beau défendre « la viande française partout » … le ministre de l’agriculture enfonçant le clou en déclarant : « quand on consomme des produits français (…) derrière, c’est un éleveur qui entretient le paysage et qui apporte des choses pour la biodiversité »…
Sauf que, même s’il y a bien ici ou là des ruminants qui pâturent tranquilles dans nos campagnes, il n’en reste pas moins qu’en France on abat chaque année 4 millions de bovins, 23 millions de cochons, et près d’un milliard de volailles.. le cochon représentant près de la moitié de la viande consommées chez nous.
Ensuite posons nous la question : « quand avons-nous vu un cochon s’ébattre en liberté » ?….
et les poulets ?
À 80 %, ils proviennent d’exploitations industrielles d’où ils ne sortent jamais...vivant dans un espace plus petit qu’une feuille de papier.
Les lapins ne sont pas mieux lotis, et 99 % d’entre eux vivent en cage.
Pire, comme l’explique le journaliste, dans les zones de culture intensives, on est frappé par le silence...finis les chants d’oiseaux… il évoque « un désert biologique ».
et il conclue « ce n’est pas parce que la viande française est française qu’elle est vertueuse ». lien
On pourrait aussi évoquer la « viande de chasse », pour laquelle on pourrait espérer qu’elle soit consommable sans danger…
Ce serait oublier que les faisans, et autres perdrix sortent d’élevages, en plein air, bien sur, mais que ces volailles sont bourrées d’antibiotiques, ainsi que le témoigne une ancienne éleveuse de faisans, évoquant « mutilations, maladies, mortalité »... les faisans étaient nourris avec des granulés complémentés en antibiotiques… y compris dans l’eau des abreuvoirs où de la poudre aux antibiotiques était répandue ».
Pire, pour éviter que les oiseaux se battent, on brûlait la partie supérieure du bec pour les empêcher de se blesser à coup de becs.
Pour couronner le tout, elle nous apprend qu’on leur fixait une « sorte de masque, attaché par une tige qui perfore la cloison nasale...et les faisans affolés se jetant contre les grillages où ils restaient parfois accrochés en s’arrachant les cloisons nasales »…
et de conclure en déclarant « les chasseurs n’ont pas à vouloir gérer la nature (…) alors pourquoi lâcher des faisans si ce n’est pour le plaisir de tuer ». lien
Comme dit mon vieil ami africain : « le chien reste chien, serait-il élevé par des lions ».
L’image illustrant l’article vient d’arcanum.paris
Merci aux internautes pour leur aide précieuse
Olivier Cabanel
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