• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Actualités > Environnement > Le bien-être animal

Le bien-être animal

L’animal de la ferme, considéré d’abord comme une richesse matérielle inerte qui ne perçoit ni la douleur ni l’émotion, a subi au cours du temps, selon le bon vouloir de ses propriétaires, des traitements pouvant être extrêmement dommageables. Ce n’est que récemment que la demande publique s’est émue de ces comportement et a exigé l’amélioration du bien- être animal. En 2015 la France reconnaissait l’animal comme un être vivant doué de sensibilité. L’Europe a édicté les « libertés » qui sont dues à l’animal pour assurer son bien-être et qui sont en fait l’opposé de ce qui est source du mal être animal :

Libertés relatives à sa santé physique :

  • Satisfaction de la faim et de la soif,
  • Absence de maladies et de blessures,

Libertés relatives à sa santé morale :

  • Absence de stress et de douleur
  • Absence d’inconfort

Liberté de comportement

  • Sa vie doit se rapprocher de ce qu’elle serait en milieu naturel.

Faut-il aller plus loin ?

Des chercheurs* s’intéressent à ces questions. Ils considèrent d’abord que le comportement dans un milieu naturel est une mesure médiocre de leur bien-être. La vie dans la nature est brutale, l’animal peut-être une proie, il ne sera pas soigné s’il est malade ou blessé, sa mort peut-être une longue agonie. « La vie dans la nature ne prend pas en compte ce que l’animal désire, il reflète simplement son état momentané ». Il se cache car il sent le danger, il recherche la nourriture car il a faim, il a froid en hiver et chaud en été. Son bien être momentané est court, il essai de l’améliorer continuellement. L’analyse doit donc aller plus loin.

Si la plupart des animaux de ferme ont des comportements innés, la sélection les a rendus plus flexibles en agissant davantage vers ce qui est bon pour eux ; il ne s’agit pas de réaliser un comportement mais d’avoir une récompense ou une punition à la suite de celui-ci. L’animal peut apprendre à utiliser des actions non naturelles pour obtenir une récompense. L’exemple intéressant qui est donné est celui de la vache qui appuyant avec son museau sur un bouton, va mettre en mouvement une brosse qui frottera son dos. L’animal ne réalise pas ici ce que pourrait être à l’état naturel le comportement inné de brossage contre un arbre ou un buisson, en fait ce qui compte pour lui c’est la récompense associée au toucher du bouton.

Connaître ce que l’animal perçoit comme récompense ou punition permet de définir ce qu’est pour lui le bien-être. Le chercheur peut trouver ainsi des stimuli non naturels que l’animal considère comme bons ; mais aussi il peut comparer les difficultés qu’aura l’animal pour obtenir les récompenses ; enfin il peut définir des états de bien-être négatifs, ceux qui produisent douleur ou inconfort alors que l’animal est contraint de les réaliser, ceux qui anticipent la douleur, ceux qui entraînent une frustration car ne donnant pas la réponse attendue.

Le bien-être de l’animal de la ferme n’est finalement pas un retour à la vie naturelle mais une situation plus complexe où l’inné bien que présent est nuancé par les conditions de la vie domestique.

*Maryan Stamp Dawkins, Science, 27 janvier 2023, N° 6630, pp. 326-328


Moyenne des avis sur cet article :  1.27/5   (15 votes)




Réagissez à l'article

11 réactions à cet article    


  • Brutus Grincheux 6 juin 2023 17:08

    "Si la plupart des animaux de ferme ont des comportements innés, la sélection les a rendus plus flexibles en agissant davantage vers ce qui est bon pour eux ; il ne s’agit pas de réaliser un comportement mais d’avoir une récompense ou une punition à la suite de celui-ci. "

    Ce n’est pas très différent chez les humains qui, eux, refusent d’admettre que les sentiments de base (peur, tristesse, joie, colère) sont innés, alors qu’ils constituent 90% du comportement de beaucoup de nos congénères.

    Pour ce qui est du bien-être de ses semblables, le même être humain n’a pas beaucoup plus d’empathie avec ceux qu’il considère inférieurs (étrangers ou subalternes) qu’il n’en a avec les animaux.


    • Fergus Fergus 6 juin 2023 19:33

      Bonsoir, Grincheux

      A cette différence près qu’il y a eu, pour la plupart des espèces animales des sélections génétiques  empiriques puis scientifiques qui ont été opérées afin de garder tel ou tel caractère et d’éliminer tel ou tel autre. 
      Rien de tel avec l’homme, mises à part quelques rares tentatives d’eugénisme.


    • Brutus Grincheux 6 juin 2023 21:08

      @Fergus

      Vous avez entendu parler du suprémacisme blanc ?

      Du peuple élu ?

      Du sang bleu ?

      Des systèmes d’apartheid, des ghettos, des castes, des génocides...


    • Brutus Grincheux 6 juin 2023 21:22

      @Grincheux

      mais ne vous méprenez pas sur mes propos qui vont dans deux sens :

       d’un côté, mes remarques consistaient à revendiquer pour les êtres humains le même respect que celui qui est demandé dans l’article pour les animaux, ce qui n’est pas le cas dans les guerres, la torture, le harcèlement et la violence en général

       de l’autre côté de considérer qu’un animal est une personne et non un meuble, et qu’il nous ressemble d’autant plus qu’il est proche de nous dans l’arbre de l’évolution de Darwin. Non seulement notre cousin chimpanzé est capable d’effectuer des opérations qui démontrent son « intelligence » (tests en laboratoire), mais croiser son regard suffit pour savoir qu’il éprouve des sentiments analogues aux nôtres (joie, tristesse, peur, colère)

      il n’y a pas lieu de faire cette distinction homme/vs/animal qui est un héritage de la croyance en l’âme (dont on s’est demandé longtemps si les femmes en avaient une) et du mythe de la vie éternelle. La métempsychose asiatique a au moins le mérite d’envisager une réincarnation dans un autre animal, ce qui implique un comportement courtois au regard d’êtres vivants qui pourraient bien être des ancêtres.

      Je reconnais que ma propension à user de l’ironie et du second degré n’est pas le meilleur moyen de communiquer et que mes commentaires peuvent donner lieu à des malentendus. J’essaie de faire des efforts, mais ça n’est pas facile.


    • Fergus Fergus 6 juin 2023 19:28

      Bonsoir, BlogHardi

      Merci à vous pour ce texte intéressant et pertinent.


      • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 6 juin 2023 21:23

        De la carte gold pour les boutiques de fringues , des access privilégiés chez la coiffeuse et l’esthéticienne .Oui la cause animale coute une blinde .


        • La mesure de l’imbécilité totale de ce GVT

          https://twitter.com/DIVIZIO1/status/1666186521479720963?

          https://twitter.com/20Minutes/status/1666074893216276480


          Le drone de la police attaqué par des goélands pendant la manif à Rennes




            • ZenZoe ZenZoe 7 juin 2023 10:17

              Je ne suis pas sûre du sujet de l’article. Parle-t-on des différences entre espèces ou du bien-être animal, l’un pour justifier l’autre ? Doit-on intellectualiser le débat et chercher une explication ? Ne peut-on pas suivre simplement l’adage, le plus important qui soit ’’Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse’’ ?


              • tashrin 7 juin 2023 14:49

                Alors loin de moi l’idée de déconsidérer les animaux, et c’est évidemment un progrès que de s’assurer que l’activité humaine n’est pas juste une torture qu’on pourrait éviter facilement pour des espèces qu’on utilise à notre profit exclusif...

                Mais une reflexion me vient : et si on appliquait les mêmes critères à l’être humain ?

                Libertés relatives à sa santé physique :

                • Satisfaction de la faim et de la soif,
                • Absence de maladies et de blessures,

                Libertés relatives à sa santé morale :

                • Absence de stress et de douleur
                • Absence d’inconfort

                Liberté de comportement

                • Sa vie doit se rapprocher de ce qu’elle serait en milieu naturel


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON



Publicité



Les thématiques de l'article


Palmarès



Publicité