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Les commentaires de Emile Mourey



  • Emile Mourey Emile Mourey 17 novembre 2006 15:13

    Mieux vaut pour aujourd’hui la législation française. E. M.



  • Emile Mourey Emile Mourey 17 novembre 2006 13:13

    Très bonne question. Si je me situe au niveau de l’historien, je n’ai pas à intervenir dans le domaine des théologiens. Le problème, comme vous l’avez très justement remarqué, est que la façon dont je comprends cette histoire de Mahomet peut remettre en question des interprétations ou tout au moins amener des théologiens à comprendre autrement ce que les Anciens considéraient comme étant la parole de Dieu adressée aux hommes. Les Anciens ne raisonnaient pas comme les hommes d’aujourd’hui. Pour eux, le monde était quelque chose de magique et de mystérieux. Ce monde ne pouvait se concevoir sans l’existence des dieux ou d’un Dieu tout puissant. Pour eux,établir une communication avec Dieu, était possible, d’abord matériellement, ensuite seulement spirituellement. Aujourd’hui, parmi ceux qui croient en Dieu, certains pensent qu’Il leur parle dans leur conscience, d’autres qu’Il intervient toujours dans les affaires du monde et dans l’intérêt des bien-pensants et d’autres qu’Il n’intervient pas et que les hommes sont responsables de leur destin. Pour répondre d’une façon précise à votre question théologique, je dirais qu’en tant qu’historien, j’essaie de comprendre le langage symbolique des Anciens, un langage que nos concitoyens ne comprennent plus ou qu’ils ne veulent plus comprendre où qu’ils se contentent de prendre à la lettre. E.M.



  • Emile Mourey Emile Mourey 17 novembre 2006 12:17

    Bonne citation. E.M.



  • Emile Mourey Emile Mourey 17 novembre 2006 12:13

    Merci. E.M.



  • Emile Mourey Emile Mourey 16 novembre 2006 20:34

    A iXav

    Vous dites : « Et puis le titre de votre article est contestable. « Il est écrit dans le Coran : tu ne tueras point l’innocent »... mais à partir du moment où quelqu’un qui ne croit pas au Coran et qui ne dit pas qu’Allah c’est le plus grand est considéré comme quelqu’un vivant dans le péché, DONC qu’il n’est pas innocent... à ce moment on peut le tuer. »

    Ma réponse : Mon titre est un raccourci de la sourate que je donne dans le texte et qui est le suivante :... Tu as tué un être innocent qui n’avait jamais tué personne, tu as commis un acte abominable.(Sourate 18, verset 73 ou 74 suivant l’édition du Coran).

    Cette sourate est au centre de mon article. Elle dit que les auteurs de l’attentat des tours de New York ont commis un acte abominable. Elle dit aussi que ceux qui auraient l’intention de faire de même, commettront eux aussi un acte abomidable, condamnable et condamné par le Coran. Les victimes des tours de New York étaient bien des innocents « qui, j’insiste, n’avaient jamais commis de meurtre ». Bien sûr, l’argumentation d’Al-Qaïda est de dire que les Américains ont tué des Irakiens en Irak. L’argument ne tient pas d’autant plus que parmi les victimes, il y en avait un certain nombre qui étaient contre cette guerre.



  • Emile Mourey Emile Mourey 16 novembre 2006 20:07

    à Fallouja

    Je pense qu’Agoravox aurait pu publier votre article, ce qui aurait permis d’ouvrir un débat.

    Dans notre histoire de France et de l’Europe, la politique qui consiste à réprimer une opposition en l’accusant de méfaits commis par d’autres n’est pas nouvelle. La politique du bouc émissaire non plus (exemple : les Juifs en Allemagne nazi). Les coups tordus des services secrets pendant la guerre froide sont plus ou moins connus. Je ne sais pas aujourd’hui si de tels coups tordus sont encore possibles compte tenu de la réforme des services secrets américains et du rôle des journalistes qui, en fait, sont une garantie de transparence pour la démocratie américaine. Même l’affaire des emprisonnements dans des pays extérieurs au territoire américain n’a pu rester secrète. Mais enfin, tout est possible.

    Pour ma part, je suis loin d’avoir toutes les connaissances de M. Burgat que j’ai souvent eu l’occasion de voir à la télévision et qui me paraît être quelqu’un de particulièrement compétent.

    Hélas, vu mon âge, mon temps est compté et je dois le consacrer à la petite tranche d’histoire que, modestement, j’essaie de comprendre.

    Amicalement



  • Emile Mourey Emile Mourey 16 novembre 2006 19:34

    A Laïd DOUANE

    Vous dite : à mon avis, une opinion que je me suis faite en connaissance de cause, la meilleure poésie arabe a été produite pendant les guerres. Ici je dois souligner que l’Islam n’a rien à voir avec ce phénomène. Il n’y a qu’à lire les biographies des poètes. Enfin, c’est juste une précision.

    Ma réponse : vous avez raison.Mon propos est à rectifier. Je n’ignore pas que l’islam a connu une apogée sur le plan de la pensée et des arts, notamment dans l’art des miniatures ainsi que dans le domaine des sciences. Je n’ignore pas non plus que cet essor est dû, en grande partie, à des non-musulmans, mais que les califes ont heureusement protégés alors qu’ailleurs on brûlait des livres... et même des savants. Mais le problème, c’est aujourd’hui. Où sont les poètes dans les pays musulmans ?



  • Emile Mourey Emile Mourey 16 novembre 2006 18:55

    Vous pouvez consulter les résumés de mes ouvrages ainsi que plusieurs de mes articles sur mon site internet http://wwww.bibracte.com En ce qui concerne Aïscha, compte tenu de la complexité de mon argumentation, il faut attendre qu’une maison d’édition s’intéresse à mes travaux ou que la presse, y compris Agoravox, accepte de publier tous les articles que je propose.



  • Emile Mourey Emile Mourey 16 novembre 2006 18:40

    à Erdal.

    Le Coran d’origine est, selon moi,le recueil des sentences que Mahomet et son conseil votaient à l’issue de chacune de leurs réunions. Le vote final, à l’unanimité ou à la majorité relative, était considéré comme inspiré. C’est Omar qui avait la meilleure inspiration (voir page 314 du livre de M. de Prémare, Les fondations de l’islam, Le Seuil).

    Le problème, c’est qu’après la mort de Mahomet, l’ordre chronologique des sourates a été complètement chamboulé et qu’il est même possible que « les disciples » en aient rajoutées qui ne sont pas d’origine.

    Les sourates les plus authentiques sont citées - dans leur ordre chronologique - dans le seul livre de Tabari que je considère comme le document de référence, premier et rédigé juste après la mort de Mahomet.



  • Emile Mourey Emile Mourey 16 novembre 2006 18:17

    Vous dites:En fait, tout l’article de cet ancien militaire de carrière, instruit et cultivé, mais qu’on imagine infiniment plus proche du G.O.F. que des valeurs d’Action française, tend à démontrer que l’ennemi musulman n’existe pas, qu’il n’est qu’une vue de l’esprit.

    Ma réponse : être pragmatique, cela consiste à prendre acte qu’il existe aujourd’hui dans notre population des Français venus de l’immigration et dont les parents et grands parents ont été élevés dans des valeurs familiales musulmanes assez semblables aux nôtres et tout aussi respectacles. Ceci étant dit, on ne peut pas demander à ces jeunes Français qui, d’ailleurs pour la plupart, ne pratiquent plus, de rompre avec leur lignée et le fil de leur histoire comme certains le voudraient.

    Il n’empêche que certains d’entre eux peuvent se laisser manipuler par des organisations islamistes/terroristes qui leur présentent une interprétation erronée, selon moi, de la vie de Mahomet (à noter que le Mahomet de la Mecque est beaucoup plus acceptable que celui de Médine).

    Le but de mon article est d’alerter ces jeunes qui pourraient se laisser manipuler et de leur dire : attention ! Réfléchissez ! Ne soyez pas en contradiction avec les vraies valeurs de la culture de vos pères.

    Il n’est pas question de nier un état de guerre. Mais une guerre psychologique, cela ne se gagne pas avec des bombes à fragmentation.

    E.M. 

    E.M. 



  • Emile Mourey Emile Mourey 16 novembre 2006 17:24

    Que signifie votre abréviation GOF ?



  • Emile Mourey Emile Mourey 16 novembre 2006 16:20

    C’est, en effet, un point de vue. E.M.



  • Emile Mourey Emile Mourey 16 novembre 2006 16:14

    Je pense que tout le monde a le droit de s’exprimer en démocratie et que personne ne peut nier qu’il y ait eu des dérives de l’islam, comme d’ailleurs dans le christianisme ou d’autres religions. En ce qui me concerne, je cherche une logique dans l’Histoire. L’histoire de Mahomet, à mon sens, ne peut s’expliquer que dans le cadre d’une nouvelle société appelée à remplacer une société qui était devenue profondément injuste. Dans cette hypothèse, on pourrait supposer que Mahomet a fait la guerre pour construire une société de paix en Arabie et éventuellement jusqu’au Moyen-Orient. E.M. 



  • Emile Mourey Emile Mourey 16 novembre 2006 15:48

    Vous dites : je trouve ça un peu fumeux... Ma réponse : Telle est ma thèse, une thèse que je peux prouver pour peu qu’on me le demande. D’abord, il faudrait que les médias s’intéressent à mes ouvrages qui en valent bien d’autres sur le plan de l’argumentation. Ensuite, il faut que les articles que je propose ne soient pas refusés sous prétexte qu’ils ne sont pas d’actualité. E.M. 



  • Emile Mourey Emile Mourey 16 novembre 2006 15:38

    Vous dites : En fait, le recul de la poésie est bien contemporain de Mahomet... En fait, dans mon article, j’ai seulement dit que « depuis la disparition de Mahomet,une partie du monde islamique a malheureusement perdu l’amour de la poésie ». Il me semble qu’au début de son apostolat, Mahomet avait pour lui les poètes. Dans les concours de poésies, ce sont les siens qui l’emportaient chaque fois. Il semble également que les habitants de Médine aient été sensibles à la poésie des premiers versets du Coran que les premiers missionnaires de Mahomet, tels que Moçad, leur récitaient. La difficulté réside dans le fait qu’il est difficile de faire marcher ensemble poésies et actions de guerre. Mahomet était un chef de guerre. E. Mourey



  • Emile Mourey Emile Mourey 16 novembre 2006 15:13

    Merci. E.M.



  • Emile Mourey Emile Mourey 6 novembre 2006 09:56

    Exact. L’historien ne fait pas autre chose que d’essayer d’approcher au plus près de la vérité d’un évènement ou d’un personnage du passé. L’intérêt de la recherche réside toutefois dans le fait qu’elle peut mettre en évidence la manipulation des cerveaux, ce qui a été le cas pour les cerveaux des kamikazes des tours de New-York. Je ne sais pas si je suis un historien, mais ce que je constate, c’est la démission des médias sur cette question pourtant fondamentale qu’est la manipulation des textes religieux fondateurs et du comment les comprendre « dans l’esprit d’une époque » qui n’est plus celle d’aujourd’hui. En ne publiant pas les articles que j’ai proposés par la suite sur le personnage d’Abraham et sur l’immigration en Gaule sous prétexte qu’ils ne sont pas d’actualité (? ??), Agoravox fait preuve du même manque de courage ou de perspicacité. L’auteur E. Mourey



  • Emile Mourey Emile Mourey 13 octobre 2006 17:04

    A Spirou

    Vous dites. Pour ma part, je crois plutôt que les Beni Kharzadj ne voulaient pas transgresser les normes habituelles de la razzia, surtout avec un ancien allié. Dans l’Arabie préislamique, la tradition arabe demandait qu’on soutînt ses confédérés quelle que soit leur conduite vis-à-vis des autres pourvu qu’ils vous demeurent fidèles. Je crois que c’est essentiellement pour cela qu’Ibn Ubayyi sayyid des Khazradj intervint en faveur des Beni Qainoqâ. D’autant que la disparition de cette tribu signe la perte d’un allié de poids pour contrebalancer la puissance des Aws.

    E.M. Si on raisonne sur le plan militaire, Mahomet avait trois solutions pour régler le problème Beni Qainoqâ. 1. les faire entrer dans son ummah, solution inacceptable, car en les laissant dans leurs maisons de Médine à côté de leurs fabriques dont ils avaient été spoliés, Mahomet en faisait un foyer d’insurrection. 2. les massacrer, mais alors c’était compromettre toute possibilité d’entente avec les autres tribus juives. 3. En fait, l’intervention « de façade » du chef Khazradj a permis à Mahomet de régler la question beaucoup plus dans l’intérêt de sa politique que dans le respect d’une « norme » à laquelle je ne crois pas beaucoup.

    Vous dites : ... On voit donc que les exécutions sont orientées en fonction du potentiel de menace et en fonction des liens qu’entretiennent les prisonniers avec leurs vainqueurs... Vous dites aussi :...Pour éviter l’opprobre et tuer dans l’oeuf le cycle des vendettas , deux condamnés sont remis à chacun des clans et sous-clans de manière à ce que tous les clans participent à l’acte de répandre le sang.

    E. M. Tout à fait d’accord en ce qui concerne votre deuxième phrase. La situation à laquelle doit faire face Mahomet est une situation de vendetta permanente. Pour calmer cette vendetta de l’œil pour œil, dent pour dent, selon le Deutéronome, Mahomet livre des prisonniers aux factions en lutte (libre ensuite aux chefs de clans de les exécuter ou de faire des échanges). En ce qui concerne votre première phrase et tout l’extrait que vous me donnez du livre de Tabari, la question est de savoir s’il y a vraiment eu exécution de masse ou si cette description n’est qu’une mise en scène « poétique » mais « macabre » ; dans quelle intention ? point d’interrogation. Qu’il y ait une logique dans la façon dont Tabari explique « l’élimination du potentiel de menace », j’y souscris tout à fait. Qu’il y ait eu exécutions capitales, je ne suis pas angélique au point de dire qu’il n’y en ait pas eu, mais l’holocauste d’une population de 800 hommes, non vraiment, je n’en vois pas l’intérêt politique. Je crois plutôt à la dissolution d’une organisation de type militaire qui repose, à la base, sur des groupes de sept hommes. 800 multiplié par 7, cela fait une population de 5 600 hommes qui, en cas de mobilisation, font 5 600 combattants. Dans cette hypothèse, ce ne serait pas des têtes d’hommes que Mahomet aurait fait trancher, mais des têtes de groupes. Toujours dans cette hypothèse, si des groupes ou des conseils n’ont pas eu la tête tranchée - je rectifie : n’ont pas été dissous - c’est pour une raison politique comme vous l’expliquez d’ailleurs très bien. Je résume. Alors que Mahomet avait tout intérêt à chasser les Beni Qainoqâ, il avait, en revanche, tout intérêt à faire entrer les Beni Qoraïzha dans son ummah... mais après avoir dissous leur organisation.

    Et voilà qu’apparaît ensuite la très belle Ri’hâna, merveilleuse résurrection.

    E.M. Concernant votre dernier paragraphe. Oui, il n’y aucun doute sur le fait que si les Juifs avaient reconnu Mahomet comme prophète, cela aurait été beaucoup plus simple pour lui, mais est-ce que cela l’aurait empêché de fonder une nouvelle religion, selon lui de réforme, non je ne le pense pas. Hier, comme toujours, comme aujourd’hui encore, les hommes s’affrontent avec comme drapeau le mythe de la nouvelle société à construire.

    E.M. Concernant les textes. Mis à part celui de Tabari et certains textes d’Ibn Ishâq, je suis très sceptique quant au crédit qu’on peut accorder aux autres, notamment les hadiths. Cela me fait penser aux Yahvé a dit et aux Jésus a dit. La traduction que j’ai du livre de Tabari me donne l’impression d’un document authentique rédigé peu de temps après la mort de Mahomet. Il n’est encombré ni d’hadiths ni d’histoires merveilleuses comme l’Abrégé de la vie du Prophète de Ibn Hicham dont on sait avec certitude dans quelles conditions et à quel moment il a été rédigé.

    Vous dites que Mahomet était un homme qui aimait les femmes. Mais, est-on vraiment sûr que Mahomet ait été un homme ? Les témoignages non musulmans sont rares et contradictoires. Mais cela est une autre histoire.

    Amicalement.

    E. Mourey



  • Emile Mourey Emile Mourey 12 octobre 2006 19:06

    De l’auteur

    Avant de retourner à d’autres travaux, je voudrais remercier les internautes qui ont bien voulu intervenir dans ce débat tout en regrettant qu’Agoravox ait refusé de publier la suite à mes articles « Immigration choisie et sauvage dans la Gaule d’avant et d’après J.C. »

    En autocritique de cet article sur Mahomet, je dirais que je me suis trouvé en difficulté sur deux points :

    1. Je cite ma phrase : « Mouta est un conflit entre Mahomet et le roi de Roum, c’est-à-dire avec un pays d’Asie mineure dont la capitale était Byzance, alias Constantinople, aujourd’hui Istambul ». Il faut évidemment comprendre que ce terme de capitale s’applique à l’empire gréco-byzantin. Or, dans les ambassades que Mahomet envoya aux rois de la terre (page 250), voici ce qu’écrit Tabari : « ...vers le César, roi de Roum, nommé Héraclius ». Il me semble que c’est clair. Mahomet ignore manifestement les termes que nous utilisons d’Empire romain d’Orient ou d’empire gréco-byzantin ou d’empire chrétien. En l’empereur Héraclius qui siège à Byzance, il ne voit que le roi de Roum, c’est-à-dire le roi des Romains (et non le roi d’un pays de Roum situé en Anatolie).

    2. Sur ma phrase : « une Arabie qui aurait vécu en bonne intelligence et voisinage, notamment avec l’empire romain d’Occident ». Littéralement, c’est évidemment une erreur puisqu’à l’époque de Mahomet, l’empire romain d’Occident n’existait plus. Mais dans mon esprit, ce n’en est pas une. Je pense, en effet, que cet « ordre » romain a perduré en Occident et a poursuivi son évolution jusqu’à aujourd’hui (« ordre » est le premier sens du mot latin « imperium »).

    Pour répondre maintenant aux internautes qui m’ont posé la question : « Et maintenant ? », je dirais ceci en guise de synthèse, pour faire simple et compréhensible. Si l’on part de la scission qui s’est produite entre l’empire romain d’Occident et celui d’Orient, on constate que ces deux mondes ont ensuite évolué séparément. Après avoir connu une apogée de la pensée avec le christianisme, l’Occident semble vouloir aujourd’hui aspirer à sortir de la religion (lire le philosophe Marcel Gauchet). En ce qui concerne l’Orient qui a connu également une apogée de la pensée, mais avec l’islam, cet autre monde semble vouloir, dans certaines de ses tendances, renforcer sa religion.

    Entre ces deux mondes, la France. Certes, notre pays n’est plus dans les toutes premières puissances du monde, mais elle fut et elle est encore un foyer de la pensée. La flamme de ce foyer qui peut encore éclairer le monde, il ne dépend que de ses habitants de l’entretenir, Français de souche et Français venus de l’immigration.

    Le 12 octobre 2006

    E. Mourey, ancien officier de Zouaves, de Tirailleurs marocains et de Harkis.



  • Emile Mourey Emile Mourey 12 octobre 2006 13:07

    A Spirou.

    Concernant votre premier grand paragraphe, votre raisonnement est rigoureux et j’y souscris en partie bien que je pense que le pacte qui existait entre les Beni Kharzradj et les Beni Qainoqâ a bien été rompu, non pas parce que les juifs auraient pu ne pas avoir la vie sauve, mais par le fait d’une entente préalable probable entre Mahomet et les Beni Kharzadj. Tabari est très clair : toute l’industrie de Médine était entre les mains des juifs Beni Qainoqâ. Et il précise que les musulmans s’emparèrent de tout cela. J’ai peine à croire que les Beni Kharzrad n’aient pas trouvé quelque avantage dans l’expulsion des Beni Qainoqâ.

    En ce qui concerne l’anéantissement des Benî Qoraïzha, c’est le mot « anéantissement » qui pose problème. Tabari dit que Mahomet fit transporter à Médine tous leurs biens. Qu’est-ce que Tabari entend par « biens ». Même question : qu’est-ce que Tabari entend par « butin ». Il me semble qu’en priorité ce soit des armes. Autrement dit, cela pourrait seulement signifier que Mahomet a désarmé ces juifs et qu’il a redistribué l’armement saisi à ses troupes. Contrairement aux Beni Qainoqâ entre les mains desquels se trouvait toute l’industrie de Médine, les Benî Qoraïzha vivaient probablement de l’exploitation de leurs terres et de leurs plantations. Pourquoi Mahomet les auraient-ils massacrés alors qu’il pouvait continuer à les faire travailler, mais sous son autorité et sous sa protection ? Si l’on comprend votre mot « anéantissement » dans le sens de "disparition des Benî Qoraïzha en tant que structure tribale suivant votre expression, je suis tout à fait d’accord. Mais là, je rejoins mon hypothèse, à savoir qu’après leur avoir coupé symboliquement la tête, il les a fait entrer dans l’ummah sous le symbole de la très belle jeune fille nommée Ri’hâna.

    Vous dites : Je comprends votre position mais n’aurait-il pas fallu expliquer votre méthodologie au début de votre article ? Réponse : Il faut se placer dans le contexte de l’après-attentat du 11 septembre lorsque j’ai écrit cet article. Peut-être que j’aurais dû apporter plus de précisions dans le préambule de mon article ?

    Concernant votre dernier grand paragraphe, vous avez tout à fait raison de citer Ibn Ishaq. Pour ma part, je pense en effet qu’avec son texte et celui de Tabari, nous avons les témoignages les plus importants, les plus authentiques et les plus anciens sur Mahomet et les débuts de l’islam (je pense que le Tabari qui vivait au Xème siècle est un compilateur et qu’il a recopié dans sa chronique des textes plus anciens). La difficulté réside dans le « Comment les comprendre, comment les interpréter, comment les traduire ? »

    Et pour revenir au sujet qui nous intéresse « l’anéantissement des Benî Qoraïzha », je serais prêt à faire un pari suivant l’exemple de Pascal. Parions que la très belle jeune fille nommée Ri’hâna que Mahomet a épousée est une population, la population de la tribu Benî Qoraïzha dissoute. Si nous perdons, nous ne perdons rien. Si nous gagnons, nous allons peut-être pouvoir mieux comprendre ce qui s’est passé et avancer dans la connaissance. Cela paraît absurde. Pas sûr ? Dans l’esprit de mon article, Mahomet est un chef de guerre. Quel intérêt pour un chef de guerre, candidat au pouvoir politique suprême d’épouser, à cette époque, une femme aussi belle qu’elle soit ? Aucun ! En revanche, épouser une population, oui ! deux fois oui ! trois fois oui ! cent fois oui !

    Question intéressante.

    Amicalement.

    E. Mourey